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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Greg Egan est un fantôme dont un des loisirs est de jouer au football quantique et un autre de pondre des textes de Hard-SF. Dans Cérès et Vesta, il a pensé aux pauvres lecteurs allergiques à ce genre et a évité de mettre des théories scientifiques dont même les noms vous filent des maux de tête. Merci Greg.

Sur des thématiques qui m'interpellent, stigmatisation, racisme, immigration, implication personnelle, militantisme et engagement, j'ai pourtant pris mon temps avant de me décider à lire cette novella. Première raison : l'auteur est réputé écrire ses romans comme des formules mathématiques, pas de fioritures ! Deuxième raison : mon flair ! Alors, qu'en est-il ?

Au final, nous avons un très bon univers cohérent qui nous plonge dans ce futur éloigné. Chaque objet de ce futur nous fait vivre pleinement le quotidien, la vie sur Cérès et Vesta nous semble plausible et les images sortent des mots de l'auteur. La narration est entrecoupée de flashbacks réguliers de la vie sur Vesta. Nous suivons deux femmes, deux hommes pris dans le maelstrom de la vie et de ses inévitables choix. Autant l'immersion dans ce futur galactique est réussie, autant je n'ai jamais eu d'empathie avec les différents protagonistes. Sur des questions humanistes, cela m'a posé problème. L'auteur a voulu je pense éviter une approche sentimentale des sujets abordés, cela aurait pu donner un point de vue intéressant de notre actualité, mais le résultat n'a pas été convaincant pour moi.
Assez binaire dans sa réflexion (une volonté de l'auteur encore ?), cette novella reste à mon sens trop caricaturale sans être manichéenne, il y manque clairement tout le volet diplomatique et politique qui aurait pu l'ancrer dans le réel. (Sur le fameux dilemme, comment une directrice de spatiosport peut prendre seule une telle décision sans en référer au plus haut niveau ?)

Un texte politique, engagé, soulevant de nombreuses questions et réflexions, mais qui aurait gagné à une meilleure humanité des personnages et à un récit plus long pour éviter un effet légèrement caricatural des problématiques.
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J'ai enfin décidé de rattraper mon retard de lecture sur ces petits objets que sont les novella / nouvelles de la collection Une Heure Lumière du Bélial et quoi de mieux pour commencer qu'une aventure signée Greg Egan me dit ai-je. le résultat n'est pas exactement celui que j'attendais.

Bien que l'histoire fut prenante et facile à lire, j'ai eu un sentiment de "tout ça pour ça" quand je l'ai refermé, comme si l'auteur mettait en place quelque chose de vraiment prenant pour au final y couper court un peu brusquement.

En fait toute l'histoire ou presque était contenue dans le résumé. Je n'ai donc pas eu le sentiment que le texte apportait grand-chose. J'aime être surprise, partir, voyager, avoir un sentiment de vertige ou recevoir une claque. Ce ne fut pas le cas ici.

Pourtant l'idée de tensions entre deux astéroïdes colonisées par l'homme, comme si c'était deux pays, à cause de questions raciales est diablement d'actualité. C'était intéressant de plonger dans la résistance qui se mettait en place face à cet ostracisme et la réaction du "pays accueillant". Tous les mécanismes étaient là mais le choix final auquel ils sont confrontés fut peut-être un peu trop évident et la surprise ne fut pas là...

J'ai donc passé un bon moment mais je n'ai pas ressenti le vertige et le dépaysement auquel l'auteur m'avait habitué malgré les riches idées qu'il a eues.
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Greg Egan a signé d'excellentes nouvelles de science-fiction tendance Hard Science reprises par exemple dans le recueil AXIOMATIQUE. La collection « Une heure lumière » nous propose ici un texte plus long, une novella (ou roman court, long d'une centaine de pages) au sujet de deux astéroïdes colonisés par l'Homme, Cérès et Vesta. Sur ce dernier se développe peu à peu une haine envers une des classes, les Sivadiers, descendants des colons n'ayant oeuvré au bien-être commun « que » par des découvertes et du travail « intellectuel ». Un fait accepté depuis longtemps mais à présent remis en question par la classe gouvernante qui leur impose de payer un impôt de « privilégiés ».
On le devine, l'auteur jongle ici avec les questions de l'exclusion, d'autant que les Sivadiers sont immédiatement reconnaissables et que leurs efforts de résistance ont bientôt des conséquences dramatiques. La futilité de l'origine de la querelle illustre, avec un certain détachement mais aussi une pertinence très actuelle, les mécanismes sociaux et l'effet de meute, faisant immédiatement du roman une parabole assez transparente de l'antisémitisme.
Si le message est efficace et le monde futuriste bien pensé, Egan ne semble pas très à l'aise dans la construction de ses protagonistes, assez schématiques. Leurs actions ne sont pas toujours très crédibles non plus (en particulier pour le personnage de Camille) même si elles restent acceptables d'un point de vue dramatique (et relativement plausibles dans des situations de crise).
Le principal problème réside toutefois dans la construction du récit : celle-ci ne parait pas franchement claire de prime abord et le lecteur peut s'y sentir perdu. L'ensemble est même quelque peu confus avec les changements de point de vue, de lieu, d'époque, ou des concepts pas toujours abordables (du moins sur le moment) comme celui des « surfeurs ». Bref, on ne comprend véritablement les enjeux que durant les dernières pages, non pas en raison de la complexité des notions théoriques mais simplement par la faute d'une construction touffue (ou embrouillée diront les mauvasies langues).
Bref, on sent ici le potentiel d'un récit ambitieux mais peut-être pas complètement abouti. Egan semble assis entre deux chaises entre une nouvelle strictement « d'idées » comme l'auteur s'en est fait le chantre ou, au contraire, un roman plus touffu et creusé au niveau de ses personnages. le format de la novella (pourtant souvent stimulant pour l'auteur de SF) parait donc, cette fois, inadapté. Trop court ou trop long, CERES ET VESTA se lit sans déplaisir ni véritable implication… Ce qui, pour un auteur d'un tel calibre, s'appelle une déception.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Ce qui m'a attiré dans ce livre, en plus de son petit format (pratique quand on emprunte des gros pavés à la médiathèque), c'est sa belle couverture. Et le fait qu'il soit classé dans le rayon SF.

