Quatuor

Dans une grande ville des Pays Bas quatre amis jouent en amateurs dans un quatuor à cordes. Il y a Caroline au violoncelle, médecin de profession et son mari Jochem, luthier, à l'alto, l'infirmière Heleen , deuxième violon et son cousin Hugo premier violon, qui dirige un centre musical. Sauf que dans ce futur proche, la musique classique n'est plus subventionnée et le centre se tourne de plus en plus vers d'autres activités plus lucratives. Autre changement, les personnes qui deviennent dépendantes doivent être signalées par les médecins. Elles sont alors accueillies dans des centres à la campagne où les visites sont déconseillées. C'est d'ailleurs pourquoi le vieil ami de Caroline, autrefois musicien de classe internationale, qui est resté son professeur de violoncelle n'ose pas laisser voir ses difficultés à se déplacer.
Bien que presque tous aient des blessures, ils les transcendent dans la pratique musicale.

J'ai aimé ce livre où la musique est réellement présente, Anna Enquist étant elle-même musicienne. J'ai apprécié aussi le double discours : les paroles prononcées et les celles qui sont pensées.

Je reviendrai sans doute vers cet écrivain.

Voilà un livre enfin sorti de la pile où il m'attendait. Il m'a permis de retrouver une auteure découverte avec Les porteurs de glace, et de lire dans l'ordre logique puisque Quatuor a été suivi il y a quelques mois par un autre roman reprenant les mêmes personnages, intitulé Quand la nuit s'approche, que je pourrai donc lire par la suite. le roman que j'avais lu était très sombre, pas dans le sens pessimiste ou mélancolique, non, plutôt explorant les conséquences d'une épreuve, et les nuances de la tristesse. Vous penserez que ce n'est pas très gai, et pourtant, j'avais beaucoup aimé sa plume précise et efficace pour cerner les sentiments.
Venons-en au quatuor du titre. L'une est infirmière, l'autre médecin, l'un dirige un centre culturel, et le quatrième est luthier. Chacun dans son domaine soigne et répare, que ce soit les autres, la culture ou les instruments, chacun traînant plus ou moins vaillamment ses propres chagrins ou ses doutes. Seule la musique les transporte ailleurs, autre part que dans cette ville d'Amsterdam où plus rien ne semble aller. Sans qu'aucune date ne le précise, l'intrigue se déroule dans un futur proche, où la culture n'intéresse plus grand monde, et surtout pas le gouvernement, où les personnes âgées finissent dans des centres fermés où tout le monde ignore ce qui se passe.

Le cinquième personnage est Reinier, un vieil homme qui était un violoncelliste réputé, et le professeur de Caroline, la femme médecin du quatuor. Dans un pays où le gouvernement ne leur est plus d'aucun soutien, Caroline de même que Reinier ont du mal à laisser les autres les aider. Il en va de même, dans une moindre mesure pour les autres personnages, qui ont chacun des tourments dont ils évitent de parler.
Je me suis sentie en phase avec l'écriture précise d'Anna Enquist, faite de phrases courtes et très bien traduite. J'ai trouvé le dosage bien fait entre les moments plus légers et les réminiscences tragiques. Les personnages ont pris rapidement une épaisseur intéressante et la tournure prise par les faits à la fin du roman, quoiqu'un peu surprenante, ne m'a pas gênée. Pour faire court, parce que ma lecture date d'une quinzaine, je peux affirmer que ce roman a rempli parfaitement son rôle, de dépaysement autant que de mise en résonance. Presque un coup de coeur !
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Encore une magnifique découverte pour moi, que cette auteure que je ne connaissais pas !

Attirée par "Car la nuit s'approche" mis en évidence sur les rayonnages de "ma" bibliothèque, j'ai préféré commencer par "Quatuor", premier volume consacré aux quatre protagonistes. 

La quatrième de couverture, dont voici un extrait, a l'air d'annoncer un roman d'anticipation aux accents de thriller : 
"Anna Enquist nous entraîne dans un avenir proche et dans une ville qui, jamais nommée, ressemble étrangement à Amsterdam. Un quatuor amateur réunit des amis à qui la pratique musicale offre un dérivatif bienvenu à une vie professionnelle ou personnelle difficile. Caroline (violoncelle) est médecin généraliste ; Jochem (alto) est luthier ; Heleen (deuxième violon) est infirmière ; Hugo (premier violon) dirige un centre culturel qui n'en a plus que le nom…
A la beauté du motif musical, la grande romancière néerlandaise ajoute ici des éléments nouveaux dans son oeuvre : une critique politique et sociale aux accents visionnaires et une intrigue digne d'un thriller."

Je ne l'ai pas ressenti comme ça, j'ai plutôt eu un sentiment de "déjà vu", ou plus précisément de "déjà vécu", avec l'évocation de la diminution progressive des subsides dédicacés à la culture ou aux hôpitaux, ou la gestion de la crise sanitaire au niveau des maisons de repos,...
Et j'ai vraiment aimé qu'Anna Enquist se livre, dans ce roman, à une critique aiguë de la politique actuelle consistant notamment à démanteler la culture, mais aussi concernant l'orientation prise en matière de santé et, en particulier, le traitement réservé aux personnes âgées.

