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Editions Seghers (01/01/1967)
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HUIT CHANSONS REVERDIES
L'OISEAU


Mais lors voici qu'un oiseau chante,
Dans une pauvre cage en bois,
Mais lors voici qu'un oiseau chante
Sur une ville et tous ses toits,

Et qu'il dit qu'on le voit le monde
Et sur la mer la pluie tomber,
Et des voiles s'en aller rondes,
Sur l'eau si loin qu'on peut aller.

Puis voix dans l'air plus haut montée,
Alors voici que l'oiseau dit
Que tout l'hiver s'en est allé
Et qu'on voit l'herbe qui verdit,

Et sur les chemins la poussière
Déjà, et les bêtes aussi,
Et toits fumant dans la lumière
Que l'on dirait qu'il est midi,

Et puis encore sa voix montée,
Que l'air est d'or et resplendit,
Et puis le bleu du ciel touché
Qu'il est ouvert le paradis.

p.490
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LES DÉLECTATIONS MOROSES
CHEZ LES MARCHANDS D'ASIE

III - LE BAR


C’est Monsieur Ying qui vend du thé,
Dans sa boutique au bout du quai,

Assis en robe couleur prune,
À son comptoir en bois de lune,

C’est Monsieur Ying qui vend du thé,
Et du gen-seng et du saké,

Avec la tresse au dos qu’il a
Parfumée d’huile au camélia.

Or sous son front, ses yeux obliques
Et rangées comme un clavier blanc,

C’est Monsieur Ying à la pratique,
Qui sourit, les montrant ses dents,

Tandis que ses doigts, ongles longs,
Plongent dans des coffrets de laque,

Où sont peints en or des dragons
Que des serpents enroulés traquent,

Pour en tirer Péko, Souchong,
Hang-Kai ou bien encor Hysong,

Selon que c’est thé vert ou noir
Qu’il agrée au client d’avoir.

Mais dans un long kimono bleu
Est là Madame Yiang, sa femme,

Avec du khôl autour des yeux
Qui disent feu, qui jettent flammes,

Et c’est de soir, ceux des navires,
Qui viennent prendre place aux tables,

Boire saké s’ils le désirent,
Ou bien s’il leur est agréable,

Aimer, venue la fin du jour ;
Car lors dans la fraîcheur qui naît,

C’est Monsieur Ying qui vend du thé
Et Madame Yiang, elle, l’amour.

p.306-307
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HUIT CHANSONS REVERDIES
LE DÉBOIRE


Puis c'est l'heure et du temps qui passent
Un jour qui part, un jour qui vient,
Pour à tout faire de la place
Même à la peine ou au chagrin,

Et yeux déjà qui portent larmes
Pour le déboire qu'on attend,
Et fierté ici qui désarme
Lors plaie de cœur et plaie d'argent.

Mais Dieu alors et qu'on le prie
Sous des bougies par à peu près,
Et Vous que l'on salue, Marie,
Pour conjurer les sorts mauvais,

C'est de tous les jours de la vie
Précaires, graves, soucieux,
Dans la maison qu'on s'est bâtie
Que l'on se sent devenir vieux ;

Et trois coups frappés à la porte,
Voici qu'il est entré l'huissier,
Et trois coups frappés à la porte
Que la septième est de regrets.

p.493-494
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LES HEURES JAUNES
III LA GUERRE DU MOUTON-BLANC


C’est la guerre du mouton blanc, contre le noir,
Il y a mille éléphants dans la plaine,

Des archers, arc tendus, en bleus turbans de moire,
Sur des chevaux tout crin, et des chameaux tout laine,

Il y a des bardeaux, des mulets, des onagres,
Et sur des juments pies de noirs musiciens,

Et bataille gagnée, les vainqueurs la bouche âcre
Vers le puits s’en vont boire en saignant des deux mains.

Or le Prince-des-Perles est là qui sourit
À son rêve exaucé, au bonheur qui l’attend,

Aux choses de son règne, aux choses de sa vie,
À des bosquets de myrrhe en son jardin persan,

Au monde qui se tend comme une coupe pleine,
À ses lèvres, son cœur, à sa chair et son sang,

Et bataille gagnée, à la fin de sa haine,
Et dans le soir qui vient en la joie du présent.

Or tout au fond de l’air, une montagne est rose,
Après des rochers bleus, après des rochers blancs,

Où des chemins s’en vont, où des oiseaux se posent
Dans la fraîcheur qui vient après le jour ardent,

Et bataille gagnée, c’est les feux qui s’allument
Dans les tentes dressées, pour la nuit qui descend,

Et les hommes couchés sur le sable qui fume,
Et la lune en sa paix dans le ciel en croissant.

p.696-697
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LES HEURES JAUNES/SOUS LES BOUGIES VII
CELLE QUI PASSE


Je suis celle qui suis le pain
Des jours où d’amour on a faim,

Celle qui va, vient, qui passe,
Dans les cœurs sans laisser de traces ;

Je suis celle en l’instant ou l’heure,
Qui apaise désir sans leurre,

Comme coupe qu’on porte aux lèvres
Pour calmer sa soif ou ses fièvres,

Quand c’est de nuit ou bien de jour
Qu’à vivre on sent son cœur trop lourd.

Je suis celle du sang qui bat
Chez qui l’on vient, chez qui l’on va,

Dans la nuit noire ou le jour clair,
Pour en soi apaiser sa chair,

D’hiver, automne, été, printemps,
Comme est la vie en tous les temps,

Dans les désirs qu’elle nous quitte,
Et puis après celle qu’on quitte

Dans l’heure ou l’instant comme il est
Sans peine, chagrin ou regret,

Comme le verre où l’on a bu
Quand soif que l’on avait s’est tue.

Je suis celle dont l’âme est morte,
Et dans le cœur qu’en soi l’on porte

Dans l’émoi est inconscient,
Et qui le sait et y consent ;

Je suis celle qui souriant
Debout sur le seuil de sa porte,

Dans la pluie comme dans le vent,
Attend ceux que la nuit apporte.

p.688-689
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