C'est donc un court roman de SF (à peine plus de 100 pages), à l'histoire peut-être facile mais bien sympathique. Tout se déroule sur deux astéroïdes : Vesta et Cérès. L'Homme a colonisé ces corps célestes. de quelles manières et depuis quand on ne le saura jamais. Et là n'est pas l'intérêt de ce récit. Sur Cérès la vie semble tranquille, paisible, en tout cas, toute personne est la bienvenue. Vesta, au contraire, est devenu une colonie tyrannique où une partie de la population est devenue le mouton noir d'extrémistes bas du front.

Ainsi la narration va se dérouler du point de vue de deux protagonistes. Une habitante de Vesta et une de Cérès. La première faisant évidemment partie de la « mauvaise » partie de la population. le récit est simple, sympa, direct. Ça se lit vite aussi.

Bon la morale est facile. le contexte est dépaysant mais il aurait pu se dérouler dans n'importe quelles contrées de notre planète ou d'ailleurs.
Donc, j'ai aimé le cadre bien mis en scène, moins le récit assez basique et manichéen. Malgré tout, je recommande cette courte lecture.
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Première découverte du « Maître » avec cette novella, réputée abordable dans ses thématiques. Me voilà donc propulsée vers Cérès et Vesta de Greg Egan, un auteur australien réputé pour sa hard SF… hard. Décoiffante, mais pas facile d'accès. Alors quand on me vend une novella « facile », je signe. Alors certes, c'est abordable et compréhensible. Malgré tout, ça n'a pas été l'extase espérée.


Cérès et Vesta nous dépayse sans le faire vraiment. Et c'est là sa force principale selon moi.
La novella dépayse par le voyage sur ces deux astéroïdes colonisés, engagés dans un ballet roche-glace. Ca va, ça vient, ça repart, le duo alliance/répulsion qui fonctionne bien, un équilibre fragile qui nous donne l'impression d'être un funambule entre les deux.

L'auteur donne à lire des pages pleines de vraisemblance sur le plan scientifique, et j'ai effectivement trouvé le propos lisible, compréhensible – il faut dire que l'auteur explique pas mal. Ca ça a été une bonne surprise. J'imagine que pour des amateurs purs et durs, ça peut être un peu barbant parfois. En attendant, moi je n'ai jamais été perdue dans cette novella et c'est appréciable.

Et en même temps, malgré ces lieux qui nous paraissent lointains et inhospitaliers, on a une impression de déjà-vu. Car l'auteur transpose dans un autre univers des sujets sociétaux, diplomatiques et politiques fort bien connus. C'est intelligent et démontre la nature universelle de l'humain. Où qu'il se trouve, il reproduit les mêmes schémas, les mêmes erreurs.

L'auteur jongle avec l'ostracisme, l'effet de meute, les politiques populistes, la fuite de migrants… Evidemment, cela est d'une pertinence incroyable et offre des échos à notre actualité particulièrement palpables.


Par contre, c'est à peu près tout ce qui m'a plu dans Cérès et Vesta. Ca peut paraître pas mal déjà, mais c'est trop léger à mon goût. Parce que quand je lis de la fiction, je ne m'attends pas à une page wikipedia. Alors si je saisis les concepts, tant mieux, mais enfin pour moi l'intérêt d'une fiction réside ailleurs. Et là, j'ai eu du mal à en trouver.

L'alternance des deux points de vue est réglée comme du papier à musique, et n'apporte pas grand chose. En effet, on a une planète problématique d'un côté vs une planète où tout roule de l'autre. Et comme choix de protagonistes, l'auteur choisit une victime ostracisée pour la première et une gentille aux nobles principes de l'autre. Alors forcément, la confrontation des points de vue m'a semblée un peu vaine, tant elle enfonce des portes ouvertes. Il n'y a pas vraiment de dialogue vraiment constructif entre ces deux points de vue.

