L'Amour

A la façon de Duras, la description d'un trio amoureux. Une femme et deux hommes, qui se retrouvent, tantôt deux, tantôt trois. le personnage de cette femme qui est seule, ce qui est en soi, on le sent, une intrigue. Que fait-elle ici ?
Je suis peut-être passée à côté du livre. Que signifie-t-il ? Une réflexion sur l'amour et son impossibilité ?

S. Thala, une île, un hôtel, une prison, trois personnages et la mer. Une femme, un voyageur, un homme qui marche, et la mer, le sable, le vent, le bruit, le silence, la digue. Il la regarde, il avance, elle attend ; elle attend un enfant.

Un Duras expérimental, une expérience de lecture, entre poésie, théâtre, phrases énigmatiques, mystères. J'ai pensé au Ravissement de Lol V. Stein, qui est cependant plus construit façon roman. Ici, superpositions de sensations, durées indéterminées, mais on comprend le présent, le passé, le temps qui passe, les souvenirs, les non-dits, le mystère et l'importance des relations humaines, de l'attirance, de l'inquiétude et de toutes les émotions qui constituent la vie.

Ne pas chercher à tout comprendre, elle est là, ils sont là, ils s'aiment, en silence, regardent, se regardent, sont ensemble, se séparent et se retrouvent, dans des allers-retours sur la plage, au bord de la mer, dans le vent, au milieu d'intervalles, de quelques mots. Quelles sont exactement leurs relations ? L'amour, cela ne fait aucun doute, l'attirance, le désir, chacun ressentira ce qu'il veut, comprendra selon son impression.

Une chose est certaine : les émotions sont là, présentes, palpables, une tension électrique et lumineuse enveloppe tout le livre de manière presque surnaturelle. C'est déstabilisant et fascinant à la fois.

Juste là, entre le silence & l'incommunicabilité !

Dans l'Amour, j'étais un peu perdue, un endroit suggéré, une station balnéaire peut-être, sans vie, sans sens, une femme & deux hommes sans noms. Ou rien ne se passe, une répétition entêtante. Une histoire sans fin, des mots qui tournent en rond ou qui ne viennent pas, un regard attendu, et moi qui marche péniblement dans les pas de cette femme. Une dégringolade continue pour finir par toucher le fond

Je chavire, je divague, je rivage, je ne saisi rien, j'imagine tout. Les protagonistes ne se disent rien, mais disent tout. Rien n'a de sens, et c'est bouleversant.
Un récit étrange, décousu, ponctué, déroutant, hermétique mais toujours de magnifiques phrases dans lesquelles je m'enveloppe.

Duras a cette façon d'écrire l'amour et la douleur. le silence aussi. On voudrait y être ne serait-ce que pour ressentir quelque chose de réellement vrai une fois dans sa vie.
Il n y a pas de mensonge !

Dans la vraie comme dans les livres, il arrive que tout nous échappe, la raison secrète des événements, le mobile caché des actions ainsi que le mystère des passions !

Aux mots bien habillés, aux silences en lambeaux !

La plage, la mer, un homme aux yeux clairs, un autre homme qui marche et une femme assise aux yeux fermés. Au loin une prison, une ville, S. Thala, des incendies se déclarent. le triangle se rejoint, se sépare chaque jour : partagent-ils un passé ?

Un lieu, trois personnages décrits sommairement, peu de dialogues, pas d'actions ou si peu. le récit est cinématographique : il rend visible des plans, audibles les échanges, mais ne permet aucune focalisation sur l'état psychologique des personnages. On pourrait presque croire à une suite du Ravissement de Lol V. Stein, un autre cercle fermé de trois personnes et une autre histoire énigmatique. Un roman très représentatif de la « nouvelle vague », certes intéressant mais pas captivant du coup, voire décevant compte tenu du titre.


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🌊 S. Thala. Quelque part ? Peut-être nulle part. Ils sont trois. Elle, le voyageur et celui qui marche. Qui sont-ils? Ils forment un triangle. Amoureux ? Peut-être. Ils sont là, tous les trois, pendant que le voyageur regarde, l'autre ne cesse de marcher. Elle est assise. Elle regarde. « La mer, le ciel, occupent l'espace ».

