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Qui dit Fante, dit famille, dit atmosphère italienne, humour, histoires sans queue ni tête, des gens qui crient, des gens qui pleurent...

Pleins de vie n'échappe pas à cet univers Fantesse, on est plein dedans. Après le déchaînement du jeune Bandini, mais avant le désarroi d'Henri dans Mon chien stupide, on retrouve ici John Fante à l'âge adulte, attendant son premier enfant, en dorlotant sa femme Joyce, ronde et belle comme une baleine. L'histoire commence en douceur, une belle maison, de grands projets, le bébé qui est en route... jusqu'à ce que Joyce passe à travers le plancher de la cuisine ! Elle n'a rien, son ventre non plus. Les ennuis arrivent avec la fausse bonne idée de demander à son père, Nick Fante, de venir réparer le trou. Si l'on était habitué chez Fante d'un père absent, qui court les jupons, ici il est omniprésent, à la fois touchant et écrasant.

De retour chez ses parents, John convainc son vieux père de lui donner un coup de main. John est le premier de la fratrie a lui donner un petit-fils et ainsi assurer la lignée Fante. Nick ne peut manquer ça. Refusant de prendre l'avion, il reste le train, 3 jours, dans un compartiment, le père avec le fils. le voyage ne se passe pas comme John l'avait espéré. Avec sa salopette, son coffre à outils, à boire du rouge sans arrêt aux goulots, et à se couper des tranches de salami, Nick Fante ne passe pas inaperçu. Personnage haut en couleur qui s'attire les louanges des passagers du train, au détriment de John, bien sur. John encaisse en espérant qu'à la fin du voyage, il reprendra la main. Mauvais moment à passer. de retour chez lui, ça ne s'arrange pas. Même s'il est dans la force de l'âge, gagne bien sa vie comme scénariste, il n'arrive pas à sortir du joug paternel. C'est Nick qui décide, c'est lui qui marche devant, John a le dos rond, rien à voir avec la fougue du jeune Bandini. Il tente de faire valoir son point de vue, rien à faire, si ce n'est pas son père, c'est Joyce qui s'y met. Un duo qui fait barrage et... une cheminée.

