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4,29

sur 9610 notes
Ce roman est d'une force incroyable. J'ai eu l'effet d'un coup de poing dans l'estomac, d'une claque.
C'est d'autant plus fort que l'auteur, Gaël Faye, est un jeune homme. Où est-il allé chercher cette capacité à écrire un roman de cette intensité?
Je suis admirative de son talent.

Petit pays raconte la guerre au Burundi, dans les années 90, vue par un jeune garçon Gaby. Au début tout est si paisible, doux, joyeux parfois triste, comme la vie peut l'être.
Petit à petit, la situation évolue, lentement dans un contexte politique trouble. Puis soudain, ça bascule, dans la violence, l'anarchie, le chaos, le non droit.
Gaby m'a embarquée dans son histoire et celle de sa famille. J'étais dans l'attente de la suite, du dénouement, de comment ils allaient tous s'en sortir.

L'écriture de Gaël Faye est fluide, riche et directe. Il entre dans le détail du quotidien grâce à Gaby qui emmène le lecteur à l'école, dehors avec les copains, sur les routes avec ses parents, à la cuisine...
Il montre comment cette guerre vient distiller son horreur dans ce paisible quotidien, des maisons les plus pauvres aux plus aisées. Ce n'est qu'une question de temps, le lecteur le sent à la tension ambiante: tout le monde sera touché.
Impossible de sortir indemne de ce type de conflit.

Je recommande vivement ce roman. Je suis toujours sidérée de constater comment l'homme est capable du pire lorsqu'il a peur et qu'il est embrigadé, quelle que soit la cause. Cette histoire est une leçon enrichissante.
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«Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie.»

Patienter avant de me plonger dans une lecture plébiscitée par les critiques, aux nombreux prix parce qu'il y a des chances qu'elle me plaise aussi, pour faire durer le plaisir de la découverte, petit moment savoureux et grisant. le livre rejoint très vite ma bibliothèque, en haut de ma PAL (celui-ci depuis sa sortie) et puis j'attends le bon moment...
Il est arrivé, et l'avant a disparu, laissant la place à un après ... comblant toutes mes espérances.

Un coup de coeur, oui, parce que votre livre, Gaël Faye, est un petit bijou de délicatesse, de justesse, parce que vous abordez le dernier génocide du siècle dernier avec une telle humanité, à travers les yeux de l'enfance, de l'innocence et parce que cette histoire, en partie la vôtre je suppose, m'a émue. Elle laisse des traces indélébiles, à l'image de celles que la violence de la guerre ne pourra jamais effacer, celles que vous évoquez avec tant de force dans votre livre, vectrices de tant de souffrances, saccageant corps et âmes.

Vous racontez, sous les traits de ce jeune garçon de dix ans, Gabriel, le bonheur innocent d'une enfance joyeuse, la bande de potes, les passe-temps, les petits défis, leur petit trafic de mangues ... et puis, L Histoire, qui va rattraper ces enfants et les faire grandir bien trop vite.
La douceur sucrée que vous avez su distiller avec merveille et que l'on savoure lentement, laisse alors sa place à la violence...et quand ce "petit" pays devient un piège mortel, que le dernier verrou a sauté, la fuite, quand elle fût possible, se révéla être la seule issue...

Votre écriture est belle, poétique, et je referme ce livre, convaincue qu'il m'accompagnera longtemps, très longtemps; et une question, naïve, qui me taraude : pourquoi ? Pourquoi ? Trois mois de massacres avant que l'opération Turquoise française ne soit lancée...Trois mois ! J'ai honte ... le gouvernement français a eu sa part de responsabilités, les Nations Unis aussi, en prenant la décision de réduire les effectifs militaires à leur minimum sur le territoire rwandais et ainsi quasiment anéantir les possibilités de secours humanitaires, et tant d'autres encore ...Putain de monde !

Bravo Mr Faye, bravo et merci pour cet émouvant témoignage !

