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Ils ont développé une poétique et une expression artistiques des plus subtiles.
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Ce tome est le premier d'une trilogie qui constitue le premier cycle de la série. La première édition date de 2018. le scénario a été écrit par Fred Duval, les dessins et la mise en couleurs réalisés par Emem, et le design par Fred Blanchard. Il s'agit d'un tome en couleur comprenant cinquante-six planches. Il se termine avec deux pages d'études graphiques sur les chasseurs origames, les porteuses (des centres de production des machines et transport de troupes), un pick-up classique utilisé sur la planète Näkän, un glisseur destiné aux déplacements terrestres, une structure de combat intelligente terrienne, un véhicule tout-terrain intelligent terrien, la combinaison de combat des forestiers de Näkän, la combinaison des pompiers terriens, le scaphandre spatial des forestiers, un mâle du peuple Näkän. En toute fin, le lecteur découvre les deux premières planches du tome 2, en noir & blanc.

La Terre en 2084, la Tour Eiffel a les pieds dans l'eau, et quelqu'un est en train de pêcher alors qu'au fond de l'eau se trouve des carcasses de voitures, des arbres submergés, un banc, une chaussée. Un poisson s'avance intrigué par l'hameçon. Il est violemment tiré hors de l'eau par le pêcheur qui se trouve au premier étage de la tour. Des bateaux circulent sur le fleuve, un ponton permet d'accéder aux deux derniers étages d'un immeuble dont tous les autres sont sous l'eau, deux petits vaisseaux flottent dans les airs, une vingtaine sont amarrés à différents endroits de la tour. Iouri est en train de faire cuire son poisson sur un barbecue, pendant que sa femme Hélène écoute les nouvelles à la radio. Les gouvernements européens se cachant pour éviter les attentats, le Sahara déclaré zone invivable, les Italiens les pieds dans l'eau, la nouvelle crue de la Seine, les combats entre la Californie et l'Oregon, les bombardements des derniers puits de pétrole au Texas…

Hélène rejoint son mari et leur fille pour manger sur un banc. La fillette ne veut pas aller à la montagne parce qu'il y a sa cousine Chloé qu'elle n'aime pas, elle préfèrerait aller au Mali. Un homme arrive en courant : deux cas de fièvre au niveau du pilier Ouest, c'est la mise en quarantaine. Des bateaux arrivent pour arroser les piliers de flammes afin de les stériliser. Soudain tout le monde lève la tête pour découvrir ce qui génère une ombre gigantesque. Au Texas près de Fort Worth, Iouri Hamilton interrompt ses enfants dans leurs jeux car il est temps de partir. Leur mère Liz vient leur dire au revoir alors que leur père les installe dans la voiture. Elle est pompier et elle dirige une partie de l'équipe qui lutte contre les incendies qui ravagent le complexe de raffineries. Les incendies sont hors de contrôle, d'une ampleur inouïe. Trois énormes structures de combat approchent. Liz et ses collègues évaluent leurs chances : soit ce sont les nordistes et il sera possible de négocier avec eux, soit ce sont des machines qui quadrillent la région et qui n'ont plus d'empathie pour l'espèce humaine. Soudain tout le monde lève la tête pour savoir ce qui provoque une ombre gigantesque sur la zone.

Il existe plusieurs sortes de science-fiction entre celle qui n'est qu'action spectaculaire dans l'espace ou sur des planètes exotiques, et celle qui est plus une projection vers un avenir lointain construit avec soin, révélant d'autres facettes de l'humanité par le prisme de cette étrangeté. le premier contact avec cette série s'opère par le truchement de la couverture : spectaculaire comme il se doit, mais aussi déconcertante avec cette silhouette qui avance vers le lecteur, sans arme, sans agressivité, avec une mise en couleurs très sophistiquée. le lecteur découvre alors la première page : des dessins descriptifs avec un bon niveau de détail et une forme de réalisme qui permet d'identifier les éléments très concrets comme les arbres ou la voiture, avec une touche d'anticipation. La mise en page prend la forme de cases sagement alignées en bande, parfois avec une case pouvant mordre sur la bande du dessous ou du dessus, et régulièrement des cases de la largeur de la page pour une vision panoramique. La mise en couleurs s'avère riche, avec un parti pris naturaliste, rehaussé par des effets spéciaux mis en oeuvre avec parcimonie et pertinence. Par exemple, la teinte verdâtre de l'eau dans la séquence immergée en première page, les flammes de l'incendie ravageant le complexe de raffineries, les masses nuageuses autour du globe terrestre vu de l'espace, quelques explosions, les effets de miroitement à la surface des masses liquides.

