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sur 161 notes
Simple, c'est l'histoire d'Antoine Orsini, dit le baoul, le simple, l'idiot du village, le benêt. Il parle à une chaise, vat et vient avec Magic, son compagnon. le baoul n'est pas tout seul dans sa tête ; il parle avec les cosmonautes. Il a une amie, Florence.
Un jour Florence est tuée. Forcément, c'est le baoul qui prend ; quinze ans de prison…

Simple, c'est l'histoire du baoul vue par le baoul lui-même. Un récit à la hauteur d'un simple d'esprit, dit-on, un être au coeur pur qui voit tout, est différent des autres, mais n'en demeure pas moins sensible. le baoul s'invente un langage, un mode de pensée, un monde que lui seul semble comprendre.

Récit qui ne suit pas une trame linéaire, ni une logique cartésienne. Il suit au contraire les errements d'un homme rejeté, jugé avant le crime, et jusqu'à la tombe.

J'ai aimé me plonger dans ce conte cruel écrit avec une sorte de minimaliste qui lui donne force et gravité.
Un récit singulier qui m'a happé, et touché ; qui interroge sur le regard que nous portons sur la différence, ceux un peu à la marge et la place que leur accorde notre société.

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au départ j'ai eu un peu de mal à me mettre dans l'histoire car l'écriture est plus ou moins spécial .
Antoine Orsini, simplet du village , est ici le narrateur . Un soir celui-ci récupère une chaise fêlée sur Un tas ordures. Il se lance dans un monologue avec celle-ci, sa chaise. Il lui parle et lui raconte sa vie, son histoire et notamment la mort d'une amie, Florence. Où nous mènera cette discussion ?
Je pense que ce livre ne plaira pas à tout le monde. Il est difficile de se plonger dans ce style d'écriture, de narration. On se sent comme plonger dans la tête d'Antoine, perdu dans ses bizarreries, sa folie. C'est un excellent roman psychologique Dans lequel il faut se plonger pour pouvoir l'apprécier.
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Déjà dans son premier roman J.Estève nous parlait de désordre émotionnel, ici, c'est un baoul, un idiot de village comme on dit en Corse , qui est au centre de ce roman quelque peu dérangeant. Certes,Antoine, cet enfant qui a eu le tort de faire mourir sa mère en naissant en ayant de sérieuses séquelles était malvenu.
le roman commence lors de l'enterrement d'Antoine, personne ne le pleure, il ennuyait tout le monde !
Il avait même fait 15 ans de prison pour avoir assassiné une jeune fille du village.Mais ça, c'est la version officielle, bien sur la vérité est toute autre, du moins.
C'est ce que l'auteur raconte en brouillant bien les pistes , et c'est relativement facile puisque de par nature un simple d'esprit n'est pas cohérent…
C'est la voix du frère aîné qui conclut ce court roman.
J'ai aimé l'écriture, mais aussi éprouvé un certain malaise, une impression de déjà lu, et aussi beaucoup de compassion pour un homme perdu.
Merci aux Edts Stock, et à NetGalley pour cette lecture .
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Pas tout à fait un homme ?
Le récit de vie d'un baoul, un idiot du village, qui vous amène, avec ses mots à lui, à sa vérité. Et vous révèle la noirceur ordinaire des hommes dans la lumière crue qui brasille le maquis corse. Entêtant comme la marjolaine sauvage, Simple n'est pas un livre que l'on referme facilement.
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Antoine Orsini, l'Idiot d'un village corse est le narrateur... Antoine est attardé, il est le souffre-douleur, le bouc émissaire par excellence...
Moqué, rejeté par sa famille et ses copains, il fait rire certains et il en met mal à l'aise d'autre... Seule Florence sait lui parler et ils partagent une connivence particulière...
Alors quand cette dernière est assassinée, Antoine est le coupable idéal d'autant plus qu'il ne sait pas se défendre....
De façon décousue, et avec sa logique qui n'appartient qu'à lui, Antoine raconte à une chaise cassée pour laquelle il se prend d'affection ce qu'il s'est passé, avant, après, avec telle personne ou telles autres...
J'ai vraiment trouvé ce roman original, émouvant et intelligemment construit... et la fin est à tomber par terre!
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On l'appelle le baoule ; en corse, cela veut dire l'idiot du village, le simplet, l'innocent, celui dont le cerveau a oublié de grandir. Enfant, il a été le souffre-douleur à l'école. Devenu adulte, il vit dans son petit monde, avec un père alcoolique, un frère aîné qui lui reproche d'avoir causé la mort de sa mère en naissant trop gros, sa soeur, son Magic (un dictaphone qu'il cache comme un trésor), ses souvenirs de la vieille Mme Madeleine l'institutrice du village et son amour caché pour la jolie Florence.

