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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De cet auteur, j'ai beaucoup apprécié l'effacement.

J'ai donc retenté l'expérience, car il s'agit bien d'une expérience, surréaliste.
Passé le premier chapitre (jubilatoire de non sens), l'auteur surfe sur la vague des films de Sidney Poitier, traité de façon surréaliste également.

Le personnage principal a donc pour prénom Pas Sidney (avec tous les quiproquo que cela peut susciter).

Il va lui arriver toutes sortes d'aventures, que j'ai pu rattacher à posteriori à des films du « vrai » Sidney Poitier :

- « La chaine » film avec Tony Curtis (évasion d'un noir et d'un blanc, avec une fin différente)
-«  le lys des champs » (la rencontre improbable avec des soeurs qui souhaitent bâtir une église)
- « dans la chaleur de la nuit » : un noir se fait arrêter aux USA sur le seul motif qu'il a beaucoup d'argent sur lui.
- « Devine qui vient diner » (le seul film que j'ai vu : un jeune homme noir rencontre les parents de sa fiancée, où comment les noirs peuvent être « racistes » entre eux)

En bref des tranches vie de de ce Pas Sidney, richissime héritier, mais sans cesse renvoyé à sa condition de « pauvre noir »

Jubilatoire !!! Et encore comme je n'ai pas vu les films en question j'ai du passer à côté de pas mal de références…
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« Pas Sidney Poitier » est le titre et le anti-héros contestataire de l'ordre social établi de ce roman qui se déroule en partie à Atlanta en Géorgie. J'ai été désarçonnée puis captivée par le style satirique du roman. de l'auteur, j'ai lu un recueil de poésie, originale.
En premier lieu, nous faisons la connaissance de Pas Sidney Poitier dont la gestation d'après sa mère a duré vingt-quatre mois. Sa mère est un être excentrique, genre hystérique mais intelligente. A sa mort, elle laisse un pécule à son fils qui part vivre chez Ted Turner, le mari de Jane Fonda. Les premières années de sa vie à Atlanta, il étudie au domicile de Ted. L'un de ses endroits favoris est la bibliothèque publique de Dacatur où il découvre un ouvrage de Franz Fesmer sur la manipulation mentale. Au lycée Morehouse, il est la victime de Mlle Branlett sa prof d'histoire. Cette découverte de la sexualité n'est pas concluante. Mais cette expérience le révèle sa destiné à une vie de risque, de pari, de combats chevaleresques. Tous ces évènements se déroulent dès le premier chapitre. En un chapitre, Percival Everett réussit dans un style inimitable à fasciner le lecteur. Ses personnages sont attachants. Il se singe même en professeur de cours d'anglais intitulé « la philosophie du Non-Sens ». Les rencontres en Géorgie avec des américains blancs racistes et manipulables sont jubilatoires. Il y a aussi des passages oniriques à mourir de rire. Percival Everett propose une fresque de l'Amérique contemporaine qui suscite interrogation, réflexion, inquiétude. Il réussit à renverser les rapports de domination blancs-noirs. Phénoménal.
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Venu au monde au bout de vingt-quatre mois, le héros de ce roman s'appelle "Pas Sidney" Poitier (car sa mère avait peur qu'on le confonde avec l'acteur Sidney Poitier). Devenu étudiant, il suit les cours de "philosophie du non-sens" de Percival Everett , l'auteur du roman qui est également l'auteur du roman "Effacement" (Percival Everett, le personnage, répond à un autre personnage dans ce roman-ci : "Je n'ai pas aimé l'écrire, et je ne l'ai pas plus aimé quand je l'ai eu fini."). Il faut suivre. 🙂 Pas Sidney Poitier connaît quelques aventures, le plus souvent comiques, certaines révoltantes, parce qu'on trouve en toile de fond un tableau grinçant de l'Amérique contemporaine avec par exemple les ploucs blancs racistes de Négroblanc County en Géorgie pour qui tout homme noir est par avance coupable ou la famille noire dont les membres trouvent le personnage principal "trop noir" par rapport à eux, sans compter le Ku Klux Klan. Percival Everett évoque des thèmes graves avec un humour grinçant, un bon sens de l'absurde ("Il s'appelle pas Sidney Poitier, chef !") et avec un non sens (qu'il enseigne) qui vire à la misanthropie et n'épargne personne.

