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sur 1208 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Troisième lecture d'Annie Ernaux, et enfin LA rencontre que j'attendais avec la Prix Nobel 2022. J'avais apprécié La place et Mémoire de fille, mais il m'avait les deux fois manqué quelque chose, un regard moins autocentré, plus universel, que j'ai enfin découvert pleinement avec La femme gelée.

Cette femme gelée, qui doit mettre en parenthèses, société patriarcale oblige, une partie de sa vie pour correspondre aux carcans d'une société où la Femme, en cette fin des années 1960, doit d'abord s'accomplir en tant qu'épouse et mère.

Quelle incroyable analyse chirurgicale, rêche, éminemment lucide, du passé, qui remonte aux grands-mères normandes, qui s'arrête sur les parents au mode de vie si marginal en leur temps - égalité des tâches en lien avec le fait de tenir un bar épicerie à deux -, qui s'attarde sur le conditionnement féminin, dès l'adolescence, de la future jeune femme, lui faisant revoir les priorités guidées par son éducation, du moins les priorités que lui dicte son entourage hors parental, qui mène à la conclusion inéluctable du mariage et de l'enfant, et, ensuite, seulement, à une part d'épanouissement personnel en l'obtention du CAPES de lettres, épanouissement de courte durée, puisqu'il sous-entend une nouvelle charge mentale en ajoutant une nouvelle casquette à celle d'épouse ménagère et de mère.

Du personnel à l'universel, il n'y a qu'un pas, souvent franchi en un rapprochement d'avec les autres femmes, les amies du collège, du lycée, de la fac, celles croisées dans la rue, dans les parcs, les grandes surfaces... Rapprochement qui mène à réfléchir à sa propre condition en même temps qu'à celle de toutes, en un regard rétrospectif parfois mordant, parfois même cynique, parfois plus simplement désabusé.

Une lecture que je n'oublierai pas de sitôt, encore terriblement actuelle, même si les choses évoluent, toujours trop peu.

