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EAN : 9782950289070
71 pages
Cosmophonies (30/11/-1)
5/5   2 notes
Résumé :
"Seul l'amour sauve, qui fait danser sur le fil sans tomber." ©Electre 2017
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En ces temps de canicule virale, j'enchaîne un deuxième recueil de suite d'Ile Eniger, La Parole Gelée, et, oh surprise, quelle émotion…
Si dans le monastère de l'instant, la vie sentimentale de l'auteure était mise de coté, La Parole Gelée lui fait la part belle. Belle comme sa poésie, une poésie jamais aussi belle que quand Cupidon s'est brûlé les ailes.
La Parole Gelée c'est l'absence, le manque, le coeur qui s'enrhume, l'âme qui se grippe. C'est le mot qui se fige, celui dont l'écho vient gonfler les veines, c'est la trace d'un demain qui n'existe plus, c'est… c'est l'hiver, le temps d'une pause suspendue au souvenir qui s'évapore parce que oui, avec le temps, va tout s'en va…
La Parole Gelée c'est aussi l'absence d'un parent disparu, un souvenir d'enfance, de cette enfance que l'on a cultivé jour après jour.
La Parole Gelée c'est le cycle des saisons, le cycle de la vie. Après chaque hiver, un printemps.
C'est, comme d'habitude chez Ile Eniger, écrit tout en douceur et en même temps si percutant. J'aime, un peu, beaucoup, passionnément…
La Parole Gelée c'est…

Juste deux ou trois maux
A l'haleine de vers
Qui me glacent le sans

Une étoile fuyante
A effacé le ciel
Au sombre des nuits blanches
Les songes assoupis
L'aube est une morsure
Aux faubourgs de l'ennui

Juste deux ou trois mots
Quelques débris de vers
Qui réchauffent le sang

Une étoile filante
A le doux gout de miel
A l'ombre de ses hanches
Le rêve se nourrit
L'aube est une échancrure
Aux confins de la nuit...

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce matin plus rien n’est pareil.
Dans le petit matin laineux
les rails rouillés des terres d’ocre
convient l’urgence des étreintes, du bonheur et des rires Fous.

Là-bas
Au lointain de nos cœurs
des gens sont torturés et l’on cloue les enfants dans le regard des mères.
Des rires égorgés au portant de la haine
rougissent les frontières d’une infamante tâche.
L’étreinte est de la mort et la fièvre assassine déracine la vie.
Des barbelés saignent la terre libre.
L’amour violé meurt dans les caniveaux.

Là-bas,
la parole, souillée, étouffée, meurtrie, déchirée,
hurle son désespoir, pointant l’inacceptable.

Où sont les hommes ?

Au proche de nos cœurs,
sillons pulpeux d’oranges douces, grains parfumés de miel et d’herbes,
la terre flamboyante nous parle de douceur,
de gestes lumineux, de pain réconcilié, de partage paisible
et simplement d’amour.
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Etrange blessure qui ne sait se dire
Pensée meurtrie à l’épissure

Le ciel un peu moins ciel. La vie perdant son rose aux jours. Cette eau dans le regard. Le rire sans le rire dans sa dernière note. Un tremblé au chemin. Très peu de choses. Un courant froid sur l’étoile immobile. Le silence des heures comme oiseaux désunis sur les arbres d’hiver. L’amour déshabillé.
Par la fenêtre ouverte la vie est de cristal.
Sur le bureau se dénoue ma main. L’horizon pur approche mon attente de laine et le contour fragile de l’île frissonne. La lumière trace une veine bleue, rivière sous la peau de neige. L’espoir furtif s’enroule d’ombre douce, gant de tendresse déplié sur la morsure du silence. Battement dans la maison déserte, à la porte de mémoire cogne la pensée.
J’accroche des mots sur les murs de papier, aux carreaux embrumés. Sur la pointe pleure l’écume. Je rassemble pauvrement le sable éparpillé et la musique.
Signes salés sur la feuille muette.
Griffes de mots. Geste d’ancre.
Le cœur nu trace sa route sur la page nue.
Etrange pensée meurtrie à l’épissure.
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Dans le mauve des jours
Et la nuit blanche
Des mémoires
Elle attend
Une parole d’herbe
Une brindille d’encre
Un texte à découvrir
Et un ciel à aimer
Son espoir impavide
Au milieu de la page
Ecrit une impatience
Consentante et rebelle
Elle doit aux frissons
L’épice de sa peau
Et ce parfum d’été
Jeté en pain de mots
Aux cahiers d’écolière.
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La rumeur étouffante d’un monde sans fenêtre n’atteint pas les enfants rebelles …

Fragiles voyageurs aux marges de l’instant.

De lumière bohémienne
Ils impriment l’amour
Aux chemins de papier.


(La parole gelée - extrait p21)
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Presque rien
Le fil d’acier sur la douceur de l’âme
Rayure infime
Saison éclaboussée de neige
Tension ignée au pas du funambule.
Presque rien
Improbable fêlure à la racine de la voix
Invisible sillon
Une ombre d’eau au fort du rêve
Imperceptible marque sur le grain de l’amour.

Un frisson altéré
Dans l’incise brûlure de l’écriture vive.
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Videos de Ile Eniger (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ile Eniger
Le texte "Je veux toi pour tisane. Le sucre de ta peau, ton goût de tabac d'arbre, le chat de ta gorge enroulé sur mon cœur, le chant de ton cœur déployé sur ma gorge, tes bras ouverts comme une table, tes pas de loup de nuit, ton sol précis sur mes graines de rêves, tes doigts sourciers sur mes glaises de soif, tes mers sur mes escales, tes bois à découvrir, mes rives à t'accueillir. Je veux tes mots revisités de fraises, tes mots rougis incendiés de neige. Je les veux qui enflamment qui touchent et qui m'existent. La sève de tes mains pour redevenir liane, l'arbre le fruit et la racine, le paysage en route, l'aimer à double tour d'où l'on ne sort jamais. Je veux le seringa troublé d'eau et de blanc, l'affolée de parfums de pollens et de miel, cette abeille innocente qui pille les corolles. Et plus que le désir, plus que le ciel à dire, plus que le tout à vivre, encore plus que le trop, je veux l'hiver épris des puissances d'été. Tes mains ouvertes, offertes pour les remplir de moi. Mes mains ouvertes, offertes pour les remplir de toi. Pour me réinventer, je veux toi pour m'écrire et m'aimer sans boussole. Tes instances de vivre renversées sur mon souffle. Tes mots de pain nouveau accordé à ma faim. Tes yeux pour vêtement. Je veux toi pour tisane. Je veux toi au présent." Extrait - Ile Eniger - Le bleu des ronces Éditions Chemins de Plume
yrendunn
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