Voici le livre que je lis en ce moment. Je ne suis certainement pas taillée, et surtout en quinze minutes de temps, pour former une critique convenable de ce livre. Et puis je n'en suis qu'à la moitié. Mais j'y trouve déjà une attirance incroyable, et un affreux désir de ne jamais le finir. L'auteure raconte ses jeunes années de femme, pour montrer que celle-ci s'est toujours retrouvé à la fois hors (ce qui la rend lucide) mais surtout dans les cadres sociaux du genre féminin. Nous comprenons par là le sens de l'adjectif. L'auteure ne cherche pas un moi qui soit pur et ne cherche à restituer une mémoire individuelle à partir d'un matériau autobiographique. Elle cherche à restituer une mémoire qui puisse être collective, sachant que le moi est soumis aux influences sociales et historiques. Elle parle en nous, et nous parlons en elle.
La Femme Gelée est pour moi une application profonde de sa conception de l'autobiographie. A travers sa vie de jeune fille, puis de je
une femme, puisque je ne suis pas encore allée au-delà, j'y retrouve des bouts de moi-même. Tant de pages que j'aurais pu écrire, tant de points communs entre les épisodes de nos enfances et adolescences. le fait de vouloir être libre, d'être comme un garçon qui aime chahuter et qui n'est pas comme ces “chochottes” de filles coquettes dès la primaire. le fait de se heurter aux premiers amours auxquels elle consacre toute son énergie, et se rend esclave de ses premières découvertes érotiques. Et un corps, un corps qui ne vous appartient pas, qu'il faut sans cesse maîtriser, auquel la liberté fait peur. Elle devient professeur de lettres à la fin, ça je le sais. Qui sait, je vais peut-être découvrir à l'avance de quoi sera fait ma vie.
Un livre que je recommande, marquant, frappant, touchant.