AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,35

sur 1482 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Curieux titre pour ce roman, qui s’intitule, en version originale : « chacun est seul devant sa mort ». Il relate, non la résistance au nazisme, mais un fait de résistance isolé et discret : un vieux couple apprend en 1940 la mort au combat de son fils Otto. Jusque là sages contremaitres, plutôt suivistes en politique, Anna et Otto Quangel vont fabriquer et déposer un peu partout des cartes postales protestant contre l’inhumanité de ce régime qui sacrifie ses enfants.

Autour d’eux, dans ce qui deviendra plus tard le célèbre quartier bohême de Prenzlauer Berg, les voisins au sein d’un immeuble modeste, Eva la factrice et Enno Kluge le joueur aux courses, l’escroc Barckhausen, le vieux juge Fromm, le cafetier nazi et alcoolique Persicke, la douce Trudel, fiancée de leur fils mort, Mme Rosenthal, Juive pourchassée.

Contre eux, une police surtout faite de brutes alcoolisées, heureusement prompte à s’engager dans les plus mauvaises pistes, mais à laquelle la terreur donne toujours la victoire, jusqu’en 1945.

La peur est en effet le principal personnage de ce roman, une peur manipulée par les nazis, présents partout « grâce » au système de quadrillage politique de la population. Certains la surmontent, comme les héros principaux, tous sont confrontés à des épreuves insupportables.

Paradoxe de ce roman : il a été écrit en 1946 par Hans Fallada, écrivain populaire, à l’instigation des communistes qui structuraient politiquement la zone d’occupation soviétique. Il dénonce le totalitarisme nazi, mais ses commanditaires vont tomber, avec le NKVD russe et la Stasi est-allemande, dans le même système de terreur politique et policière.

Il y a donc la matière à une belle saga : quel dommage que l’auteur n’ait pas eu le temps de mieux trier ce riche matériau, pour rédiger un roman plus court : on a un peu de mal a aller jusqu’au bout, même si la richesse morale des personnages principaux vous conduit à continuer.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          160
Ce long livre (750 pages d'un texte serré) est fait de scènes brèves, schématiques, volontiers répétitives, rapportant la vie quotidienne dans le Berlin accablé par la peur et les restrictions. Les personnages sont des nazis alcooliques, sots et arrogants, frisant le ridicule ; l'inspecteur de la Gestapo, lucide mais fataliste serviteur de sa hiérarchie ; plus leurs épigones, petites crapules manipulées par les vrais salauds. Face à eux, trois victimes : Frau Rosenthal, une « vieille juive » qui perd la tête et se suicide, et les époux Quangel, qui, après la mort de leur fils au front, déposent 48 cartes postales dans Berlin pour dénoncer l'aveuglement mortifère du führer (la quatrième de couverture traduit « qui inondent la ville de tracts contre Hitler »).

L'écriture est faite de longs monologues intérieurs, parfois grotesques, semés de points d'interrogation et d'interjection, dans le même style émotif pour la plupart des personnages, sans crainte des répétitions. On ne trouvera pas ici la radicalité du désespoir de 1984 — un autre totalitarisme et un tout autre auteur, Hans Fallada n'est pas George Orwell — ni aucune mention de l'énormité morale et massacrante de la Shoah, bien que « Seul dans Berlin » date de 1947 comme « Si c'est un homme ». Primo Levi qualifiait généreusement « Seul dans Berlin » de « l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie ». Je ne connais pas d'autre roman sur ce thème.
Commenter  J’apprécie          154
Ce livre annoncé comme un chef-d'oeuvre ne le fut finalement pas ! Certes l'histoire racontée est terrible: la période de la guerre 40 vécue par des Berlinois. La compromission, la veulerie, la lâcheté, le sadisme d'un côté, et de l'autre, les petits gestes d'héroïsme face au compresseur nazi de la société allemande.
Mais le style est terne, morne, sans relief. J'ai dû m'accrocher pour terminer le récit, qui était heureusement enlevé par quelques moments très forts.
Un tel sujet pouvait-il se raconter dans un style plus enlevé, sans en soustraire l'horreur ? Je le pense, mais ce n'est qu' mon avis d'humble lecteur.
Commenter  J’apprécie          120


Lecteurs (4102) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}