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3,98

sur 585 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dès les premières pages de ce roman, j'ai été gênée par une confusion globale : beaucoup de personnages avec parfois plusieurs dénominations (Pixie / Patrice, Barnes / Meule de foin...), un entrelac de relations familiales pas toujours très clair, des morts narrés comme s'ils étaient vivants.... Bien des choses qui ont rendu ma découverte de l'univers de Turtle Mountain un peu poussive.
Je me suis accrochée mais à aucun moment je ne suis parvenue à raccrocher avec l'histoire et les personnages.
La trame du roman telle que présentée dans le quatrième de couverture, c'est la lutte de Thomas et sa délégation contre cette fameuse "termination" de la résolution 108 et la recherche de Véra, la soeur disparue de Pixie.
Et pourtant, Louise Erdrich s'en éloigne à de nombreuses reprises sans que je comprenne ce qu'apportait cette matière. La quête d'une femme par l'entraîneur de boxe. Les deux Mormons Vernon et Elnath. Les apparitions de fantômes lors des veilles de nuit...
Tout cela m'a semblé bien confus. le combat de Thomas en est presque occulté. Quant à Véra, on ne comprendra son histoire qu'au travers de quelques bribes.

Bref, un roman un peu trop impressionniste, au sens des petites touches de peinture. Mais je n'ai pas réussi à voir la toile qu'Erdrich essayait de peindre, peut-être faute d'un peu de recul.
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J'ai lu des critiques très favorables à propos de ce livre, je les comprends, mais je ne les rejoins pas. Elle décrivent ce que ce roman aurait pu être, mais que n'ai pas retrouvé.
Le sort de cette tribu indienne, son opposition au projet de loi d'assimilation appelé ici "termination" aurait pu être le pivot de l'histoire. On s'y attend, et pourtant il n'est qu'abordé superficiellement.
Oui, les personnages de Pixie et de Thomas sont attachants, mais on les place dans des situations qui ne sont pas à la hauteur du projet.
Les personnages périphériques sont inégaux, apparaissent de manière désordonnée, dans des scènes d'intérêt mineur.
Tout cela est brouillon et confus, il manque un fil directeur, on passe du coq à l'âne.
À partir de l'idée de départ, ambitieuse, et des personnages forts présents ici, il faudrait réécrire le roman: l'expurger de séquences inutiles, se concentrer sur l'essentiel.
En voulant courir plusieurs lièvres à la fois, Louise Erdrich nous a perdus en route.
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Karen Louise Erdrich, née en 1954 à Little Falls dans le Minnesota, est une écrivaine américaine, auteure de romans, de poésies et de littérature d'enfance et de jeunesse. Elle est une des figures les plus emblématiques de la littérature indienne et appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne. Après une vie personnelle chaotique et difficile, elle vit désormais dans le Minnesota avec ses filles et est la propriétaire d'une petite librairie indépendante.
Celui qui veille, son nouveau roman, vient de paraître. S'il s'agit bien d'un roman, il est très largement inspiré d'un épisode de la vie familiale de l'écrivaine, la vie de son grand-père maternel, ici nommé Thomas Wazhashk et de son combat pour défendre les droits des Indiens. Un livre qui lui vaudra le prix Pulitzer 2021.
Dakota du Nord en 1953, dans la communauté indienne de Turtle Mountain. Thomas Wazhashk veilleur de nuit dans l'usine employant les femmes du villages mais par ailleurs président du conseil tribal apprend que le gouvernement fédéral s'apprête à présenter une loi destinée à émanciper les Indiens. En réalité une astuce aux effets désastreux si elle se réalise : faire des Indiens des Américains comme les autres ce qui veut dire, leur supprimer toutes leurs subventions et aides afférentes ; résultat, plus d'identité et plus d'argent, ce qui aggravera la misère dans laquelle ils sont déjà. Face à cette échéance intolérable, Thomas est prêt à tout, jusqu'à se rendre à Washington pour plaider leur cause. de son côté, Pixie sa jeune nièce, ouvrière à l'usine, s'est mis en tête de retrouver sa soeur aînée partie à Minneapolis et dont on n'est sans nouvelles depuis plusieurs mois…
