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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme ce roman a changé de nom (il s'appelait auparavant "Le gamin des ordures", j'en profite pour re-publier ma critique d'août 2019 et donner, j'espère, un peu plus de visibilité à un livre qui le mérite amplement ! Je n'y change rien, je donnerais la même note si je le lisais maintenant.

J'avais déjà lu (et apprécié, cf ma critique) "Les Petites Filles" de Julie Ewa, jeune auteure originaire d'Alsace comme moi. C'est d'ailleurs à Strasbourg qu'elle a trouvé, du moins en partie, l'inspiration pour ce roman à suspense très noir sur les populations roms dispersées à travers l'Europe et notamment en France.
C'est l'histoire d'une famille Rom d'origine roumaine, le père Djino emmène sa fille Cybèle et son fils Darius dans le nord de la France dans l'espoir d'une vie meilleure vantée par les Camatari, ces prêteurs qui moyennant un prêt très désavantageux emmènent les familles volontaires à destination. La maman et la petite soeur encore bébé sont censés les rejoindre dès qu'ils seront bien installés, à l'image d'un oncle et d'une tante partis un an auparavant. Mais à l'arrivée, grosse déception : en fait de maison, c'est un bidonville où logent Cristi et Simona, dans une cabane où ils ne veulent même pas les accueillir, car la mairie a prévenu : pas de nouveaux occupants, sinon les "anciens" n'auront pas droit à un logement en dur quand leur "platz" (campement) sera rasé, ce qui va se produire dans les prochains jours. La petite famille se retrouve à la rue et sans ressource. C'est là qu'intervient Lina, la jeune femme déjà rencontrée dans "Les Petites Filles", qui va faire preuve de compassion et leur fournir une tente et de la nourriture. Mais la poisse va s'acharner sur Djino et ses enfants...
Tout comme le précédent, ce roman est bien plus qu'une fiction, et nous ouvre les yeux sur une réalité que beaucoup d'entre nous préfèrent ignorer, parce qu'elle dérange. Les Roms, on ne les aime pas, ils sont sales, ne travaillent pas, vivent dans des bidonvilles crasseux, mendient ou volent... Voilà l'image qu'ils renvoient. Ce que l'auteure nous montre, c'est le pourquoi de cette situation, et qu'en marge de louables tentatives d'insertion menées par quelques ONG, les pouvoirs publics des divers pays concernés ne cherchent en fait qu'à se débarrasser par tous les moyens de cette population encombrante. On y découvre aussi l'existence d'une mafia rom, une minorité qui s'enrichit en exploitant des enfants formés à voler et dispatchés ensuite dans divers pays d'Europe. L'histoire de cette famille est emblématique de cette population sans pays, sédentarisée de force sous Ceausescu, et dont les droits ne sont reconnus nulle part. Rien de larmoyant, mais une histoire très dure, choquante, et qui nous montre aussi les aspects les moins reluisants de chaque camp, Rom ou Gadjé (non-rom). Ames sensibles s'abstenir, ce n'est pas une histoire où tout est bien qui finit bien. Mais c'est une lecture salutaire, peut-être porterez-vous un autre regard sur cette mendiante gitane qui tend son gobelet à la sortie de votre centre commercial.
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Chronique de flingueuse, le Off de Oph
Avec Le gamin des ordures , Julie Ewa nous emmène à la rencontre des Roms devant lesquels nous fermons si souvent les yeux... Qui sont-ils? Pourquoi viennent-ils en France? Que vivent-ils réellement? Au delà des clichés, des idées pré-conçues et au travers d'une intrigue criante de réalisme, la jeune auteur nous entraîne dans un roman écrit avec le coeur et l'âme.
Dans ce second roman de Julie Ewa, je retrouve sa plume caractéristique: des images chocs, des pointes d'humour, de la nervosité enrobée de douceur. Les chapitres sont courts et les 416 pages se lisent sans même que l'on s'en rende compte.
Les lieux et les références temporelles s'imbriquent les uns dans les autres sans pour autant nous faire perdre la chronologie des événements, contribuant à maintenir la tension narrative tout au long du roman.
Une fois encore, elle nous livre des personnages attachants qui nous font sourire, pleurer, qui nous touchent...
Mais ce qui marque le plus dans ce second roman, ce n'est pas l'intrigue, aussi bien menée soit-elle, ce n'est pas la forme, mais bien le travail de fond qu'a fait l'auteur et la passion qu'elle a mit dans l'écriture pour nous livrer cette histoire. Comme pour son précédent, Les petites filles, Julie se sert d'un roman pour nous faire entendre son cri.
Comme beaucoup, je détourne les yeux quand je vois des Roms. J'en ai une image négative, les a priori liés à mon métier, l'agressivité de certains, mais aussi et surtout cette capacité que nous avons tous à nous méfier de ce que nous ne connaissons pas.
Grâce à la plume de Julie, à l'histoire de Darius et de sa famille, mon regard a changé, je n'ai plus peur...
Bien que s'agissant d'un roman à suspens, Julie raconte les Roms, leur histoire, leurs us et coutumes, leur attachement à la famille, leur vision d'une France que les passeurs leur présentent comme un Eldorado pour s'engraisser sur le dos de leurs congénères. Elle revient sur leur arrivée plus massive en France depuis 2007 avec l'intégration de la Roumanie et de la Bulgarie à l'Union Européenne.
Roms, Tziganes, Manouches ou Gitans, plusieurs mots qui définissent une minorité ethnique sans pays, qui partage une origine commune et qui a évolué différemment selon les pays dans lesquels ils se sont installés.
Elle nous raconte la vie des Roms de Roumanie avant et après Ceausescu, le rejet des populations des pays dans lesquels ils vivent. Mal aimés, mis au banc des sociétés, l'Europe entière leur fait comprendre qu'ils sont des parias à nos yeux d' "Hommes civilisés".
Julie nous parle aussi de la mafia Roms, de ces individus qui par goût de l'argent et de la richesse, n'hésitent pas à exploiter les leurs, les enfants: réseau d'enfants voleurs ou encore de prostitution, partout l'argent corrompt l'humanité.
Enfin, l'intrigue se déroule en partie dans une ville du Nord, ne cherchez pas cette ville sur une carte, elle n'existe pas. Bugrassot pourrait être n'importe quelle ville de France...
Le gamin des ordures, une lecture qui marque et qui fait évoluer notre regard sur le monde...
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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" le Gamins des ordures " retrace le parcours difficiles en France de la famille Stanescu qui arrive dans le Nord de la France après avoir payé le catamar (passeur).

