Patrick Bateman est un jeun Yuppie des années Trump : riche, sans scrupule, défoncé à la coke, aux amphét et antidépresseurs, performant. Mais quand il n'est pas occupé, il tue, torture, viole de la façon la plus abjecte qu'il soit. Et il ne ressent rien.
Le début peut faire penser à du
Beigbeder, c'est trash, c'est cynique, c'est sans langue de bois et sans concession. Mais on finit par déchanter, moi du moins.
Ça devient rapidement difficile à lire.
Ce livre est une abomination manuscrite, un croisement entre Journal d'un obsédé sexuel, Journal d'un psychopathe et Catalogue de luxe d'un minet pété de thunes de Wall Street.
Sans réelle histoire de fond, la succession de dîners et déjeuners prestigieux, succède aux étonnantes parties de sexe torride à plusieurs entrecoupé (c'est le cas de le dire !) de têtes coupées, seins brûlés et mains arrachées – et parfois même, avalées.
Au milieu de tout cette agglomération de joyeusetés, on suit difficilement le personnage principal cannibale dans ses activités quotidiennes. Mais rien d'autre. Pas de grandes réflexions psychologiques ou sociologiques, pas de prise de conscience ou de basculement total dans la folie, pas de séance de psy où il dirait « hum, ça vient certainement de la petite enfance », pas même une minuscule enquête de police et encore moins un face à face prenant avec un inspecteur bien décidé à trouver l'assassin. Presque rien.
Alors oui, effectivement, on comprend assez vite que la société de consommation, de l'image est derrière tout ça, notamment par les petites interventions de Patrick Bateman qui passent complètement inaperçues.
A mon sens, ce n'est pas suffisant pour une prise de conscience. C'est juste de l'horreur en barre. Et beaucoup s'arrêteront avant même d'avoir compris le pourquoi du comment, si tant est qu'il y en est un.
Je me demande comment un tel livre a pu être adapté par l'industrie du cinéma hollywoodien… ou alors le film est très édulcoré (ce qui ne m'étonnerait pas) ou alors il a du largement choquer l'américaine vierge et puritaine.
"Pour souligner l'essence satirique du propos, Mary et moi avons concentré l'histoire originale, en avons sélectionné les moments cruciaux, en mettant l'accent sur l'humour du comportement des personnages et en choisissant les éléments clés des dialogues brillants et très drôles d'Ellis. "*
Personnellement, je n'ai rien trouvé de drôle dans ce livre. Bien au contraire. Tout y est écoeurant. Pas seulement les crimes atroces, mais aussi la facilité avec laquelle cela se fait, l'argent, l'impassibilité des autres personnages devant les révélations de Bateman, le mépris général pour les femmes. On dirait que tout ce ramassis de beau monde est déconnecté de la réalité. Et ce qui dérange est détruit. Là où les autres ferment les yeux et détournent le regard, Bateman regarde droit devant et tue, parce que les clodos dérangent dans son paysage. Vision extrême de notre société effectivement.
Le roman se passe dans les années Reagan alors qu'imaginer si Bateman se retrouvait dans notre société du 21ème siècle. Ce serait un véritable holocauste. (sic)
Seules les 70 dernières pages du bouquin (qui en compte 527) peuvent valoir le coup. Entre deux ou trois crimes horriblement détaillés, ce cher Pat Bateman manque de se faire prendre par la police, angoisse, perd pied et réfléchit. Mais c'est tellement insuffisant pour justifier toutes les atrocités commises au gré des envies du « héros ». Ça finit même…bien !
Bref, je ne conseillerais pas ce livre. L'auteur peut être intéressant mais ce bouquin est plutôt à éviter, surtout après manger…
p.s : je vous ai évité les pires extraits, notamment les sympathiques meurtres de filles qui sont des miracles d'ingéniosité et de cauchemars… Pour vous donner une idée, voici quelques mots, je vous laisse deviner, ce qu'il a pu en faire : acide, câble électrique, tronçonneuse, rat, fromage, vagin…
Si il existait une interdiction comme pour la télé ou le ciné, le livre porterait la mention, « interdit au moins de 18 ans »
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