Le lecteur constate que l'implication de l'artiste ne diminue pas au fil des pages : le niveau de détails descriptifs restant au même niveau de la première page à la dernière. Emem dessine des personnages normaux, à la physionomie variée, sans volonté de les embellir, ou de les affliger d'une trogne patibulaire. La direction d'acteur s'inscrit elle aussi dans un registre naturaliste, sans exagération de mouvement ou d'expression de visage. Les extraterrestres sont de type humanoïde, avec une stature un peu plus grande que celles des êtres humains, et des caractéristiques différentes qui se limitent essentiellement à la forme du crâne et à la couleur de peau. Sur la base du design de Fred Blanchard, le dessinateur montre un monde très familier rehaussé de quelques avancées technologiques d'anticipation, par exemple pour les véhicules. En ce qui concerne les extraterrestres, la forme des vaisseaux spatiaux est à la fois simple et originale, la faune et la flore de la planète Näkan sont exotiques, tout en permettant d'identifier sans aucune difficulté les zones terrestres, les zones aquatiques, et les constructions artificielles. le lecteur ralenti sciemment son rythme à plusieurs reprises pour prendre le temps de savourer une vue impressionnante : la Tour Eiffel les pieds dans l'eau, l'avancée de trois structures de combat sur pattes, la découverte de l'immense vaisseau spatial, la faune et la flore d'une zone sauvage de Näkan, l'offrande des amphibes aux volatiles, les jardins suspendus de Känalä, les vaisseaux survolant Paris, la cellule d'Hélène, les deux créatures amphibies glissant dans les eaux de la banlieue parisienne.

Hélène est en train d'écouter la radio et les nouvelles donnent une image catastrophique de la situation : gouvernements en fuite, centrales nucléaires arrêtées ou éventrées, zone déclarée invivable, inondations, grippe chinoise, etc. La frontière est mince avec la réalité contemporaine, mais les conséquences sont plus concrètes : Paris inondé, feu de raffinerie incontrôlable, guerre civile localisée. Dans ce futur proche, les auteurs mettent en scène deux femmes, une Française et une Américaine, et un couple extraterrestre, affecté dans deux unités d'intervention différente. Les dessins donnent à voir les lieux et les personnages de manière tangible, permettant au lecteur de se projeter dans ce futur proche. Il prend le temps de regarder les vaisseaux spatiaux et d'apprécier leur forme et la logique sous-jacente, ainsi que les extraterrestres, la faune et la flore de la planète Näkan. La qualité de ces descriptions met également en évidence que lesdits extraterrestres sont humanoïdes, ce qui assure une compatibilité bien pratique pour leur évolution dans des constructions et des véhicules humains et réciproquement. Cela produit également l'effet d'ouvrir l'appétit du lecteur, un peu le revers de la médaille. À quoi ressemble les autres planètes de la Fédération ? Quelle est la situation dans d'autres régions de la Terre ? Comment la civilisation humaine a-t-elle pu développer des véhicules plus performants, et conserver des raffineries aussi datées ? Et puis, c'est quoi le sens de ces deux cases consacrées à une sorte de crabe qui brise une sorte de coque dans une de ses pinces, en planche 28 ?