Le père n'a pas eu d'autre choix que de quitter le pays avec ses deux enfants Darius 9 ans et Cybèle 16 ans et ils se retrouvent au nord de la France.

Mais hélas le catamar leur avait promis une belle sitution, une belle maison pour au final, se retrouve coincé en France dans des bidonvilles fait de tôle sur un terrain plein de boue, où ils vont devoir survivre de petit boulot.

Pas le choix pour survivre le père va tout essayer pour trouver un boulot sans voler, il ne veut pas qu'on lui colle l'étiquette " Les Roms sont tous des voleurs " , mais malgré tout son courage, il n'y a n'arrive pas. du coup Darius, son fils va vouloir du haut de ses 9 ans l'aider à sa façon ce qui va le ramener dans d'énormes problèmes.

Ils ne vont pas rester longtemps sur ce terrain vague fait de tôle, ils vont se retrouver chasser à nouveau. Alors pour survivre à la faim et le froid, ils vont se retrouver recroquevillés au fond d'une impasse où sont entreposés des benne à ordures.


Une femme va les apercevoir du haut de sa fenêtre et elle fera tout pour les aider.

Un jour Darius et son père disparaissent, c'est ainsi que Cybèle va tout faire pour les retrouver, mais seul elle n'y arrivera, elle demandera à Lina de l'aider, qui elle l'aidera avec Thomas un ami.