Je remercie les éditions NetGalley et Gallimard Audio de m'en avoir permis la découverte grâce à la lecture parfaitement adaptée, tant au fond qu'à la forme, d'Elsa Lepoivre.
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J'ai adoré ce livre ! J'avais pourtant avoir eu beaucoup de mal au départ, pour une raison assez simple. La bonne première moitié du livre ne correspond pas au résumé. A la lecture du résumé, on s'attend à une histoire de couple, à une fiction.
Le livre raconte en fait le mariage de l'autrice. Mais pour comprendre ce mariage, ce dans quoi il va l'enfermer, elle raconte durement la moitié du livre son éducation. Elle décrit la relation à ses parents, qui l'ont encouragé à s'éduquer, même si elle était une fille, l'ont encouragé à lire et à continuer ses études. Elle parle de ses attentes en tant que jeune femme pour son avenir. Et puis la déception du mariage. le mari qui s'attend à ce qu'elle cuisine, même si tous les deux sont étudiants. le mari qui le soir rentre épuisé de la journée de travail, veut une maison propre, un repas chaud et un enfant qui ne pleure pas. Un mari qui part au ciné parce que ça ne sert à rien d'être deux à garder l'enfant...
J'ai trouvé ce livre très très intéressant, avec un style très direct, très incisif.
J'ai écouté ce livre, il s'y prête très bien.
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Décidément je trouve que Annie Ernaux est une écrivaine que je trouve intéressante et de valeur. J'apprécie ce qu'elle dit et la manière dont elle le fait, précisément, clairement, justement, lucidement, très intelligemment et sans concessions, sans effets de style recherché, visible.
Dans la Femme Gelée, elle dit ce qu'il s'est passé - quelle mémoire, qui reconstruit peut-être en écrivant - et surtout ses pensées et sentiments de ses années encore élève dans une école privée religieuse jusqu'à son mariage, la naissance d'un enfant.. Entre ces deux événements, le développement de son intérêt, attirance, curiosité pour l'autre sexe, avec discrétion (ou ellipse élégante) ses premières expériences dans ce domaine, un peu son époque étudiante (beaucoup plus présente dans l'Événement. Il y a d'ailleurs ce fait dans sa vie, dont elle ne parle pas dans ce bouquin -ci mais qui s'est produit dans ces années-là. Elle devait garder le récit de ce fait majeur pour un livre seul, l'Événement, justement).
Annie Ernaux, ça paraît facile à lire ( en tous cas pour moi qui ne suis pas du tout dérangé par sa syntaxe parfois bousculée) et à comprendre, c'est fluide, les mots sont compréhensibles - parfois même du langage parlé - mais, régulièrement, un bout de phrase dans le flot de la lecture, entre 2 virgules, est plus intrigant - pas saisissable au premier coup d'oeil - suscite la curiosité et donnerait matière à réfléchir, mais A. Ernaux continue, ne s'y arrête pas, ne développe pas, n'explicite pas, ne précise pas.
Bref, c'est plus riche et complexe, nuancé, que cela peut en avoir l'air au premier abord.
Je trouve que la Femme Gelée pourrait être utilement lu par les jeunes femmes - pour ne pas faire les mêmes concessions, aux autres et à soi, ne pas avoir les mêmes renoncements - et, aussi et peut-être surtout par les jeunes hommes, pour qu'ils s'interrogent, en étant amenés à être centrés sur les ressentis et la réflexion d'une femme, pour qu'ils jaugent leur attitude, leur comportement, souvent inconscients car conditionnés, par rapport aux femmes. C'est ce que j'ai fait et je trouve cela fort utile, concrètement applicable. La femme Gelée, comme un livre de prévention..
Et puis j'apprécie sa hargne générale, sa rage - mais pas le regret, le ressentiment ni la tristesse, sentiments qu'elle garde peut-être pour elle - le côté entier et indépendant dans la pensée qu'elle a mis dans ses livres sinon dans sa vie ( " toute mon histoire de femme est celle d'un escalier qu'on descend en renâclant"..).
Je me suis interrogé sur le choix de cet adjectif dans le titre. Cette image de l'escalier descendu m'aide à comprendre : dans le processus de gel la température descend peu à peu. Chaque degré peut correspondre à un renoncement, un concession, une erreur, une impossibilité, une difficulté, un choix etc et degré àprès degré, comme ceux d'un escalier, la température passe la barre du zéro et l'eau, vivante, se fige. gèle. C'est par ce genre de formule, disséminée dans le texte, que tout un chacun peut comprendre Annie Ernaux.
Annie Ernaux c'est, par le récit minutieux, détaillé sans que cela soit long et pesant, des guides d'émancipation, pour les femmes, et aussi pour les hommes !
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L'héroïne a trente ans, elle est désormais enseignante et s'est mariée. La famille s'est agrandie car le couple a deux enfants. Tout va bien en apparence dans sa vie. Son mari a fini ses études et il est à présent devenu cadre et gagne bien sa vie. Ils vivent à Annecy une jolie ville, dans un appartement agréable, pourtant, alors qu'elle a "tout pour être heureuse" elle se rend compte que jour après jour qu'elle prend de moins en moins de plaisir à vivre même si elle adore ses enfants et son travail. Son quotidien est une course permanente pour arriver à s'en sortir avec tout ce qu'elle a à faire. Son implication dans la vie domestique est trop forte (les courses, les enfants, les repas à préparer...), et se rajoute à son travail qui lui demande aussi des préparations et des corrections. de plus, son mari lui fait des reproches comme si elle n'en faisait pas assez, elle doit être parfaite alors qu'elle n'y arrive plus.
Dans les années 60, il fallait être une "superwoman". Mais elle se révolte en prenant conscience que les hommes ont tous les plaisirs, et les femmes si peu, alors qu'elle n'était en rien préparée à ça, ni par son éducation, ni par les figures féminines de sa famille. Sa mère lui a en effet toujours répété que par les études elle atteindrait la liberté mais elle, ce qu'elle vit mal, c'est la solitude et la surcharge de travail quotidien, c'est d'être une "femme gelée".
Au passage, l'autrice nous parle de son enfance, des années heureuses de son point de vue, malgré les punitions et les cris...et l'éducation rigide et simple qu'elle a reçue.
Ses parents étaient différents. Sa mère ne se laissait pas marcher sur les pieds. Elle avait beaucoup de responsabilité dans sa vie professionnelle puisqu'elle tenait un commerce. Elle lui a donné le goût de la lecture car elle aime lire et le goût des études. Son "père-enfant" comme elle aime l'appeler, faisait sa part en cuisinant, en s'occupant de sa fille qu'il adorait et cela était réciproque, il était tendre et aimant, émerveillé d'avoir une fille, affolé par ses retards, ses maladies, sa fragilité. Ses parents se partageaient donc sans problèmes, les différentes tâches domestiques ce qui surprenaient beaucoup ses copines de l'époque.
Alors bien entendu, rien ne la préparait à vivre ensuite une vie de frustration une fois mariée. Rien ne la prédisposait à devenir la femme qu'elle est devenue aujourd'hui.
Toutes les femmes de la famille ont été des femmes fortes, au caractère bien trempé, combatives et indépendantes.
Elle aussi va le devenir, bien malgré elle ! Pourquoi les femmes dans la grande majorité des cas sont celles qui ont renoncé à leurs rêves ?

