CELLE DU VENDREDI
Or, Vendredi, c’est vous alors,
Vendredi cher à ceux du Nord
En mémoire de Jésus mort,
Et puis les barques et les voiles
Rentrant de mer à pleine toile,
Chacune selon son étoile
Pauvre ou riche, mais de retour
Avec les guidons à l’entour
Des mâts qui fêtent leur grand jour.
Car Vendredi, c’est saint Christophe
Patron de l’amure et du lof
Et des drapeaux de rouge étoffe,
Et mer en fête, et terre en joie,
Et le poisson, comme au pavois,
Porté dans la clameur des voix,
Puis toutes les mains étonnées
Des mannes trop multipliées
Pour n’être point miraculées.
Mais lors c’est fête, pauvres gens,
Et dansez en rond les enfants
Au soir venu avec le vent,
Et vendredi, ardent les souches !
Car sonne enfin l’heure des bouches,
Avec le soleil qui se couche.