Alexandra croisait très souvent des mannequins à New York. Ils étaient faciles à repérer dans la rue. Mais ce n’était rien comparé à lui. Elle se demandait ce qu’un bel homme comme Blaise faisait en Géorgie. Il semblait trop beau pour une petite ville. Il mangeait avec grâce, sans s’empiffrer comme un homme normal. Quand il souriait, ses yeux s’illuminaient en même temps. Elle avait remarqué tous ces détails durant les heures qu’ils avaient passées ensemble. Il était difficile d’ignorer sa beauté.
Quitter Paul était plus difficile qu’elle l’avait cru. Quand ils s’étaient rencontrés à l’université de New York, c’était le mec parfait, un bon parti. Il était beau, intelligent, drôle et facile à vivre. Mais il s’était mis à négliger ses sentiments, à flirter avec d’autres filles à l’insu d’Alexandra, à passer la plupart des nuits dehors à boire jusqu’à l’oubli. C’est là que tout avait commencé à changer. Des rumeurs couraient sur ses conquêtes féminines. Paul les avait toujours niées, mais elle n’était pas sûre de pouvoir le croire. Or sans confiance, il n’y a plus de relation.
Comme toutes les grandes villes. Les gens sont différents là-bas. Ils sont directs quand ils veulent un truc et ne tournent pas autour du pot comme ici, à parler dans ton dos. C’est l’endroit idéal pour trouver des sushis à trois heures du matin ou une prostituée.
Elle avait beau habiter chez lui, leur histoire était finie. Au début, il restait avec elle par opportunisme. S’ils vivaient ensemble, pourquoi ne pas en tirer du sexe ? Mais son dégoût avait pris le dessus, jusqu’à ce qu’il atteigne le point de rupture.
La douleur et le désespoir qu’elle ressentait lui serraient la gorge, mais elle retint ses larmes. Inutile de ressasser le passé, de le laisser la ronger. Elle était là pour une bonne raison : tourner la page. Et c’est ce qu’elle allait faire.