Nick est un vieux monsieur qui a chaque fois qui se trouve dans une pièce, on sait qu'il va se passer quelque chose. Il est capable de tout, travaillant comme dix, pas la langue dans sa poche, parfois vicieux. Joyce, belle et enceinte, a la totale liberté de faire ce qu'elle veut, préparer du mortier ou se convertir au catholicisme, parce que même si John n'est souvent pas de son avis, « on ne peut rien dire à une femme enceinte », on a toujours tord. Contre son père aussi. Dans pleins de vie, John Fante essaie de trouver sa place, ne souhaitant blesser personne, quitte à blesser son amour propre. Sans « divulgâcher » la fin, il est possible de dire, qu'on finit toujours par trouver sa place, il suffit d'être patient, et les choses s'arrangent d'elles-mêmes.
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Sympathique mais pas du grand Fante. Après avoir lu presque tous les autres livres de John Fante celui-ci sent un peu le réchauffé: toujours la même histoire familiale, les mêmes personnages. J'étais aussi assez perturbée que les personnages soient "John Fante" et "Joyce", leurs vrais noms donc, tout le début du livre m'a paru assez complaisant.
Finalement, j'ai tout de même apprécié l'humour toujours très présent de l'auteur notamment dans les scènes avec les parents, leurs manies, superstitions. Et le thème de la grossesse est traité de façon attendrissante.
Néanmoins, que ce livre soit le plus gros succès commercial de Fante est ahurissant en comparaison de ses autres livres nettement supérieurs. Je ne comprends pas trop non plus comment il y a pu y avoir matière à en faire un film (à voir). Sans doute, le propos adouci, plutôt optimiste et avec le thème d'un retour à la religion a plu au conservatisme américain...
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Une autre époque ou tout semble tellement incongru mais tellement drôle.
Ce livre est celui qui précède "mon chien stupide", celui ou Fante est jeune et s'apprête à devenir père alors même qu'il est encore un fils pas très assuré.
Entre ce père vieillissant qui n'a rien perdu de son autorité et qui le manipule en le culpabilisant sans arrêt et sa femme enceinte qui oscille entre larmes, crise de foi et béatitude et une maison bouffée par les termites le passage à l'âge adulte est un poil compliqué.
Comme toujours ça ne manque ni d'humour ni de tendresse et cette époque où une femme enceinte boit du vin et demande une cigarette sur le point d'accoucher à quelque chose d'incroyablement insolent.
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Pleins de vie, c'est une affaire rondement menée. Les phrases s'enchaînent, les pages défilent et John Fante nous emmène avec lui en compagnie de sa grosse femme et de son vieux père. Tous les aspirants à la paternité devraient lire ce bouquin. Ça les aiderait pas beaucoup mais ça les soulagerait. Peut être. Un peu. Tout ce que j'ai pensé de la grossesse de ma femme est la dedans. Tant mieux. Ça fait un livre de moins que je ne regretterais pas de ne pas avoir écrit.
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Qu'est ce que je me suis amusée!
Ce roman autobiographique a tout ce qu'il faut de cynisme et de tendresse afin de critiquer la société puritaine américaine et ses superstitions.
Cet homme qui aime « l'absurdité de la vie ses futilités, ses sottises » parvient à sublimer tout ce qui est pourrait être tragique dans le quotidien et on rit!
Je n'ai pas lu "mon chien stupide" (Suite de ce roman) mais j'ai adoré l'adaptation qu'Yvan Attal en a fait !
Si vous ne connaissez pas cet auteur allez y, on passe un excellent moment.
Editions 10-18
Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Dans Pleins de vie, on suit les tribulations de l'écrivain John Fante et de sa femme Joyce enceinte de leur premier enfant. Chacun des deux exprime les émotions que lui fait vivre cette grossesse sans aucune censure, ce qui est en soi assez comique. Un jour, Joyce passe à travers le plancher de la cuisine rongé par les thermites. John demande alors à son père, un immigré italien sans éducation et alcoolique, de l'aider pour cette réparation. Il s'ensuit une série de déboires comiques et touchants.

Cette histoire à première vue anodine est portée par une écriture extraordinairement ressentie. Fante ne se contente pas de remplir habilement des pages de mots, il nous plonge dans l'émotion des personnages et on vit l'histoire avec eux. Pour ce faire, il place précisément les émotions où elles doivent aller en donnant juste ce qu'il faut de détails pour que la lecture demeure organique et instinctive. Expert du non-dit et de la psychologie, Fante fait ainsi participer son lecteur.

D'apparence banale, l'écriture de Fante est pourtant complexe car elle cache une mise en scène virtuelle et requiert une grande économie de moyens pour fonctionner. Et ça, c'est indéniablement la marque d'un grand écrivain car ça demande une rigueur extrême et une sacrée dose d'humilité. En effet, ça donne une écriture moins spectaculaire au premier abord car elle n'est pas là pour briller mais plutôt pour servir les personnages. Et ce n'est pas en écrivant de cette façon qu'on obtient des prix littéraires.

Fante est d'ailleurs mort dans l'anonymat et aveugle. Si ce n'avait été de Bukowski qui suggéra à son éditeur —Black Sparrow Press— de rééditer les livres de Fante, personne ne parlerait plus de lui aujourd'hui. Et ce serait une sacrée perte pour la littérature car de tels écrivains sont archi rares !
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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PLEINS DE VIE de JOHN FANTE
Dernière partie du tome 2 de ses romans ( nouvelles)
Beaucoup plus tard, Fante est marié, écrit, fait des scénarios pour Hollywood et sa femme attend un enfant. Il a acheté une maison dont le plancher est rongé par les termites. Entre les angoisses de la paternité et le retour de son père pour l'aider à reconstruire la maison, un livre plein de fougue et de sensibilité dans son style direct qui rappelle le réalisme italien au cinéma
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Pleins de Vie... Oh, mon Dieu, Fante, fantastique homme !

