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Les voies qui mènent au fleuve sacré, but ultime des hindous au terme de leur vie, sont diverses. Ainsi les japonais qui effectuent le voyage guidé par Enami, un guide blasé de recueillir les mêmes remarques sur le mode de vie des autochtones, sont venus chercher, qui, la réincarnation de l'épouse partie trop tôt, qui des souvenirs pixelisés, qui encore un repos de l'âme tourmentée par les terribles réminiscence de la guerre en Birmanie. Pour Mitsuko, c'est encore plus complexe, car elle ne sait pas exactement ce qui la guide sur les traces d'Otsu, un prêtre qu'elle fit souffrir lorsqu'ils étaient étudiants dans la même université.

C'est donc avec ce petit groupe hétéroclite que Shukazu Endo nous offre de faire la visite des lieux touristiques de l'Inde, à ceci près que nous n'en ressentirons les odeurs et que nous ne percevrons les couleurs qu'à travers les mots de l'auteur.

Suivre l'itinéraire ce chacun des personnages est très captivant. Chaque histoire est singulière et riche de ressentis. Mitsuko, particulièrement éveille l'intérêt , par la complexité de ses motivations et le double aspect de sa personnalité.

Si l'autre semble un peu s'égarer dans la deuxième moitié du roman, avec des redites, des lacunes dans le récit, et si l'issue aurait pu laisser présager une suite (mais l'auteur a disparu en 1996, et ce roman publié en 1993 laissera au lecteur le loisir d'imaginer les conséquences de leur pèlerinage. Ou alors faire l'aphorisme taoiste, qui dit que le but du chemin est le chemin.)

Belle lecture , grâce à la sensibilité bien exprimée de l'auteur et au parcours proposé au coeur de l'Inde moderne et de ses contrastes.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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L'oeuvre de Shûsaku Endô, écrivain japonais de confession catholique, est empreinte de mysticisme. Son roman “Le fleuve sacré” paru en 1993 se déroule en partie en Inde, le titre faisant bien sûr référence au Gange qui arrose le nord du pays.

Les quatre personnages principaux, en quête de spiritualité, font partie d'un groupe de touristes nippons atterrissant à Dehli en cet automne 1984.
Assez curieusement, peu de temps avant d'entreprendre ce voyage dont chacun espère tirer quelques bienfaits, ces trois hommes d'un certain âge et cette jolie trentenaire sont passés tour à tour par “la case hôpital” :
Le premier de ces messieurs vient de perdre sa femme emportée par un cancer foudroyant.
Le deuxième a vu s'éteindre à petit feu l'ami qui lui a sauvé la vie quatre décennies auparavant pendant la campagne de Birmanie.
Quant au troisième, remis d'une opération chirurgicale de la dernière chance, il pense souvent à son compagnon le mainate mort dans sa cage sur le toit de l'hôpital.
Mitsuko est à ses heures perdues accompagnatrice bénévole en milieu hospitalier et son dévouement est inversement proportionnel au peu d'estime qu'elle a de soi.

La personnalité et le cheminement de ces quatre protagonistes sont longuement évoqués à seule fin de montrer combien les aléas de la vie peuvent brusquement chambouler les certitudes, les croyances, les orientations de chacun.
La première moitié du roman permet de voyager sous maintes latitudes et notamment en France dans les Landes ainsi qu'à Lyon. le lecteur appréciera ce petit tour du monde offert par un Shûsaku Endô particulièrement inspiré.

Le fleuve sacré” dans sa seconde partie s'essouffle un peu, à l'image du débit du Gange dont les méandres invitent à la purification ou à la mélancolie.
Varanasi, haut lieu de l'hindouisme où la pureté et la saleté, le sacré et le profane, la charité et la cruauté se combinent et se côtoient en même temps, est l'ultime destination de ce voyage perturbé au final par une actualité tragique : l'assassinat de la Première ministre Indira Gandhi.

Ce premier contact avec Shûsaku Endô est plus que satisfaisant dans la mesure où le message véhiculé, loin de tout arbitraire, transpire de tolérance. Par les temps qui courent, dieu que c'est appréciable !

