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La guerre, on en a entendu parler, on y est confrontés par nos lectures, par ouï dire, par les infos, on réalise sa cruauté par le biais d'images soigneusement sélectionnées lors des journaux télévisés, on sait qu'elle existe, quelque part… on y pense et puis on oublie… Parce qu'on ne la côtoie pas..

Et quand vous êtes professeur de français dans la campagne, loin du tumulte de la ville, dans un collège de province où il ne se passe pas grand-chose, et que soudain, le principal vous demande d'apprendre la langue de Molière à Salim, qui arrivé de Syrie, probablement orphelin, livré à lui-même, puis accueilli dans une famille qui peut avoir des difficultés à s'adapter à ses pratiques religieuses, et cela se conçoit aisément, un ado qui porte en lui les horreurs vécues en Syrie, un ado qui ne parvient pas à se faire entendre, qui pleure parce qu'il ne pourra pas faire le Ramadan, parce qu'il ne peut pas manger Halal, parce qu'il veut un téléphone pour avoir des nouvelles des siens, des demandes légitimes … Que faites-vous ? Vous en rêvez la nuit, vous y pensez… souvent, très souvent, vous vous sentez impuissant, vous essayez de parlementer avec les éducateurs, les collègues, le principal… En vain…

C'est exactement ce que veut nous amener à comprendre Silène Edgar à travers ce court mais efficace récit : l'accueil d'un émigrant n'est pas chose facile, trop de vécu que l'on ne peut partager avec sa famille d'accueil, avec un professeur plein de bonne volonté qui ne sait pas quels sujets aborder sans froisser, sans blesser, sans faire pleurer... Divers thèmes sont abordés à travers l'histoire de Salim : la religion, la tolérance, la compassion, mais également le manque de moyen pour accueillir ces émigrants, des éducateurs qui n'ont pas de solution, pas de psychologues, et une bonne lourdeur administrative.

L'auteur soulève des questions auxquelles je n'avais pas forcément pensé, c'est la raison pour laquelle ce récit restera gravé dans ma mémoire. Un livre à lire et à relire.

Je remercie Babélio et les éditions Gephyre pour ce partenariat

Challenge MULTI-DEFIS
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Je remercie chaleureusement les éditions Géphyre pour l'envoi, en service presse, du roman : Ce caillou dans ma chaussure de Silène Edgar.
Je connais cette autrice pour ses romans jeunesse et j'étais curieuse de découvrir son nouveau roman pour adultes (mais il peut aussi être lu par les adolescents).
Ce caillou dans ma chaussure, c'est l'histoire d'un professeur de collège : Nicolas et d'un jeune réfugié : Salim. Ce dernier est syrien et il arrive en cours d'année dans un petit village français, dans une famille d'accueil et au collège où enseigne Nicolas. Celui-ci aime son métier, il a accepté sans réfléchir d'apprendre le français à ce jeune réfugié. Mineur, sans parents sur le territoire français, la vie est assez compliquée pour lui. Il ne parle pas un mot de français au début. Il ne s'entend pas avec le père de la famille d'accueil, il veut vivre sa religion comme il le souhaite. Mais Monsieur H. ne l'entend pas de cette oreille..
Peu à peu, Salim touche de plus en plus son professeur, au point de devenir comme un caillou dans sa chaussure...
Ce caillou dans ma chaussure est un court roman, poignant et très bien écrit. Silène Edgar a réussi à trouver le ton juste, ce qui n'est pas évident vu le thème abordé.
Nous avons tous des préjugés contre les réfugiés, même les professeurs qui s'en occupent et leur apprennent notre langue. Difficile de ne pas penser à tout ce que l'on entend sur la Syrie, sur les terroristes..
Nicolas est consciencieux, il a accepté sans réfléchir de s'occuper de ce jeune mineur mais il n'a pas pensé à ce que cela impliquait. Il ignorait que le sort de Salim lui tiendrait tant à coeur...
C'est un roman tout simple qui a su me toucher en plein coeur.
J'ai apprécié les personnages principaux, mais aussi le personnage du proviseur. Il n'a pas toujours le bon rôle toutefois lui aussi fait au mieux, avec ses moyens.
Je ne vais pas en dire plus, il est difficile de ne pas trop en dévoiler quand le roman fait moins de 100 pages.
Je vous recommande sans aucune hésitation ce très bon roman, qui mérite un énorme cinq étoiles.
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Nicolas est professeur de français dans un collège dans un village à la campagne. le proviseur de l'établissement lui demande de donner des cours de FLE, c'est-à-dire pour apprendre le français, à Salim, un jeune adolescent réfugié syrien. Mais au-delà de la maîtrise de la langue, Nicolas se rend compte que Salim n'est pas heureux dans sa famille d'accueil qui ne comprend pas ses pratiques religieuses. Nicolas va essayer de faire tout ce qu'il est possible pour que Salim change de famille mais il s'aperçoit vite que ses efforts sont très limités…