C'est un chef-d'oeuvre comme on en lit peu. C'est un chef-d'oeuvre aussi bref que la vie, aussi bref que la rancoeur d'un père envers un fils ; aussi éternel que l'amour d'un homme à sa femme, sa mère ou son père. C'est une ode à la vie. En fait, c'est bien des choses à la fois, *Pleins de Vie*, et je crois que ce roman recèle d'autant de facettes que la vie elle-même, alors croyez-moi vite et sans craintes lorsque je vous dis que c'est ici la source d'une joie sans fin, sans cesse renouvelée.
Commençons par ce qui doit être passé assez vite, sans pour autant être inutile : la préface de Philippe Garnier. Loin d'être ridicule, c'est même très éclairant sur l'auteur puisqu'on y parle de manière décousue de sa vie et de ses habitudes, tout ceci éclairé par Joyce, sa femme, et d'autres amis proches... On y regrette un peu l'avalanche de noms et de références au cinéma des années 50, 60, qui me sont véritablement inconnus. S'il y a en revanche bien un point qui mérite d'être souligné ici, c'est l'attention portée au fait que la vie n'a fait à aucun moment de « cadeaux » à John Fante. Une vie fournie s'il en est, mais une vie difficile. Notre auteur a galéré, bien souvent, et s'en sortait (parfois) par l'écriture, pour lui un moyen de subsister et rien d'autres. Cela colle assez bien avec le personnage, et je n'ai pour ma part pas été déçu d'apprendre que Fante n'était pas un « possédé » de l'écriture. Une préface sérieuse, éclairant un fragment de l'oeuvre à suivre (notamment sur le lien que noue Fante entre sa vie et celle qu'il écrit...).
Passons à l'oeuvre en elle-même. Il est dur pour moi de résumer mes esprits, mais la première chose qui me vient est la suivante : cette oeuvre est magnifiquement drôle. J'ai ri à de nombreuses reprises. A commencer par ses descriptions du ventre de sa femme enceinte, décrit comme un « monticule » toujours gênant, toujours tourné drôlement. Je crois que toute la préciosité du roman (de l'autobiographie, en fait, mais cela n'a pas vraiment de sens chez Fante) tient à l'attitude de Fante vis-à-vis de la vie, du monde qui l'entoure. Si ce bouquin est si exceptionnel, c'est bien parce que son auteur l'est tout autant. Ses réactions sont parfois si démesurées, si incontrôlées et pourtant si assumées que cela en devient émouvant. Quand Fante est confronté aux constants changements d'humeur de sa femme, il se joue de l'agacement, de la plaisanterie tout en ayant toujours une angoisse incompréhensible sous-jacente. Et ce maelström de sentiments tourbillonne en son sein et se déballe sous forme de phrases directement somptueuses.
En tous les cas, je dirais bien que les deux tiers de l'oeuvre (et même le dernier tiers, dans une moindre mesure) sont vraiment très drôles et toujours, toujours émouvants. Car quand Fante parle de ses parents et de son vieux père, tendre, aigri - un si grand homme ! - il invoque en son écriture une vie que l'on ne peut imiter. Il puise directement à la source de toutes choses, et en cela ne se contraint pas à emprunter des voies qui dénatureraient l'existence et toute sa beauté. Et cela donne un style magnifique, touchant le lecteur en plein coeur, et ne déserrant jamais son étreinte.
Alors oui, John Fante traverse des moments difficiles durant cette période de sa vie, mais il gardera toujours cette verve si caractéristique de l'écrivain et du grand homme. L'humour apparaît dans des situations plutôt surprenantes, et son calme surprend même, et là je pense notamment à la ligue temporaire de son père et de sa femme, lorsqu'ils montent la cheminée chez lui, contre lui. Fante est alors bien seul, et pourtant, en fait-il un jour payer sa femme ? C'est un homme souvent décrit comme plein d'orgueil par son entourage, pourtant ses livres sont une porte d'entrée sans euphémismes au sein de son être. Ils sont la clé permettant d'observer le coeur de cet homme bon.
Et puis je dois bien avouer que c'est une époque magnifique que celle de Fante. Les paysans étaient encore authentiques, et il y a là toute une histoire. La vie d'un immigré italien aux États-Unis au début du siècle est par définition très intéressante, que dire donc de celle de Fante!

