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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les sciences politiques sous faible gravité !

Effectivement Cérès et Vesta est un roman dense assez méticuleusement exploratoire de l'espace profond et il est à ce titre très dépaysant et à lire minutieusement.
Le roman porte sur deux petits mondes qui font deux univers situés sur deux petits astéroïdes , qui se projettent des vues en miroir déformant des uns et des autres .
Un peu comme dans ,Les dépossédés, de Ursula le Guin où deux mondes tirent leur conscience politique d'une vision fantasmée et déformée de leurs voisins et prochains ,si proches et si loin , voisins au sens plus ou moins large ).
Les univers de ce court roman sont denses et ils ont une grande portée romanesque , très fonctionnelle. A cette petite échelle de peuplement l'auteur rend visible les ficelles qui installent dans les habitudes sociales la stigmatisation ,de minorités dont la condition renvoie à des besoins social , crées par nécessité quasi fonctionnelles .
Des luttes politiques clandestines ou non , du côté pratique de la lutte et de l'évasion des serres d'un régimes contraignant , de l'accueil de réfugiés , de la défense , de la philosophie politique .
Comment se tissent alors les destins , les vies au jour le jour dans un univers porté à stigmatiser avec une franchise aussi certaine que ambivalente et alambiquée certains habitants.
C'est un sujet difficile que l'auteur traite sans pathos exagéré ou pénible et avec nuances et peines avec suspens et rebondissement avec des développements qui vont crescendos jusque la fin .

Un bon roman , un space opera politico-sociologique , et politique- politicien rusé et solide quant à l'univers ,sans être pour autant de la hard science à la mode de l'auteur.
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Belle occasion que m'offrent Masse Critique et les éditions le Bélial' de lire mon troisième opus de la jeune collection « Une Heure-Lumière ». Occasion couplée à celle de retenter ma chance avec Greg Egan, un auteur qui m'attire mais me laisse frustré à chaque fois. le format court nous réconciliera-t-il ? Je crois, oui.

Ce qui me frustre chez Egan, c'est qu'il possède cette faculté formidable de construire des univers imaginaires à l'énorme potentiel d'évasion et qu'il la « gaspille » en se concentrant trop sur les atermoiements psychologiques de ses personnages. C'est une question d'équilibre en fait. Et pour moi la balance penche trop d'un côté.
Mais dans cette novella, l'équilibre est quasi parfait.

Le sujet du texte est avant tout sociétal et terrible. Il invoque la mémoire d'un passé pas si lointain de la première partie du 20ème siècle, quand on assistait à la libération de manière légale de sentiments de xénophobie ou de racisme ; quand les gouvernants et le vote démocratique autorisaient le peuple à haïr, voire à massacrer, une minorité désignée. Comment ne pas penser à l'affaire Dreyfus ou aux premières années du gouvernement nazi en Allemagne en lisant Cérès et Vesta ? Greg Egan n'oublie aucune composante de ces combats, en intégrant les tentatives de résistance de la minorité, la solidarité d'une partie modérée mais effrayée de la population et la pression politique imposée sur une nation étrangère prête à accueillir les réfugiés. Ce qui est horriblement bien décrit ici, c'est que la stigmatisation est organisée de manière légale, et que la résistance morale s'exerce illégalement, renommant spontanément les « résistants » en « criminels ».
Bien sûr, le texte sert aussi de signal d'alarme : ces tendances sont en train de réapparaître de nos jours, en particulier en Europe, en particulier chez nous.

Mais Greg Egan n'a pas oublié de soigner l'écrin SF de son histoire. La relation commercialo-symbiotique entre les astéroïdes Cérès et Vesta, le troc spatial qui les associe, sont étonnants et marquent l'imagination. Cela va d'ailleurs au-delà de l'emballage, car la relation qui unit les deux plus gros rochers de la ceinture d'astéroïdes intervient comme l'un des ressorts principaux de l'intrigue.