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Difficile de faire son entrée dans la vie lorsque vous vous prénommez Pas Sidney, et que votre nom de famille est Poitier...
Ça l'est d'autant plus si vous êtes noir, et si votre presque homonyme et vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau...
Et ça l'est encore d'autant plus si vous ne répondez pas exactement aux critères qui définissent l'américain "bon teint", et il ne s'agit pas que de couleur de peau...

Pour toutes ces raisons, le dernier héros de Percival Everett nous est immédiatement sympathique.
Né au terme d'une grossesse de 24 mois qualifiée d'hystérique, d'une mère célibataire, fort intelligente mais complètement loufoque, il se retrouve brutalement orphelin à l'âge de sept ans. Malgré son excentricité, Mme Poitier s'est montrée très avisée dans ses investissements, ce qui laisse Pas Sidney à la tête d'une fortune colossale. Recueilli par Ted Turner, le patron de Turner Diffusion, dont la défunte, à la suite des dits investissements, étaient l'une des principales actionnaires, le jeune garçon grandit dans ses propres quartiers, entouré de son propre personnel, le tout étant financé par l'héritage maternel.

Ses premiers pas dans le monde extérieur, notamment à l'école, sont marqués par des relations conflictuelles avec les enfants de son âge, qui, en raison de sa couleur de peau et/ou de son singulier patronyme, le prennent pour cible.
Et ce n'est que le début d'une série d'événements qui, au fil des années, vont l'amener à faire l'expérience de la discrimination, sous des formes plus ou moins subtiles et plus ou moins violentes.

Avec cette farce burlesque, Percival Everett dépeint une fois de plus les travers d'une société américaine avec laquelle il semble n'en avoir pas fini de régler ses comptes, une société centrée sur les apparences, et le pouvoir de l'argent.
"Pas Sidney Poitier" est un récit très drôle, dans lequel toutes les situations sont tournées à la dérision, et dont les personnages sont des caricatures de ce qu'ils représentent, l'auteur les affublant ainsi des défauts censément inhérents à leur statut social, ou à leur fonction. Les membres de la police sont des rustres racistes et décérébrés, les afro-américains des classes aisés se prévalent de la clarté de leur épiderme... et tout est à l'avenant.

Sous l'aspect réjouissant de "Pas Sidney Poitier", pointent le cynisme et l'amertume. Et je dois dire qu'à certains moments, j'ai même ressenti un certain malaise, certes fugace, mais néanmoins bien réel. Je crois que cela tient au fait que la progression du personnage dans l'existence prend parfois des allures de cauchemar, mais d'un cauchemar crédible, ou presque. En effet, le monde de Percival Everett n'est finalement qu'un reflet -bien que partiel et légèrement déformé- du nôtre. Son héros paraît être en décalage partout où il se trouve, parce qu'il est différent, mais aussi parce que lui-même refuse de faire siens les principes qui semblent prévaloir à tous les niveaux de la société, qui sont ceux de l'uniformité, du conformisme. Lui ne veut pas renier ses particularités, et ne parvient pas à comprendre l'intérêt démesuré de ses concitoyens pour l'argent.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, que j'ai préféré à "Désert américain", lu récemment. L'esprit y est certes le même, mais j'ai trouvé que "Pas Sidney Poitier" souffrait bien moins de l'aspect grand-guignolesque, et de l'éparpillement qui avait émoussé mon enthousiasme à la lecture de 'Désert américain".
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Pas Sydney, nom de famille Poitier n'a pas la vie tellement facile. Sa mère, Portia, est une originale, cf le prénom de son fils, activiste et qui ne fait aucune concession. Elle est également très riche. C'est peu de dire que l'enfance de Pas sydney est tout sauf conventionnelle avec cette mère militante et plus tard, à la mort de celle-ci, Teddy Turner un "ami", blanc et riche de Portia.
Pas Sydney, héritier d'une grosse fortune part donc à Atlanta avec Teddy faute d'autre famille. Leur relation, pour amicale qu'elle paraisse n'en est pas moins un peu étrange puisque le petit garçon vit seul avec des employés dans une maison et Teddy dans une autre.

On assiste au passage (assez difficile) à l'âge adulte de Pas Sydney, avec toutes sortes de mésaventures tragi-comiques, et même à sa rencontre avec un professeur un peu abscons: Percival Everett himself , professeur de "philosophie du non-sens. Tout un programme!

