Devant ses juges, Victor Renard fait le récit de sa triste et pitoyable vie. Fils non désiré et encore moins aimé, il subit les brimades de son père et plus encore de sa mère. S'il eut la chance d'être débarrassé assez tôt de son père, il n'en fut pas de même de sa mère. Entré en apprentissage auprès d'un maître embaumeur, Renard appris les ficelles du métier et ses secrets. Mais il y aura aussi la réussite, la richesse, l'amour… avant la chute.
Autant le dire tout de suite : s'il est vrai qu'il existe des parallèles entre ce roman et le parfum, les différences sont tout de même notables. Pour commencer, Victor Renard n'a pas l'envergure d'un Jean-Baptiste Grenouille. Il suscite un apitoiement méprisant chez le lecteur qui se demande avant toute chose ce qui a conduit cet homme plutôt pitoyable devant la justice. L'odieux Grenouille, lui, suscite une fascination horrifiée, on le déteste et on l'adore à la fois. Renard ne manque pas d'intérêt pourtant. C'est un personnage complexe et attachant, naïf et sentimental, gentil et généreux, mais en même temps lâche et sournois.
Si le personnage de Victor est intéressant, alors que dire de sa mère ? Ô l'odieuse bonne femme ! Sournoise, cupide et manipulatrice, elle est aussi bête que méchante, et tout aussi laide. Magnifique !
J'ai suivi avec passion l'histoire de Victor Renard, j'ai frémi pour lui face aux cruautés de Pâqueline, je l'ai suivi dans les rues grouillantes de Paris, assisté aux embaumements, attendu avec impatience de savoir ce qui l'a mené devant le tribunal, multiplié les hypothèses au fur et à mesure du déroulement de sa confession.
Isabelle Duquesnoy nous entraîne dans un Paris fangeux et populaire, dans ses rues, à côté du petit peuple qui se débrouille avant tout pour survivre et assiste, un peu éberlué, aux événements qui vont changer le destin de la France. Et elle nous dévoile les dessous peu ragoûtants de certains tableaux !
C'est drôle, intelligent, passionnant, surprenant… une pépite quoi !
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