🌊 L'amour. le sens. de qui ? de quoi ? Qui sait. Personne ne sait. Quelqu'un parle mais on ne sait pas. Il y a la ville, il y a S. Thala. Les enfants. L'hôtel. Les murs. le voyageur pleure. Il a dû y avoir un drame, mais lequel ? Et qui pour le narrer ? Tous les trois, et personne en même temps.

🌊 La mer se retire et les feux jaillissent, la police, les sirènes, et l'homme qui marche, et la femme qui dort. Qui sont-ils et quelle est leur histoire ? Je ne le sais pas. J'ai plongé dans ce roman extraordinaire sans me poser de questions, j'ai été l'un d'eux, lequel ? Je ne saurais le dire. J'ai tourné les pages au rythme de la houle, j'ai avancé puis reculé, pressée dans ma lecture par ces flammes qui brûlent, esclave de cette lumière qui nous ouvre et nous ferme les yeux ... pour voir ... mais voir quoi ?

🌊 Duras... quelle virtuose !

« L'amour » de Marguerite Duras, c'est d'abord la description des sentiments de trois protagonistes dont les noms nous sont inconnus.
La temporalité et l'espace indiffèrent l'auteure; le ressenti des personnages est en effet au centre même de l'oeuvre. Entre surréalisme et nouveau roman, le public obtient une représentation de l'amour inchangée et immortelle: vient une rencontre, une passion, une séparation et à la toute fin du roman, sont les 3 protagonistes de nouveau réunis. L'oeuvre de Duras est toute singulière, elle offre une syntaxe surprenante, rapide et entre-coupée de dialogues. le lecteur pense lire le script d'un film: limpide et sans détour, Marguerite Duras fait preuve d'un style particulier qui rappellerait « La Jalousie » de Robbe-Grillet.

J'ai décidé de lire ce roman car je l'avais depuis longtemps dans mon armoire et qu'il a été écrit par Marguerite Duras. C'est la première lecture que je fais de ses oeuvres et je dois dire que cela m'a beaucoup plu. Dès le début de ma lecture j'ai été transportée par ce roman, je me suis imaginée les décors, la plage, et j'ai voulu en savoir plus sur les personnages. J'ai trouvé le style d‘écriture vraiment très intéressant puisqu'en tant que lecteur il m'a permis de prendre part à l'histoire comme si j'y étais.
Un excellent roman à lire (au moins) une fois !

Déroutée oui, agacée parfois oui, transportée oui.... l'écriture de Marguerite duras m'a semblé être ce qu'elle est : le meilleur comme l'excessif dans son style. Mais la sensualité, la perte, le deuil, le drame, les liens inexpliqués affleurent dans ce roman singulier. Je me suis demandée si la femme n'était d'ailleurs pas l'heroine du «  ravissement de Lol V Stein ». À lire si on aime Duras

Un homme se promène au bord de la mer, une femme est allongée sur la plage et un autre homme, "le voyageur" , regarde la mer, la plage.
« L'amour » de Marguerite Duras est l'histoire de ces trois personnages, inconnus les uns aux autres.
Ou peut-être pas…
Quelque chose d'éphémère, de fugace les lie…
Est-ce l'amour ? Cet amour qui est partout et nulle part ; l'amour des sens, des gestes, des silences, des regards ; l'amour universel.
On n'en sait rien…
Le récit est sans intrigue, sans actions. Il n'y a que du sable, du vent, des cris, un incendie, le bruit des sirènes, et quelques phrases, des bribes de phrases. Il n'y a que la beauté des mots, l'esthétique d'un style épuré, la douceur d'un rythme poétique et lent.
Il n'y a que des images.
Et pour voir ces images il faut fermer les yeux, il faut se laisser aller et accepter de ne rien comprendre, accepter la présence dans l'absence des personnages, accepter le mystère de cette mort qui rode quelque part, qu'on attend, qu'on ne voit pas…
• Ce livre est étrange, troublant, envoûtant et c'est compliqué d'en parler. Mais j'ai remarqué qu'à chaque fois que je veux décrire une oeuvre de Duras, j'emploie les mêmes adjectifs !
C'est comme ça, c'est Duras, particulière et unique. On aime ou on n'aime pas, le juste milieu n'existe pas.

Le calme. La sérénité. Un décor simple autour de trois êtres énigmatiques. On est transporté par les mots dans cet espace-temps dans lequel on aimerait rester.