Citations sur Vie de Gérard Fulmard (60)
Nous avons traversé au pas de charge un grand salon dans lequel, sur une bergère, une femme décorative allaitait un poupard ; mon épouse, a sous-titré Bardot sans s'arrêter.
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S’il est cependant une vie qui a failli s’y voir abrégée, c’est celle de la rue Erlanger elle-même en 1942, et ici j’ouvre une parenthèse.
Le 4 juin de cette année-là, le capitaine Paul Sézille, secrétaire général de l’Institut d’étude des questions juives, 21 rue La Boétie Paris VIIIe, écrivait au SS-Hauptsturmführer Theodor Danneker, dirigeant la section IV J de la Gestapo, pour lui faire part de sa contrariété. Le capitaine Sézille exposait dans sa lettre qu’il serait un non-sens, à ses yeux, que les Français puissent identifier les Juifs par le port d’une étoile sans être informés pour autant, les malheureux, des rues de Paris portant elles-mêmes un nom juif. Était jointe à ce courrier la liste d’une trentaine de voies concernées qu’il suggérait de renommer, le boulevard Pereire devant ainsi notamment devenir, dans le cerveau bouillonnant du capitaine, un boulevard Édouard-Drumont. Parmi ces voies figuraient par exemple sur la rive droite les rues Halévy, Mendelssohn, Meyerbeer, Chernoviz, Florence-Blumenthal, Erlanger. Ce plan n’avait pas été suivi d’effet, Sézille ayant été je ne sais comment déboulonné de son institut, la rue Erlanger l’avait échappé belle et je ferme ici ma parenthèse [...].
[...] et soudain Franck n'en mène pas large.
Pas large au point que sur-le-champs s'ensuit un effet de détumescence et cela va être toute une affaire, pendant presque une minute, pour tâcher d'enfiler l'accessoire sur l'organe devenu mou de Franck. La chose est techniquement impossible : le caoutchouc ne tient pas sur un support flaccide, cela relève de l'antinomique. Angélique s'obstine cependant contre toute logique à résoudre cette aporie jusqu'à ce que Franck convienne que cette entreprise est vaine et qu'il lui en fasse part, lui suggérant de laisser tomber, ajoutant qu'il est désolé.
C'est moi, dit poliment Angélique.
Son engagement artistique semble s'être ensuite effrangé, cédant la place à une consommation accélérée d'hommes plus ou moins jeunes, tous dotés d'une très brève espérance de lit en attendant de trouver mieux, ce mieux étant un amant à péremption plus tardive qu'elle suivra aux îles Baléares.
Louise Tourneur connaît un peu ce type, Guillaume Flax, on le lui a présenté lorsqu'il était une jeune étoile montante au sein de la FPI. Mais tout stellaire qu'il paraissait, Flax n'a vite fait que seulement paraître : son étoile s'est avérée filante avant de s'éteindre et se muer en simple satellite de Joël Chanelle, soleil du parti dont Flax n'est plus qu'un second rayon (...)
Qui ne s'est vu résolvant une énigme, dénouant un drame ou redressant des torts, rajustant l'orphelin dans ses droits et s'envoyant la veuve au vol?
Déterminé, ouvert à toutes propositions, j'attends avec sérénité : de Fulmard Gérard vous aurez des nouvelles, du cabinet Fulmard vous entendrez causer.
J'ai lu pour vous le "premier chapitre" afin que vous vous fassiez votre opinion.
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Comme si cela me regardait, Bardot a tenu à m’expliquer la situation au sein de la Fédération populaire indépendante. Ainsi que l’on pouvait s’y attendre après la mort de Nicole Tourneur, la vacance de sa direction était en train de créer le désordre, aiguisant les convoitises et chauffant les rivalités. p. 119
Profitons-en plutôt, nous avons un peu de temps, pour esquisser une vie brève de Dorothée Lopez. Enfant unique du professeur Patrick Lopez– gastroentérologue à Sèvres, clientèle à boyaux fortunés, doyen de l’Académie de médecine, lauréat du prix Shanti Swarup Bhatnagar – et de Geneviève Lopez née du Gavial – présidente de la Fédération des comités familiaux œcuméniques –, la jeune Dorothée s’est précocement fait remarquer par une vive indépendance de pensée. Mettant le plus tôt possible un terme à ses études, après six semaines d’École du Louvre en auditrice libre elle a choisi de s’orienter vers une carrière de star, destin qui cependant ne se décide pas comme ça. Figurant d’abord dans quelques spots publicitaires – Moulinex, Ultrabrite, Lactel –, elle a déniché diverses panouilles dans le milieu cinématographique rose avant d’obtenir un vrai rôle, enfin, dans un téléfilm normal, sa part de dialogues étant hélas réduite après montage à ces mots : « Ah bon ? Deux mois ? » Son engagement artistique semble s’être ensuite effrangé, cédant la place à une consommation accélérée d’hommes plus ou moins jeunes, tous dotés d’une très brève espérance de lit en attendant de trouver mieux, ce mieux étant un amant à péremption plus tardive qu’elle suivra aux îles Baléares. On en sait peu sur ce moment de sa vie, interrompu par le retour précipité de Dorothée Lopez vers la France, plus précisément vers un office notarial de Marnes-la-Coquette après la mort accidentelle de Patrick et Geneviève Lopez dans l’explosion en vol d’un Fokker F100 Bruxelles-Oslo. p. 99-100