L'humanité n'a pas su rectifier le tir dans sa manière d'habiter la Terre, et elle court à sa perte. Une coalition de planètes extraterrestres a décidé de lui venir en aide, mais sans la coloniser. le scénariste et concepteur graphique ont choisi de faciliter les choses avec des races anthropomorphes, respirant le même air, et disposant de traducteurs universels. Pratique. Pour autant, le déroulement se fait de manière plus délicate. Ce n'est donc pas l'humanité triomphante qui va sauver des pauvres extraterrestres, mais l'inverse. Les êtres humains ne peuvent pas tous croire en la bienveillance désintéressée de ces sauveurs, même si les faits le prouvent. Les auteurs savent introduire un léger décalage entre la façon de se comporter des humains, et celles des militaires de la Fédération. Il se produit quelques escarmouches, avec quelques morts, en nombre maîtrisé, mais quand même des morts. Il y a le mystère de la disparition du mari et des enfants de Liz Hamilton. le lecteur arrive à la fin de ce premier tome, et il constate que la coupure se produit sur un suspense, mais que le découpage n'est pas vraiment celui d'un chapitre ou d'une unité. La quatrième de couverture annonce une histoire en trois tomes, et le contenu du premier donne l'impression qu'elle a été conçue pour être racontée d'un seul tenant.

La couverture ne permet pas de se faire une idée de la branche de science-fiction dans laquelle s'inscrit le récit. Les auteurs savent donner corps à leur monde d'anticipation tout du long du récit, progressivement, sans assommer le lecteur par des lâchers d'exposition massifs. Fred Blanchard & Emem ont conçu et mettent en scène des décors et des véhicules détaillés, pour une narration descriptive tangible et palpable. le scénariste inverse le schéma colonialiste de l'humanité exportant les bienfaits de sa civilisation vers d'autres mondes, ainsi que celui d'une race conquérante venant asservir une race moins évoluée. Il est très intrigant de voir l'humanité faire l'expérience d'être aidée, parce que moins mature et moins responsable que les visiteurs. Il est parfois un peu frustrant de ne pas pouvoir se faire une idée plus claire de la situation générale sur Terre.
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Le graphisme est réaliste dans les premières pages, mais déjà dès la deuxième planche, la vision futuriste de la Tour Eiffel est assez impressionnante et laisse présager du très bon pour nos mirettes. Puis on va sur une autre planète, les décors, les couleurs sont magnifiques, c'est du grand spectacle, baroque, imaginatif. le scénario est aussi assez solide : l'humanité en est à sa fin, guerre, maladies, catastrophes, des puissances extraterrestres décident d'intervenir pour sauver l'humanité. Ce premier tome met en place les différents protagonistes, cela laisse présager une suite de qualité.
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Notre amie Fifrildi m'a suggéré de lire ce tome 1 alors que j'avais un trou dans mon agenda de lecture.
C'était plutôt une bonne idée. Ce n'est pas la première histoire que je lis (ou vois) où des extraterrestre viennent aider une humanité en proie à une apocalypse, mais c'est la première vue par les yeux des extraterrestres eux-mêmes.

La civilisation extraterrestre multi espèce présentée est un poil décevante dans la mesure où elle ressemble beaucoup à une société humaine. Il y manque un peu d'étrangeté à mon goût. On a cependant la vision d'un rituel de la planète Näkän, où le futur marié se doit d'abattre de ses mains trois bestiaux sauvages avant d'avoir le droit d'épouser sa bien-aimée. A côté de ça, leur technologie est exceptionnelle. On trouve aussi une beauté exotique formidable et étrange dans les décors naturels de cette planète.

La Terre et son humanité sont effectivement dans la panade, telle qu'on peut l'imaginer dans un futur proche : dérèglements climatiques et réduction des ressources entrainant toutes sortes de conflits et d'épidémies. J'ai adoré la vision de la tour Effel entourée d'eau.
Ces humains ont redéveloppé le goût de la violence et l'arrivée des extraterrestres ne va donc pas aller sans heurts. Il faut dire que ces derniers s'imposent. Leurs actes ressemblent à ceux d'une ONG qui auraient les moyens d'éliminer brutalement les menaces représentées par ceux qu'ils viennent sauver.

J'ai hâte de lire la suite des aventures des deux tourtereaux « Näkäniens » Swänn et Sätie. Mais malheureusement ce ne sera pas pour tout de suite.
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Je ne suis pas très fan du genre post-apo mais le pitch de cette bande dessinée m'a bien accrochée.

Nous sommes en 2084, une expédition menée par une fédération de civilisations extraterrestres décide de mener une expédition sur Terre qui est menacée d'extinction.

Swänn et Sätie sont originaires de la planète Näkän, ils viennent de se marier et font partie de l'aventure. Ils vont être malheureusement séparés : Swänn doit aller au Texas et Sätie à Paris.

