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P.J. Holden (Illustrateur)
EAN : 9781506707525
120 pages
Dark Horse (29/01/2019)
3/5   1 notes
Résumé :
Inspired by the online game World of Tanks, two tank crews-one German, one Soviet-fight for survival in the mighty Battle of Kursk, in this action-packed story of armored combat in World War II.

A Russian tank crew begins an unwelcome mission in a very unwelcome Matilda tank, and soon find themselves at odds with both the war and each other. Meanwhile, two German tankers find themselves deep behind enemy lines--cut off, on their own, and without their... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le deuxième dans cette série dérivée du jeu World of Tanks. Il fait suite à World of Tanks - Roll out (2017, Ennis, Ezquerra, Holden, Atiyeh) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant et qui se déroule lors du débarquement du 06 juin 1944. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par P.J. Holden, avec une mise en couleurs réalisée par Michael Atiyeh, et des couvertures réalisées par Isaac Hannaford. le tome se termine avec 3 pages d'études graphiques de Holden, et 2 de Hannaford.

Lors de l'opération Citadelle (05/07/1943 - 23/08/1943), les forces en présence se montait à plus de 2 millions d'hommes et 5.000 tanks. le 04 juillet sur le front Sud, le capitaine des gardes Piotr Piotrwicz et sa conductrice (de char) le sergent Natalya Pukhova (surnommée Ginger Gingerova) prennent en charge les nouveaux tanks qui leur sont attribués : des tanks Matilda Mark II, en remplacement de leurs tanks BT-7. Ils comparent immédiatement leurs caractéristiques aux tanks KV-1, et l'un d'entre eux regrette qu'ils n'aient pas obtenu des T-34. Un autre tourne en ridicule le calibre du canon, un 40 millimètres. le capitaine fait observer que ce canon tire des munitions anti-char. Sur le front Nord, le lieutenant Karl Kraft et l'artilleur Friedrich Stadler sont installés sur la tourelle de leur tank Panzerkampfwagen IV, et ils voient arriver des tanks Panzerkampfwagen VI Tiger. le Tiger passe un peu trop près du Panzer IV et arrache une partie de son blindage. Kraft leur balance sa bouteille de bière dessus. le capitaine du tank le rembarre en vantant les mérites de son Tiger, un modèle Jagdpanzer Elefant, surnommé Ferdinand. du côté russe, le capitaine redistribue les équipages, car ils passent de tank (BT-7) nécessitant 3 hommes, aux Matilda qui nécessitent 4 hommes.

La discussion entre Kraft et l'autre capitaine est coupée court par une attaque d'avions russes. Les soldats se mettent tranquillement à couvert en attendant que les stukas arrivent et fassent leur oeuvre. le camp russe est lui aussi pilonné par l'aviation, par des stukas allemands. Les soldats se mettent à couvert et constatent après coup qu'une douzaine de tanks T-34 ont été détruits dans l'attaque. le soir, Fraft et Stadler se rendent au bordel militaire de campagne. Ils se rendent compte qu'ils ne disposent que de peu d'argent et la prostituée qu'ils avec qui ils sont entrés en contact n'accepte leur proposition qu'à condition de s'occuper d'eux en même temps. de leur côté, Piotr Piotrwicz et Ginger Gingerova évaluent leur chance lors de la bataille du lendemain, en confrontant ce qu'ils savent de la situation, c'est-à-dire pas grand-chose. le jour se lève ; les chars allemands se mettent en route vers leur objectif.

En ouvrant ce deuxième tome, le lecteur sait qu'il va bénéficier d'une reconstitution historique soigné, du fait de l'implication totale de Garth Ennis, et de sa passion pour les conflits militaires du vingtième siècle. Comme pour le premier tome, il se dit qu'il est heureux qu'un tel scénariste puisse bénéficier des retombées financières du succès de la franchise World of Tanks qui se décline ainsi en comics. Il observe que cette deuxième histoire se déroule avant la première, en 1943 et en Russie. En fonction de sa familiarité avec les principales batailles de la seconde guerre mondiale, il identifie plus ou moins celle qui fait l'objet du récit. La bataille de Koursk s'est déroulée du 05 juillet au 23 août 1943, et est considérée comme la plus grande bataille de chars de l'Histoire, avec 3.300 tanks du côté russe, et 2.700 chars du côté allemand. I y avait environ 1.900.000 militaires russes, et 900.000 militaires allemands. le lecteur ne s'attend donc pas à ce que le récit qui compte 100 pages de bandes dessinées puisse rendre compte de l'ampleur de l'affrontement. le récit s'ouvre avec une carte sommaire indiquant que les forces allemandes arrivent par le Nord, et les russes par le Sud. Il se conclut sur une autre carte sommaire montrant les forces russes se dirigeant vers l'ouest, en direction de Berlin.

