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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La façon dont Alaa El Aswany commence la narration est assez originale : il se met dans la peau de l'écrivain qui se retire dans sa maison de villégiature pour relire une dernière fois son roman, il n'a plus qu'à ouvrir son ordinateur et à brancher son imprimante lorsque l'on sonne à la porte ; méfiant, il ouvre et se trouve devant deux personnages sortis de son livre ...
Automobile Club d'Égypte est un roman foisonnant, l'histoire d'une famille ruinée qui a dû quitter la Haute-Egypte pour le Caire ; l'histoire des serviteurs de l'Automobile Club d'Égypte qui subissent les châtiments corporels distribués au gré d'un chef despote...
L' Automobile Club d'Égypte dont le Directeur est Anglais est fréquenté par le Roi et les aristocrates du Caire. Nous sommes dans les années 1940, c'est la fin d'une époque qui sera bientôt révolue, les prémisses d'une révolution s'amorcent.
Alaa El Aswany, de sa belle écriture, m'a emmenée dans son pays ... Belle découverte ! À lire.

Challenge Pavés 2015-2016
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C'est parce que je garde un bon souvenir de "l'immeuble Yacoubian", que j'ai adhéré à la proposition de mon club de lecture, alors que le titre "Automobile club d'Egypte" ne m'inspirait pas particulièrement.
Vu à travers le prisme de l'automobile club du Caire, haut lieu symbolique de la domination anglaise, Alaa El Aswany dresse une fresque colorée et pittoresque de la société égyptienne avec ses faiblesses (corruption et soumission), ses aspirations et ses ambitions.
Ce roman est une bonne occasion de se familiariser avec "les derniers soubresauts de l'Egypte pré-nassérienne" et les premières tentatives d'accès à l'indépendance.
L'auteur a réussi un récit haletant, plein de péripéties habilement entremêlées pour maintenir le lecteur en haleine.
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L'automobile club d'Egypte se passe au Caire sous domination anglaise , il nous dépeint la vie des employés du club qui sont traités comme que moins que rien , ils perdent leur travail arbitrairement, n'ont aucun recours dans ce cas , leur famille se retrouvent du jour au lendemain dans la plus grande misère , et pendant ce temps les britanniques qui viennent au club ont des privilèges inouïs , privilèges révoltants .
Pourtant la révolte n'est pas à l'ordre du jour , bien au contraire , comme c'est souvent le cas , certains employés jouissent d'un pouvoir absolu , font régner la terreur , divisent pour mieux régner , utilisent même les châtiments corporels et personne n'ose changer le cours des choses , il y a une passivité incroyable, tout le système semble tellement figé .
L'auteur est un conteur hors pair , on à l'impression de vivre avec ses hommes bafoués , on espère que les choses vont changer , on retient notre souffe .
Un roman inoubliable , une belle reconstitution de l'époque , on comprend mieux après cette lecture le pourquoi de la violence des révolutions .
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L'épaisseur de ce livre m'a d'abord un peu inquiétée...Et puis je suis entrée dans l'histoire et je ne l'ai plus lâché!
Fin des années 40, l'automobile club du Caire accueille les grosses huiles d'Egypte, parfois même le roi en personne, pour des soirées spéciales.
Evidemment, une armada d'employés, de serveurs mal payés, mal traités, servent ces personnes sous l'égide de El-Kwo, le redoutable chambellan, qui n'hésite pas à employer des châtiments corporels, et à humilier le personnel.
Dans ce roman Alaa El Aswany évoque quelques personnages plus ou moins corrompus, plus ou moins honnêtes, des familles impactées par le pouvoir des grands, et des femmes soumises aux hommes.
Quelques uns se rebellent, et c'est alors que les puissants emploient tortures et emprisonnements, afin de continuer à régner sur le peuple.
Les chapitres se suivent, évoquant l'un ou l'autre personnage, et se terminent sur un rebondissement appelant une suite qui arrive un peu plus tard.
C'est une peinture impitoyable de l'injustice sociale.
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Celui-ci, je l'ai lu un peu par hasard: un présentoir à la bibliothèque, un instant de curiosité, et paf!
Et bien parfois, ce genre de décision se révèle payante. Un roman chorale foisonnant de personnages intéressants, de découvertes étonnantes, assez palpitant, un roman que plonge son lecteur dans l'Egypte d'après guerre, un cadre fort dépaysant, en tout cas pour moi....
Une belle écriture qui donne envie de tourner les pages, des protagonistes qu'on aime détester ou qu'au contraire on supporte de toute notre attention, et en toile de fond, l'occupation par la Grande-Bretagne et les contradictions de celle-ci: officiellement, les Anglais se voient en colonisateurs apportant la civilisation, et en profitent pour piller les ressources, et que dire du Directeur du club, méprisant les habitants de cette pauvre Egypte, mais prêt à pousser sa fille dans le lit du roi contre l'avis même de la jeune femme!
C'est drôle et parfois tragique et intéressant et bien écrit et ça m'a donné envie de découvrir le reste de son oeuvre!
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Alaa El Aswany est l'auteur de l'Immeuble Yacoubian que j'ai beaucoup aimé.

