Lorsque j'ai apprit que j'étais sélectionnée pour la Masse Critique de Babelio j'ai été doublement contente. D'abord parce que c'est la première fois que je suis sélectionnée pour une Masse Critique. Et aussi parce que le livre qui m'était proposé est un livre sur la mode, une de mes passions et qu'il à été publié par les éditions Hugo, une maison à laquelle je m'intéresse vivement depuis le lancement du génial site Fyctia.
J'étais ravie donc. J'ai un peu déchanté depuis pour être honnête. La quatrième de couverture nous promet une incursion dans les ateliers et coulisses des grands noms de la mode avec explication de comment tout fonctionne. Pas forcément le sujet le plus original mais qui a déjà fait ses preuves cependant. Et puis j'apprécie la couverture avec
Inès de la Fressange, magnifique en noir et blanc.
Inès, figure de la mode qui préface justement l'ouvrage. Jusque là, tout va bien. le premier chapitre en revanche m'a mis assez mal à l'aise, sorte de plaidoyer en faveur d'un « avant » qui était mieux, d'une époque révolue où les femmes savaient s'habiller, comprenez ici, contrairement à maintenant.
Ce premier chapitre donne le ton.
Martine Cartegini est intransigeante, cassante parfois avec un petit coté Tatie Danielle qui aurait pu me séduire si on y avait pas senti poindre un fond de snobisme horripilant.
Vient ensuite le vif du sujet, Martine nous explique comme elle en est venu à la couture puis à la haute couture, chez Balmain d'abord, chez Chanel ensuite avant de finir chez Lacroix.
Une nouvelle fois rien d'ouvertement déplaisant dans ce livre que j'ai d'ailleurs lu d'un bout à l'autre mais quelques détails qui gênent. L'impression d'abord que le déroulement de la narration est un peu confus, le récit se veut chronologique mais est émaillé de diverses anecdotes qui font faire des sauts d'une époque à l'autre et nous perdent un peu parfois.
L'autre chose qui m'a un peu mise mal à l'aise c'est cette impression de mondanité. Martine raconte son été avec Delon, son amitié avec Bardot et Julien Clerc, sa rencontre avec Gainsbourg parfois au détriment des explications sur la mode, des définitions de terme techniques ou de la présentation de grands noms de la mode. Un peu comme si pour Martine, il est évident que le lecteur sais déjà qui sont ces gens et ce que désignent les termes techniques.
Cependant les parties sur l'atelier, comment celui-ci se découpe en différents postes, comme se répartie le travail, les différentes étapes de création, la hiérarchie d'une maison, la nuance entre haute couture et prêt à porter sont parfaitement claires et apportent un réel éclairage sur les coulisses des grandes maisons de couture au lecteur.
J'ai trouvé le style d'écriture un peu plat, on est plus dans un énoncé de fait, une liste de souvenirs mis bout à bout, que dans une histoire comme on le ressent parfois dans les biographies. L'usage abusif de superlatifs m'a également gêné. Et comme pour le style j'ai trouvé les photos et documents annexes plats et peu utiles pour la plupart. Ils n'apportent pas forcément beaucoup d'éléments complémentaires au lecteur.
Ce livre n'est pas un mauvais livre, il n'est pas non plus fabuleux, il se lit et nous divertit un moment mais ne nous instruit pas fondamentalement sur la mode. Un livre si vous êtes curieux de découvrir le travail des « petites mains » de la haute couture mais que je ne conseil pas forcément aux passionnés de la mode.
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