Je remercie tout d'abord Babelio à travers l'opération Masse Critique et la maison d'éditions Gephyre qui m'a permis de découvrir ce roman sur l'exemple d'un jeune réfugié arrivant en France. de Silène Edgar, je connaissais déjà "14-14" que j'avais beaucoup apprécié.
Ce court roman de 140 pages m'a touchée, cette histoire de professeur de français qui doit aider un élève allophone nouvellement arrivé sur le territoire, sonne terriblement juste. Je me suis aussi retrouvée dans ce roman (peut-être y a t-il une forte part de témoignage ici ?) car quand j'ai travaillé en lycée, j'ai dû enseigner quelque temps les bases de la langue à quelques élèves allophones elles aussi.
J'ai aussi retrouvé dans ce livre l'ambiance "Education Nationale" que je connais bien, la salle des profs, les problèmes de discipline, le désintérêt des élèves pour les cours, la hiérarchie… cela m'a rappelé des souvenirs.
Ce roman, qui se lit vite en raison de sa taille, nous incite je pense, à réfléchir autrement au problème des réfugiés. Il est fait mention souvent aux préjugés que nous avons sur ces personnes, au rejet qu'elles vivent au quotidien, cela sonne vrai malheureusement.
La fin du roman est assez triste, l'enseignant n'a rien pu faire de plus pour aider ce jeune adolescent, j'ai de la peine pour lui, même si ce n'est qu'une fiction, diront certains.
La métaphore contenue dans le titre est bien trouvée, "un caillou dans la chaussure", c'est quelque chose qui empêche de marcher correctement, de bien avancer et à travers cette expérience, l'enseignant s'est rendu compte que ce souci prenait beaucoup de place dans son esprit, que c'était quelque chose de lourd pour lui et que finalement, il n'avait pas tellement de soutien dans cette situation.
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Ce caillou dans ma chaussure de Silène Edgar
L'histoire de Salim : une intégration difficile

Salim est un jeune syrien qui vit maintenant en France dans une famille d'accueil. Il étudie dans le collège d'un petit village où Nicolas, professeur de français, va lui apprendre cette langue. C'est à lui que Salim se confiera et demandera de l'aide à propos de sa famille d'accueil, avec laquelle il entretient une relation conflictuelle.

Cette oeuvre possède plusieurs points positifs : en effet elle parle des discriminations et des préjugés mais aussi de la difficulté à s'intégrer dans un groupe, ou dans un nouveau pays. Elle nous fait prendre conscience qu'il ne faut pas juger une personne en fonction de ses origines ou de son physique.
Même si j'ai vraiment apprécié ce livre, je l'ai trouvé assez triste et sombre : Salim n'arrive pas à se faire comprendre et il n'est pas souvent heureux.
Un des moments qui m'a le plus marqué fut lorsque Salim parle pour la première fois de sa famille à Nicolas. Il avait l'air ému et malheureux de vivre loin de sa famille.
On peut facilement nous projeter dans l'histoire car elle se déroule à notre époque dans un collège, ce qui est très réaliste.
Salim, Nicolas et le Principal sont les trois personnages principaux. Les autres professeurs n'ont pas de vrai nom ( madame R., monsieur P., monsieur R. …) ce qui leur donne moins d'importance que les personnages principaux.
En lisant cette oeuvre, on de la compassion et de la peine pour le personnage principal, on s'attache rapidement à lui.
L'intrigue est intéressante : on veut en connaitre plus sur le passé et l'histoire de Salim et savoir s‘il réussit à s'intégrer dans son nouveau collège.
Ce livre peut plaire aux adolescents mais aussi aux adultes. Il est facile et rapide à lire, le vocabulaire utilisé est simple à comprendre.