Mais il sont loin de se douter qu'il vont avoir à faire à des trafiquants en tout genre qui n'ont aucun scrupules et qu'ils vont remonter sur une piste périlleuse d'un réseau criminel.


Oui un trafiquant qui use de son pouvoir et de son pognon pour faire ce qu'il veut et il est vraiment mauvais en tout point un véritable sale type.

Roman coup de poing, car je ne verrais plus " Les Roms " comme j'osais les appeler avant lorsque au final, je ne savais rien du tout. L'auteure a réussi à me faire vivre leur quotidien, leur révolte, leur courage, et l'esprit de famille qu'ils ont entre eux, et surtout leur loyauté.

J'ai aimé aussi qu'elle insert dans son roman l'auteur O. Norek (d'ailleurs,j'attends son nouveau roman avec impatience.)


Le roman et à nouveau tellement bien documenté comme le premier de l'auteur que j'avais découvert.

Chapitre court, avec un suspense à chaque page.

J'ai vécu avec cette famille leur périple de la Roumanie à la France, j'ai senti l'injustice, la peur, les hommes qui jugent et critique sans rien connaître ses justes dingues, ils collent des étiquette sans savoir ce qu'ils sont en train de vivre.

Ce roman m'a ouvert les yeux et je pense que j'ai un travail énorme à faire sur moi-même.


C'est un coup-de-poing au coeur pour moi une véritable révélation .




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Autrice que j ai découvert à l occasion d'un salon. Et quelle découverte ! Elle nous propose ici une plongée dans l'univers des roms, mais surtout un autre regard sur cette communauté rejetée de toute part. Darius et Cybele et leur père décident de quitter leur terre natale pour un eldorado belge et français, aidés par un passeur. Mais rapidement ils ne peuvent plus le rembourser et cela va être le début de la chute. On suit alors cette lente descente aux enfers faite de rejet, méfiance, de debrouille en tout genre, et de mauvaises rencontres. le père va se retrouver dans le coma suite à une agression et les deux enfants vont se retrouver livrés a eux mêmes et séparés. Les personnages de Darius et de Cybele sont extrêmement touchants. Quant au roi Ahmetovic il a juste ce qu il faut de détestation, et je dois avouer que sa présence fantomatique donne une ambiance pesante, bien avant son entrée en lice physiquement. Quant à l'intrigue, elle se déroule doucement mais de manière implacable, jusqu'au final étourdissant. C'était un vrai beau moment de lecture. Ce n est pas la thématique la plus vendeuse, mais vous passeriez à côté d'un grand moment de lecture qui vous prend les tripes. Alors n'hésitez pas et foncez sue ce bijou.
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Je suis Julie Ewa depuis Les petites filles et j'apprécie à chaque fois, et malgré les histoires différentes, ses romans. Celui-ci ne fait pas exception.

Chacun des romans de l'autrice a une dimension sociale engagée. Ici, elle s'intéresse au sort des migrants. Ces derniers arrivent en France avec l'idée d'un Eldorado que leur vend les passeurs. Malheureusement, leur voyage leur coûte cher (dans tous les sens du terme) et souvent, il n'y a pas de retour possible et seule la misère les attend.

On retrouve Lina, la jeune femme dont on a fait connaissance dans Les petites filles. Elle va tenter d'aider une famille de rom, Djino et ses enfants. le fils de Djino, Darius disparait et c'est le départ d'une enquête qui va vous entraîner dans l'horreur que vivent ses gens.
Lien : https://lesmotsdevirginie.wo..
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Un sujet délicat les migrants, ici les roms..
La sensibilité de l'auteur et son engagement se ressentent tout au long de cette lecture...
Après le ❤ que j'avais eu pour "Les petites filles"
Je me suis lancé sans aucune hésitation dans ce livre...j'y ai retrouvé avec plaisir Lina et Thomas...
Sorti en grand format sous le titre "le gamin des ordures" titre que je trouve bien plus approprié.
La 4eme de couv. Devrait vous inciter à découvrir cette auteure si vous ne la connaissez pas...
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✔️Mon ressenti : Je découvre la plume de Julie avec ce roman. Interpellée par le titre, je sais qu'elle participe prochainement à un Salon auquel je vais me rendre. J'étais curieuse de la découvrir avant de la rencontrer.

