Simple. Idiot. Baoul. Mongol.
Il était une fois Antoine Orsini : un jeune homme un peu
simple d'esprit. Tellement touchant. Tendrement attachant.
Dans ce roman, ce n'est pas
Julie Esteve qui écrit. C'est Antoine qui raconte. Antoine qui - avec son innocence - fait le récit de sa vie. Et, quel cruel récit de vie !
Dernier né d'une fratrie de trois enfants, la naissance d'Antoine est marqué par le deuil. Celui de sa mère morte en couche. Une mort que son père ne lui pardonnera jamais, à lui, « le chien ».
Rejeté par tous - y compris par les siens - Antoine survit dans son petit village corse situé au coeur du maquis. Un village où la différence fait peur. Isole. N'est pas appréciée.
Antoine grandit seul. Il a pour seul ami Magic, un dictaphone encore sous plastique. Et Florence aussi. Florence Biancarelli, la plus jolie jeune fille du village. Antoine et elle s'entendent bien. Ils ont - chacun à leur façon - la même sensibilité. Ils se comprennent. Se soutiennent.
Jusqu'au jour où Florence est retrouvée morte au milieu du maquis. Pourtant, Antoine les avait prévenu. Il leur avait dit, aux villageois, que Florence allait mourir et, personne n'a rien fait.
Tous le croient coupable. Est-ce réellement lui ?
Ce livre est un coup de coeur. Un coup au coeur.
En le refermant, je n'ai pu m'empêcher de me demander ce qu'il serait advenu « si » : si seulement, on avait donné sa chance à Antoine ; si seulement, un main s'était tendue vers lui.
Bien que différent, Antoine est loin d'être le
simplet que tout le monde pense. Que tout le monde voit. Et, dans cet être à part, se cache un esprit vif. Une âme sensible. Un coeur en or.
Le lecteur gardera un arrière goût doux-amer de cette histoire triste et belle à la fois. Une histoire sur la différence et sur l'acceptation de celle-ci dans notre société.
Toutefois, loin de ne se résumer qu'à cela, ce roman est également une enquête à suspense. Prenante. Haletante. le récit est mené de telle sorte que le lecteur s'aperçoit finalement que chaque habitant de ce petit village corse avait ses raisons de vouloir tuer Florence. Qui est / sont donc les(s) vrai(s) coupable(s) ?