Automobile Club d'Egypte est construit sur le même plan : unité de lieu où de nombreux personnages se croisent (ou pas), où des histoires se déroulent en parallèle, dans divers milieu sociaux. Roman à tiroirs, ou kaléidoscope de l'Egypte de la fin des années 40 sous le règne du roi Farouk et la domination anglaise.

Le roi, grand amateur d'automobiles, et joueur, fréquente assidûment cet établissement où il peut s'affranchir du protocole. El-Kwo, le chambellan du roi, a aussi pour fonction de superviser le personnel égyptien du club. Malgré ce patronage royal, le Club est dirigé par un britannique Mr Wright, et quasiment fermé aux Égyptiens, pour en être membre, des conditions draconiennes sont imposées.

L'auteur s'attache à tout le personnel, domestiques, serveurs, cuisiniers, portiers.... nubiens pour la plupart, recrutés par El-Kwo, et dressés avec dureté et tyrannie. mais la patience des serviteurs aura une limite!


Abdelaziz Hamam, d'une famille noble de Haute Egypte, ruiné par sa trop grande générosité est venu avec ses trois fils et sa fille Saliha, au Caire pour donner une bonne éducation à ses enfants. Il travaille à la réserve. Sa famille et ses voisins seront les héros égyptiens du roman. Trois fils, trois destins très différents : Saïd, l'aîné, égoïste et arriviste, Kamel, le brillant étudiant, Mahmoud, le benjamin, simplet et naïf. Au décès du père les deux derniers seront embauchés, par charité à l'Automobile Club qui ne donne pas de retraite à la famille du personnel décédé.

Leur histoire s'entremêle avec celle de James Wright, dont la seule faiblesse est d'avoir pour maîtresse Odette Fattal, professeur au lycée français, anticonformiste qui lui impose son protégé Abdoune. Quand l'entremetteur du roi, Botticelli, qui est aussi mécanicien, remarque Mitsy Wright, pour la mettre dans le lit du roi, son père n'y voit qu'une occasion d'ascension sociale.

On croise aussi un Prince, photographe dilettante, qui s'avère être un nationaliste militant. Il réunit aussi bien wafdistes que communistes dans la lutte contre l'occupation britannique. Sous le vernis, des forces s'organisent. La prise de pouvoir par les militaires en 1952 et la déchéance du roi corrompu s'annoncent. Les étudiants s'agitent. Même le personnel si stylé, si soumis de l'Automobile Club finira par se mettre en grève.

On peut faire une lecture politique de ce roman. Ce serait très réducteur de ne le lire qu'à travers la grille de la lutte sociale, la lutte pour la dignité des travailleurs qui ne veulent plus être battus comme des enfants ou comme des animaux. La vie quotidienne n'est pas oubliée, les journées rythmées par les prières de ces égyptiens très pieux, la cuisine. Étonnantes sont les visites sur la terrasse, des visiteurs de Haute-Egypte, des amants, des femmes qui étendent le linge...

