"J'ai appris à mes dépens comment les femmes sont discriminées, c'est pour ça que je suis devenue féministe après ma transition, une féministe intersectionnelle, parce qu'il ne s'agit pas seulement de genre mais de race, de sexualité, de classe sociale et autre intersections avec lesqu
elles nous vivons d'ailleurs sans même y penser."
Bernadine Evaristo a su mettre en lumière des voix de femmes que l'on représente peu en littérature. 11 femmes et une personne non-binaire se racontent.
Elles sont le plus souvent racisées, hétéros, lesbiennes, jeunes, vieilles, pauvres, aisées, souvent féministes, même si cela ne recouvre pas forcément les mêmes choses selon les générations.
Elles sont artistes, amoureuses, libres, dominées, maltraitées, mères, filles, mariées, veuves, adoptées, fières, blessées mais tellement lumineuses.
Dans ce livre, il n'y a pas de point, pas de phrase, tout est en mouvement, les récits, les pensées, les époques. Un peu comme le flux de conscience qu'on retrouve dans les oeuvres de
Virginia Woolf. Une prose très poétique. Parfois certains personnages se croisent de près ou de loin, car derrière ce choeur de femmes faussement décousu, il y a évidemment des liens. A commencer par une pièce de théâtre mettant en lumière des amazones africaines lesbiennes !!
Fille, femme, autre est un roman riche, foisonnant, vivant, touchant, original et engagé. Une oeuvre brillante à tous points de vue 🖤🖤🖤