Nous sommes dans un pays pauvre, des routes en latérite, des regroupements d'indigents, un système d'pour règle de vie. On apprends que la guerre civile qui faisait rage entre le Nord riche et bien doté et le Sud pauvre vient de se terminer . En signe de pacification une route goudronnée va être coulée entre les deux parties de ce monde blessé pour permettre au Sud de bénéficier des hôpitaux et autres richesses du Nord. Pour fêter cette réunification une parade est prévue.
C'est une compagnie mystérieuse aux codes stricts (ne pas dévoiler son nom, ne pas parler aux autochtones, n'avoir aucune transaction avec eux, dormir et vivre sur son engin de lissage, ne pas manger d'autres nourriture que celle fournie, …) qui est en charge de ce travail. Quatre (l'un des personnages sans nom) est chargé de conduire l'opération, pour faire le job il a besoin d'un coéquipier ce sera Neuf. Fou comme un jeune chien, ici dernier ne respecte aucune règle de l'entreprise : va manger dans des gargotes éphémères, vole et offre la trousse de secours à des gens qu'il pense dans le besoin, couche avec des rencontres de passage et finit par tomber gravement malade.
La rigueur professionnelle de quatre va être mise à rude épreuve mais il arrive néanmoins à sauver son coéquipier d'une mort certaine et à finir la route.
Ces contretemps vont bousculer l'organisation méthodique et froide du travail de Quatre et vont lui permettre des rencontres improbables. Des petits arrangements le long du chemin feront toute l'humanité de l'histoire et au fil de la route en construction des liens de respect se nouent. Avec tout le sérieux dont il est capable et au final l'aide des autochtones Quatre va finir la route ,
la parade peut avoir lieu…
Mais le cynisme des hommes va avoir le dernier mot ! Sans jugement, sans commentaires inutiles l'auteur en un paragraphe, le dernier, envoi valser toutes les petites constructions humaines que les gens avaient bâti entre eux, tous les petits espoirs d'amitié si difficiles à nourrir.
Grande entreprises sans visage, état militaire et manipulation de masse c'est la gifle que j'ai reçu à la dernière page, la messe est dite et elle laisse un drôle de goût … un roman à lire et à réfléchir