«On ne doit pas douter de la beauté des choses, même sous un ciel tortionnaire. Si tu n'es pas étonné par le chant du coq ou par la lumière au-dessus des crêtes, si tu ne crois pas en la bonté de ton âme, alors tu ne te bats plus, et c'est comme si tu étais déjà mort.»
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Gaby habite au Burundi. En face, le Rwanda, pays de sa mère. Son père est français.
Une enfance privilégiée, libre, heureuse, s'il n'y avait comme point noir la mésentente de ses parents.
Et puis, la guerre civile. Hutus, Tutsis.
J'ai vu Gaël Faye interviewé. J'ai vu une déferlante de cinq et quatre étoiles dans les critiques, le Goncourt de lycéens, en général bien choisi.
Autant dire que j'avais très envie de le lire. Trop, peut-être, trop d'attentes.
Et c'est pour ça que j'ai été un tout petit peu déçue.
Certes, c'est bien, et c'est bien écrit, mais j'ai trouvé la première moitié un peu longue, suis restée spectatrice et n'ai pas ressenti l'émotion à laquelle je m'attendais.
Si j'avais découvert le livre par hasard, sans avoir eu connaissance de l'engouement général, peut-être aurais-je été plus surprise et séduite.
Ceci dit, c'est un bon livre, qui traduit bien ce qu'a vécu l'auteur, un livre qui a du être difficile à écrire et salutaire à la fois.
Un livre qui décrit la brusque fin de l'enfance insouciante, la stupidité et l'horreur des guerres, le traumatisme de devoir s'exiler et de ne pas savoir où est sa vraie place dans ce monde, et qui justifie le sentiment positif que j'ai ressenti en voyant Gaël Faye à la télévision. et donc la décision de lire ce livre.
Il a en plus le mérite de concrétiser ce qu'ont vécu le Rwanda et le Burundi, et de partager la beauté du pays de son enfance.
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Fin de l'innocence.

Gabriel était insouciant, avait une bande d'amis... C'était avant que ses parents se séparent, c'était avant que le Rwanda ne sombre dans la folie meurtrière.

Ce livre est une claque magistrale. Il y a une tension dès le départ, mais celle-ci s'atténue lorsque Gaby raconte l'insouciance, les jeux d'enfance. Mais cette tension finit par prendre toute la place, la séparation des parents de Gaby n'étant que le début. Puis vient le moment où la tension fait place à la violence, la folie meurtrière.

Gaby ne sait pas ce qu'est un Hutu ou un Tutsi. Il ne s'en préoccupe pas, ce n'est qu'un enfant, indifférent aux conflits des adultes. Mais ce conflit fini par prendre toute la place, détruira les proches de Gaby et lui fera perdre définitivement toute son insouciance. Comment continuer à vivre après l'horreur?

Au final, je connaissais la réputation de ce livre, mais je n'imaginais pas que je prendrai toute cette violence en pleine face. La fin étant particulièrement déchirante. Ce livre est d'utilité publique, ne serait-ce que pour que le génocide rwandais ne tombe pas dans l'oubli, pour que les victimes puissent reposer en paix.
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L'écriture de Gaël Faye m'a vraiment séduite, toute en finesse, elle rend bien les couleurs de l'Afrique où elle nous immerge, comme elle nous auréole des ombres d'un enfant trop tôt grandi, désabusé par un monde horrifiant.

Gaby est un métis de père français et de mère rwandaise. Ses parents, sa soeur et lui vivent au Burundi des jours heureux et insouciants jusqu'à la tragédie banale de la séparation de leurs parents. Sa mère quitte le foyer en même temps que Gaby quitte l'innocence. Les échos de la politique de ces trois pays limitrophes et si proches : le Rwanda d'où sa mère s'est exilée à cause des guerres multiples, le Zaïre (nous sommes en 1994) et le Burundi, lui parviennent comme une rumeur inquiétante. Il n'est pourtant qu'un gamin, mais déjà il entend parler de Hutu, de Tutsi, de cafards, de nez épatés et de silhouettes longilignes comme des signes de reconnaissance ou de haine. Un coup d'état survient, des Présidents sont assassinés alors Burundi et Rwanda s'embrasent dans une folie meurtrière au vu et au su de toute la communauté internationale, impassible...
Un relent amer d'une tuerie génocidaire qu'on s'était pourtant juré de ne plus jamais connaitre. Mais l'indifférence est plus forte que la mémoire des Hommes.