On imagine bien que l'arrivée des aliens ne va pas être accueillie avec bienveillance. La montée des eaux, les guerres, les épidémies, … la Terre est une véritable poudrière. Tout le monde est à cran.

« N'ayez crainte, nous sommes Renaissance ! »

Je me pose des questions sur leurs intentions véritables…

Côté graphismes, les personnages ne me plaisent pas trop. J'imagine que les traits traduisent le stress et les conditions de vie dans un tel contexte.

Par contre, j'ai beaucoup aimé les dessins et les couleurs de la planète Näkän.

L'histoire ne fait que commencer, j'ai hâte de lire la suite.




Challenge BD 2024
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A vrai dire, le scénario est assez intéressant avec ces extraterrestres qui décident afin de nous rendre visite en 2084 afin de sauver la Terre d'une destruction programmée à cause des guerres et de l'épuisement des ressources.

Il est vrai que la motivation des aliens ressemblent à s'y méprendre au film Premier contact réalisé par Denis Villeneuve. Par ailleurs, on est assez proche de Christophe Bec et de son Prométhée sur un thème finalement assez similaire avec une même mise en scène concernant l'apocalypse. Bref, aucune originalité à l'horizon ce qui est bien dommage.

Une bonne partie de l'album se passe sur la planète extraterrestre où l'on suit les aventures amoureuses de Swann et Satie. Oui, on est bien du côté de chez Swann et c'est plutôt exotique. On remarquera une touche à la Luc Besson et de son dernier bide Valérian concernant la planète plage. Encore une fois, on emprunte des univers par ci et par là.

Bref, je ne ferai pas dans la complaisance pour louanger ce qui est guère mon style. Il faudra vous y habituer. Reste néanmoins une couverture assez accrocheuse avec un graphisme assez convaincant.
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Ce premier tome de Renaissance constitue pour moi une belle surprise. D'abord parce qu'en l'empruntant à la bibliothèque, je n'avais pas remarqué qu'il s'agissait de Fred Duval aux commandes.
Ensuite parce qu'il constitue une belle entrée en matière dans ce récit d'anticipation que propose l'auteur. Ce tome de présentation et d'exposition fait son boulot en présentant les personnages principaux et en exposant les enjeux principaux. Mais l'angle choisi par Duval pour présenter ses personnages est assez particulier pour le souligner. En effet, il décide de présenter les personnages humains à travers les yeux des Näkän, des extraterrestres qui semblent beaucoup plus évolués que les humains. Ceux sont vus comme de petits êtres sensibles qu'il faut protéger d'eux mêmes et cette perspective amène un léger sourire en coin au lecteur. Les précautions d'usage lorsque les Näkän débarquent sur Terre dans une vaste opération de sauvetage de la planète sont à l'image de cette sorte de "paternalisme" ou de surprotection, exagérée de leur part. Pour le coup, les humains passent pratiquement pour de petits animaux ou de jeunes enfants. Il ne faut pas les blesser alors que ceux ci ont provoqués leur propre extermination et qu'ils ont épuisés les ressources naturelles de la planète.
Le regard ainsi posé sur la race humaine donne un ton tout particulier à cette bd.
C'est dans ce contexte un peu étrange que Fred Duval nous emporte dans un récit certes d'anticipation, mais porteur d'un message écologique prononcé. L'introduction met en effet l'accent sur cette dimension, sur un ton un peu acerbe.
Ce premier tome donne réellement envie de connaître la suite...
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Imaginez un monde où la montée des eaux a inondé Paris, que des incendies géants ravagent les derniers gisements de pétroles, que l'Intelligence Artificielle s'en prend aux êtres humains, que des guerres civiles éclatent aux quatre coins du monde. Voilà vous êtes dans le tome 1 de Renaissance où un complexe de planètes extraterrestres très évoluées décide de venir sur Terre pour sauver la planète et les êtres humains.