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Est ce que j'ai adoré parceque ça parle de l'Inde, du Japon et de la France ?
Que ça parle entre autre de la religion, ses dogmes, ses extrémismes?
Oui ça a surement joué.
Mais malgré les thèmes qui me sont très proches, je trouve l'écriture et la narration du bouquin géniale.
La capacité de l'auteur à mélanger tout plein d'univers différents :
- la culture japonaise/indienne/française
- des personnages aux portraits et problèmes totalement étrangers
-la philosophie/ la religion/ la politique
et à en sortir un bouquin aussi harmonieux et cohérent est impressionnante.

Enfin, ça m'a donné envie d'en lire plus sur Shuzaku Endo.
Un 5/5 pour moi. Et c'est rare!
Le deuxieme bouquin japonais depuis La Pierre et le Sabre (oh oui Musashi Miyamoto mon beau samourai!)
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Une belle approche des différences entre Japon, Inde et occident, entre religion chrétienne, hindouisme et bouddhisme, et aussi entre simples individus, même aussi proches que mari et femme. J'ai beaucoup aimé cette ouverture sur d'autres mentalités. le livre est agréable à lire et l'on s'attache à chacun de ces touristes japonais venus tenter de découvrir en Inde une part de leur propre personnalité. L'auteur prend soin de ne donner aucune réponse aux interrogations des uns et des autres et ces questions en suspend donnent envie de prolonger la réflexion. Un livre très enrichissant.
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Le fleuve sacré c'est le Gange, sur les bords duquel tout un groupe de touristes japonais se retrouve. Il y a Isobe dont la femme décédée d'un cancer lui a demandé de la rechercher dans sa prochaine réincarnation; il y a Mitsuko qui recherche son camarade d'études qu'elle a autrefois rejeté et qui vivrait ici après avoir choisi la vie religieuse, il y a un ancien soldat, un auteur de livres pour enfants, un guide amoureux de l'Inde... Tous, ils recherchent quelque chose sans parfois savoir quoi.
Le livre de leur voyage devient voyage spirituel, tandis que l'auteur interroge le rapport entre les religions et la possibilité pour elles de vivre en paix, ou pas, mais aussi la difficulté pour un catholique asiatique de trouver sa place dans une Église qui reste très occidento-centrée ou encore les rapports homme-femme dans le Japon moderne...
Le parcours propre de l'auteur transparaît ici : le plus connu des auteurs chrétiens japonais, qui était vu comme un étranger en Europe et comme un hérétique dans son pays, aborde ici des thèmes qui lui sont familiers et sur lesquels il est évident qu'il a beaucoup réfléchi.

Un excellent roman qui me donne envie d'en connaître plus sur cet auteur.
Un exc
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Un voyage en Inde pour un groupe de touristes japonais est l'occasion d'un retour sur soi, sur son passé, d'une quête, spirituelle ou non. Défilent des réminiscences de guerre dans des jungles tropicales, de départs désespérés du Mandchouko, de camarade d'école malmené car incompris, ...

Marqué par sa propre foi chrétienne, Shûsaku Endô fait ici la part belle à la Religion et aux religions. Les portraits qu'il dresse de ses personnages sont émouvants, du fait de la mise à nu de leurs sentiments durant ce périple sur le Gange.
Son style en nuances apporte une lecture des plus attreyantes.
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Roman écrit en 1993 par l'écrivain Shûsaku Endo peu avant sa mort en 1996 et publié en Français en 1996. Shûsaku Endo est catholique et ses écrits laissent transparaître sa foi et ses questionnements (comme dans Silence)

Dans ce roman « choral », tous les personnages sont en recherche de quelque chose. La première partie du livre nous les présente les uns après les autres, ainsi que les épreuves qu'ils ont dû traverser ; tandis que la deuxième partie nous les montre en voyage en Inde, près du Gange, chacun d'eux souhaitant trouver des réponses à son mal-être intérieur.

Je n'ai pas accroché avec le roman, ni avec les personnages. Leurs questionnements spirituels n'étaient pas les miens et je n'ai pas été touchée par leurs recherches (comme cette femme qui cherche à revoir l'ancien étudiant catholique qu'elle a connu et harcelé à l'université, ou cet homme qui espère retrouver la petite fille qui serait la réincarnation de sa femme). L'idée d'un groupe de Japonais découvrant l'Inde et les rites autour du Gange me plaisait bien au départ, mais le roman y accorde finalement très peu de pages, laissant toute la place à la recherche spirituelle menée par certains d'entre eux, puis se terminant abruptement avec leur retour au Japon, sans avoir résolu grand-chose.