Petit pays raconte donc la nostalgie de l'enfance et la terreur d'un massacre.
C'est un beau livre, mais je dois reconnaitre avoir été charmée par le début, émue par la fin , mais avoir ressenti un flottement entre les deux et cela durant une bonne partie du livre.
L'écriture de Gaël Faye, j'y reviens, vaut néanmoins le détour et pour un premier coup d'essai, on peut sans se tromper affirmer qu'il est prometteur en tant qu'écrivain.
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Cette critique sera la 465ème ! Que puis-je ajouter que tous n'ayez pas déjà écrit? Rien me semble t'il, si ce n'est un ressenti de plus devant l'intolérable .. Retour d'un adulte dans le pays de son enfance , les souvenirs sont là, les copains de l'impasse, les jeux, les bêtises de ces gamins pleins d'insouciance et petit à petit la vie qui les rattrape, le monde des adultes qui devient de plus en plus présent et il leur faudra choisir .... Gael Faye trouve les mots justes et ses mots font mouche !
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Petit pays, grand livre.
A Bujumbura , Gabriel grandit entouré de ses copains dans une impasse où il fait bon vivre. le clan a ses secrets , ses codes , ses combines pour récupérer un peu d'argent.
Gabriel est fils d'un entrepreneur français et d'une exilée Ruandaise qui a fui les attaques incessantes contre les Tutsis.
La vie semble harmonieuse , les "boys" familiaux de la maison complémentaires et soudés...
Pourtant, les premières élections démocratiques approchent tandis que la situation se tend sensiblement au Ruanda...

Magnifique roman que ce petit pays. Il y a certes le côté historique avec ce jour d'avril 1994 qui a fait basculé la région , mais il y a aussi cette prose qui colle si bien à l'insouciance de la jeunesse, cette écriture fluide et simple comme une parole d'enfant.
Le roman est clairement découpé en deux parties , celle de la légèreté de la jeunesse puis celle du conflit ethnique. On navigue ici du rose au noir avec les mêmes mots, le même mouvement de phrase mais tout semble plus lourd, plus pesant. C'est sans doute c'est art de la subtilité qui font , ou défont, un écrivain.
Une lecture à la fois introductrice aux problèmes de la région , avec la pique nécessaire sur la gestion mitterrandienne de l'affaire, mais aussi fort agréable de part son style.
La fin est d'autant plus émouvante qu'inattendue. Comme une fin d'illusion et une perte définitive de la légèreté de la jeunesse.
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Gabriel est un jeune garçon Burundais, né de père Français et de mère Rwandaise au début des années 1980. Ses copains les plus proches sont les voisins de l'impasse, qu'ils vont finir par essayer de défendre en temps de guerre civile.

Gael Faye nous raconte l'enfance d'un jeune garçon Burundais aux prises avec les guerres intestines de cette partie de l'Afrique Noire. Ce peut être une entrée dans l'Histoire Africaine contemporaine intéressante. Même si les quelques "aventures" des jeunes garçons ne sont pas toujours palpitantes (bagarres, piscine, vol du vélo), les enseignements que l'on peut en tirer sont cruciaux pour tendre vers plus d'altruisme. Dans la deuxième partie du roman, les situations se corsent, on entre dans le vif la barbarie des guerres civiles et ethniques. Les atrocités vécues par les proches de Gabriel vont modifier son comportement, jusqu'à l'irréparable...

