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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a les imperfections d'un premier roman, mais ce sont des imperfections pour les fidèles de Marguerite Duras. Combien d'auteurs rêveraient d'écrire un premier roman aussi imparfait?
Les thèmes d'Un Barrage contre le Pacifique sont en germe dans Les Impudents. La jeune Maud est entourée par deux figures familiales écrasantes: la mère et le grand frère. L'une tente de préserver l'unité familiale et la considération sociale, l'autre cherche à se substituer au père absent tout en voulant s'affranchir de toute responsabilité. Entre les deux, Maud découvre l'amour. Et l'amour, chez Duras, est absolument magnifique, parce qu'il est évident, simple, implacable et sans afféteries inutiles.
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Le premier roman de Marguerite Duras est une curiosité réservée peut-être à ses adeptes, mais il ne m'a pas déçue.

Pour échapper aux créanciers du frère aîné, Maud et sa famille quittent Paris pour se réfugier en Dordogne où ils possèdent une vieille demeure à l'abandon. Au cours de cette retraite rurale, un fort désir d'émancipation se révèle chez la jeune fille, qui a été jusque-là soumise aux volontés d'une mère possessive et d'un frère dominateur.

Le style est déjà très travaillé, mais il est loin du dépouillement qui caractérisera plus tard l'oeuvre de Duras. Peu importe, l'autrice possède un don exceptionnel pour créer des ambiances. Celle de son premier roman est magique et inquiétante, presque gothique, notamment dans les passages qui se déroulent la nuit et dans cette maison isolée et décrépite dans laquelle l'héroïne dort seule dans un grand lit à baldaquin. Une atmosphère qui m'a parfois rappelé celle des écrits des soeurs Brontë, une référence à laquelle je ne m'attendais pas.

J'ai beaucoup aimé découvrir les prémices littéraires de Duras et j'ai été touchée par le personnage de Maud, à travers qui on reconnaît la jeune Marguerite, et par la beauté de la nature omniprésente dans la partie centrale du livre.
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Si j'en crois la définition du dictionnaire Robert, on lit à « impudence » : « effronterie audacieuse ou cynique qui choque, indigne. »
C'est exactement cela que sont ces personnages, petits bourgeois parisiens, grands adultes ou, pour Maud, la petite dernière, des jeunes gens à peine sortis de l'adolescence. On pourrait rapprocher Maud – dont on adopte largement le point de vue – son frère Jacques veuf récent, vivant d'expédients, toujours à cours d'argent et criblé de dettes. Jacques réussit toujours à faire céder sa mère, au grand dam de Maud.
Pour fuir Paris et les créanciers, la famille part, l'été, dans leur propriété d'Uderan dans le Lot et le Haut-Quercy, propriété convoitée par les Pecresse chez qui ils logent, car Uderan est « devenu » inhabitable. C'est là que Maud va refuser « le beau parti » en la personne du fils Pecresse, Jean. Leurs deux mères verraient cette union comme une bonne affaire car on pourrait réunir les deux fortunes et les Taneran-Grand (famille de Maud) récupérer la jouissance d'Uderan. Mais Maud est une impudente qui n'en fait qu'à sa tête et elle préfère fuguer avec Georges Durieux, un hobereau local.
L'impudence des personnages donne du fil à retordre à leur mère qui accorde aux caprices de Jacques trop de mansuétude tandis que Maud se révolte contre cet état de fait. Pourtant, elle n'est pas si sévère concernant les errances de Maud. Ce sont des histoires d'amour cachées, rentrées, inavouées ou tout simplement sincères comme celles de Madame Taneran avec ses enfants, maudissant la fortune mais les protégeant coûte que coûte ou celle de Georges et Maud, Georges qui lui offre une certaine liberté et un toit où se réfugier et peut-être encore celle de l'ancienne maîtresse de Jean Pecresse qui, de désespoir se jette dans la rivière, le Dior .
Il se trouve aussi que les personnages féminins me semblent avoir plus d'épaisseur, de nuances dans le mal que les masculins, beaucoup plus monomaniaques.
C'est le premier roman de Marguerite Duras publié en 1943 c'est-à-dire en pleine guerre, sous le régime de Vichy. On ne sent pas du tout la guerre ou son approche. Seule la propriété délabrée allégorise les vies des personnages.
En mars 1963, sévère avec elle-même, Marguerite Duras disait de ce roman qu'elle trouvait mauvais et qu'elle n'avait jamais relu :
« Comme tout le monde j'avais écrit ce roman pour me décharger d'une adolescence que l'on croit toujours singulière, chargée d'une signification unique – ce qu'on peut être bête ! »
Personnellement, je n'ai pas une grande pratique de Duras mais je trouve ces premiers romans plutôt réussis même si celui-ci oscille entre Flaubert et Mauriac. Il y a pires références !
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Je n'aime pas Marguerite Duras - et pourtant, je la lis, c'est ainsi - et parfois, je m'en réjouis. Son écriture souvent m'ennuie et ses demi-mots aussi. Je me suis ennuyée encore en la lisant, mais finalement moins que je ne le craignais. Je me suis ennuyée avec Maud, cette héroïne qui dépérit loin des siens. Je me suis ennuyée des débuts, lorsque l'auteure analyse ses personnages. Et puis, une fois à la campagne avec eux, dans l'abrutissant ennui des jours, je me suis intéressée à Maud, à cette famille où règne une mère aimante et enfermante, à Jacques, ce frère séducteur et flambeur, guère à Henri qui n'est que décor. Rythme un peu lent, sous-entendus, non-dits, c'est au lecteur de bosser avec Marguerite !
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Premier roman de M. Duras où l'on aperçoit deja bien son style: capable d'humaniser un simple bout de bois ou de rendre insupportable l'environnement qui nous entoure.
Elle disait que c'était son pire roman, peut-être trop inspiré de cses endroits qui ont bercé sa jeunesse en Lot-et-Garonne? Pourtant son style et les themes (les liens famillaux, l'amour passionnel et malheureux, l'ennui....) s'y dessinent qui en feront sa marque de fabrique.

Ici c'est une famille de la petite bourgeoisie qui part habiter en province , où les hommes ont cette absence omniprésente (le beau-pere), ou la brutalité séductrice destructrice (son grand frère) et les femmes cet effacement pernicieux, impudent (la mere amoureuse de son fils) ou spectral (Maud la silencieuse amoureuse).

S'ajoute à la famille, cette maison qui vous étouffe "La chaleur stagnait autour de la maison, comme une mare", et sans échappatoire "tous les chemins emplis de nuit et elle ne savait duquel au juste il fallait espérer".

Maud est cette jeune adulte solitaire duale (peut-être au tempérament proche de celui de Marguerite ) qui ne vit son amour que parce qu'il est complexe.

Un premier roman que j'ai bien apprécié - a lire plusieurs années après avoir lu ses incontournables!



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