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Commissaire Padovani tome 1 sur 6
EAN : 9782710305781
198 pages
La Table ronde (14/10/1993)
3.8/5   76 notes
Résumé :

" Tuer les flics, comme ça, c'est déjà bizarre, mais les découper en lamelles, en faux-filets, en fines tranches et finir par les bouffer, ça vous a carrément un coté farce.

Sauf que ces trois types étaient plutôt du genre pince-sans-rire. "

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Tueurs de flics" est un neo-polar ou polar post-'68. Premier roman de Fajardie, écrit en 1975 et finalement édité qu'en 1979. Pour avoir lu d'autres livres de l'auteur, j'ai reconnu dans celui-ci son presque légendaire style direct. Il sera plus juste de parler des "directs", tant les gnons, coups-de-boule et autres balles fusent dans le quotidien du commissaire Padovani dont c'est ici la première mise-en-scène (sur les six tomes parus le concernant), face à un trio de dépeceurs de flicards.

Padovani, espèce d'inspecteur Harry à la française, qui ne mâche pas ses mots (surtout vis-à-vis de son supérieur qui est aussi son oncle par adoption), n'est pas un super-flic pour autant. Honnête et fiable, souvent révolté, il lui arrive d'avoir la trouille, il aime rentrer chez lui auprès de sa femme après le boulot et pense régulièrement à son père décédé... surtout quand, dans le cadre de l'enquête, il fait la connaissance de "Ouap" qui a fait la guerre d'Espagne, comme le père de Padovani.

L'enquête en soi est lapidaire et sert, comme généralement dans le neo-polar, de prétexte pour dénoncer la société (politisée), les magouilles de politicards, décrire l'ambiance -violente- urbaine, s'attacher aux réprouvés ou aux marginaux, comme "Ouap", p.e.

Ce n'est (à mon avis) peut-être pas le meilleur roman que j'ai pu lire de Fajardie, or, celui-ci restera néanmoins dans ma mémoire comme un texte, certes violent, mais aussi très humain et dans lequel humour et quelques élans lyriques ne sont pas absents.
La suite logique veut donc que je lirai prochainement "La Théorie du 1%".
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Comme, peut-être, je ne lis que du roman policier de langue française pour ne pas être confronté aux divers problèmes de traduction (voir celle de « pop 1280 » de Jim Thhompson, par exemple) et être certains de lire ce que l'auteur voulait dire et ce qu'il a écrit sans passer par une interprétation puisque le traducteur est un traître comme dit une locution italienne.

Bref. Des auteurs de romans policiers de langue française il y a en tant que, de toute façon, je n'en ferai jamais le tour même si je devais faire un centenaire.

Dans ce genre particulier, je ne dédaigne pas, au contraire, les auteurs de la vague Néo-Polar même s'il semblerait que j'ai un petit problème avec certains d'entre eux.

J'adore Jean-Bernard Pouy et A.D.G. (c'est dire si je fais le grand écart littéraire), Thierry Jonquet, Marc Villard… mais semble avoir un petit souci avec certains grands noms de ce genre littéraire.

Effectivement, j'ai parfois du mal à apprécier des romans de Jean-Patrick Manchette (alors que ses deux romans avec Eugène Tarpon font partie de mes romans préférés), Pierre Siniac, Jean Vautrin et… maintenant, apparemment, Frédéric H. Fajardie.

Ce dernier auteur, je l'avais découvert en lisant « Polichinelle mouillé », une enquête du commissaire Padovani.

Ma lecture était pour le moins mitigée, appréciant quelques facettes de la plume de l'auteur, mais étant, dans l'ensemble, assez dubitatif quant au reste.

Comme je suis magnanime et, surtout, que j'ai conscience de ma capacité à commettre des erreurs et à passer à côté des choses, j'ai décidé de remettre le couvert et, cette fois-ci avec la toute première enquête du commissaire Padovani qui est en même temps le premier roman de l'auteur.

Écrit en 1975, ce roman est paru en 1979 tant l'auteur eut du mal à convaincre un éditeur.

Le commissaire Padovani a commis une bourde lors d'une prise d'otages, il est prié de démissionner par son supérieur. Ce dernier accepte, mais à une seule condition, d'attendre qu'un dossier qui lui tient à coeur soit bouclé, celui des « Tueurs de flics » une bande qui s'amuse à torturer et à assassiner des policiers…

Que dire de ce premier roman ? Qu'il reflète un peu, beaucoup, ce que sera le 4e que j'ai lu.

Effectivement, je peux faire les mêmes reproches (un peu amplifiés) à ce premier opus.

En tout premier, que l'auteur mélange un peu les genres, mais que les ingrédients sont mal dosés et mal mélangés ce qui rend l'ensemble un peu indigeste par un manque de cohérence.

