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"Tueurs de flics" est un neo-polar ou polar post-'68. Premier roman de Fajardie, écrit en 1975 et finalement édité qu'en 1979. Pour avoir lu d'autres livres de l'auteur, j'ai reconnu dans celui-ci son presque légendaire style direct. Il sera plus juste de parler des "directs", tant les gnons, coups-de-boule et autres balles fusent dans le quotidien du commissaire Padovani dont c'est ici la première mise-en-scène (sur les six tomes parus le concernant), face à un trio de dépeceurs de flicards.

Padovani, espèce d'inspecteur Harry à la française, qui ne mâche pas ses mots (surtout vis-à-vis de son supérieur qui est aussi son oncle par adoption), n'est pas un super-flic pour autant. Honnête et fiable, souvent révolté, il lui arrive d'avoir la trouille, il aime rentrer chez lui auprès de sa femme après le boulot et pense régulièrement à son père décédé... surtout quand, dans le cadre de l'enquête, il fait la connaissance de "Ouap" qui a fait la guerre d'Espagne, comme le père de Padovani.

L'enquête en soi est lapidaire et sert, comme généralement dans le neo-polar, de prétexte pour dénoncer la société (politisée), les magouilles de politicards, décrire l'ambiance -violente- urbaine, s'attacher aux réprouvés ou aux marginaux, comme "Ouap", p.e.

Ce n'est (à mon avis) peut-être pas le meilleur roman que j'ai pu lire de Fajardie, or, celui-ci restera néanmoins dans ma mémoire comme un texte, certes violent, mais aussi très humain et dans lequel humour et quelques élans lyriques ne sont pas absents.
La suite logique veut donc que je lirai prochainement "La Théorie du 1%".
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Comme, peut-être, je ne lis que du roman policier de langue française pour ne pas être confronté aux divers problèmes de traduction (voir celle de « pop 1280 » de Jim Thhompson, par exemple) et être certains de lire ce que l'auteur voulait dire et ce qu'il a écrit sans passer par une interprétation puisque le traducteur est un traître comme dit une locution italienne.

Bref. Des auteurs de romans policiers de langue française il y a en tant que, de toute façon, je n'en ferai jamais le tour même si je devais faire un centenaire.

Dans ce genre particulier, je ne dédaigne pas, au contraire, les auteurs de la vague Néo-Polar même s'il semblerait que j'ai un petit problème avec certains d'entre eux.

J'adore Jean-Bernard Pouy et A.D.G. (c'est dire si je fais le grand écart littéraire), Thierry Jonquet, Marc Villard… mais semble avoir un petit souci avec certains grands noms de ce genre littéraire.

Effectivement, j'ai parfois du mal à apprécier des romans de Jean-Patrick Manchette (alors que ses deux romans avec Eugène Tarpon font partie de mes romans préférés), Pierre Siniac, Jean Vautrin et… maintenant, apparemment, Frédéric H. Fajardie.

Ce dernier auteur, je l'avais découvert en lisant « Polichinelle mouillé », une enquête du commissaire Padovani.

Ma lecture était pour le moins mitigée, appréciant quelques facettes de la plume de l'auteur, mais étant, dans l'ensemble, assez dubitatif quant au reste.

Comme je suis magnanime et, surtout, que j'ai conscience de ma capacité à commettre des erreurs et à passer à côté des choses, j'ai décidé de remettre le couvert et, cette fois-ci avec la toute première enquête du commissaire Padovani qui est en même temps le premier roman de l'auteur.

Écrit en 1975, ce roman est paru en 1979 tant l'auteur eut du mal à convaincre un éditeur.

Le commissaire Padovani a commis une bourde lors d'une prise d'otages, il est prié de démissionner par son supérieur. Ce dernier accepte, mais à une seule condition, d'attendre qu'un dossier qui lui tient à coeur soit bouclé, celui des « Tueurs de flics » une bande qui s'amuse à torturer et à assassiner des policiers…

Que dire de ce premier roman ? Qu'il reflète un peu, beaucoup, ce que sera le 4e que j'ai lu.