Ce thriller nous emmène entre la Roumanie et la France, où la famille Stanescu croit échapper à la misère en se rendant dans le Nord de la France. le père et le fils, à cours d'argent, se rendent à Paris et leur trace est perdue. Sa fille, aidée d'une française, va tout faire pour les retrouver.

Ce thriller m'a beaucoup plu. J'aime le style fluide de l'auteure qui fait que je n'ai pas vu défiler les pages.

J'ai beaucoup aimé le sujet : les roms. Je vous avoue ressortir de ma lecture en ayant appris plein de choses. On sent que Julie a fait un gros travail de recherche. Je ne connaissais qu'un peu les origines et les coutumes des Roms, Julie m'a apporté de nombreuses informations.

La construction est intéressante aussi ! Alors que les faits se déroulent de façon chronologique, après la disparition on arrive sur deux échelles de temps, ce qui augmente le suspense.
Les personnages aidant Cybèle et sa famille ont chacun une histoire personnelle qui fait que toute l'action ne se concentre pas que sur la disparition et m'a permis de reprendre un peu mon souffle aussi.

Vous l'aurez compris, ce roman a fait mouche avec moi.
Les petites Filles est déjà dans ma PAL !

🎯Mots Clefs : Rom / France / Roumanie / Recherche / Famille

🏆Ma note: 18/20
Lien : https://entredeuxlivres22813..
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Julie Ewa nous emmène à la rencontre des roms avec le garçon disparu, initialement paru sous le titre le Gamin des ordures.
Qui sont-ils ? Pourquoi viennent-ils en France ?
Julie Ewa nous raconte l'histoire de deux personnages (découverts dans Les petites filles), Thomas engagé dans des actions humanitaires, Lina reconvertie en guide touristique.
Et une famille de Roms, trompée par un passeur, se retrouve dans nos rues et vont réunir à nouveaux nos deux protagonistes.
Le garçon disparu est un excellent roman à la fois par son suspense et le côté émotionnel.
Un sujet parfaitement maitrisé, des chapitres courts, des descriptions plus que réalistes, le tout avec une écriture fluide et soignée.
Je vous invite à découvrir cette lecture qui ne laisse pas indifférent et qui peut ébranler les préjugés.
J'ai adoré.
Je vous le conseille vivement.
Si intéressé : https://www.livredepoche.com/livre/le-garcon-disparu-9782253241614
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J'avais été conquise par les petites filles dont je garde un excellent souvenir, l'auteur remet cela mais dans un autre contexte.

Le lecteur retrouve les deux personnages principaux, Thomas et Lina, qui ont un don pour essayer de faire le bien autour d'eux.

Ils repartent pour une aventure qui va les mener jusqu'en Hongrie pour démanteler un réseau criminel dont les victimes ne se font pas attendre.

L'auteur entre dans ma liste d'auteurs à suivre et je vais dès lors insérer dans ma PAL le bras du diable publié sous le nom de Julia Waeckerli.
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Décidément je suis conquise par l'écriture de Julie Ewa. Son premier « les petites filles » avait été un coup de coeur, j'avais été touchée par sa façon de raconter la condition des filles en Chine.
Son deuxième traite de l'histoire d'une famille rom qui tente de trouver une vie meilleure en France. L'eldorado n'est que mirage et on vit le malheur en même temps qu'eux. On retrouve aussi les deux protagonistes Lina et Thomas qui feront le maximum pour aider le jeune garçon de 9 ans de cette famille.
C'est touchant et une fois de plus bien écrit.
Ce n'est pas forcément le même coup de coeur que le premier car peut être plus engagé mais je ne peux que le recommander.
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