Des reproches cependant ? Disons que j'ai trouvé que par moments la technologie prenait trop de place dans les descriptions et en réduisait la force. La fin est aussi abrupte ; je ne peux pas m'empêcher de me demander comment ont évolué les relations entre Cérès et Vesta après ça. A mon avis, quelque chose a cassé.
Je n'irai cependant pas reprocher le fait d'avoir souffert à cause du thème et de la façon dont il est développé. le venin dystopique a pénétré mon sang et mis très mal à l'aise. le plaisir n'est pas le but ici ; c'est d'ailleurs une constante de la collection « Une Heure-Lumière » il me semble.

Je vais d'ailleurs enchaîner avec un bon vieux roman de Leigh Brackett pour me doucher la tête.
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Ce livre est la dernière parution en date dans la collection une heure lumière dont j'avais beaucoup aimé L'homme qui mit fin à l'histoire et Un pont sur la brume. Même si ce court roman est d'un bon niveau, je l'ai moins apprécié que les 2 précédemment cités. le thème du livre et la manière de le traiter sont très intéressants mais je suis restée sur ma faim.

Le roman prend comme point de départ 2 astéroïdes colonisés par l'homme. Ces deux astéroïdes vivent en interdépendance, Cérès produisant de la glace dont Vesta est dépourvue, elle qui produit de la roche. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un problème de société et politique ne surgissait pas sur Vesta. Un problème important prenant ses sources dans d'obscures raisons et qui équivaut à du racisme: Les Sivadier (du nom d'un fondateur de la civilisation sur l'astéroïde) sont victimes de leurs origines et subissent différentes brimades puis injustices flagrantes. La technologie de l'époque permet de reconnaitre facilement les personnes faisant partie des Sivadier qui par conséquence fuient en grand nombre sur Cérès. Ce sujet est brillamment traité par l'auteur qui transpose un problème actuel dans le domaine de la science-fiction. Cette transposition permet à la fois de prendre du recul et de voir que le sujet est universel. Les personnes victimes de cet apartheid ciblé essayent de se défendre et de s'organiser mais le problème prend des ampleurs inconsidérées. le thème n'est pas un sujet simple et est bien amené par Greg Egan. Cependant, je trouve qu'il y avait matière à faire un roman plus long et c'est dommage que le livre soit si court. J'ai un peu eu l'impression que l'histoire n'était pas finie.

L'univers et l'aspect technologique est intéressant et bien développé. On s'immerge assez facilement dans le roman aidé en cela par l'écriture fluide de l'auteur. le rythme du roman est également bien fait et monte en intensité jusqu'au dénouement final. le roman a beaucoup de points positifs. Par contre, les personnages manquent de profondeur et ne sont pas très intéressants. On sait très peu de choses sur eux ou sur leur histoire, tout juste leur nom pour certains. Cela est assez dommage étant donné le sujet du livre et contribue à mon impression d'histoire pas vraiment finie.

Les thèmes abordés dans cette novella sont intéressants et très bien traités avec un univers bien construit et prenant grâce à des petits détails technologiques bien amenés. Pourtant, des personnages peu étoffés et un récit trop court ont contribué à me donner un sentiment plutôt mitigé et moins enthousiaste que les 2 autres romans de cette collection que j'ai lus.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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En Résumé : Greg Egan nous livre ici un roman intelligent, qui soulève de nombreuses réflexions, mais qui par certains points pourrait en bloquer certains. la grande force du récit est ainsi de pousser le lecteur à se questionner sur de nombreux thème avec en point d'orgue ce rejet de l'autre comme soit-disant méthode pour avancer. L'auteur arrive à traiter le sujet de façon complexe et efficace nous poussant aussi à nous questionner sur soi-même. On se met aussi à réfléchir sur la notion d'actions terroristes, de choix moraux, la notion d'Histoire et son interprétation ou bien encore sur la notion de politique; L'univers présenté en toile de fond s'avère efficace et intéressant avec de bonnes idées comme par exemple le surf que je vous laisse découvrir et qui met n avant le danger des migrations forcées pour survivre. C'est cela qui rend ce texte fort et intéressant. le soucis c'est que le lecteur qui cherche de l'émotion dans un récit risque de rester sur sa faim. L'auteur a toujours créer des personnages froids, et le confirme à nouveau ici, ce qui ne m'a jamais dérangé. Mais à travers cette novella j'ai par contre constaté que les personnages étaient limite interchangeables, aucun n'arrivait à s'imposer ce qui est légèrement dommage. Ensuite le récit, même s'il utilise une narration croisée, s'avère assez linéaire et facilement devinable. Cela ne m'a pas empêché de passer un bon moment avec ce récit qui continue encore à me questionner et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.