Effectivement, je peux faire les mêmes reproches (un peu amplifiés) à ce premier opus.

En tout premier, que l'auteur mélange un peu les genres, mais que les ingrédients sont mal dosés et mal mélangés ce qui rend l'ensemble un peu indigeste par un manque de cohérence.

La première scène est représentative de ce mal avec cette prise d'otages dans un magasin par un forcené déguisé en paquet de lessive et qui n'a pas toute sa tête à lui.

Par moment, cette scène frise le loufoque (alors que l'on est dans un roman noir), sans jamais se laisser totalement aller.

Et il en sera de même durant tout le roman. Par moments, on sent une pointe d'humour décalé dépasser et accrocher la lecture, la rendant moins fluide.

Dans le noir, on sent également que, malgré le sujet glauque, l'auteur n'ose pas aller à fond non plus dans cette direction.

Quant à la dénonciation des travers de la société (qui définit en partie le genre), la réserve est la même.

Ne sachant quelle direction prendre, le récit, heureusement très court, navigue à vue sans jamais pointer vers un cap défini, se perdant en cours de route et perdant le lecteur que je suis.

Heureusement pour l'auteur (qui n'en a plus rien à faire depuis qu'il est mort en 2008), ces écueils ne semblent déranger que moi et n'empêchent pas Fajardie d'avoir des aficionados et c'est tant mieux, car c'est tout le sel d'un art de n'être point perçu par tout le monde de la même manière.

L'intrigue est simple pour ne pas dire simpliste. Je ne m'étendrais pas dessus.

Le style littéraire : l'auteur alterne les narrations à la première personne avec le commissaire Padovani comme narrateur et les narrations à la troisième personne. Les phrases sont parfois concises, dans une volonté d'être percutantes, mais là aussi l'alternance n'est pas toujours fluide.

Quant aux personnages ? Bin, le commissaire Padovani est légèrement esquissé et seuls son amour pour sa femme Francine et son attirance pour les êtres marginaux le rendent réellement attachant. Les tueurs, eux, auraient pu être un atout s'ils avaient été un peu mieux cernés, si ce n'est leurs psychologies, du moins, leurs mobiles. Reste le personnage de Ouap, un peu plus intéressant, mais finalement assez peu utilisé.

Au final, peut-être dois-je me faire à l'idée que je ne suis pas fait pour lire du Fajardie et puis c'est tout.
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Mon premier Fajardie, dont je possède toujours la première édition de 1979.
J' étais allé le chercher dans la bouquinerie de Mr Moreau, dans le XIIIe arrondissement, et j'y avais rencontré Ronald Moreau, alias Frédéric H. Fajardie.
Ce fut une rapide addiction, satisfaite sans interruption au rythme effréné des parution des livres de cet auteur prolifique.
Avec Tueur de flic, Frédéric H. Fajardie ne réalisait aucunement le brouillon de ses futurs bouquins: il entrait immédiatement et de façon foudroyante dans l'univers du roman très noir français.
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Tueurs de flics est le premier polar de Fréderic Fajardie écrit en 1975 et publié en 1979.

Rien que pour le 1er chapitre, dans laquelle le commissaire Padovani intervient pour neutraliser un preneur d'otages déguisé en baril de lessive dans un magasin d'électroménager, le livre vaut un détour chez le libraire. En quelques pages, cette scène d'anthologie installe le ton, la tension, la violence, l'humour mordant de Fajardie et la personnalité intègre et brute du commissaire Padovani.