L'oeuvre de Silène Edgar m'a beaucoup plu. Elle reflète bien ce que ressentent les personnes qui arrivent dans un nouveau pays et nous en fait prendre conscience.
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Une ancienne vie dans un nouveau pays
de nombreux pays dans le monde (comme la France) sont actuellement multiculturels, et pourtant on entend beaucoup parler du manque d'acceptation ou de tolérance à l'égard des personnes qui sont différentes d'une manière ou d'une autre. Silène Edgar nous a confié une histoire fascinante qui traite de ce sujet dans son nouveau livre; “Ce caillou dans ma chaussure".
La différence, l'acceptation, le nouveau départ, voilà les choses que chacun de nous craint au plus profond de son âme mais parfois, il arrive un moment dans notre vie où toutes ces peurs se rejoignent. Nous nous déplaçons dans un nouveau pays pour diverses raisons: études, travail, guerre… Nous voulons recommencer notre vie, mais cette fois avec un meilleur résultat, mais le monde met beaucoup d'obstacles sur notre chemin; une nouvelle langue, des gens, le manque d'acceptation et notre différence même. Silène Edgar a écrit un livre; “Ce caillou dans ma chaussure” qui présente l'histoire d'un jeune garçon - Salim, venu de Syrie en France, qui ne comprenait pas pourquoi sa vie "normale" était si étrange pour les autres; “pourquoi est-ce que je ne peux pas faire ma prière à l'école? “
L'histoire commence par la présentation de Salim - un garçon de quatorze ans - “il est beau comme la statue mais il ne sourit pas”. Ensuite, nous pouvons lire le problème du professeur de français qui était censé enseigner à Salim. le livre présente les problèmes de Salim dans un nouveau pays, mais à travers le prisme de Nicolas - le professeur à qui Salim a été attribué. Ce qui permet une vision plus professionnelle des problèmes, en outre, nous pouvons en apprendre davantage sur ses pensées et ses sentiments.
Silène Edgar présente l'ensemble de l'histoire d'une manière très intéressante parce qu'elle utilise la forme d'un journal intime qui nous permet d'en savoir plus sur la vie privée du Nicolas, ses pensées et sa perception de la situation. Elle a utilisé la division en jours et en mois (3e semaine de mars,vendredi,troisième cours), tout comme dans un vrai journal intime, en plus le professeur nous raconte en détail les événements de la journée, ce qui nous permet de mieux nous sentir dans l'histoire et leur évolution; “on ne voit rien dans les yeux des gens que ce qu'on veut y trouver”.
L'auteur insiste beaucoup sur le racisme et les stéréotypes, en montrant que ce que nous pensons n'est pas toujours vrai. Par exemple, le stéréotype sur les gens comme Salim est qu'ils mentent et sont dangereux; “ce sont des menteurs chevronnés, il ne vous dira jamais la vérité". Silène Edgar nous présente toutes les situations d'une manière si simple que les lecteurs que nous sommes peuvent réfléchir au fonctionnement de la société et à la manière dont nous pouvons changer la perception de certaines personnes dans la société. Un exemple de cette bonne attitude est le personnage du professeur, qui ne pense pas en termes de stéréotypes, mais veut à tout prix bien faire son travail et aider Salim.
Silène Edgar crée un livre qui nous éveille aux problèmes du monde d'aujourd'hui et aux valeurs à défendre. Ce fait nous fait prendre le livre plus sérieusement et émotionnellement. Grâce à cette vision, nous commençons à prêter attention à ce qui se passe autour de nous. Nous pouvons parfois penser que certains problèmes ne nous concernent pas, mais ce n'est pas vrai ; “nous sommes une goutte d'eau dans l'océan, mais cet océan est composé de telles gouttes individuelles”. Nous ne pouvons pas changer le monde si nous ne voyons pas et ne faisons pas quelque chose nous-mêmes. C'est ainsi que Nicolas s'est comporté, il a "pris soin" de Salim malgré l'avis des autres. Il ne s'est pas comporté comme la majorité de la société, mais est devenu un individu et a décidé d'accomplir sa tâche et en même temps d'aider le garçon du mieux qu'il pouvait.
Ce livre est un choix idéal si vous voulez apprendre quelque chose sur la vie d'une personne comme Salim, mais pas du point de vue du garçon lui-même, mais à travers le prisme d'une personne adulte et sérieuse qui observe tous les événements. Cet ouvrage, comme l'auteur l'a mentionné, n'est pas écrit à des fins de divertissement, mais plutôt de réflexion; “ je n'écris pas pour produire un livre amusant” L'histoire aborde des sujets très intéressants et est écrite d'une manière si intime que nous pouvons nous identifier à elle. Grâce à ce livre, nous pouvons réfléchir un peu sur nous-mêmes et sur notre société contemporaine.