Effectivement, Garth Ennis ne se lance pas dans une reconstitution de la bataille de Koursk, ni dans un exposé des stratégies des différentes unités en place. Il se focalise sur une unité allemande et une unité russe. Au sein de ces unités, il a choisi de mettre en scène 2 personnages, Piotr et Ginger chez les russes, Karl et Freddie chez les allemands. La dynamique du premier couple fonctionne sur le pragmatisme : choisir la prochaine manoeuvre, gérer les atermoiements et les discussions des autres soldats. La dynamique du tandem allemand fonctionne plus sur les moqueries et l'espoir de se sortir vivant de cette situation. Par comparaison avec le récit précédent, Ennis a intégré un personnage féminin. Il fournit la justification de sa présence en cours de récit. Néanmoins, il ne s'aventure pas sur le terrain du sexisme ou de son acceptation dans une unité masculine. Au fil des épisodes, il apparaît que le caractère des personnages n'est pas très développé. Ils servent surtout à fournir un point d'ancrage pour le lecteur, à pouvoir se projeter sur des êtres humains identifiés.

Le scénariste n'expose donc pas de vue globale de la bataille. Il emmène le lecteur d'une situation de combat à la suivante, avec des scènes de transition sur les difficultés techniques, sur les idéaux des uns et des autres, sur la présence de la police du parti du côté russe, sur le nombre de morts russes, les dirigeants n'accordant pas beaucoup de valeur à la vie des soldats. le lecteur se focalise donc plus sur les engagements militaires. Comme à son habitude, Garth Ennis proscrit toute forme de romantisme dans les affrontements, montre clairement la perte en vie humaine, l'absurdité de situations livrées à l'arbitraire, les défauts des tanks, les stratégies tournées en ridicule par la réalité du terrain, etc. du coup, une grande partie de la narration repose sur la capacité du dessinateur à rendre explicites ces conflits entre chars. Malheureusement Carlos Ezquerra (1947-2018) est décédé ; il n'a donc pas pu illustrer cette deuxième histoire. le lecteur retrouve donc PJ Holden qui avait illustré la deuxième moitié du premier tome. Il dessine de manière réaliste et descriptive. Il a une tendance à exagérer les expressions des visages, les rendant parfois involontairement comique par des expressions déformant leurs traits. Les pages en fin de tome montrent que le dessinateur a dû travailler à des solutions pour que le lecteur identifie aisément les personnages, même lorsqu'ils portent leur casque. Effectivement, il est aisé de les distinguer, sauf dans une poignée de case, où le lecteur doit soit se fier aux dialogues pour y trouver des indications, soit se reporter aux cases précédentes ou suivantes pour savoir qui il a sous les yeux.

PJ Holden doit donc faire face à plusieurs défis. le premier est d'effectuer une reconstitution historique fidèle à commencer par les modèles de char. Nul doute qu'Ennis lui ait fourni une copieuse documentation, du coup il vaut mieux que le lecteur soit à même de reconnaître par lui-même les modèles de char, parce qu'il n'y a pas de sous-titre, et c'est parfois la seule information pour savoir de quel équipage il s'agit, ou qui affronte qui, ou quel char fait partie de la même armée que l'autre. Il en est de même pour les uniformes des soldats et des gradés. À nouveau, une connaissance préalable des uniformes des armées facilite grandement la lecture et l'identification des armées. de ce point de vue, Holden se montre à la hauteur, ce qui est indispensable à la fois pour l'authenticité, mais aussi parce qu'Ennis est réputé de relire attentivement chaque planche, et faire recommencer lorsqu'il s'est glissé une erreur technique. Il s'agit donc d'une narration visuelle très technique qui demande une forme d'investissement de la part du lecteur, ou un goût pour les chars (d'un autre côté, le titre annonce clairement la couleur).

Le deuxième défi de PJ Holden est de mettre en scène les affrontements de char, de spatialiser leurs positions et leurs déplacements, de rendre intelligibles les manoeuvres d'attaque et d'évitement, pour le lecteur. Ce dernier est un peu décontenancé de voir que 90% des affrontements se déroulent sur des plaines uniformes qui ne présentent aucune difficulté d'évolution pour les blindés. Il est tout aussi étonné que les trajets puissent s'effectuer rapidement, sans emprunter des routes tracées. Pour le reste, PJ Holden sait concevoir des plans de prises de vue qui rendent compte des actions avec clarté. le dessinateur sait tout aussi bien montrer l'absurdité de certains combats dont l'issue est entièrement dictée par des impondérables, ainsi que l'horreur des morts et des blessés, avec entre autres un individu consumé par les flammes pour une vision horrifique sans concession.

Le lecteur ressort avec une impression mitigée de ce deuxième tome. La quatrième de couverture spécifie sans doute possible que le récit se déroule pendant a plus grande bataille de chars. Pour autant, les auteurs n'en donnent pas une vision globale, se focalisant sur des escarmouches et des engagements de petite ampleur. Les personnages principaux ne sont pas très étoffés, mais remplissent bien leur rôle d'accroche humaine. Les batailles sont décrites avec une forme d'honnêteté et de recul qui ne méprise pas les combattants, qui ne les glorifie pas non plus, et qui rappelle que les premiers perdants dans la guerre sont les morts au combat. du coup, ce récit s'adresse surtout aux amateurs de char, avant tout, car ils tiennent effectivement le premier rôle. Entre 3 et 4 étoiles en fonction de la passion du lecteur pour ce monde de chars.
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