"S'il est une chose dont j'ai acquis au cours de toutes ces semaines, c'est bien cela : le sens n'existe pas. C'est-à-dire qu'il ne préexistait pas. L'idée de sens a été inventée par l'humanité pour mettre un baume sur ses angoisses et la quête d'un sens l'accapare, l'obnubile."
"Même chez nous, dans les services météorologiques, on évoque des compressions d'effectifs, à croire qu'il y a moins de phénomènes climatiques ou que l'on va fermer des mers [...]."
"Je devais être fort enclin à des pensées singulières, ce soir ; car il m'apparaissait que Nagasaki était longtemps resté comme un placard tout au bout du vaste appartement Japon avec ses quatre pièces principales en enfilade - Hokkaido, Honshu, Shikoku et Kyushu ; et l'empire, tout au lon de ces deux cent cinquante ans, avait pour ainsi dire feint d'ignorer qu'un passager clandestin, l'Europe, s'était installé dans cette penderie..."
Que signifie encore ce nous qui revient à tire-larigot dans les conversations ? Le nous meurt. Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme.
Cette nuit, ce n’est pas la pluie qui m’empêche de fermer l’œil mais tout autre chose ; peut-être la peur de devoir soutenir le regard de ma clandestine. A moins que son absence n’ait accentué le sentiment d’incomplétude qui empoisonne mes jours ?
Le Moi à tout prix est la fin de l'homme
Mais aujourd'hui, ceinture de chasteté ou autre lien du mariage, la caméra n'est rien de tout cela. De l'intérieur du buffet vitré auquel je l'ai greffée, elle dévoile un panorama glaçant sur ma solitude
Je n'ai jamais aimé ceux qui réussissent.
Non pas parce qu'ils réussissent, mais parce qu'ils deviennent le jouet de leur succès, d'un Moi aveuglé. Le Moi à tout prix est la fin de l'homme.
La Crise rend les hommes un peu plus seuls. Que signifie encore ce nous qui revient à tire-larigot dans les conversations ? Le nous meurt. Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme.
Je n'ai jamais aimé ceux qui réussissent. Non pas parce qu'ils réussissent, mais parce qu'ils deviennent le jouet de leur succès, d'un Moi aveuglé. Le Moi à tout prix est la fin de l'homme. La Crise rend les hommes un peu plus seuls. Que signifie encore ce nous qui revient à tire-larigot dans les conversations? Le nous meurt. Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme.
Au-delà de la vitre, la femme regardait le soleil miraculeux. Paupières mi-closes, elle se laissait inonder par ce cadeau du ciel ; son visage, qui n’avait plus sa jeunesse, et pour tout dire n’avait guère de charme, accueillait sans résistance les rayons qui succédaient aux rayons pour elle toute seule, après être partis qui sait quand d’une étoile à cinquante millions de kilomètres d’elle. O ! Peu lui importait, à cet instant précis, de n’avoir ni charme ni jeunesse, je le savais bien. Elle était seule, croyait-elle, et tout à son enchantement. Les yeux toujours à demi fermés, elle souriait. Et je me suis dit alors elle doit souffler, se remettre qui sait de quelles peurs et souffrances ; elle s’abandonne. Peut-être même est-elle heureuse. Si elle savait !