Je ne sais pas ce qui m'a pris. D'habitude je n'aime pas les polars français (
Fred Vargas exceptée ). Peut-être que j'ai voulu croire la 4e de couverture :"un polar pimenté d'humour noir. Suspense et plaisir de lecture". Avec un programme pareil, je me suis trouvée partante. Les premières giclées de cynisme décomplexé m'ont fait sourire et je me suis rejouie, environ jusqu'à la page 33. Ensuite j'ai tiqué : la composition est très plan plan, c'est chronologique et d'un seul point de vue. du coup, ca ronronne. La galerie des personnages assez outrée pour être démonstrative ; chacun incarne une intention : faire pittoresque, décliner individuellement le paradigme du handicapé / vieux chnoc des terroirs / journaliste aux dents longues... Tout ce que je reproche habituellement aux romans français : mettre en scène et souligner l'intention démonstrative de leur propos plutôt que de laisser peinard le lecteur s'imprégner de l'existence vraisemblable d'un personnage crédible.
Bref..., ç'aurait été gentillet si ces facilités de composition et de protagonistes à la hache n'avaient pas été soulignées par une mise en abime réitérée et franchement pénible. le narrateur porte un regard corrosif sur ce qui l'entoure, ok. En plus, il est enquêteur,soit. Mais qu'il soit aussi apprenti romancier et commente tous les poncifs du genre, pitié ! On n'en demandait pas tant ! Juste de profiter d'une bonne histoire bien troussée... Et là, c'est dommage, mais c'est pas ce qui s'est passé pour moi.