J'ai beaucoup apprécié l'analyse psychologique des personnages et l'écriture, empreinte d'une grande sensibilité, de cette auteure. 
La forme alternant une narration au niveau du groupe et au niveau des individus, donne au texte un rythme agréable, avec un fil conducteur presque imperceptible menant à un dénouement explosif. 

De plus, je trouve qu'Anna Enquist décrit à la perfection le plaisir que peut avoir un ensemble musical, un quatuor en l'occurrence, à communier ensemble lors des répétions. Celles-ci constituent d'ailleurs une sorte d'îlot de sérénité, pour les musiciens, et pour les lecteurs, dans l'atmosphère pesante qu'elle réussit à installer tout au long d'un récit plutôt pessimiste.

"Quatuor", que j'ai trouvé extrêmement émouvant, a eu une résonance toute particulière en moi, qui suit une musicienne amateur depuis longtemps... Un roman dont le côté paisible camoufle bien des incompréhensions, des chagrins, des tiraillements, mais empli d'amour et d'amitié, et qui donne envie de se précipiter sur les oeuvres de Mozart, Bach, Dvorak ou Schubert...

J'avais commencé la lecture de "Car la nuit s'approche", attirée par la quatrième de couverture, mais il est indispensable d'avoir lu auparavant "Quatuor". Que je viens de terminer et je vais reprendre la suite.
Quatuor est agréable à lire, les quatre quadragénaires musiciens et amis sont chacun, dans leurs différences, rendus de plus en plus attachants ou désopilants. L'auteure pose ainsi quatre regards plutôt désabusés sur une société en profonde mutation : vieillards qu'on abandonne, médecine qui n'est plus qu'une machine administrative, culture devenue encombrante, corruption partout. Certains s'accrochent à un optimisme, d'autres s'apprêtent à fuir, certaines refusent la réalité. Les personnages dits secondaires sont, dans une sorte d'histoire parallèle, merveilleux : le jeune garçon, représente-t-il la lumière, la bonté à travers sa découverte de la musique, et le vieux violoncelliste, talentueux et maladivement méfiant qui s'éteint.
La maladie et la mort, les blessures et la souffrance rôdent. La paix ne peut venir que de la musique.
Un roman sombre, néanmoins parfois drôle car teinté d'ironie et de dérision.

Et voilà une nouvelle découverte grâce à mon cercle de lecture. Je ne connaissais pas du tout cet auteur et je me suis donc glissée avec délice dans cette lecture. Les personnages se dévoilent les uns après les autres, peu à peu. La tension que l'on sent sous jacent se comprend peu à peu, au fil des pages lorsque le passé se dévoile peu à peu. On dirait presque un huis clos, car tout tourne autour de 5 personnages principaux. des thèmes graves sont abordés, la perte d'un enfant, la vieillesse, le chagrin, la séparation. ce n'est pas très gai au final même si tout au long du récit nous sommes bercés par la musique qui se dégage des instruments du quatuor. Une petite note d'optimisme avec le personnage du petit voisin qui peu à peu sait y faire pour entrer dans la vie du vieil homme solitaire, rongé par l'angoisse de devoir un jour quitter son domicile et lui devenir indispensable. Lorsqu'on connait connait la vie de l'auteur on comprend pourquoi c'est difficile pour elle d'écrire des livres plus gais.

Un roman original , quatre musicien classique se réunissent et répètent des oeuvres de Mozart, Bach, Shubert . On sent dès le début qu il S agit de leur jardin, leur coin de paradis face à un monde qui ne les a pas épargné . Deux d entre eux , un couple ont perdus leurs deux enfants accidentellement avec toute la culpabilité que cela implique, magnifiquement restitué par l'auteur. Une autre pense uniquement à la part positive de chacun au risque de se livrer et d être une proie et par la même de précipiter nos quatres héros dans une situation dangereuse. Un autre est en instance d être au chômage et enfin une sorte de mentor ancien musicien de renom confiné dans la paranoïa de peur de se retrouver enfermé dans un lieu "pour vieux" où il n aura plus Qu à attendre la fin. Bon pas bién rejouissant tout ça !!! Mais ce livre décrit très bien les craintes et les réalités de nos sociétés , par ailleurs tous ces écorchés trouvent la paix au moins un instant dans le partage de la musique . Il y a du positif tout de même . Seule la fin est peu convaincante en amenant une histoire policière qui n apporte rien au récit par ailleurs encore une fois plein de talent .

Ce roman est l'un de mes préférés.
On y suit quatre personnes, membres d'un quatupr à cordes amateur. Deux hommes et deux femmes : une médecin généraliste, une infirmière, un luthier, un directeur de centre culturel.
Il est question de milieu carcéral, de deuil, de relations entre voisins. J'ai beaucoup apprécié le traitement des personnages et la relation entre Reiner, le vieux violoncelliste, et son voisin, un ado qui lui apporte du soutien et qui découvre ainsi le violoncelle.
Ce n'est pas qu'un livre sur la musique, c'est aussi un roman sur la veillesse, sur l'intérêt social de la culture.
J'ai rarement lu un livre aussi beau.

A travers les récits entrecroisés des quatre musiciens amateurs et de leur ancien professeur, ce livre raconte comment le musique et l'amitié peuvent nous aider à vivre et survivre. Chacun va essayer d'avancer dans sa vie en s'appuyant sur l'autre et sur la musique. Moi qui aime par dessus tout la musique classique et qui la pratique, j'ai eu beaucoup de plaisir à me retrouver dans ces réflexions.