Toute cette honnêteté dans l'écriture, qui est par ailleurs délicieuse, fine caractéristique et directe, oblige le lecteur à s'immerger profondément dans l'oeuvre. C'est assez court (certainement dans les deux cents pages), et ça se lit d'une traite. Je n'ai éprouvé aucune difficulté à suivre si intimement l'auteur, et plus que cela, ce fut une véritable harmonie !
S'il ne devait y avoir qu'un point négatif à citer (et brièvement), c'est le revirement brutal de Joyce au catholicisme. J'ai été quelque peu désarçonné (mais plus que l'auteur, ce qui a fait le temps de quelques pages un « micro-décalage »), mais je présume que c'est normal, du fait de l'époque, du contexte... En tous les cas, je tiens à souligner une dernière fois la plume splendide de Fante, qui touche bien souvent au sublime. Elle allie ironie, une honnêteté sans précédent et poésie. C'est ceci qui retranscrit la vie, du moins pour moi (et pour Fante, sans nul doute).

Quelle histoire conte *Pleins de Vie* ? Une rédemption ? Un retour à la foi ? Une naissance ? La reconstruction d'un amour père-fils, qui a toujours été ? le point sur une vie ? La maturation d'un homme ? Un hommage vibrant à la vie ? A la famille ? A l'amour? Je crois qu'il y a tout ça dans *Pleins de Vie*.
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coup de coeur!
Je ne me suis pas ennuyée une seconde et John Fante m'a fait rire ! J'avais l'impression d'assister à une pièce de théâtre avec des personnages hauts en couleur.
Cela me donne envie de découvrir les autres romans de J. Fante.
Je recommande !

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Fante est le narrateur. Il raconte un moment de sa vie : il est marié et sa femme Joyce va avoir un enfant : un garçon selon lui, une fille selon sa femme. On les suit donc juqu'à l'accouchement.
L'action : une partie du plancher de leur cuisine rongé par les termites s'effondre. Comment faire pour ne pas se ruiner à réparer ? Faire appel au père du narrateur, Nick Fante immigré italien qui vit avec sa femme à San Juan dans la vallée de Sacramento.
Le narrateur va donc rendre visite à ses parents qui ont vieilli (depuis Bandini) et vivent tous deux attendant des nouvelles ou la visite de leurs enfants.
L'action demeure finalement secondaire ; l'importance est accordée aux retrouvailles du narrateur avec ce père au caractère bien trempé mais attachant qui acceptera de venir pour l'aider à réparer le plancher de sa cuisine mais... à sa façon.
On retrouve avec plaisir dans ce roman l'introspection, l'analyse des sentiments confus et variés de cet homme qui va devenir père et ses pensées sur sa femme qui en devenant mère, change et évolue. Cette analyse est faite avec l'humour décalé, marginal que l'on connaît bien de cet auteur, John Fante. Pour exemple, pour évoquer sa femme enceinte : "Elle avait cette chose en elle et se montrait distante, dédaigneuse, plongée dans un état de parfaite béatitude.
Mais moi, je n'aimais guère cette butte."
Quelle tendresse comique dans la description du voyage en train de ce père avec son fils de San Juan à Los Angeles où vit le narrateur.
Quelle drôlerie quand sa femme Joyce se met à devenir plus proche de la religion et oblige son mari à faire de même !
Quelle bizarrerie quand son père au lieu de réparer le plancher construit une cheminée !
Quel regard attachant et comique face aux superstitions de ses parents pour avoir un fils !
Ce que j'apprécie chez Fante c'est cette authenticité des sentiments, des rapports entre les personnages même s'il se cache toujours cette ironie et ce décalage comique derrière. Cette authenticité était un vrai diamant dans Bandini. On la retrouve aussi par moments dans Pleins de vie mais Pleins de vie n'égale pas selon moi Bandini.
Je comprends aussi pourquoi je n'ai pas aimé Ce chien stupide où seuls le cynisme et l'ironie étaient rois.
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