Les femmes ne sont pas oubliées par le romancier. Saliha, jeune fille intelligente et instruite, raconte son histoire. Sa mère, Oum Saïd, est un modèle de courage et de force. Aïcha, la salace, bonne voisine, Faïqa qui prendra un mari dans ses filets....mais aussi les étrangères : Mitsy l'anglaise mais aussi les vieilles femmes riches recherchant un gigolo...Le récit de ces histoires de femmes me met mal à l'aise. Les Égyptiens décidément ne sont pas à l'aise avec la sexualité. le chemin entre la fille modèle, la mère et la putain, est très étroit pour les jeunes hommes.
Un roman riche, complexe, foisonnant.




Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Dans les années 40, l'Egypte est encore occupée par les anglais qui règnent en maître, comme le font les anglais du Caire sur des armées de serviteurs traités comme des moins que rien par la classe dominante.
Le roi n'est qu'un fantoche. Les anglais ont du mal à considérer les égyptiens comme leurs égaux, ce ne sont que des serviteurs, des laissés pour compte. Les châtiments corporels, les humiliations, les salaires de misère sont leur quotidien. Les femmes sont dominées par des hommes sans scrupules, les serviteurs par des occupants ou des maitres sans humanité, les courtisans par un souverain despote et fornicateur. Et pourtant c'est une époque passionnante de réveil de la nationalité égyptienne. Les jeunes sont prêts à combattre pour libérer leur pays.
L'auteur nous entraine avec bonheur à la suite de ses protagonistes dans les quartiers du Caire chers aux occupants et aux maîtres. Nous les suivons dans les clubs, encore aujourd'hui héritage de cette époque, dans les hôtels, à travers les ruelles populaires du vieux quartier, à la sortie de la mosquée. Nous vivons à leur rythme, bercés par les bruits des rues, des marchés, les odeurs de cuisine ou les parfums des femmes qui étendent le linge sur les terrasses, toute l'ambiance de l'orient ensorceleur est présente au fil des pages. Un très beau moment de lecture.
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Un bon roman (avec tous les ingrédients nécessaires : personnages variés, histoires croisées, suspense) sur la période coloniale, vue à travers divers protagonistes de l'Automobile club d'Egypte et leurs familles : mépris et racisme des Britanniques, pourrissement de la royauté égyptienne, début du mouvement nationaliste.
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on retrouve la verve de l'auteur de l'immeuble Yakoubian et les croisements des différents personnages. le racisme, les différences sociales, la vie des femmes égyptiennes, le pouvoir.
C'est tonique, plein de vie, on ne s'ennuie pas.
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L'Egypte sous le règne de Farouk et de l'occupation britannique. La toute-puissance des anglais qui méprisent souverainement les égyptiens et les nubiens qu'ils emploient. Ceux-ci n'ont aucun droit, sont battus car sinon ils ne font rien de bon. Et la plupart du temps ils acceptent leur condition. Certains se révoltent, souvent au prix de leur vie. Ce livre nous ouvre les yeux sur cette occupation britannique, la vie de misère des égyptiens, certains luttant pour arriver à étudier en plus de leur travail au Club.
Ne sont admis au Club que les anglais. Les égyptiens, illettrés, peu instruits, ne possédant pas ce nouvel objet tant prisé, une automobile, ne pourraient être admis que s'ils sont patronnés par des anglais du Club. C'est le règlement. Autant dire qu'aucun égyptien n'y sera admis.
L'histoire tourne autour d'une famille égyptienne qui était riche mais a été ruinée. le père, la mère, deux fils et une fille. L'un est bon à rien, l'autre veut faire des études universitaires, la fille veut également faire honneur à son père et étudier. On les suit dans leur vie de tous les jours, avec en toile de fond le Club qui les fait vivre, si l'on peut le dire ainsi.
La fin est un peu abrupte. Les personnages sont attachants. C'est un beau livre. A lire.
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