Si ces deux axes constituent les deux principales lignes de l'architecture narrative, le roman est beaucoup plus riche car bien plus « éclaté » que ce résumé pourrait le laisser paraître. Les deux voyages, quasi expéditions pour les deux personnages ne connaissant que leur petite communauté, auront des répercussions sur leur vie ou leur avenir. Pour Thomas, combat politique qui l'oblige à faire appel à toutes ses ressources ou à des aides extérieures ; pour Pixie, parcours initiatique d'une jeune fille très naïve et innocente des choses du monde des grandes villes et des dangers qui rôdent dès qu'une femme entre en scène.
J'ai parlé de roman « éclaté » car les personnages sont nombreux, chacun avec sa propre histoire, ses désirs ou ses espoirs. Nombreux sont ceux qui seront attirés par la charmante Pixie, innocente mais pleine de bon sens, de courage et de volonté. Elle-même sera surprise de constater que l'amour peut avoir de l'intérêt mais trouvera-t-elle un prétendant digne d'elle ? Thomas mènera une délégation jusqu'à la capitale et pourra exposer ses griefs, obtiendra-t-il gain de cause ?
Dans ce roman touffu il y aura aussi de la boxe, des rites et pratiques indiennes, des fantômes ou esprits bienveillants, des histoires d'amour, de la prostitution et des tentatives de viol, des Mormons culs-serrés…
Le récit suit son cours sur un rythme mid-tempo, sans jamais forcer l'allure quelle que soit la situation ; les personnages sont sympathiques et mêmes ceux qui ne le sont pas, ne sont pas condamnés expressément par le texte, comme si l'écrivaine nous laissait le choix de les juger. de plus jamais l'écrivaine ne force le trait que ce soit sur les situations dramatiques ou même le combat mené par Thomas ; le message passe clairement sans être lourdingue. La seule chose qui m'a étonné dans ce récit, c'est que la recherche de Vera par sa soeur Pixie, annoncée comme une quête prioritaire pour elle, s'effiloche rapidement après le voyage à Minneapolis qui pourtant était lourd d'inquiétudes presque certaines. Pixie et sa mère, se contentant de leurs rêves prémonitoires les assurant qu'elle est vivante et qu'elle reviendra. Mentalité indienne (?) qui étonne toujours le petit Blanc pépère que je suis…
Un roman que j'aurais qualifié de dense chez un autre écrivain tant s'y mêlent de choses, mais qu'ici je qualifierai de riche seulement, car il se lit très facilement, grâce à une écriture légère et fluide et de courts chapitres.
Un bon bouquin.
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1953, Dakota du Nord. Thomas, indien Chipewa, vit dans la réserve de Turtle Mountain avec sa famille. Une vie simple et précaire, mais qui pourrait être mise à mal par un projet de loi visant à « émanciper » les territoires indiens. Un terme à consonance rassurante de prime abord, mais qui viserait in fine à restreindre les maigres droits de la communauté les obligeant à quitter la terre de leurs ancêtres. Il se lance alors dans un combat contre le Congrès dans lequel il embarque toute sa tribu et notamment Patrice sa jeune nièce, une femme forte courageuse et déterminée.
Il est celui qui veille. Il veille la nuit sur les pierres précieuses de l'usine qui l'emploie. Mais il veille surtout sur l'avenir des siens, aidé en cela par les esprits des anciens, contre ceux qui tentent de les effacer sous couvert d'assimilation, contre ceux qui veulent faire main basse sur leurs maigres biens, sur leur restant de dignité.
Ce roman, c'est son combat, mais c'est aussi la voix forte et admirable des femmes de sa tribu. Des femmes à l'image de Patrice qui doivent faire face à la misère, à la violence et qui pourtant gardent une détermination farouche, un appétit de vie chevillé au corps.

C'est ma première lecture de Louise Erdrich , écrivaine amérindienne qui a fait de la défense de son peuple la pierre angulaire de son oeuvre et j'ai fait à ses côtés un bien beau voyage. C'est un roman très personnel car elle y rend hommage à son propre grand père qui, comme Thomas, a lutté contre ce projet de loi. Un roman qui nous plonge au coeur du quotidien de cette tribu, de des drames et de ses joies. Avec eux j'ai tremblé, j'ai souri, j'ai combattu, j'ai pleuré et rêvé.
Un roman témoignage plein de lyrisme et de réalisme qui croise les combats politiques de cette minorité avec les traditions familiales et tribales de ce peuple digne en dépit du dénuement le plus total dans lequel ils sont contraints. Un peuple à l'image de Thomas, cet homme dévoué et tenace, épuisé et affamé, mais respecté et craint et prêt à tout pour défendre les siens. Un peuple à l'image de Patrice et de toutes ces femmes, gardiennes du foyer, garantes des traditions, combatives et déterminées mais premières victimes de la violence et de la prédation.

