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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Il en a toujours été ainsi. Lorsqu'un peuple est en détresse, lorsqu'il ne peut plus assurer sa sécurité, son mode de vie, ses croyances, lorsqu'il souffre de privations constantes, il émigre vers des terres plus accueillantes, plus bienveillantes.

Les Indiens d'Amérique, eux, vivaient sur des terres fertiles, en harmonie étroite avec la nature qu'ils remerciaient chaque jour pour ses bienfaits, défendant âprement leurs terrains de chasse. Une vie rude sur une terre sacrée dont ils se croyaient propriétaires. Au fil des siècles, d'autres peuples trouvèrent ces terres à leur goût et s'y installèrent. Lorsque les Européens arrivèrent de plus en plus nombreux en Amérique, la tendance s'inversa. Au nom de la liberté probablement, ils chassèrent ce peuple fier et sauvage. Davantage même, ils l'exterminèrent.

Dans l'épisode de cette Dernière Frontière, il est question de logique implacable pour les Indiens et d'entêtement implacable pour les militaires.

En juillet 1877, les Cheyennes du Nord (Montana) doivent quitter leurs villages de toile, leurs vallées et forêts giboyeuses, leur vie tranquille au bord de la Powder River, poussés par des décisions gouvernementales absurdes. Bien sûr, il est nécessaire de faire place au progrès, d'installer des lignes télégraphiques, des voies de chemin de fer et d'exploiter un sous-sol riche en minerais. Bien sûr, il faut faire le commerce des peaux et apprendre à vivre à ces sauvages. Les Cheyennes sont déportés à 1 600 km de chez eux, en Oklahoma appelé en ce temps-là Territoire Indien, terre désertique, inhospitalière, impropre à nourrir tant de bouches. Oh ! oui, ils reçoivent de l'aide humanitaire : des couvertures infestées de virus, de la viande avariée, des denrées totalement insuffisantes. Très vite, famine et épidémies déciment leurs rangs.

Un an plus tard, trois guerriers s'enfuient de la réserve où ils sont parqués pour rejoindre leurs Black Hills sacrées. Crime de lèse-majesté. Les menaces pleuvent, les demandes de retour sont ignorées et, début septembre 1878, les chefs, Little Wolf et Dull Knife, quittent en silence la misère quotidienne, accompagnés de 300 hommes, femmes et enfants et de leurs maigres ressources. L'alerte est donnée avec retard et imprécision. Cette évasion va déclencher une poursuite impitoyable et totalement disproportionnée.

Affamés, manquant de tout, les Cheyennes suivent leur voie vers le Nord. Un régiment est envoyé à leurs trousses, sans succès. Au fil des semaines, les troupes se succèdent, plus nombreuses, mieux armées. Les deux camps comptent des morts lors de chaque escarmouche. Little Wolf est un stratège hors pair. Il déjoue les plans des militaires, vole de la nourriture et des armes à des chasseurs de bisons, entraîne son peuple dans ce voyage connu dans l'histoire comme La Longue Marche des Cheyennes. Les chevaux meurent, les gens aussi, tous sont épuisés, les obstacles se multiplient mais les Dog Soldiers indiens résistent. Plus que de se battre, ils cherchent à échapper à leurs poursuivants.

Pour se donner plus de chance d'atteindre le Montana, le groupe se sépare dans le Nebraska. Dull Knife, parti avec les plus faibles, est rejoint par l'armée et enfermé dans des baraquements sordides à Fort Robinson. Ils sont une centaine, en très mauvais état. Ils ont parcouru 1 300 km. Début janvier 1879, Washington exige leur retour en Oklahoma. Une révolte désespérée s'ensuit, quelques dizaines d'Indiens réussissent à s'enfuir. Beaucoup meurent. La folie des soldats est démesurée. « La crise de violence se calmait, lavée, épuisée, expiée par tant de sang, laissant les troupes de Fort Robinson glacées, éreintées, malades » (p. 279).

De son côté, Little Wolf et les siens finissent par arriver dans le Montana.

La Dernière Frontière est le requiem d'une race condamnée par la bêtise des hommes, l'histoire du courage et de l'honneur de 300 Indiens (dont moins de 100 guerriers) qui n'ont plus rien à perdre, contre la cavalerie des Etats-Unis déployant jusqu'à 9 000 hommes secondés par 3 000 miliciens !