Retrouvez la chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Je ne vais pas vous refaire le speech sur l'excellente collection Une Heure Lumière du Bélial. Après avoir lu et apprécié les six premiers titres l'an dernier, j'attendais avec impatience la nouvelle mouture de cette année. le premier opus 2017 est arrivé il y a quelques jours et c'est Cérès et Vesta de Greg Egan.

Cérès et Vesta sont deux astéroïdes colonisés par l'homme, deux astéroïdes qui sont assez proches l'un de l'autre, il faut environ trois ans pour parcourir la distance qui les sépare. Ils sont néanmoins dépendants l'un de l'autre, s'échangent en continu la matière qui leur manque, matière dont l'autre regorge : la glace pour Cérès et la roche pour Vesta. Sur Vesta une partie de la classe politique organise une ségrégation, les descendants des Sivadier, famille faisant partie des premiers colonisateurs sont pris à parti. Certains d'entre eux n'ont d'autre choix que de fuir vers Cérès. Ce mouvement de population va à jamais changer les relations entre les deux planétoïdes...

Voir la chronique sur mon blog
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Cérès et Vesta est mon deuxième "Heure-Lumière", collection qui a immédiatement su me séduire avec ses couvertures magnifiques, ses concepts ambitieux et surtout l'excellent Dragon de Thomas Day. Et si Cérès et Vesta ne m'a pas autant conquise que le fameux susnommé, je reste malgré tout satisfaite de ma lecture et subjuguée par les partis pris ambitieux de ces touts petits livres (petits dans la forme, mais pas dans le fond). En effet, Ceres et Vesta parvient à déployer en peu de pages un univers avec un background consistant qui réunit tout ce que j'aime dans la SF : une approche futuriste (bien sûr), mais pour au final mieux parler de notre époque. En peu de lignes, Greg Egan parvient à nous dessiner un monde très visuel : deux astéroïdes colonisés, où les hommes survivent grâce à la technologie. Cette dernière semble consistante tout en restant abordable pour le lecteur, même s'il peut être compliqué au début de s'y retrouver dans ce mode de vie inconnu. Toutefois, ce n'est pas ce aspect qui prime, mais celui, humain, avec des questions terriblement d'actualité posées tout au long de l'histoire : l'immigration et le rejet social d'une partie de la population. Nous pouvons suivre pas à pas l'évolution d'une population ordinaire vers la ségrégation, en comprenant les mécanismes qui y mènent. J'ai trouvé l'approche pertinente, notamment avec les deux intrigues qui s'imbriquent (la perception extérieure et intérieure de la situation). L'horreur de ce qui se passe est amplifié par l'aspect claustrophobique de l'espace (il n'y a nulle part où fuir, excepté Cérès).
Mon seul bémol serait lié au format, qui est à la fois la force et la faiblesse de cette collection : le récit est très court, et j'ai regretté ne pas pouvoir poursuivre ma découverte de ce monde. D'un autre côté, nous sommes peu habitués en France aux novellas et c'est intéressant d'en proposer.
Un récit ambitieux, donc, peut-être un peu trop pour le format. Toutefois, il demeure bien construit, avec un sens du rythme et du découpage efficace et surtout, c'est un texte qui m'a touchée. le mélange d'espoir, de peur, de culpabilité, de colère aussi, se fond dans les histoires terriblement humaines qui fondent la ligne directrice de Cérès et Vesta.
Merci à babelio et le Bélial !
Lien : http://amaranth-chroniques.b..
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La pression monte dans la Ceinture Principale. Partenaires économiques de longue date, les deux planètes naines (correction, Vesta est un astéroïde...) s'échangent des matières premières vitales. Mais les choix politiques de Vesta vont mettre à mal cette alliance.
Greg Egan, auteur qui nous avait habitués à la hard science, change ici de registre avec cette novella plus sociologique et politique. Un changement surprenant, mais non dénué d'intérêt, tant l'auteur sait mettre du génie dans tout ce qu'il entreprend.
Le devenir des colons humains sur d'autres mondes, que ce soit d'autres planètes ou, ici, des corps plus petits, est une tarte à la crème de la SF. Leur survie puis, fatalement, la nouvelle société qui va émerger (parfois jusqu'à une opposition ouverte avec la Terre d'origine) ont été à maintes reprises développées en SF.
Greg Egan revisite cette thématique, sous un aspect sociologique, économique et politique, amenant un choc frontal entre doctrine et intérêt financier.
Une incursion dans une actualité malheureusement encore très vive (racisme et discrimination) et, au-delà, un questionnement sur l'extrémisme idéologique.
Décidément, l'Homme n'amènera pas que le meilleur dans l'espace...
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25 ans du Bélial, chapitre 5 !