Publiée en 1981, "la femme gelée" est le troisième roman d' Annie Ernaux si l'on considère les dates de publication.
Elle le dédie à "Philippe" son premier mari et père de ses deux enfants, alors que le couple est en plein divorce. le thème central de ce texte écrit comme un journal intime, est bien celui de l'inégalité entre les hommes et les femmes dans notre société.
Je ne crois pas me tromper en disant que malgré les progrès effectués ces dernières années, ce roman autobiographique n'a pas pris une ride et que de nombreuses femmes même parmi les jeunes, s'y reconnaitront aisément.
C'est avec des mots simples que l'auteur nous offre ce beau récit, qui est quasiment une étude sociologique des années 60.
C'est une lecture féministe. Souvent, je repense à ce que je disais à mes copines dans les années 80 justement, quand elles se plaignaient du manque de participation de leur mari alors qu'elles travaillaient et n'arrivaient pas à mener de front vie professionnelle et vie au foyer. Sans entrer dans les détails personnels, je leur disais que c'était à elle de changer l'éducation de leurs garçons...mais à cette époque, elles-mêmes les maternaient trop, faisaient tout à leur place sans leur donner ni responsabilité, ni envie de devenir plus autonomes en ce qui concernait les choses matérielles.
En découvrant ce récit, les lecteurs pourront se questionner sur les avancées en matière de répartition des tâches, l'éducation des enfants, ce qu'on appelle aujourd'hui la "charge mentale"_ le travail domestique donc_ indispensable pour faire fonctionner la vie familiale.
On s'aperçoit très vite que l'émancipation des femmes a des limites, elles veulent travailler et certes les conjoints l'acceptent, mais rien ne doit changer pour autant dans leur vie, dans leur petit confort quotidien, dans leur liberté d'action. Les chiffres le montrent encore aujourd'hui, il n'y a aucune révolution dans la répartition des tâches quotidiennes, même si les jeunes générations partagent davantage c'est à la femme que revient toujours la plus lourde tâche à partir du moment où naissent les enfants.
Avec son style bien à elle, qui va droit au but, son écriture simple et sans fioriture, mais avec beaucoup de lucidité, et un certain recul qui rend ses propos universels, l'autrice nous offre encore une fois un texte très fort à lire et relire. J'ai aimé le relire. Ses doutes et ses interrogations sont très émouvants et ne peuvent que nous toucher.
Un roman autobiographique qui s'adresse donc à tous les femmes d'hier et d'aujourd'hui, jeunes ou plus âgées et à tous les hommes.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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C'est maintenant qu'on brûle le patriarcat ?
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Certains auteurs impressionnent plus que d'autres, et quand en plus ils ont obtenu un Prix Nobel de littérature, et pour ma part, ça les "satellise" ! 😀

D'après moi, Annie Ernaux faisait partie de cette équipe d'auteurs probablement complexes à comprendre, pour ne pas dire... ennuyeux !