L'auteur, Howard Fast, a écrit ce livre en 1941. Il a retrouvé des familles de survivants. Il ne se contente pas de dénoncer les faits, il donne les motivations des Blancs, civils et militaires, dont certains reconnaissent les travers de la bureaucratie, l'obstination de William Tecumseh Sherman, général en chef des armées, à poursuivre quelques centaines d'Indiens qui veulent simplement rentrer chez eux, les départements multiples qui gèrent les « affaires indiennes », leur concurrence et leurs désaccords, les décisions nécessaires avant de recevoir les ordres de Washington, etc.

Le livre de Howard Fast a été partiellement utilisé pour le film de John Ford, Les Cheyennes, réalisé en 1964, notamment la reddition de Dull Knife et la révolte de Fort Robinson. Je viens de le re-visionner, Fast n'est cependant pas crédité au générique, ce qui n'enlève rien à cette histoire incroyable et palpitante qui rend hommage aux Amérindiens.

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Ce sinistre récit que nous conte Howard Fast après avoir consulté moult documents et être allé sur place, se déroule en 1878. Les Cheyennes ont été forcé de quitter leurs Grandes Plaines et sont parqués dans un territoire aride, sans gibier à chasser ; ils reçoivent trop peu de nourriture et, pour se vêtir n'ont que ce qu'ils avaient en arrivant. Les Blancs, en général, les considère comme des sauvages. Les Cheyennes n'ont qu'un seul désir, retourner chez eux dans le Nord. Toute la tribu composée de trois cents âmes prend la route qui les ramènera chez eux. Ce seront douze mille soldats qui se lanceront à leur poursuite, je cite :
“ Dans leur marche vers le nord, ils suivirent une piste en méandres et en dents de scie, indécelable. Douze mille hommes, près d'une division entière de soldats des États-Unis, vétérans endurcis des vieux régiments qui avaient combattu les Indiens, essayaient de capturer ces trois cents Cheyennes. Et, sur les trois cents, il n'y avait que quatre-vingts hommes environ, dont la moitié seulement étaient des guerriers dans la force de l'âge.” Page 209 édition Totem de Gallmeister 2014.
Dans sa postface, Howard Fast mentionne le fait que son récit est basé sur une histoire vraie et retranscrit quelques articles de quotidiens de l'époque.

The New York Times : Howard Fast plonge au coeur de cet épisode essentiel de l'Histoire et en rapporte un grand roman américain. Un drame raconté avec passion, une écriture parfaitement contrôlée.

Cette lecture interpelle et quand on suit l'actualité, les populations en fuite, force est de constater que l'histoire est un éternel recommencement.
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C'est une histoire, celle d'une tribu d'indiens qui décide de quitter leur réserve, située sur des terres arides et contrainte à la famine par les autorités américaines, pour rejoindre les verts et giboyeux pâturages de leur ancien territoire. Evidemment, la cavalerie se lance à leurs trousses avec toute l'imbécilité et la sauvagerie que l'on peut imaginer.
C'est aussi un auteur, Howard Fast, né à New-York dans une famille ukrainienne ayant fui les pogroms. Engagé en politique, communiste, il est emprisonné trois mois pour ses opinions et banni par les éditeurs. Il laisse derrière lui 60 romans principalement policiers et des scénarios comme celui de "Spartacus" de Stanley Kubrik.
C'est une fois de plus une grande leçon sur l'horreur de l'humanité, dans ce qu'elle a de plus petite, sordide, mesquine, ignare. Est-ce que ce roman est bien ? Je dirai qu'il est indispensable, utile, instructif. Il démontre ce que le cocktail de la peur et de l'ignorance a de plus toxique dans une société dite "évoluée". Ce n'est pas simplement une histoire d'indiens et de cow-boys, un simple western à la John Ford, c'est le récit d'une minorité que l'on veut étouffer car elle gène le développement économique d'une nation carnassière, sous le prétexte imbécile qu'elle est différente. Cette histoire d'Howard Fast est vraie et elle est intemporelle car elle récurrente.
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Sherman rédigea l'acte de nomination du général George Crook, lui donna les pleins pouvoirs dans les Plaines et lui ordonna d'abattre les Cheyennes comme on tire les loups qui maraudent.