Un village corse en apparence bien paisible, avec des gens en apparence bien gentils avec Antoine Orsini, le baoule. Mais ce dernier signale qu'il a découvert le corps sans vie et éventré de la jolie Florence, il n'a plus d'amis. Et il fait quinze ans de prison. Comment est-ce plausible ? Comment n'a-t-il pas fait au mieux l'objet d'une enquête qui aurait prouvé son innocence, au pire qui l'aurait envoyé en HP ?

Innocent, Antoine l'est au sens latin du terme (qui ne fait pas le mal sciemment) mais aussi et surtout dans ce livre au sens judiciaire. Alors qui est le coupable ?

Un roman qui plonge dans la vie d'un milieu fermé, peu bienveillant. Qui aborde le sujet délicat de l'intégration des êtres différents et celui de la sexualité des adultes handicapés mentaux.

Malgré l'effort à faire parler Antoine comme un vieil enfant qui fait rire malgré lui et impressionne par son acuité de jugement, je ne suis pas réellement parvenue à entrer dans l'histoire ni à m'attacher au personnage.

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Il en est souvent ainsi du deuxième roman d'un auteur dont j'ai beaucoup aimé le premier. Je commence toujours la lecture avec, à la fois, espoir et crainte : l'espoir d'être à nouveau emportée, subjuguée, ravie, et la crainte d'être déçue. "Simple" de Julie Estève n'a pas dérogé à la règle. J'ai d'ailleurs attendu avant d'ouvrir le livre, attendu quelques jours, je l'ai regardé, la sobriété de la couverture, la jolie illustration du bandeau…

Et puis, j'ai lu "Antoine Orsini est mort et le soleil n'y peut rien.", et ne me suis plus arrêtée. "Simple" raconte, en effet, l'histoire d'Antoine Orsini, même si on a oublié ce nom depuis longtemps au profit de "baoul". Il est le baoul de ce petit village corse, l'idiot, quoi, le simple, simple d'esprit, simple de tout, celui qui parle à sa chaise, une chaise trouée, fendue, à jeter. Il est celui que tout le monde rejette, surtout depuis qu'il a fait de la taule, depuis la mort de Florence Biancarelli, elle avait seize ans.

Lire "Simple" de Julie Estève, c'est entrer dans un monde poétique, un monde où la poésie enveloppe de soie la différence, cette espèce de folie que l'on attribue à celui que l'on ne comprend pas. C'est se plonger dans une langue particulière, celle d'un homme à l'âme d'enfant. Anto, je préfère l'appeler ainsi parle, parle, parle. Il raconte ce qu'il voit, les gens qui l'entourent et surtout Florence "La petite, on pourrait la regarder des heures et s'ennuyer jamais. Elle est un pays lointain à portée de main, pas obligé de prendre l'avion pour le paysage. Dans le village, c'est tombé sur elle la beauté et y a tout le monde qui la dévisage du haut, et du bas aussi. Les autres filles, elles existent plus quand Flo est là, c'est des figurantes comme dans les films."