C'est un roman drôle et absurde qui nous fait traverser l'Amérique contemporaine à la suite d'un garçon noir et riche.
Malgré sa richesse, il va devoir affronter son statut d'homme noir en Amérique. Peu de choses semblent avoir changé depuis les luttes pour les droits civiques des années soixante. Pas Sydney est sans cesse confronté à l'image de son célèbre homonyme, Sydney Poitier et il y a plusieurs scènes du livres qui renvoient aux films les plus célèbres de l'acteur.

Percival Everett, par le biais de l'humour essaie de montrer toute l'absurdité de la vie d'un noir en aux Etats unis, fut-il riche et séduisant. Que ce soit les rapports aux autres, au sexe, à l'argent... tout est matière à difficultés.

C'est drôle et poignant à la fois. J'ai beaucoup ri, mais, souvent, il m'est resté une légère amertume près le rire; c'est vrai qu'en général on ne pense pas à soi en terme de couleur de peau, mais quand la couleur de la peau devient une difficulté, alors c'est ce qui va nous définir, et du coup limiter notre identité.

J'ai beaucoup aimé ce roman, initiatique et identitaire. Contrairement à beaucoup de roman du genre il est drôle et n'enferme pas trop les personnage dans des carcans identitaires. Et puis j'ai découvert, encore grâce à Babelio, un nouvel écrivain, à la voix légère et ironique.
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Encore une excellente lecture grâce au club Babélio!
Que trouve-t-on dans ce livre? Critique de la société américaine? oui. Quête de l'identité? oui. Dénonciation de la persistance des préjugés raciaux? oui. Références culturelles populaires? oui. Mais surtout : drôlerie? absurde? humour? oui, oui, oui!
Ce qui m'a le plus marqué dans cette lecture, c'est la découverte des personnages tous plus loufoques et tordus les uns les autres. La mère d'abord. Elle meurt rapidement dans le récit mais est présente tout le long du roman. Son caractère insoumi et rebelle fait merveille. J'ai adoré Ted Turner et ses phrases dont la fin n'a rien à voir avec le début! Il passe du coq à l'âne, sans rien à voir avec le schmilblick! Et Percival Everett alors! Royal en prof du non-sens. Je dois moi même être complètement tordue, car à certains moments je pense avoir compris ce qu'il voulait dire... Docteur? Et le pauvre Pas Sidney au milieu de tout ça... C'est peut-être le plus lucide de tous, débarqué dans un monde de fous : co-détenu, shérif, bonnes soeurs, beaux-parents... Il n'y a que des personnages complètement décalés pour croiser sa route, alors que lui recherche plutôt une vie normale : il veut faire des études, il ne sait pas pourquoi mais cela semble la chose à faire! (tiens ça me rappelle quelque chose...).
Bref, une lecture captivante et drôle, qu'une fois lancée j'ai eu du mal à lâcher!
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Un roman extravagant du début à la fin . Un jeune homme noir, né au terme d'une grossesse de deux ans est ensuite hébergé chez Ted Turner . La peau noire du héros le propulse d'une aventure à une autre . On pense à John Irving pour l'accumulation, la densité
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Quoi de plus absurde qu'un livre de Percival Everett ? Un autre livre de Percival Everett. A chaque fois, je me fais prendre par cet entrelacs de situations cocasses, de non sens assumé et d'analyse politico-sociologique finement troussé, l'air de rien. Et tout se tient, on se demande comment, ou plutôt oui, on sait : le rythme . de bout en bout, l'action se déroule sous vos yeux ébahis, L'image d'un trajet en 4X4 sur une piste cahotique me paraît la plus appropriée pour illustrer la trajectoire narrative de ce roman. C'est plus qu'une image, le héros-il y en a un- débarque sur Terre sans se presser ( 24 mois de grossesse tout de même!) , devient riche sans le vouloir, célèbre sans faire exprès et quand il fait quelque chose, tout va de travers.
Et l'auteur de se mettre en scène, second rôle dont la crédibilité nous porte à croire que de la réalité à la fiction, il n'y a qu'un pas.
Nous sommes très loin de Russell Banks et de Paul Auster, quelque part entre Tom Robbins et les frères Coen, drôle, distancié et intelligent.
Philosophiquement, la morale de l'histoire serait que nous ne maîtrisons rien de nos existences et que le destin n'est qu'un mot creux destiné à habiller nos illusions.
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