Mais, parce qu'il y a un mais, j'ai regretté dans cette lecture trop de longueurs. J'aurais été totalement conquise par plus de concision. Trop de détails, trop de digressions m'ont je l'avoue lassée. Certes ils renforcent l'immersion mais ils ont chez moi contribué à faire relâcher mon attention.

Une belle lecture cependant sur un sujet méconnu. Un roman choral qui résonne d'une voix puissante pour ces oubliés de l'histoire américaine, ces peuples qui aujourd'hui encore voient leurs droits trop souvent bafoués.
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C'est très péniblement que je suis arrivée au bout de ce roman, un premier rendez-vous avec cet auteure qui semblait pourtant prometteur.
Le sujet en lien avec l'histoire familiale et les origines de l'autrice est très intéressant mais je lui ai trouvé beaucoup de longueurs qui ont finalement rendu cette lecture assez laborieuse.
J'ai tout de même beaucoup apprécié certains personnages comme Patrice et sa mère ainsi que Thomas, leurs traditions et leurs combats.
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Dakota du Nord, 1953. Thomas Wazhashk, veilleur de nuit dans l'usine de pierres d'horlogerie proche de la réserve chippewa de Turtle Mountain, a découvert en lisant les journaux le projet du gouvernement fédéral appelé Termination soutenu par le sénateur mormon Arthur V. Watkins. Thomas est déterminé à lutter contre ce projet censé « émanciper » les Indiens, mais dont le but réel est de les intégrer à la nation américaine en effaçant toutes leurs particularités et surtout en les privant des terres qui leur restent. Louise Erdrich est une descendante des chippewas qui ont combattu le projet en allant défendre leur cause devant le Congrés. Celui qui veille est un roman polyphonique, où se mêlent les voix de jeunes et d'anciens de la réserve. Outre l'histoire de Thomas Wazhashk, inspiré du grand-père de l'autrice, on suit l'émancipation personnelle de sa nièce, Patrice qui part à la recherche de sa soeur aînée Vera qui est tombée dans la prostitution. Elle découvrira l'aspect de plus sordide de la vie à Minneapolis, l'alcool, la drogue, la violence, l'exploitation humaine mais trouvera la force de rentrer à la réserve avec l'enfant de Vera. le roman reprend la tendance des romans américains actuels, un héros et une foule de personnages secondaires, une jeune fille à la découverte de la sexualité, une ancêtre un peu sorcière, des rêves et des fantômes. La progression dans la lecture est freinée par la masse de détails qui illustrent tout ce que font les héros. Une page pour expliquer comment Patrice prend le train, ce que chacun mange et boit à chaque repas, la couleur de leurs vêtements, etc,etc. J'ai eu une impression de « déjà vu déjà lu » qui m'a un peu agacée. J'ai pensé particulièrement au livre Au temps des requins et des sauveurs qui est construit sur le même schéma.
La multitude des intrigues secondaires contribue à éloigner le lecteur du coeur de l'histoire, c'est à dire la vie passée et présente de Thomas qui est le principal intérêt du livre. C'est un livre intéressant par son contexte mais qui aurait dû être plus court et centré sur l'histoire de Thomas et de son combat
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Histoire très intéressante sur la vie de ces indiens et leur soif de garder traditions, langue et terres mais à quel prix,?
Ce récit est un peu fouillis; on passe d ‘un à l autre malgré un fil commun, on perd vite le sens du récit puis on y replonge; cependant c.est une belle leçon pour tous les traditionalistes, mais malheureusement on grignote petit à petit tout cela dans notre monde moderne,
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Tres déçue par ce roman, je m'attendais au regard du prix Pulitzer à autre chose.
Il y avait de vraies longueurs de narration qui m'ont obligé à passer en lecture rapide tellement je n'en voyais pas l'intérêt.
Le sujet essentiel, à savoir le risque de perdre les terres des ancêtres est à peine clairsemé dans le roman et le procès se résume en quelques pages.
Au final, on peut aimer si l'on s'intéresse à la vie quotidienne de beaucoup de personnages divers, sans la dimension politique, c'est plus un hommage au grand père de l'auteure et des habitants du lieu somme toute attachants.
La traduction est bonne, c'est juste que le résumé n'est pas à l'image du contenu, donc partir sur une vision tronquée fausse la lecture...
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