Lire "Simple" c'est découvrir le talent fou que l'auteure a de parer ses héros, quels qu'ils soient, d'une part d'humanité, d'intelligence, de tendresse, d'amour. Certes, tous ont des faiblesses, mais certains possèdent aussi des forces, des qualités, des valeurs insoupçonnées, et surtout le héros de l'histoire : "Me suis penché au-dessus de la flotte et suis tombé nez à nez sur mon reflet : en or massif ! Tête en or. Muscles en or. Même les couilles ! Un super-héros j'étais. Me suis dit qu'elle avait bien de la chance Vanina que son type brille autant. Ça m'a fait penser au con du mythe qui est amoureux de lui-même, celui qu'a donné son nom à la fleur." le mythe de Narcisse revisité par Antoine vaut, en effet, de l'or.

Lire "Simple" m'a enchantée, captivée, émue. Il m'a permis d'entrer dans le coeur d'un homme différent, de comprendre ses tourments, ses difficultés, ses douleurs. Julie Estève a su me faire partager l'intérêt qu'elle porte à ses personnages, sans faiblir, de la première à la dernière ligne. Quant à la fin… je vous laisse la découvrir.

"Simple" : un très beau roman, tout simplement.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Dans ce roman, nous suivons Antoine, qui vit dans un village corse, dans les années 70. Antoine, ou Anto, c'est le simple d'esprit de ce petit village, le "baoul". Sa vie est faite de petits bonheurs simples, il se contente de peu, et si on ne l'embête pas, il n'embête personne, du moins en apparence. Car en réalité, sa vie est bien compliquée par les autres, les habitants du village, qui ne le comprennent pas, et donc en ont presque peur. Ainsi, il est soupçonné d'avoir tué Florence, une jolie jeune femme qui faisait tourner les coeurs et que tout le monde appréciait.

Avec ses mots, et sa vision, simples, Antoine nous livre petit à petit la vérité. Il nous raconte son enfance, sa vie au village, ses copains, mais aussi ses ennemis. Car oui, certaines personnes le considèrent comme un ennemi, même si lui ne leur veut apparemment aucun mal. La mère de Florence, par exemple, qui voit bien que sa fille s'attache à ce jeune homme bizarre, et qui a peur qu'il n'arrive malheur. D'ailleurs, il lui arrivera malheur, à Florence, et si Antoine a toujours été gentil et attentionné envers elle, ce n'est pas la façon dont la plupart des gens voient les choses. En effet, Antoine est très naïf, alors quand Florence est abusée sexuellement, ou qu'elle se laisse séduire par des hommes qu'elle ne devrait même pas approcher, il est là pour la réconforter. Et quand on voit Florence s'énerver contre lui, il est facile de croire que c'est lui le responsable de son énervement et de sa douleur.

Ce roman est fait de cela. Des scènes de malentendu, où Antoine est considéré comme le seul coupable, alors que d'autres se sont joués de sa naïveté. C'est ce qui rend ce récit si poignant, car Antoine ne se rend pas compte de tout cela. Quant à savoir s'il est réellement le meurtrier de Florence, difficile à dire, jusqu'à la fin du livre. On apprend les choses par bribes, et il n'est pas évident d'assembler les pièces du puzzle. Si au fond de nous, on a envie de crier sur les toits que cet homme est tout sauf un meurtrier, qu'il est innocent, et bon au fond de lui, plus le livre avance, et moins on est sûrs de cela. On est donc happés par cette spirale qui fait que, si on a envie de le défendre, on a surtout envie de connaître la vérité, et que cette vérité éclate au grand jour. Notre coeur se tord devant l'impuissance d'Antoine, et sa vie faite de souffrances non méritées.