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La renaissance d'un enfant



Un problème auquel le monde est confronté: les migrants en Europe, leur difficulté pour intégrer les autres pays et s'habituer à leurs cultures.

Siléne Edgar illustre le vrai sens de la difficulté d'intégration dans les autres sociétés pour un enfant réfugé, orphalin dans L'Histoire de Salim.

L'écrivaine est française , née en 1978. Elle est aussi enseignante dans un collége.

Siléne edgar provoque les sentiments des lecteurs par cette tragédie.

Un enfant syrien vient d'arriver en France, tout seul. Il commence dans le collège d'une petite ville, son enseignant de la langue française, Nicolas, est français, Il a peur d'enseigner à un enfant psychologiquement brisé, il sait que Salim était en guerre. Malgré la peur de l'enseignant d' éduquer Salim, il s'interroge sur Salim et commence à avoir pitié de lui, et c'est la principale raison de cette histoire triste.

Il y a plusieurs raisons d'adorer ce roman et d'être captivé par certains passages de l'histoire.

L'écriture est enchanteresse car il parle avec les lecteurs et cela nous permet de nous imaginer dans l'histoire et les pensées de Nicolas, comme s'il avait besoin d'aide pour savoir ce qu'il doit faire.

En plus les personnages sont chargés d'émotions, ils touchent les lecteurs profondément par exemple quand Salim commence à pleurer parce qu'il ne peut pas vivre comme il veut.

Enfin et c'est le plus important, le message dirigé au monde: une leçon pour mieux réagir avec les migrants comme Salim. L'auteur dit au début du roman: ”Je ne veux pas faire un livre amusant, je veux raconter l'histoire de Salim”
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Ce caillou dans ma chaussure
Dans la vie toujours il y a des évènements, des hommes, des situations qui sont touchants pour l'être humain quoi qu'il en soit. Ce caillou dans notre chaussure nous dérange de continuer à marcher.

Au 21éme siècle l'humanité veut aider des réfugiés, qui viennent des pays en guerre. Silène Edgar est l'une des auteures qui élève sa voix pour faire connaître les situations, les problèmes, les difficultés des réfugiés. Elle est née en France en 1978 et actuellement elle travaille comme professeure de français. le live « Ce caillou dans ma chaussure » ou l'histoire de Salim a été publié en 2019 dans l'édition @GephyreEditions.

le livre « Ce caillou dans ma chaussure », est divisé en chapitres. le texte est écrit par un professeur qui le présente comme un journal. L'histoire contient plusieurs personnages. Il y a deux personnages principaux, Salim et le professeur. Les noms vrais sont changés et la vie privée des individus est protégée. le livre contient un vocabulaire familier qui rend la lecture un peu difficile. Les évènements passent souvent à l'école et à la cantine. En lisant vous allez trouver beaucoup de dialogues où des émotions et des sentiments sont assez visibles.

Le livre parle d'un réfugié mineur, qui s'appelle Salim, sa situation et les problèmes qui sont liés avec les traditions religieuses. le professeur qui s'occupe de Salim au collège, s'intéresse à sa trajectoire depuis la Syrie, où il habitait, comment il vivait et s'il était scolarisé ou non. L'histoire est très touchante. le comportement du professeur change quand il s'occupe de lui. C'est difficile pour le professeur de s'occuper d'un réfugié vulnérable : un mineur, réfugié, en France sans famille, étranger qui ne parle pas français, qui a des problèmes d'hébergement, qui n'a pas de nouvelles de son père et de sa belle-mère. Il faut être un peu compréhensif. Il cherche des solutions pour Salim en posant ses questions au Principal. le professeur pense toujours à Salim, chaque nuit, pendant les vacances, les week-ends. Il s'inquiète pour lui en disant au Principal :
« Mais quand il y a urgence et qu'on n'a aucune solution ?
On ferme les yeux, on se bouche les oreilles et on chante très fort La Marseillaise, c'est ça ? ».
L'histoire contient des traces comiques. Salim parle un peu anglais et arabe, sa langue maternelle. Pendant les cours le professeur essaye de parler anglais et arabe ce qu'il ne réussit pas.
« Ça m'obsède, ça ne va pas, ce n'est pas normal.
Un caillou dans ma chaussure ».
Pendent la lecture, vous allez être pris par le livre grâce au comportement du professeur qui n'arrête jamais de penser à Salim.