La première scène est représentative de ce mal avec cette prise d'otages dans un magasin par un forcené déguisé en paquet de lessive et qui n'a pas toute sa tête à lui.

Par moment, cette scène frise le loufoque (alors que l'on est dans un roman noir), sans jamais se laisser totalement aller.

Et il en sera de même durant tout le roman. Par moments, on sent une pointe d'humour décalé dépasser et accrocher la lecture, la rendant moins fluide.

Dans le noir, on sent également que, malgré le sujet glauque, l'auteur n'ose pas aller à fond non plus dans cette direction.

Quant à la dénonciation des travers de la société (qui définit en partie le genre), la réserve est la même.

Ne sachant quelle direction prendre, le récit, heureusement très court, navigue à vue sans jamais pointer vers un cap défini, se perdant en cours de route et perdant le lecteur que je suis.

Heureusement pour l'auteur (qui n'en a plus rien à faire depuis qu'il est mort en 2008), ces écueils ne semblent déranger que moi et n'empêchent pas Fajardie d'avoir des aficionados et c'est tant mieux, car c'est tout le sel d'un art de n'être point perçu par tout le monde de la même manière.

L'intrigue est simple pour ne pas dire simpliste. Je ne m'étendrais pas dessus.

Le style littéraire : l'auteur alterne les narrations à la première personne avec le commissaire Padovani comme narrateur et les narrations à la troisième personne. Les phrases sont parfois concises, dans une volonté d'être percutantes, mais là aussi l'alternance n'est pas toujours fluide.

Quant aux personnages ? Bin, le commissaire Padovani est légèrement esquissé et seuls son amour pour sa femme Francine et son attirance pour les êtres marginaux le rendent réellement attachant. Les tueurs, eux, auraient pu être un atout s'ils avaient été un peu mieux cernés, si ce n'est leurs psychologies, du moins, leurs mobiles. Reste le personnage de Ouap, un peu plus intéressant, mais finalement assez peu utilisé.

Au final, peut-être dois-je me faire à l'idée que je ne suis pas fait pour lire du Fajardie et puis c'est tout.
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Tueurs de flics est le premier polar de Fréderic Fajardie écrit en 1975 et publié en 1979.

Rien que pour le 1er chapitre, dans laquelle le commissaire Padovani intervient pour neutraliser un preneur d'otages déguisé en baril de lessive dans un magasin d'électroménager, le livre vaut un détour chez le libraire. En quelques pages, cette scène d'anthologie installe le ton, la tension, la violence, l'humour mordant de Fajardie et la personnalité intègre et brute du commissaire Padovani.

« le ventre noué et les burnes en deuil, je franchis la porte du magasin comme on se jette à la baille. Aussitôt, je me trouvai en face d'un fusil à canon scié.
La créature qui tenait le fusil... Deux bras et deux jambes nues et poilues ainsi qu'une tête entièrement rasée émergeaient d'une énorme boîte de carton ou s'étalait, merveilleusement imitée, la marque 'Paic'. »

On enchaîne ensuite sur le jeu de massacre des tueurs, qui tuent et dépècent les flics. le commissaire Padovani enquête, un flic comme on le rêverait, porté par le souvenir de son père, intègre et fidèle, un révolté et qui a souvent envie de tout plaquer, le seul capable de déceler le témoin valable et l'homme là où les autres ne voient qu'un alcoolique, un homme toujours capable de voir la part d'humanité du tueur.

Un sacré polar, violent, drôle et poétique, jamais manichéen, bref humain.