Ce qui frappe surtout, dans ce roman, c'est la langue employée. Antoine est lui-même le narrateur de cette histoire. La langue est donc brute, simple, celle d'un enfant à qui il manque des clés de langage. Les pensées s'enchaînent sans suite logique, on s'enfonce dans les méandres de cet esprit pourtant peu profond, mais torturé. Devant cette langue, encore plus que devant l'histoire d'Antoine, je n'ai su rester indifférente. Cette rudesse de langage m'a touchée droit au coeur, et j'ai la sensation d'avoir découvert là un livre brûlant d'émotions.
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Bon, ce deuxième roman de Julie Estève je l'attendais avec une rare impatience et une belle curiosité. Depuis ma rencontre percutante avec Lola, l'héroïne de Moro-sphinx, son premier roman, un vrai choc de lecture qui possédait tous les ingrédients laissant penser qu'on découvrait là une sacrée écrivaine. Mais, le passage du premier roman à la suite n'est pas toujours évident alors, à l'impatience s'ajoute une petite dose d'appréhension, c'est normal.

Elle disparait vite, cette appréhension. Dès les premiers mots en fait : "Antoine Orsini est mort et le soleil n'y peut rien". Reste à savoir qui était Antoine Orsini, parce que pour le reste "On ne dira pas ici comment il est mort. Ce qui l'a tué. On écoutera, dans les odeurs de maquis, de marjolaine sauvage, la voix d'un homme qui pour certains ou le reste du monde, n'en était pas tout à fait un". Ça y est ? Vous êtes parti chercher le livre ?... Pas mal comme premières pages, hein ? de toute façon je ne vous en raconterai pas plus sur l'histoire d'Antoine. Je vous dirai juste que l'action se situe en Corse, qu'Antoine est surnommé le baoul du village (une sorte d'idiot en patois), que sa meilleure amie et interlocutrice privilégiée est une chaise qu'il trimballe partout et qu'il ne jure que par son copain Magic. Sachez également qu'Antoine aimait beaucoup Florence Biancarelli et que lorsque celle-ci a été retrouvée morte, forcément, les soupçons se sont tournés vers lui. Avec tout ça, rassurez-vous, vous ne savez rien.

Julie Estève crée ici un héros inoubliable en parvenant à nous le rendre proche, à nous faire entrer dans sa tête sans que jamais le trait n'ait l'air forcé ou incongru. C'est du grand art. On suit l'histoire par les yeux et la voix d'Antoine en même temps que l'on découvre la perception et les réactions extérieures. Cette mise en parallèle des "normaux" et du baoul, c'est aussi l'occasion de renverser les points de vue entre innocents et coupables. Elle réussit à mixer fraicheur et perversion dans l'analyse des sentiments, servie en cela par l'ambiance particulière de ce territoire qui est ici plus qu'un élément contextuel, presque un personnage à part entière. Ce qu'elle fait a l'air simple alors que c'est d'une complexité incroyable. le cheminement auprès d'Antoine a quelque chose de captivant et l'intrigue est aussi prenante qu'un polar.

En seulement deux romans, Julie Estève nous colle deux sacrés personnages dans la tête, tellement différents l'un de l'autre et pourtant tout aussi marquants. Il y a une force dans son univers, entrevue dans Moro-sphinx et confirmée ici, une forme d'audace aussi à créer hors des sentiers (re)battus en compagnie de personnalités qui interpellent par leur singularité. Tous ceux qui ont lu Moro-sphinx sont dans mon cas et vont se précipiter sur Simple. Pour les autres, n'attendez surtout pas plus longtemps pour faire connaissance avec cette plume exceptionnelle.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Une histoire décousue avec un simple d'esprit « un baoul » en Corse qui parle à une chaise et nous narre un fait divers effroyable. Où se mêle le faux du vrai ? Une lecture captivante qui donne envie d'en savoir plus, de comprendre et de dénouer la vérité.
Une histoire cruelle dans une Corse avec ses codes et rites.
Un huis clos noir dans un environnement étriqué et une atmosphère pesante et violente.
Je ne me suis pas véritablement attachée à ce personnage, répugnant et trivial à souhait...mais, j'ai eu cette soif de poursuivre la lecture dans un objectif de certitude. Bien mal m'en a pris car je me suis laissée embarquée avec maestria par Julie Estève.
Un roman étonnant, éprouvant, dérangeant. A découvrir.
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