« le ventre noué et les burnes en deuil, je franchis la porte du magasin comme on se jette à la baille. Aussitôt, je me trouvai en face d'un fusil à canon scié.
La créature qui tenait le fusil... Deux bras et deux jambes nues et poilues ainsi qu'une tête entièrement rasée émergeaient d'une énorme boîte de carton ou s'étalait, merveilleusement imitée, la marque 'Paic'. »

On enchaîne ensuite sur le jeu de massacre des tueurs, qui tuent et dépècent les flics. le commissaire Padovani enquête, un flic comme on le rêverait, porté par le souvenir de son père, intègre et fidèle, un révolté et qui a souvent envie de tout plaquer, le seul capable de déceler le témoin valable et l'homme là où les autres ne voient qu'un alcoolique, un homme toujours capable de voir la part d'humanité du tueur.

Un sacré polar, violent, drôle et poétique, jamais manichéen, bref humain.

« le témoin défiait toute description. Là, Marcel Proust en faisait quatre volumes. C'était, ce mec, un compromis entre les mutins du cuirassé Potemkine et les clodos débectants de Los Olvidados. Une sorte de monument baroque qui s'agitait devant Lalys, impassible.
Mocassins beurre frais, sans doute volés à quelque émir en bordée : je n'insiste pas. Je ne m'attarde pas non plus sur le bénard de cavalerie façon Saumur, modèle 1898. Je tairai le ceinturon de la Kriegsmarine à vous révulser Adolf. Peccadille, tout cela, en regard de la chemise polo rouge vif, effrangée, rapiécée, usée jusqu'à la corde. »
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Ecrit en 1975, édité en 1979, « Tueurs de flics » est le premier polar de Frédéric Fajardie. Une centaine de pages (Fajardie fait de courts romans). Comme tous ses romans, il est dédié à Francine, la femme de sa vie (voir la page « Dédicaces » du site http://fajardie.free.fr/). Francine apparaît dans le roman, comme étant l'amoureuse du commissaire Padovani), de même qu'apparaît le chien de Fajardie Tip-toe (qui se verra co-dédié quelques romans policiers). Padovani sera un des héros récurrent de Fajardie. Quand le roman commence (sur un fait divers tragique), les tueurs de flics ont déjà frappé plusieurs fois. L'enquête est menée par Padovani et son équipe, chapeauté par son Tonton, grâce à un témoin présent au début du livre. Les politiques sont là aussi (ici, une évocation de Chirac, ex-premier ministre). Les meurtres sont violents, mais les descriptions se font avant (et non pas pendant et pas trop après) chacun d'eux.
On voit dès ce premier livre le style nerveux et efficace de Fajardie, la liberté de ton pas vraiment optimiste et un peu désabusé, les répliques sans concession qui seront sa marque de fabrique, et les pointes d'humour qui parsèment ses romans.
En 100 pages, on a un très bon polar (on est de suite dans les 100 dernières pages ! :-). Très noir !
Lisez Fajardie. Vous ne le regretterez pas !
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Me voici donc revenue à la lecture de Frédéric H.Fajardie, gauchiste notoire, dans son premier roman, suite à la découverte d'une de ses nouvelles ...
Un exemple frappant ... si je puis dire du style ... "consécutivement, les sphincters du brigadier lâchèrent et, curieusement, il songea : "On me retrouvera dans ma propre merde."
Tout va vit, très vite, nous avons à peine le temps de comprendre où nous sommes et les personnages sont déjà passés à autre chose .... l'action a rebondi ... et rebondit encore avec beaucoup de pirouettes toutes plus compliquées les unes que les autres.
On sourit ... l'humour ou l'ironie sont toujours là.. on applaudit devant la richesse des mots .... les phrases ne sont jamais vaines, la réflexion politique pointe son nez ... toujours avec à propos... parfois déconcertant, parfois plus convenu.
Le ton est décalé mais toujours avec le respect de l'individu quelque soit son allure ou son aspect, même quand celui ci est rebutant.
La leçon du jour : il faut toujours avoir le respect de l'autre !
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La brutale poésie policière décalée : les débuts du commissaire Padovani.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/08/23/note-de-lecture-tueurs-de-flics-frederic-h-fajardie/
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A relire dix fois.
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