Bonne lecture !!!

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Ce petit roman est une bombe !!! Pour son style d'abord, mais aussi pour le sujet qu'il aborde. Silène Edgar aborde de manière frontale ce thème qui divise, mais qui ne devrait pas. le quotidien de ces jeunes migrants, mineurs isolés, au mieux séparés de leur famille, quand ils en ont encore… On a trop souvent peur de ce qu'on ne connait pas, mais une fois refermé ce livre, il n'y a plus de raison de craindre ce jeune syrien, ou les autres, tous ceux qui veulent juste survivre et s'intégrer au mieux. J'ai l'impression de répéter ce que je disais de Pour un sourire de Milad, de la même autrice, paru lui aussi récemment, et qui traite du même sujet, mais d'un autre point de vue, sans doute plus adapté aux ados, à savoir la rencontre entre un jeune syrien et une jeune française… (ma chronique).
Dans Ce caillou dans ma chaussure, c'est Nicolas, professeur de français chargé d'enseigner à Salim des bases qui lui permettrons de se débrouiller dans sa vie quotidienne, et peut-être même, qui sait, de suivre en classe… Nicolas nous partage le journal de bord de cette aventure, où il peut royalement voir Salim deux heures par semaine ! Comment peut-on prétendre intégrer un mineur isolé, puisque c'est l'expression consacrée, en lui consacrant deux heures par semaine pour lui apprendre le français ??? Et comment peut-on demander à un professeur de faire en sorte que ce jeune soit autonome dans sa manière de s'exprimer et puisse suivre en cours avec si peu de temps, même avec la meilleure volonté du monde ? le pire je pense, c'est d'exiger du professeur d'oublier cet enfant entre deux heures de cours, peu importe les problèmes rencontrés. Ce n'est pas son problème de savoir comment vit Salim, il doit juste lui enseigner le français. Par moments, Nicolas laisse de côté la mise en forme de son témoignage, et passe du mode journal de bord au journal intime, sans fioritures, tant il est dépassé (dégoûté ?) par les événements.
Je ne souhaitais pas faire de cette chronique une tribune politique, mais je crois qu'il est nécessaire parfois de dire et d'écrire pour défendre des causes auxquelles on croit. Plus jeune, j'ai appris à l'école que je vivais dans le pays des Droits de l'Homme, et je trouvais ça merveilleux. En grandissant un peu, je me suis petit à petit rendu compte que pour avoir des droits, il fallait avant tout respecter les « devoirs » qui nous étaient imposés, notamment celui de ne pas aider notre prochain s'il vient de l'étranger pour sauver sa vie. Notre « devoir » est de dénoncer ses hommes et femmes qui luttent pour mettre leur famille à l'abri. Notre « devoir » semble être de faire en sorte de croire que les adolescents qui débarquent de Syrie ou d'ailleurs sont tous majeurs pour pouvoir les renvoyer. Mais les renvoyer où ? Ont-ils encore une famille, une maison, un village même ? Comment peut-on imaginer un enfant expliquer que dans son pays, c'est normal de mourir avant d'avoir eu le temps de grandir ? Comment peut-on laisser faire ça ?
J'ai rencontré Silène Edgar lors du festival Étonnants Voyageurs à Saint Malo en juin dernier, et on avait beaucoup échangé sur le sujet. Une rencontre humaine très forte, et un moment qui me restera en mémoire. Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de rencontrer quelqu'un avec qui on partage tant de valeurs. Déjà dans le roman qu'elle dédicaçait, Les affamés, et encore plus peut-être pour les deux romans publiés ces dernières semaines. Je la remercie d'ailleurs d'avoir demandé à Géphyre de m'envoyer la version numérique avant même que le livre soit imprimé.
Sache, Silène, que j'ai été très touchée par Pour un sourire de Milad, mais encore plus émue à la lecture de ce roman ci, dont je sais à quel point il te tient à coeur. J'espère vraiment que Ce caillou dans ma chaussure sera un caillou (et pourquoi pas un pavé) dans la mare de nos gouvernants, mais surtout dans la vie des gens qui le lirons, et qu'ils ne regarderons plus jamais les « mineurs isolés » comme des terroristes potentiels, ou des profiteurs qui ne viennent que pour les aides de l'état, mais comme des êtres humains, tout simplement. Des survivants, qui ont vécu dans leur courte vie bien plus que nous ne sommes capables de l'imaginer. Merci à toi d'avoir replacé l'humain au centre du débat, d'avoir rappelé que, migrants ou pas, nous sommes avant tout des êtres humains, et qu'il est inadmissible de traiter des êtres humains, et en particulier des enfants, comme ils le sont actuellement, en 2019, dans ce pays qui se dit des Droits de l'Homme. (nb : les répétitions sont tout à fait volontaires^^)
J'ai reçu la version papier de ce roman de la part de Silène Edgar et des éditions Géphyre. Merci à eux pour la confiance, et à Silène pour les échanges.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Silène Edgar, autrice française, née en 1978 , a écrit et publié “Ce caillou dans ma chaussure” en 2019.