Ce tome introductif est très réussi et nous sommes rapidement pris dans l'histoire en suivant un couple de jeunes mariés de Näkän (une des planètes du Complexe) qui sont mobilisés pour venir sauver la Terre. Les dessins sont beaux, surtout les planches de la planète Näkän.
Le seul défaut de ce tome c'est qu'il se finit trop vite et nous laisse impatient de connaitre la suite.
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Lire ce premier tome de Rennaissance fin 2020 provoque un choc au départ. On se dit "mais c'est une BD visionnaire"! Tout commence à Paris sous 20 mètres d'eau, et une épidémie menace la population humaine. On est en 2084, les dérèglements climatiques se sont accentués, des régions ou pays sont dévastés, le niveau de la mer a beaucoup monté. Des incendies gigantesques accentuent les dérèglements.
Alors forcément, j'ai pris cette lecture SF au sérieux, surtout avec l'arrivée de ces extras terrestres beaucoup plus évolués. Passionnant et le dessin est magnifique.
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Magnifique BD.
Que ce soit pour le dessin ou pour le scénario, cet album est une vraie réussite.
Beaucoup d'originalité et d'ambition aussi dans l'approche de l'espèce humaine qui se retrouve avec le mauvais rôle. Entourée par des robots meurtriers et une espèce extra-terrestre qui tente de la sauver plus ou moins contre son gré et gangrenée par des conflits internes destructeurs, chaque protagoniste tente de survivre, ballotté par les événements....
C'est intelligent, pédagogique et nous emmène vers une autre dimension.
Début d'une trilogie qui pourrait bien marquer la science-fiction française d'une belle borne. En tout cas à mes yeux...
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Fred Duval est le grand Manitou de la SF d'anticipation. Depuis des années il propose régulièrement des ouvrages et des séries qui sont toujours rattachées à l'histoire ou au principe même de l'anticipation et de son "et si...". Uchronies, dystopies, anticipation sont des variantes d'un principe: utiliser des variations pour parler d'aujourd'hui.

C'est ce qu'il fait dans sa nouvelle série (courte) avec le dessinateur de la saga Carmen Mac Callum, le talentueux Emem (qui a remplacé Gess, dessinateur d'origine). La couverture vraiment réussie et intrigante a beaucoup fait parler d'elle et la communication efficace (avec une couverture au texte "extra-terrestre" par exemple) donne très envie de savoir ce que sont ces extra-terrestres.

Le travail de préparation graphique est conséquent. Ce n'est jamais évident en SF tant le mauvais goût et le déjà-vu peuvent très vite pointer le bout de leur nez... Ici pas de faute de goût même si le choix assez classique d'un univers E.T. très coloré peut paraître facile. le projet étant une BD SF grand public les auteurs n'ont vraisemblablement pas cherché à déranger mais plutôt à assurer un design classieux, aidé par la jolie patte du dessinateur. le plus intéressant visuellement repose sur la science des visiteurs et notamment les vaisseaux asymétriques.

Le grand intérêt de cet album est de nous proposer à la fois une inversion (les humains sont colonisés en tant qu'êtres inférieurs) et une projection de l'interventionnisme onusien et occidental sur notre monde actuel. Dans une Terre dévastée par les catastrophes climatiques issues (on ne suppose) de l'action débridée du capitalisme industriel et mercantile, une civilisation supérieure vote l'intervention (dans le cadre d'un protocole très stricte), afin de sauver la civilisation humaine car elle dispose d'un élément particulier qui pourrait enrichir toutes les espèces: la capacité artistique des humains. Ce premier tome est très linéaire bien qu'il superpose l'intrigue en cours avec un long flashback expliquant comment le protagoniste extra-terrestre en est venu à participer à ce corps expéditionnaire.

Le contexte planétaire est très proche de l'univers pessimiste et cynique de Travis/Carmen Mac Callum. Deux familles humaines seront les témoins de l'intervention et aux premières loges des écueils d'une préparation naïve. Duval touche là les déboires des interventions américaines mal préparées en mode "zéro morts" et où la violence basique à l'arme blanche peut remettre en cause l'armée la plus moderne en attaquant au moral. Malgré leur supériorité scientifique et technique absolue, les envahisseurs doutent de la pertinence de leur arrivée, de l'accueil sombre qui leur est réservé malgré leur pacifisme affiché... On ne peut forcer une population malheureuse à être secourue. C'est en substance cette constante que Fred Duval nous rappelle avec cet album hautement politique qui donne envie de connaître la suite.

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