J'adore l'album "Éphémère" (Grand Corps Malade / Ben Mazué / Gaël Faye) et les textes musicaux de Gaël Faye. C'est ce qui m'a donné envie de lire Petit Pays : découvrir sa plume à travers ce roman, et j'en attendais plus de musicalité.
L'écriture est contemporaine, simple, accessible ; le rythme est prenant malgré quelques longueurs dans l'histoire des gamins. Seules les dernières pages sont vraiment très bien écrites et véhiculent beaucoup d'émotions très diverses.
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J'ai d'abord découvert l'artiste avant l'auteur. C'est en cherchant dans les chanteurs appréciés par mon compagnon que j'ai décidé de lui offrir un concert à deux ainsi que le livre qui faisait office de pochette cadeau. Ses chansons sont très fortes en émotions ainsi qu'une musique toujours très rythmée (je suis fan). Son roman est aussi percutant que ses chansons.
On y découvre d'abord l'enfance insouciante de Gabriel, jeune garçon de bientôt onze ans, au Burundi avec sa bande de copains. Son père vient de France et sa mère du Rwanda. On voit la différence entre les Blancs et les Noirs, certains vivent dans la misère... Gabriel est d'un naturel rêveur et poétique, il aime écrire à sa correspondante française. Mais en 1994, cette bulle va voler en éclats à le génocide des Tutsis... Un roman à deux facettes, la première, dans la douceur de l'enfance, les amis, les fêtes et la deuxième, à l'opposée, nous fait rentrer dans l'horreur, la violence. C'est un roman fort car on passe d'une liberté, d'un bonheur à un déchainement de violences. Gael Faye a plongé dans son passé pour faire ce livre, mélangé à d'autres passés de Rwandais et de Burundais pour faire un roman poignant sur le traumatisme vécu par ces gens. J'ai juste un peu moins aimé les pensées de Gabriel qui paraissait un peu trop mature mais ça reste un livre coup de poing.
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Gabriel, sa petite soeur Ana, sa mère rwandaise, son père français, vivent au Burundi, dans un petit coin tranquille qui ressemble au paradis. Une grande maison au fond d'une impasse, des copains, des domestiques, la belle vie pour des enfants. le bonheur sans réfléchir.

Pourtant sa mère, fille de réfugiés rwandais, vit déjà avec ses blessures et ses failles. Son mari n'est pas très diplomate et le couple se sépare. La vie continue malgré tout pour Gabriel et Ana. Avec ses copains ils volent des mangues dans l'impasse qu'ils revendent. Une vieille voiture dans un terrain leur sert de lieu de rassemblement. le paysage est idyllique.

Les désaccords politiques, l'assassinat du premier Président élu démocratiquement dans ce pays perturbé vont provoquer de nouveau une guerre et un génocide. le petit coin de paradis de Gabriel s'effrite et s'écaille. Au début trois fois rien, juste les matelas mis dans le couloir pour éviter les balles perdues. Puis la haine prend de l'ampleur, les gangs de rues s'affrontent. La famille de la mère réagit, se sentant concernée. Au Rwanda les batailles et le génocide sont pires. Gabriel voit des cadavres dans la rue, l'école est souvent fermée. Grâce à une voisine il découvre l'évasion de la lecture pendant que la guerre continue dehors.

Sa mère au retour d'un voyage au Rwanda où elle découvre ses nièces et son neveu morts, perd la tête et s'en prend souvent à Ana. Il est temps de fuir, sans un au revoir, sans un mot sans la tête tournée en arrière, les enfants partent en France dans des familles d'accueil. le choc est terrible et ces deux gamins sauvés de la guerre, sans leurs parents, vont devoir se construire malgré tout.

Gabriel reviendra dans le pays de son enfance qui a bien changé. Dans l'impasse un seul de ses copains est resté. Les maisons sont maintenant entourées de très hauts murs. Chacun chez soi. Cela ne change pas, en dehors du climat, des cages à poules de la région parisienne. Mais Gabriel va faire une découverte grâce à son copain qui l'emmène dans le cabaret de leur enfance. La suite ? C'est l'épilogue, à vous de le découvrir !

Je ne voulais pas lire ce livre, trop de prix, trop de critiques, excellentes, trop, trop. Et puis ce texte écrit par un chanteur de rap, non merci. Et puis un beau jour, dans la médiathèque de mon village, je tourne, je vire, pas d'inspiration et Petit Pays me fait de l'oeil.

Je ne regrette pas. le récit est sublime, la prose poétique malgré la violence des faits.
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