Le récit d'
Howard Fast s'étire tel un long pleur. La fuite des Cheyennes vers le nord, vers leurs terres ancestrales et la traque absurde que mènent conjointement deux régiments de cavalerie depuis Fort Robinson, Oklahoma. Sanglots, sanglots, sanglots.
Le romancier va construire le roman autour du recoupement d'anecdotes glanées sur les lieux de cette traque. 300 Cheyennes qui fuient et la moitié de l'Armée américaine des Grandes Plaines à leur poursuite. David contre Goliath avec Goliath en gagnant assuré.
Car les indiens perdront, tout comme ils ont perdu les deux précédents siècles d'affrontement contre l'homme blanc. On les a trahis, déplacés, parqués, humiliés et on a été jusqu'à les faire rôtir sous le soleil implacable de l'Oklahoma.
Il demeure de ce livre après lecture un fort goût de malaise, comme une bile verte qu'on n'oserait cracher par peur de choquer mais qu'on n'avale pas plus tellement elle est âpre et acide.
Howard Fast y est méthodique, grand organisateur et démonstrateur de l'enfer. Mais son récit est trop clinique et très froid pendant de longs passages. L'humanité est chassée au profit du fait historique.
A ce dernier titre,
La dernière frontière vaut sans conteste la lecture.