« le témoin défiait toute description. Là, Marcel Proust en faisait quatre volumes. C'était, ce mec, un compromis entre les mutins du cuirassé Potemkine et les clodos débectants de Los Olvidados. Une sorte de monument baroque qui s'agitait devant Lalys, impassible.
Mocassins beurre frais, sans doute volés à quelque émir en bordée : je n'insiste pas. Je ne m'attarde pas non plus sur le bénard de cavalerie façon Saumur, modèle 1898. Je tairai le ceinturon de la Kriegsmarine à vous révulser Adolf. Peccadille, tout cela, en regard de la chemise polo rouge vif, effrangée, rapiécée, usée jusqu'à la corde. »
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Ecrit en 1975, édité en 1979, « Tueurs de flics » est le premier polar de Frédéric Fajardie. Une centaine de pages (Fajardie fait de courts romans). Comme tous ses romans, il est dédié à Francine, la femme de sa vie (voir la page « Dédicaces » du site http://fajardie.free.fr/). Francine apparaît dans le roman, comme étant l'amoureuse du commissaire Padovani), de même qu'apparaît le chien de Fajardie Tip-toe (qui se verra co-dédié quelques romans policiers). Padovani sera un des héros récurrent de Fajardie. Quand le roman commence (sur un fait divers tragique), les tueurs de flics ont déjà frappé plusieurs fois. L'enquête est menée par Padovani et son équipe, chapeauté par son Tonton, grâce à un témoin présent au début du livre. Les politiques sont là aussi (ici, une évocation de Chirac, ex-premier ministre). Les meurtres sont violents, mais les descriptions se font avant (et non pas pendant et pas trop après) chacun d'eux.
On voit dès ce premier livre le style nerveux et efficace de Fajardie, la liberté de ton pas vraiment optimiste et un peu désabusé, les répliques sans concession qui seront sa marque de fabrique, et les pointes d'humour qui parsèment ses romans.
En 100 pages, on a un très bon polar (on est de suite dans les 100 dernières pages ! :-). Très noir !
Lisez Fajardie. Vous ne le regretterez pas !
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Mon premier Fajardie, dont je possède toujours la première édition de 1979.
J' étais allé le chercher dans la bouquinerie de Mr Moreau, dans le XIIIe arrondissement, et j'y avais rencontré Ronald Moreau, alias Frédéric H. Fajardie.
Ce fut une rapide addiction, satisfaite sans interruption au rythme effréné des parution des livres de cet auteur prolifique.
Avec Tueur de flic, Frédéric H. Fajardie ne réalisait aucunement le brouillon de ses futurs bouquins: il entrait immédiatement et de façon foudroyante dans l'univers du roman très noir français.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je m’attendais à une convocation de l’inspection générale des services. Il n’en fut rien? Avec un certain sadisme, la boîte avait chargé Tonton de me "démissionner".
Nous étions face à face, silencieux, et je songeais à la longue campagne de Tonton pour m’inciter à entrer à la boîte. Il en avait fait vibrer des cordes ! Cela allait de la sécurité qui s’attache au statut des fonctionnaires jusqu’à "mon P’pa" buté par les truands.
Je me revoyais, frais émoulu de l’Université et préparant d’arrache-pied le concours extérieur. Je me revoyais arrivant avec ma petite valise toute neuve à l’Ecole Nationale Supérieure de Police de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or.
Tonton m’arracha à ma rêverie :
– Démissionne, c’est la seule solution.
– Pas de vagues, hein ?
– Démissionne, l’affaire n’est pas sortie de la boîte.
J’étais en position de force pour quelque temps encore. J’exposai mes conditions :
– Vous me gardez jusqu’à la fin de l’affaire des Tueurs de flics ou je vais tout balancer au "Canard Enchaîné". C’est comme ça.
Tonton haussa les épaules et demanda d’un ton mielleux :
– Balancer quoi, petit ?
Je souris : il y allait fort !
– Qu’est-ce que tu dirais de l’histoire du Secrétaire d’Etat, tu sais, celui qui s’était mis en batterie devant la tasse du boulevard de la Gare vêtu en tout et pour tout de hauts talons et d’une ombrelle ?
Tonton était flic jusqu’au bout des ongles :
– Mais, petit, faudra que tu le prouves ?
– J’ai gardé le P.V., Tonton, ce P.V. qu’on a cherché pendant des mois…
– Tu me déçois, petit.
Il se leva."
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L’inspecteur André Vassort était à quelques mois de la retraite. Il y a peu de temps, cette perspective le terrorisait : « la vieillesse heureuse » avec la pouffiasse qui lui servait de femme, la partie de belote avec le gardien de HLM, les voyages organisés avec le Club Méditerranée… Bref, un pied dans la tombe !
Lorsqu’il faisait le bilan, lors d’une longue planque nocturne, il avait le sentiment d’avoir été un très bon flic. Discret, effacé, sans originalité, sans initiative : les ordres, rien que les ordres.
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La foule, à tout hasard, hurlait "salaud ", indécise, mes cheveux courts m'ayant rallié des partisans. Bonne fille, la foule, elle voulait bien lyncher, elle était là pour ça, dévouée, petite sœur des pauvres hotus et tout et tout, mais fallait que ça soit net.

NB : En argot des années 1950, un hotu est une personne de peu de valeur, laid etc
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Le garçon boucher me jeta un œil torve, à demi voilé, semblable à celui des bœufs qu'il découpait. Dira-t-on jamais assez les ravages du mimétisme ?
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J'insistai très mollement pour régler l'addition, mais ils refusèrent encore plus mollement. A nous entendre, un observateur aurait juré que nous étions dans un état de grande faiblesse.
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Vidéo de Frédéric H. Fajardie
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 34ème chronique, le 08 janvier 2020, Patrick présente l'auteur français Frédéric H. Fajardie. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com La page Facebook de la Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62
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