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Citations sur La Voie des Oracles, Tome 1 : Thya (37)

- Le devoir exige des sacrifices. Ce n’est pas à la fille de Gnaeus Sertor que je vais apprendre cela.
Thya se reprit. Personne n’avait le droit de se servir der son père. Pas contre elle. Pas ainsi.
- Laisser des innocents mourir, ce n’est pas un sacrifice. C’est juste… plus facile.
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Thya voulu s’interposer, demander quels crimes avaient commis ces deux femmes, la gamine surtout. Mais au moment où elle allait parler, elle saisit une expression particulière sur le visage du chef et ceux de ses paysans. Une lueur trop reconnaissable dans leurs yeux. Cette expression, ce regard, Thya les avait déjà vus. Sur son frère, Aedon, lorsqu’il s’apprêtait à achever un animal pris au piège. Lorsqu’il inventait de nouveaux châtiments, toujours plus cruels, pour ses esclaves pour le plaisir de les regarder souffrir. La logique, la raison, la justice, n’avaient rien à voir dans cette affaire. Ces gens soif de souffrance. Soif de mort et de sang.
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Bien sûr, il n’y avait rien d’extraordinaire, pour une jeune fille de seize ans, de recourir aux services d’un maquilleur. Mais elle n’avait jamais utilisé le moindre fard, elle avait même réussi à décourager les rares esclaves chargée autrefois de la coiffer. Au fond, sur le sujet de la parure, elle partageait l’opinion des vieux moralisateurs romains. Les tresses et le maquillage étaient des signes de décadence. Elle n’y avait jamais eu recours. Jusqu’à aujourd’hui.
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Salone lui-même passait ses journée hors les murs, à surveille les abords de la Via Agrippa, à pourchasser les latrones qui se multipliaient sur le Plateau, à surveiller les mouvements barbares du côté du Monte Vosego… Tout cela avec si peu d’hommes, que c’en devenait une tâche absurde. Namitius ne comprenait pas pourquoi son père s’acharnait, se ruinait ma santé sur les routes pour poursuivre des chimères. La notion même devoir, cette vieille notion des chimères antérieures à l’Empire, née aux champs obscurs de la République, avait depuis longtemps perdu tout son sens. Ce n’était plus qu’un emblème en loques, dont les dernières couleurs filaient dans la boue du Plateau. Non, décidément, Namitius n’éprouvait plus aucun respect pour son père, si jamais il en avait eu un jour.
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Satisfait, leur guide posa sa lanterne, enleva sa capuche. Son deuxième visage respira mieux. Il étira sa deuxième bouche. Ç’avait été assez désagréable, de dissimuler sa seconde figure sous une chape de tissu épais. Mais il doutait que les trois voyageurs eussent suivi sans regimber un ancien dieu. Enfin, Thya, peut-être. Mais certainement pas Enoch. Celui-là se méfait de la magie plus que la peste antonine. Surprenant, vu son héritage. Et vu ce qu’il portait, sans le savoir, au fond de lui. Culsans s’étira, haussa les épaules. Bah, ce n’était pas à lui de régler tous les problèmes des mortels. Un instant, il plaignit le Dieu des Chrétiens, qui avait lui, selon ses fidèles, la charge de tout l’univers. Lui, Culsans n’était là que pour arpenter le sous-sol et y ouvrir des failles. Et cela l’occupait déjà largement. Il éteignit sa lanterne, il voyait aussi bien sans lumière. Et il s’éloigna d’un pas guilleret dans les souterrains.
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Une fois, durant ces derniers jours, Mettius avait croisé le regard de son chef. Et ce qu’il y avait lu avait quelque chose d’effrayant. Cet homme ne renoncerait jamais. Il ne reculerait devant aucun sacrifice, même les plus terribles, pour atteindre son but. Pour Rome, pour l’Empire. Et parce qu’il voulait être à la hauteur de ses ancêtres. Lors de cette campagne, Gnaeus Sertor était un héros. Mais un héros inhumain.
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- J’ai mal dormi. Des courbatures, à cause du cheval.
- Essaye un brin d’absinthe dans les fesses, c’est souverain, conseilla Enoch. C’est une médecine de Caton l’Ancien.
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- C’étaient des larvae, de mauvais génie échappés des Enfers. Les anciens gardiens d’En Dessous perdent leurs pouvoirs. En certains lieux, le monde est devenu poreux, comme ici, sur le Plateau. Des abominations se hissent jusqu’à la surface.
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Un printemps précoce recouvrait de vert tendre les forêts de Gaule. En ce début du cinquième siècle après Jésus-Christ, la vie, l’espoir semblaient renaître, après quelques années difficiles qui avaient ébranlé Rome. Après des décennies d’invasion, les Huns avaient été repoussés jusqu’au-delà des lisses, les postes avancés qui marquaient les frontières de l’Empire. Le faune avait vu, enfin, les soldats quitter sa forêt, retourner dans leurs garnisons. Cependant, pour lui, la paix n’apportait ni soulagement, ni repos.
Car son monde à lui continuait de mourir. L’ancienne religion s’éteignait lentement. Les dieux païens, ses dieux, avaient été mis au ban de l’Empire. A Rome même, depuis près d’un siècle, les empereurs étaient chrétiens. Le faune se souvenait avec nostalgie des temps anciens, où des prêtres-loups les priaient en grand pompe, lui et ses semblables, à chaque fin d’hiver. Depuis, il avait vu les sylvains, les naïades, les centaures… tout son peuple surnaturel reculer au fond des forêts, dans les recoins obscurs des cavernes et des combes. Ils avaient laissé les chrétiens prendre le pas sur eux, pénétrer dans les clairières interdites, piétiner les cercles des fées, arracher les arbres et briser les branches des buissons… Des moines en haillons répandaient la nouvelle foi dans tout l’Empire, prônaient un monde sans magie, en prêchant sous les yeux de bronze des statues de Cybèle et Diane.
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La meilleure arme des vandales, c’était la peur. Cette arme, c’étaient leur adversaire, c’était Rome qui l’avait mise entre mains. Rome les avait décrits comme des animaux, des bêtes féroces, alors ils s’étaient mis à agir comme tels. A piller, saccager, tuer comme jamais auparavant. Et plus la terreur grandissait, plus Rome, en face, devenait faible. Mais c’était Rome, qui, en premier, avait lancé ce jeu malsain. Parce que le Sénat, les généraux, les empereurs… avaient cru qu’il serait plus facile de liguer leurs forces contre démons que contre des hommes. Et cela s’était retourné contre eux.
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