Erreur et... claque !

J'avais quand même, après avoir régulièrement vu son nom passer dans des émissions, décidé d'acheter cet ouvrage, 3€ en occasion chez Gibert... la fille qui ne prend aucun risque ! 😉

Bien m'en a pris. Lu quasiment d'une traite, j'ai été happée par ce morceau de sa vie. Je crois savoir que Annie Ernaux prend sa vie comme oeuvre de fond pour ses livres.

Je ne me considère pas du tout comme une féministe, je ne revendique rien ou si peu, mais le déroulé de l'histoire pourrait me faire changer d'avis... j'ai légèrement vacillé... 😉

L'histoire :

Il s'agit de la prise de conscience, au fur et à mesure de la vie de son jeune couple, de l'enfermement dans une vie de femme au foyer, de la narratrice qui a comme souhait d'être professeure.

Et pourtant, chez elle, dans sa famille, fille unique entourée de l'amour de ses deux parents, ça avait commencé de façon très "moderne". Une mère commerçante bossant beaucoup et tard, dans une épicerie-bar, un père aidant à la maison, très naturellement, pas le temps pour faire le ménage ou le repassage, et tout le monde s'en accommodait !

Une mère qui ne faisait pas d'elle une "petite princesse", pas une chochotte, pas une précieuse.

Et puis il y a eu l'école, les amies différentes, les règles au sens propre comme au figuré, la découverte des garçons, puis LE garçon, celui avec lequel la narratrice se marie. Et en quelques phrases, on sent qu'elle bascule, elle est prisonnière, il est trop tard pour reculer.

Peur de la solitude, du qu'en-dira-t-on, de se faire traiter de lesbienne, de manquer de moyens, et puis souvent, pas le choix, tout simplement !

Même avec le recul des années, j'ai trouvé que l'autrice était impressionnante de justesse, l'histoire est implacable, la mécanique huilée.

Annie est né en 1940, on parcourt donc les années 50 et 60. Années glamourisées, de nos jours...retournez-y si ça vous chante, mais sans moi ! 😛

Avec ou sans enfants, comme moi, je sens bien que notre génération de cinquantenaires a encore beaucoup souffert des habitudes données, même inconsciemment, par nos parents, et aïeux.

La forme :

Annie Ernaux m'a fait penser à Colette. Une indépendance commune, aucune ne mâche ses mots, et leur vie de femme à définir comme elles, elles l'entendaient.

La langue d'Annie Ernaux est presque une langue orale, association de phrases qu'on croit sorties de son esprit sans les trier, rythme soutenu, pas de chapitres, peu de respiration.
Il faut même attendre quelques phrases pour comprendre qu'elle a changé de sujet, et comprendre lequel. Mais ça fonctionne !

Bon, ça y est, je suis piquée, au prochain Ernaux ! Vous m'en conseillez un ou même plusieurs ? 😉
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Que j'aime Annie Ernaux. Sa plume à la fois sèche et admirable, faite de récoltes de petits gestes, de moindres riens, de miettes du quotidien et qu'elle transforme presque en épopée.
Ici, l'auteur revient sur l'identité même du féminin et ce qui constitue, façonne à son époque la grande construction du genre. Entre une mère émancipée, maîtresse de son épicerie – bar, un père doux et effacé, les rôles des parents, chez Annie Ernaux, semblent inversés à la norme ambiante. du moins, c'est ce que la société, ses relations, l'école finissent par lui faire entendre. Savoir cuisiner, faire la poussière (passage magistral sur ce voile doux qui modifie notre rapport aux objets), se maquiller, tenir sa maison, éduquer les enfants et faire en sorte qu'ils soient, propres, nourris, changés et calmes au retour du bon père de famille quand le soir, éreinté de travail et de sa journée, il vient se lover dans son foyer. Il est fou de constater comment en 1981, Annie Ernaux pose les bases de la fameuse charge mentale au sein des couples, l'injustice criante et silencieuse normalisée dans les foyers. Il y a tellement de choses à dire sur ce roman essentiel. Lisez-le.
Magistral.
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La femme gelée est un court roman que j'avais lu à mes 20 ans.
C'est avec le regard d'une femme de 53 ans et non plus de 20 que je me suis replongée dans cette autobiographie d'Annie Ernaux.