Oui, les tirer comme des loups, comme des bêtes car pour eux, ce n'était même pas des humains…

Les États-Unis ne sortiront pas auréolé de gloire, avec ce roman d'Howard Fast qui raconte la longue marche que firent les Cheyennes depuis les rudes terres de l'Oklahoma où on les parquait, à celles qui furent les leurs, dans les Black Hills.

Imaginez 300 Cheyennes, dont à peine 80 hommes, dont la moitié seulement de ces guerriers est dans la fleur de l'âge, tout le reste étant des femmes, des enfants et des vieillards, marchant durant plus de 1.500 kilomètres avec 12.000 soldats à leur cul qui leur ont tendu des souricières où pas une souris n'aurait pu passer, pratiquant même ensuite la stratégie de la tenaille, bien connue de la 7ème Compagnie.

Et vous savez quoi ? Les Cheyennes sont passés, les Cheyennes ont marché, on les a rattrapé, combattu, on les a pourchassé, mais jamais on ne les a capturé, sauf ceux qui se rendirent afin de permettre aux autres d'échapper à tous ces hommes en bleus lancés à leur trousse comme s'ils avaient commis un crime atroce.

Leur seul crime était de vouloir rentrer chez eux pour ne pas mourir de faim en Oklahoma, ils voulaient juste rentrer chez eux. Pacifiquement. Rien de plus…

Honteux, horrible, à vomir, voilà ce qu'on aurait envie de hurler à la face de l'Amérique pour ce qu'elle fit endurer à ces pauvres Indiens, dépossédés de leurs Terres ancestrales – dont on leur avait pourtant garanti qu'ils les garderaient – parqués pire que du bétail sur une terre aride, crevant de faim, de soif, de maladie, n'ayant plus de bisons à chasser et qui ne demandaient qu'une chose : rentrer dans les Black Hills.

Ben non, pouvaient pas, les Indiens, pas de libre circulation de ces minorités, dans ce grand pays qu'est l'Amérique. Trois sont déjà foutu le camp et en représailles, on en demande 10 pour enfermer dans le trou à rat qu'est la prison de Dry Tortuga…

Ce livre, c'est une baffe donnée à la face des États-Unis, c'est un plaidoyer envers le courage qu'eurent ces hommes et ces femmes de partir sur un périple impossible, alors qu'ils étaient déjà à bout de force, juché sur des poneys maigres et fatigués.

Ce livre, c'est aussi une baffe jetée à l'Homme Blanc qui a peur de ce qu'il ne connaît pas, qui raconte des tas de mensonges sur les autres, inventant au fur et à mesure pour ajouter de l'huile sur le feu et faire le jeu de la propagande. C'est une ode à la tolérance, à l'humanisme, au fait qu'il faut traiter les autres comme des Êtres Humains et pas comme du bétail.

Ici, c'est l'Homme Rouge qui en sort grandi car il est resté pacifique, ne voulant pas recommencer une guerre, tandis que l'Homme Blanc se comportera comme il le fait encore et toujours, alliant la bêtise à la brutalité, la violence avec l'entêtement.

Pourtant, lorsqu'on écoute Le Blanc, ce sont les Indiens qui sont des sauvages, des êtres ne possédant pas plus d'esprit qu'un enfant. On devait manquer de miroir à l'époque…

Le récit d'Howard Fast est magnifique, prenant, bourré de bêtise humaine, de stratégie indienne, de volonté de paix alors qu'en face, on ne sait parler que de guerre et de conflits.

Les coulisses du pouvoir sont abjectes parce que réalistes, on suit tout cela impuissant, alors qu'on a envie de hurler toute sa rage devant autant de décisions absurdes (afin de justifier sans doute qu'on en a une grosse) car dura lex sed lex, sauf pour eux, politiciens.

Un roman dont on sort bouleversé, ému, la partie se déroulant à Fort Robinson étant à la limite de l'insoutenable, tant l'entêtement bête d'un officier va amener ce peuple fier et libre à devoir vivre des jours en enfer.