Le thème principal du roman montre ce que les gens pensent lorsqu'ils voient un enfant réfugié pour la première fois, et quelles sont les questions qu'ils se posent. C'est l'histoire de Nicolas, un professeur de collège, et Salim, un jeune réfugié, de 14 ans, qui vient de Syrie et qui arrive dans un petit village français au milieu de l'année scolaire.

Monsieur H et sa femme sont sa famille d'accueil. Comme Nicolas aime son métier, il a accepté sans réfléchir d'apprendre le français à Salim, sans parents, qui ne parle pas un mot de français. Salim a du mal à s'habituer à sa nouvelle famille et à sa nouvelle vie en raison de sa religion et de sa tradition. Après des conversations et des discussions, Salim fait même beaucoup réfléchir son professeur Nicolas à son cas au point d'être un caillou dans sa chaussure.

Le livre est très intéressant, il clarifie l'image des “arabes” que les médias montrent toujours dans le mauvais sens. En effet, de nos jours, quand quelqu'un pense aux arabes, la première chose qu'il imaginera est un terroriste armé. Par exemple c'est ce que Nicolas a pensé après avoir accepté d'apprendre le français à Salim. Dans le livre, il est expliqué des faits de la Syrie qu'il ne serait pas facile de trouver sur internet, et si vous les trouvez, chaque site dira le contraire de l'autre: par exemple quand Salim dit à Nicolas qu'il est Alaouite, son professeur pense qu'il soutient l'équipe de Bashar al Assad mais ensuite Nicolas nous explique ce qu'il a découvert sur les Alaouites et comment leur situation politique est plus nuancée que ce que l'on croit.

Le type d'écriture est parfait parce qu'il nous immerge au plus près de Nicolas et Salim. Ces deux personnages principaux sont des personnes à qui on s'attache très facilement. C'est une histoire très courte, facile à lire mais qui nous apprend beaucoup de choses.

Je vous recommande ce livre sans aucune hésitation!
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L'un des gros problèmes en France aujourd'hui est que les migrants prolifèrent de plus en plus, et ces migrants ont des difficultés et s'habituent à un pays qui ne leur est pas familier. Nous avons tous des préjugés contre les réfugiés, même les professeurs qui s'en occupent et leur apprennent le francais. 
Silène Edgar, née en 1978, est une écrivaine francaise, qui enseigne dans un collége.   Le livre est l'histoire d'un professeur de collège Nicolas et d'un jeune réfugié Salim. Ce dernier est syrien et il arrive en cours d'année dans un petit village francais, dans une famille d'accueil et au collége ou enseigne Nicolas, qui aime son métiere, et qui a accepté sans réfléchir d'apprendre le français au jeune réfugié. Mineur, sans parents sur le territoire francais. Il ne parle pas un mot de français au début. Ce roman m'a touché car c'est une histoire vraie. 
Mais c'est quand même une histoire que je conseillerais même à une personne n'aimant pas trop lire car c'est une histoire très courte, facile à lire mais qui nous apprend beaucoup de choses. Pour finir se livre est une oeuvre touchante qui a fait résonner tellement de questions dans ma tête. Silène Edgar a écrit une histoire vraiment magnifique et je pense qu'elle m'a d'autant plus touchée car c'est une histoire vraie . 
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