J'ai été sensible à son histoire, qui est celle de ma grand-mère, de ma mère et la mienne de bien des façons.

Chaque mot m'a bouleversée. le tableau qu'elle peint de sa vie à travers son regard sincère est un souvenir qui remonte à ma mémoire.

Je suis de ces personnes qui n'ont pour tout souvenir de son enfance que quelques images, quelques mots, quelques bribes, quelques résidus dilués dans le temps. Cette période est presque un mystère pour moi.
Alors quand, au fil des pages, des bouts de mon enfance me sont revenus, quelle joie ! Quel bonheur ! Mais aussi quelle tristesse !

C'est une lecture qui m'a marquée, touchée, bouleversée, mais aussi réveillée.
Je garde ce livre près de moi, car je le relirai d'ici quelques années, c'est certain. Avec certainement un coeur plus apaisé, un doux sourire empreint de nostalgie aux lèvres.

Merci Annie ERNAUX pour ce retour dans ce passé que nous sommes tellement de femmes à partager ❤❤❤

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Difficile de savoir si on aime l'écriture d'Annie Ernaux. le fait est qu'elle a le mérite d'avoir un impact.

Pour être honnête, le début ne m'a pas transcendé, entre un remake de la Place et les multiples explications sur la découverte de sa sexualité, ses préjugés et ses appréhensions d'adolescence…

Cependant, ces débuts sont compréhensibles par la suite. Comment comprendre la femme qu'elle est devenue sans sa construction sexuelle (sexuée surtout)? Au fil des pages, ses questionnements de fille, d'étudiante, de jeune femme puis de femme mariée, de mère se font légitimes (bien que sa vision frôle la dolence par moments, seule critique que je peux faire).

On sent une colère dans son écriture, et malgré moi, je l'ai vécu, ce refus de vie, ce refoulement constant.

C'est un livre qui m'a bouleversée, peut-être car il touche quelque chose de personnel en moi. le fait est que c'est un livre majeur pour la construction de chaque femme, chaque homme que je mettrai au même plan que King Kong Théorie de V. Despentes, plus récemment. Je vous conseille vivement ce livre.
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Voici le deuxième ouvrage d'Annie Ernaux que je lis. le premier était "La Honte" et sa lecture fut longue et douloureuse. J'ai persévéré avec "La femme gelée" et j'ai compris pourquoi cette auteur est si renommée !
J'ai aimé les passages sur son enfance et la façon qu'elle a de percevoir rétroactivement le couple que forme ses parents. J'ai aimé sa façon de décrire la place, le rôle des femmes dans la société. Elle parle d'une époque à laquelle elle était jeune adulte, mais qui reste tellement d'actualité. Elle exprime clairement la frustration d'une femme "incomplète" qui aspire à être plus qu'une mère et une épouse, qui veut être considérée en tant qu'individu avec ses idées et ambitions propres, ne pas devenir l'invisible épouse DE, l'invisible mère DE.
Une histoire tellement banale et tellement universelle qu'elle me met en rage ! A lire absolument !

"Et alors, tu renâcles petit cheval tu n'es pas courageuse, des tas de filles réussissent à tout concilier, sourire aux lèvres, n'en font pas un drame comme toi. Au contraire, elles existent vraiment."

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