Greg Egan. Greg. Egan. Un nom à faire trembler dans les chaumières de la lecture détente. L'exterminateur de la littérature feel-good - sauf à avoir des paraphilies quantiques.
Dit plus simplement, l'un des plus fameux porte-étendard de la Hard SF.

Je le confesse sans peine, c'est ici ma première expérience eganienne. Mais comment faire un marathon critique Bélial sans passer par lui ?

Par chance, cette novella est présentée comme accessible. Pas trop hard dans la hard. Dans tous les cas, lisant - même tardivement - tous les titres de la collection Une heure-lumiere (UHL), j'y serai venu.
De fait, il y a quelques passages où j'ai un peu galèré, mais plus pour des histoires de description. Je ne voyais pas forcément ce qu'il se passait concrètement mais je percevais l'idée.

Dans cette histoire spatiale, nous suivons la vie en parallèle sur deux astéroïdes habités, Cérès et Vesta, liés par des échanges roche/glace.
Côté Vesta, le climat est à la chasse à l'ennemi intérieur. À l'ascendance perçue comme "parasitaire".
Un vote se profile, qui promet, s'il passe, d'impacter lourdement les personnes visées et d'ouvrir la voie à des récriminations futures.

Une histoire qui parle de réfugiés, d'exil, de résistance, de discriminations, de sabotage, de diplomatie, de modèle de société.
Parmi les UHL, je l'inscris dans le top 3 des tomes amenant le plus une réflexion immédiate et toute concrète, aux côtés de L'homme qui mit fin à l'histoire et Vigilance - sûrement mes deux favoris, au passage.

Cette novella esquisse des questions intéressantes qui aurait pu être plus développées, mais qui sont déjà un bon support pour lancer les rouages d'un savoureux remue-méninges.
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Cérès et Vesta est une novella de science-fiction qui parle d'immigration et de discrimination. En une centaine de pages à peine, Greg Egan parvient à écrire un texte choc et social qui ne peut pas laisser indifférent. Une nouvelle réussite à ajouter au palmarès du Bélial dans sa collection Une Heure Lumière !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Autant j'ai trouvé le sujet intéressant, autant j'ai eu du mal à accrocher aux personnages, traités trop superficiellement à mon goût. En même temps, en 107 pages, il faut faire des choix.
J'ai apprécié le style, sans fioritures, parfois un peu brut, il va à l'essentiel. La fin est, je trouve, un peu précipitée, mais on en revient toujours à la longueur du texte…
Une jolie découverte, comme souvent dans cette collection, et qui comme souvent m'a donné envie d'aller voir plus loin dans l'oeuvre de l'auteur...
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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