Le vice-consul débute sur l'errance d'une adolescente, répudiée par sa famille pour être tombée enceinte, et qui va entreprendre un périple de dix ans de sa Thaïlande natale au bord d'un lac, pour les ombrages des arbres où dorment les lépreux, sous les fenêtres de l'ambassadeur de
France à Calcutta. Taraudée par la faim, une vilaine blessure au pied, elle abandonnera son enfant et laissera sa raison et ses cheveux sur le bord du chemin. Plus avant, on découvre la figure d'un vice-consul que le comportement inquiétant et la personnalité erratique durant l'exercice de ses fonctions à Lahore, ont rendu impossible le maintien à son poste. Il attend que le représentant des autorités française à Calcutta décide de son sort pendant qu'il est l'objet de la curiosité de la communauté d'expatriés de la capitale du Bengale-Occidentale qui le tient à l'écart. Il a pour seul confident le directeur du Cercle européen. Une soirée à l'ambassade à laquelle il sera étrangement convié sera l'illustration de l'ostracisme dont l'énigmatique vice-consul est l'objet et le théâtre de ses déportements.
Le vice-consul, après une entrée en matière poussive tendant à rendre les divagations sans but d'une âme en peine, devient relativement plus intéressant, avec le portrait du singulier personnage que dressent les personnes qui l'entourent, tout particulièrement lors de la soirée où les commentaires indiscrets circulent sur son compte, alors qu'il reste en retrait, regardant avec fascination l'épouse de l'ambassadeur. C'est, à ce jour, la moins pénible de mes lectures de
Marguerite Duras que je ne persiste pas à comprendre. Non que ses textes soient particulièrement compliqués, mais son univers reste elliptique et allusif.
Son succès et l'aura d'artiste dont elle est entourée demeure pour moi un mystère.