Premier recueil de nouvelles de
Mélanie Fazi,
Serpentine est constitué de 10 textes courts sans lien spécifique entre eux, si ce n'est une conception du fantastique que j'aime beaucoup – par petites touches discrètes, parfois à peine décalées du réel –, un style très affûté et une forte propension à l'usage de la première personne du singulier au présent de l'indicatif, que l'on retrouve quasi dans toutes les histoires, sauf peut-être une.
Fazi détricote les émotions et sentiments avec beaucoup de justesse, à tel point que son usage quasi systématique de la première personne donne souvent le sentiment que c'est elle qui parle et non son narrateur, que l'on peut peiner à voir comme un homme quand c'en est un.
Elle n'est jamais meilleure que dans les moments où il est impossible de savoir si le fantastique est "bien réel" ou s'il est le produit de la folie du personnage, comme dans "Le passeur", ma préférée, qui nous fait entrer dans le cerveau d'un tueur en série.
J'ai également été très favorablement impressionné par "Élégie", "Nous reprendre à la route", "Rêves de cendre" et "Ghost town blues".
J'ai moins apprécié "Matilda" et "Mémoires des herbes aromatiques."