Et il manque cruellement d'autres regards pour avoir une vue plus complexe de ce qui est en train de se jouer. Car l'énorme sac de noeuds qui nous est présenté ici n'est finalement abordé que du point de vue de deux seules personnes. C'est maigre, pour un conflit de la sorte. Ca manque de contexte, de remise en perspective, d'autres angles de vue, de strates décisionnelles supplémentaires… Bref, pas assez de corps pour un conflit de cette ampleur.

Alors oui, Cérès et Vesta aborde beaucoup de sujets. Mais pour le coup, trop, et traités assez superficiellement. Là encore ça manque de corps. de profondeur, pour bien saisir tout ce qui se joue ainsi que les racines de ces maux. Les flash-backs apportent un peu de matière, mais pas suffisamment pour rendre le propos moins binaire et plus étoffé. Et c'est dommage, car selon moi, on ne fait qu'effleurer les choses, sans les approfondir. Et du coup, le propos est beaucoup moins percutant.

D'autant moins percutant que le texte saute du coq à l'âne entre personnages et époques, rendant le suivi du fil rouge compliqué. Encore plus compliqué quand l'auteur choisit de faire des ellipses après des moments de (rare) tension extrême… Super dommage ! Comment vivre ces événements conflictuels, comprendre le désespoir de Camille et palper la violence qui plane si, lorsque celle-ci atteint son paroxysme, elle est complètement occultée ?

Enfin (non c'est pas fini), l'écriture n'est pas mauvaise du tout, mais m'a semblé fort commune. Je ne demande pas à avoir de la prose poétique non plus, mais enfin, rien qu'une prose un peu plus romanesque et moins wikipédiesque ce serait pas mal, non ? de ce fait, je n'ai pas été transportée par cette plume, qui ne m'a pas fait ressentir grand chose, il faut bien l'avouer.

Quand les personnages se réjouissent, ont peur, rien ne se dégage des mots qui restent de l'encre sur le papier. Pas un zeste d'émotions n'est venu donner un peu de goût à cette novella très plate à mon goût. Comme un taboulé sans épices. Vous avez déjà mangé de la semoule sans assaisonnement ?

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Cérès et Vesta est une novella de SF qui peut entrer dans le sous-genre de la hard SF (non pas que les personnages aient une attirance particulière pour le cuir…). L'univers déployé par Greg Egan est très riche et détaillé. L'auteur nous donne beaucoup d'explications sur les technologies, qui m'ont un peu perdue parfois pour être honnête. L'aspect politique est aussi mis en avant puisque c'est une grande partie du sujet.

Je nous vous ai encore parlé d'aucun personnage. Nous suivons Camille sur Vesta. Elle fait partie des descendants des Sivadier et va rejoindre le mouvement de résistance pour lutter contre cette réforme injuste. Sur l'autre astéroïde, Anna est responsable du port de Cérès et va se retrouver confronter à la réalité de la situation politique sur Vesta mais aussi à un dilemme cornélien… J'ai eu un peu de mal à m'attacher aux personnages, excepté peut-être avec Anna qui est la plus présente.

Comme vous l'avez compris, je n'ai pas été 100% emballée par ce titre. le dernier aspect qui ne m'a pas aidée à m'immerger dans l'histoire sont les allers-retours dans le temps. L'auteur navigue entre le présent sur Cérès et le début des tensions politiques sur Vesta. Dans la mesure où le voyage entre Cérès et Vesta dure 3 ans, cela fait faire quelques gymnastiques pour bien se situer !

Les férus de SF trouveront sûrement leur bonheur avec ce titre et se sentiront dans leur élément. Greg Egan est une référence pour le genre et il est clair que cette novella tient la route. Mes réserves sont vraiment un ressenti personnel. Une publication ciblée !
Lien : https://lecturesdemistinguet..
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Céres et Vesta sont deux cités éloigné dans l'espace mais qui échangent des ressources et vivent en "harmonie".
Que se passerait il si on imposait un impôt sur autrui dû au fait des actions de leurs ancêtres ? Tel est la question qui est soulevée ici et des répercussions qui en découlerais.
Nous suivons la réponse qui découle de cette question, des conséquences et des réactions des deux factions impliquées.
Un dilemme morale vas se poser à un moment, qu'elle réponse aurions nous apporter à cette situation, sommes nous aptes à juger ?
Une question qui se soulève à la fin et sommes nous prêt à porter jugement ou devrions nous nous abstenir justement ?
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Un petit livre qui ne m'a procuré ni plaisir ni déplaisir, les personnages sont fades mais l'écriture intéressante, Camille m'ennuie tout le temps et Anna est tellement molle qu'elle réussirai presque à m'endormir bref heureusement qu'il ne fait qu'une centaine de pages
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Une nouvelles découverte de la collection "Une heure lumière".
Plus appréciée que les autres ouvrages, ce court récit de science-fiction pose des questions justes sur la guerre et les différences raciales même au-delà de l'espace.
Bref, une bonne lecture.
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Grinçant, ce rouleau compresseur d'une opinion abreuvée de haine et de vengeance...
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