Un roman magnifique, un roman fort, un roman à lire et un formidable travail de l'auteur afin de récupérer des témoignages alors qu'il y avait la barrière de la langue, le Cheyenne étant une langue très riche mais très difficile à apprendre.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Howard Fast nous raconte, de façon percutante, la mort annoncée des Cheyennes, ce premier peuple qui vivent en harmonie sur leurs terres. Mais forcées de les quitter, ils se retrouvent sur une terre aride, dépourvue de ressources... Ils auront tout perdu. Tout. Une histoire basée sur le réel, sur la vraie vie, et c'est ce qui donne le plus froid dans le dos. C'est bien documenté, c'est bien relaté... Un constat qui marque, dur à lire, mais nécessaire. Encore une fois, un Gallmeister qui va droit au but : celui de faire prendre conscience et qui touche.
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En 1865, un traité garantissait aux Indiens Sioux, Cheyennes et Arapahoes de pouvoir vivre tranquilles dans le bassin de la Powder River de la Little Missouri River jusqu'aux Black Hills. le chemin de fer se construisait et cette région fut envahie par les éleveurs et les fermiers aidés par le gouvernement qui fit construire des forts pour les défendre.

Devenus gênants, ils furent parqués dans un endroit lugubre et ingrat à 1600 kilomètres au sud de chez eux et nommé Territoire indien. Ils y seront affamés, souffriront du froid , ne possédant que des couvertures en loques.
Alors trois cents Cheyennes décident de repartir à pied vers le nord pour retrouver leur territoire, poursuivis par l'armée américaine.

Une histoire incroyable, époustouflante, terrible et si bien racontée par Howard Fast. Voilà un livre qui fait partie de ceux que je garde précieusement. A lire absolument.
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La conquête de l'Amérique est terminée, les Blancs occupent tout le territoire, les Indiens ont perdu. Les perdants sont parqués sur un territoire où ils n'ont aucun choix et aucun moyen de vivre, dépendants totalement de ce que leur octroie le responsable du camp. Rien ne convient aux Indiens, ni le climat , ni le mode de vie, ils s'éteignent à petit feu. Leur chef décide avec l'appui de son groupe de retourner sur leurs terres.

De là commence un long et difficile voyage pour ces hommes, ces femmes, ces enfants, poursuivis par l'armée.

Tout au long des pages on découvre le mépris des Blancs, leur assurance d'être meilleurs que ces "sauvages", leur abyssale stupidité alors qu'en parallèle les Indiens se révèlent des êtres emprunts d'une force, d'une volonté indestructible, d'un sens de l'honneur infaillible le tout accompagnant une philosophie de vie qui échappe totalement aux Blancs. L'incompréhension entre les deux groupe est totale.

Une très belle lecture que ce roman!
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Envoûtant roman où le héros est un peuple, un village cheyenne qui voulait juste retourner sur ses terres natales. Une histoire vraie. Lorsque commence le récit, en 1878, les guerres indiennes sont terminées. le peuple cheyenne a été déplacé des Black Hills du Wyoming vers l'inhospitalier Oklahoma. Réduit à la subsistance le village décide de rejoindre les terres ancestrales à la barbe des autorités.
Comment trois cents va-nu-pieds vont-ils réussir à affoler plus de 12 000 hommes lancés à leur poursuite, plusieurs régiments et même une milice surexcitée ? le récit ne se focalise pas sur des destinées individuelles. Il prend l'ampleur d'un récit imaginaire quasi fantastique. Les Indiens sont des fantômes qui s'évanouissent sans faire de bruit, les poursuivants semblent groggy, assommés par une poursuite sans fin. Les Cheyennes, rusés, pacifiques n'ont plus rien à perdre.  En perdant leurs terres ils se savent déjà morts. La fierté tranquille et la profonde humanité du chef indien, Little Wolf, figure tutélaire quasi invulnérable, transcende le récit. C'est un véritable jeu du chat et de la souris. Un récit empathique qui prend le parti des Indiens, rend compte aussi des doutes de certains soldats obéissant aux ordres de Washington, mais aussi des certitudes des miliciens attisés par les fausses rumeurs carburant à la haine et à la frustration..
Un encerclement où tous les moyens possibles sont utilisés, l'usage de canons, la lutte acharnée, la menace, l'affamement, l'enfermement. La disproportion pathétique face à un peuple déguenillé constitue un grave acte d'accusation envers les élites. C'est un plaidoyer nouveau pour la cause indienne.
Publié en 1941 le roman est solidement documenté et replace l'épisode dans une vision synthétique de la situation à l'opposé de celle prévalant dans les films d'époque. Ici la poursuite est l'ultime convulsion d'une épopée où Howard Fast adopte la hauteur de l'historien tel un aigle planant sur la Prairie.
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"La dernière frontière" d'Howard Fast, ou l'extraordinaire et dramatique épopée d'une tribu de trois cents Cheyennes (composée de combattants certes, mais aussi de squaws, de vieillards, et d'enfants) ayant une seule idée en tête : retrouver leurs terres ancestrales des Black Hills, plutôt que de continuer à crever à petit feu sur ces territoires inhospitaliers d'Oklahoma où ils sont retenus.

