Rencontre avec Simon Hureau, auteur de l'Oasis
"La nature se débrouille très bien toute seule..."
Pourquoi les enfants d’ici devraient-ils se contenter de maths, de géo, de danois, quand leur culture est si riche de savoirs qui se perdent…
Je soupçonne le voisinage d'utiliser du tue-limaces... Ok, on a tous envie de manger nos salades. Mais c'est un peu dommage d'oublier qu'en empoisonnant limaces et escargots, on empoisonne aussi, en passant, ceux qui les consomment !
[p35]
PRÉFACE de Gilles Clément
"Il s'agit d'un bain, d'une immersion, d'un contact, d'une découverte, d'un étonnement ; il s'agit d'un émerveillement devant l'incroyable invention du vivant dans toute sa diversité d'expression. Il s'agit d'une leçon de vie."
"Un grand pas dans ce sens serait de parvenir à se défaire de l'usage de la chimie toxique, qui nous donne l'illusion de la maîtrise dans le maintien du jardin, une dévastation exécutée au nom de l'ordre, de la propreté et du rendement."
"On ne peut mesurer la puissance des messages mystérieux donnés par une racine à une autre dans le cadre d'un dialogue entre les êtres qui habitent ce monde mal connu. Dans ce domaine précis tout reste à découvrir. Encore faut-il préserver les conditions de la vie du sol."
Froid intense et glace parfaite, dix chiens en un seul élan, le traîneau file.
La chasse a été bonne, la solitude grandiose.
Grand beau, calme total, pureté du moment, concordance des sensations...
Doux frisson de l'accord parfait...
En un mot, une fraction de bonheur.
- Et alors les gens sont des nids à malheur, et fréquenter des individus est une nuisance qui nique la santé...
- En gros, plus on est seul et mieux on se porte?!
- En gros, oui...
- N'importe quoi !
- Que tu dis! mais au fond de toi, tu sais que j'ai raison...
Est-ce l'amour ou sortilège providentiel qui nous fait pousser des ailes?
Moralité : difficile de ressusciter la biodiversité ailleurs que chez soi… En dehors, le propriétaire finira toujours par se réveiller pour venir bouter la nature loin de chez lui…
La vie se complait dans le fouillis, c’est son truc, on n’y peut rien. Mais les gens ont besoin de pouvoir passer la serpillère, faut que ce soit net, hygiénique. Pas de pot, la vie, c’est sale, elle en met partout si on la laisse faire : alors on la tient à distance…
La nature a horreur du vide.
(Moi aussi) (p.86)
Aussi, comment s’ennuyer dans un jardin vivant ? On n’en aura jamais fait le tour ! Le plus petit jardinet offrira toujours son inépuisable lot de découvertes et d’observations captivantes.
Et pour ce qui est de créer la vie et la diversité, pas besoin d’être Dieu, ou riche, ou savant ; en fait, il faut juste se salir un peu les mains.
Je ne sauverai pas la planète. Mais sur notre modeste parcelle d’écorce terrestre, la vie va plutôt bien.
Ultime offense, pour la favorite du roi Monivong que de se faire ainsi dévoiler par l’occupant et sur son propre territoire une merveille jusque là inconnue et emblématique de l’âge d’or de son peuple temps où ses ancêtres régnaient sur des étendues sans fin …
Âge d’or en ruines …
Ruines foulées aux pieds …
… par le colon exultant …
Démonstration impérialiste aux représentants d’un peuple soumis, indigne, humilié…