Or souvent dans ces conditions - sortie du restaurant, dernier verre -, un homme qui a pris soin de ne pas absorber d'ail, de chou rouge ou de trop nombreux derniers verres, entreprend d'embrasser une femme.
Car le maquillage masque en même temps qu'il décore les organes sensoriels, du moins, notez, ceux qui ont plusieurs usages. La bouche, par exemple, qui respire et qui parle et mange, boit, sourit, chuchote, embrasse, suce, lèche, mord, souffle, soupire, crie, fume, grimace, rit, chante, siffle, hoquette, crache, rote, vomit, expire, on la peint, c'est bien le moins, pour l'honorer de remplir ainsi nombre de fonctions nobles. On peint aussi les alentours de l'œil qui regarde, exprime, pleure et se ferme pour dormir, ce qui est également noble. On peint encore les ongles qui se tiennent aux premières loges de l'immense et noble variété des opérations manuelles.
Mais on ne farde pas ce qui ne rend qu'un ou deux services. Ni l'oreille - qui ne sert qu'à entendre - à laquelle on fixe juste un pendentif. Ni le nez - qui ne fait que respirer, sentir, et qui parfois se bouche - auquel comme à l'oreille on peut assujettir une boucle, une pierre précieuse, une perle ou même sous certains climats un os véritable, alors que sous les nôtres on se contente de le poudrer.
Soit un lapin terrorisé courant au point du jour à toute allure sur une vaste surface plane herbeuse.
La salle d'attente est plutôt froide et meublée de fauteuils métalliques, de présentoirs bourrés de brochures en sept langues, de bacs où se développent cinq espèces de plantes vertes. Les battants de trois portes entrebâillées sont frappées d'une croix, d'une étoile ou d'un croissant. Assis dans un fauteuil, Ferrer fit l'inventaire des autres accessoires : un téléphone mural, un extincteur, un tronc.
Mais les paroles, une fois émises, sonnaient trop brièvement avant de se solidifier : comme elles restaient un moment gelées au milieu de l'air, il suffisait de tendre ensuite une main pour qu'y retombent, en vrac, des mots qui venaient doucement fondre entre vos doigts avant de s'éteindre en chuchotant.
Les vitrines décorées des boutiques de luxe rappelaient aux passants absents qu'on survivrait aux réjouissances de fin d'année.
Je m'en vais , dit ferrer, je te quitte.
Car le maquillage masque en même temps qu'il décore les organes sensoriels, du moins, notez, ceux qui ont plusieurs usages. La bouche, par exemple, qui respire et qui parle et mange, boit, sourit, chuchote, embrasse, suce, lèche, mord, souffle, soupire, crie, fume, chante, siffle, hoquette, crache, rote, vomit, expire, on la peint, c'est bien le moins, pour l'honorer de remplir ainsi nombre de fonctions nobles. On peint aussi les alentours de l'oeil qui regarde, exprime, pleure et se ferme pour dormir, ce qui est également noble. On peint encore les ongles qui se tiennent aux premières loges de l'immense et noble variété des opérations manuelles.
Mais on ne farde pas ce qui ne rend qu'un ou deux services. Ni l'oreille — qui ne sert qu'à entendre — à laquelle on fixe juste un pendentif. Ni le nez — qui ne fait que respirer, sentir, et qui parfois se bouche, une pierre précieuse, une perle ou même sous certains climats un os véritable, alors que sous les nôtres on se contente de le poudrer.
D'autant que la disponibilité n'est pas tout, qu'elle ne suscite pas forcément le désir.
Le reste du temps c'est dimanche, un perpétuel dimanche dont le silence de feutre ménage une distance entre les sons, les choses, les instants mêmes : la blancheur contracte l'espace et le froid ralentit le temps.