La seule recherche qui aboutisse, si l'on peut parler ainsi, est celle du jeune étudiant catholique devenu un homme en recherche du Dieu-Amour qui part en Europe dans l'espoir de devenir prêtre. Ses supérieurs lui refusant l'accès à la prêtrise, il partira en Inde pour servir auprès des intouchables et finira par donner sa vie en sauvant un des touristes Japonais d'un lynchage assuré. Don de sa vie qui rappelle clairement celui du Christ mais qui m'a semblé tellement incongru dans toute cette histoire bien embrouillée.
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Il s'agit du Gange. La majeure partie du livre est consacrée par l'auteur à la présentation de ses personnages qui vont se retrouver à Bénarès/Vârânasî. Dans un groupe de touristes aux motivations variées, du bof au mystique, du curieux à d'autres en quête de rédemption. L'auteur donne une description réaliste de la saleté repoussante des ruelles, les ghâts, qui mènent au fleuve, avec ses buchers, ses morts et ses mourants, ses sâdhus aux regards allumés, ses chiens errants, son atmosphère poisseuse, les cadavres entiers ou en morceaux qui flottent, les pèlerins qui se baignent dans cette eau “pure”… Un endroit à voir et …à fuir. Rappelons-nous ce qu'a dit Kipling à propos du Gange “Aucune bactérie normalement constituée ne peut accepter de séjourner dans les eaux du Gange”.
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Le récit se concentre essentiellement autour de quatre japonais qui pour des raisons différentes, sont tous engagés dans un voyage en Inde. Isobe veut retrouver la réincarnation de sa femme, Mitsuko est en pleine introspection, Numada a un lien étrange avec les animaux et Kiguchi ancien soldat, est hanté par ses souvenirs de la guerre en Birmanie. En quête de réponses et surtout d'eux-même, arriveront-ils à trouver des réponses aux bords des rives du Gange sacré ?

Chaque personnage représente finalement une grande question spirituelle : Isobe pose le problème de la réincarnation, Mitsuko pose la question de l'existence de Dieu, Numada évoque le lien entre la Nature et les Hommes, et Kiguchi tente de distinguer le Bien du Mal.

Avec une écriture simple et riche, l'auteur nous invite à méditer sur la vie.
La description du fleuve est incroyable,. et on en perçoit tout l'aspect sacré, sa beauté autant que son aspect quelque peut rebutant pour nous autres occidentaux (notamment les cendres des hindous morts déversés dans le fleuve). le mélange des cultures est habilement dépeint. Tout est possible près du fleuve, et tout prend une autre dimension.
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Le fleuve sacré est un roman de Shusaku endo dans lequel on retrouve tous ses themes de prédilections : le christianisme dans le Japon, la maladie, la rédemption ect.

Un groupe de touristes Japonnais se rend en Inde, chacun dans un but différents. Mitsuko, divorcée par à la recherche d'un ancient collègue d'école, qu'elle avait tourmentée et dont le souvenir la hante. Numada écrivain malade en rémission par à la recherche d'oiseaux et d'inspiration pour ses livres pour enfants. Isobe est veuf, il fit la promesse à son épouse de partir en quête de sa réincarnation. Kiguchi est vétéran de la guerre en Birmanie, ses motivations sont assez obscure.

La force du livre repose dans ses chapitres courts qui sont autant de mini biographies de chaque personnages, puis les personnages se rencontrerons et leurs histoires fusionneront.
Chaque personnages est attachant et on s'identifie très facilement à eux et à leurs quêtes néanmoins on à du mal à savoir ou l'auteur veux en venir, peut être cela est du à un lecture trop rapide...
Même si ce roman est très bon, il est un cran en dessous de "Silence" en terme de puissance. Il est moins bien structuré, moins prenant. En même temps avec des livres comme "silence" la barre est placé très haut !
A noter que le chapitre consacré au personnage de Kiguchi est en faite une réadaptation de la nouvelle "le dernier souper" d'Endo.
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