Ces Cheyennes vont faire preuve d'une immense bravoure, d'opiniâtreté, de ruse parfois, pour tenter de réaliser leur projet. Ils vont devoir affronter les éléments, l'armée et les milices lancées à leurs trousses.

Voici une histoire véritablement poignante sur les amérindiens, la quête d'un peuple pour retrouver ses racines. Une forme de revendication identitaire d'une nation spoliée de ses terres. Certains passages en fin de récit sont particulièrement émouvants. On demeure sidéré par le courage de ces Cheyennes, à la fois valeureux, dignes, mais aussi paisibles. Ils ne recherchent en aucune façon la confrontation, ils veulent accomplir ce qu'ils pensent être juste. Il y a d'ailleurs une forme de fatalisme de leur part, répétant à plusieurs reprises aux autorités " nous ferons ce que nous avons à faire, et vous ferez ce que vous avez à faire".

Il s'agit du second roman que je lis en quelques mois de cet auteur, après "Sylvia", dans un genre fort différent... à ceci près que l'on ressort touché de ces deux lectures.
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Marche ou crève

1878. C'était hier ou presque.
Toute l'Amérique était conquise par l'Homme blanc. Toute ? Oui, toute.

La dernière frontière n'existe plus qu'autour d'un territoire aride et ingrat de l'Oklahoma où sont parqués les Indiens survivants.
Pourtant, des traités garantissaient aux Cheyennes, Sioux et Arapahoes, l'occupation des riches plaines du nord dans le bassin de la Powder river. Mais c'était sans compter sur l'expansion de la « civilisation » conduisant les troupeaux texans sur ces terres ancestrales, tissant son réseau de voies ferrées, criblant la région de forts pour finalement obliger les Indiens conduits par Dull Knife à déposer les armes et accepter l'exil.

Vae victis.

Dans l'Oklahoma, les Indiens sont condamnés. le Bureau des Affaires indiennes les laisse mourir à petits feux, dans la famine et le dénuement sous un climat inadapté.

300 Cheyennes décident alors de retrouver leur ancien territoire des Black Hills.
Comment une poignée d'hommes valides, des femmes et des vieillards pourraient-ils parcourir à pied plus de 1.500 kilomètres avec 12.000 soldats à leurs trousses ? Impossible.
Et pourtant…

D'Howard Fast, je ne connaissais que Sylvia, le roman policier paru chez Neo sous sa superbe couverture dessinée par Jean-Claude Claeys. le genre retenu ici n'a donc rien à voir.

Immanquablement, cette histoire parlera aux amateurs des Aventures du Lieutenant Blueberry (La Longue Marche) ou des films de John Ford (Les Cheyennes).

Avec La dernière frontière, Fast envoie un pavé politique à la face d'un pays amnésique, occupé à ré-écrire sa pourtant récente histoire.
En rappelant cette histoire vraie, Fast offre un manifeste humaniste qui met à bas la propagande des vainqueurs cherchant à diaboliser un peuple qui n'aspirait plus qu'à la paix et la dignité.

On se prend à soutenir sans réserve (si on peut dire), ces Indiens qui, sans violence, ont ridiculisé ces compagnies de soldats arrogants, rappelant que les sauvages n'étaient pas forcément ceux qui étaient désignés comme tels. D'ailleurs, le récit délaisse tout folklore, les Indiens se caractérisant surtout par des préoccupations communes à tous les êtres humains autour de la survie et de la protection des familles.
Bien sûr, les convictions politiques d'Howard Fast autorisent un second niveau de lecture. C'est bien un système colonial qui est visé ici avec son cortège de racisme, d'accaparement des richesses et de mépris.

Un livre puissant et utile à l'heure où tant de vérités alternatives envahissent le paysage.
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