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Michel Pagel (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070398928
320 pages
Gallimard (04/03/2010)
3.79/5   236 notes
Résumé :
Une boutique de tatouage où l'on emploie des encres un peu spéciales. Une aire d'autoroute qui devient un refuge à la nuit tombée. Une ligne de métro où l'on fait d'étranges rencontres. Un restaurant grec dont la patronne se nomme Circé. Une maison italienne où deux enfants croisent un esprit familier... Tels sont les décors du quotidien où prennent racine ces dix nouvelles. Dix étapes, et autant de façades rassurantes au premier abord... mais qui s'ouvrent bientôt ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (75) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 236 notes
Un recueil de 10 petites histoires mélant réalité et fantastique. Comme souvent, dans ce style de livre on va trouver des histoires qui plaisent plus que d'autres. C'est encore une fois le cas ici, néanmoins Mélanie Fazi a su garder un équilibre entre chaque histoire : aucune ne m'a déplu.

C'est une très agréable découverte. Cette auteure décrit avec douceur et poésie le monde qui nous entoure en y incérant avec parcimonie et justesse un peu de fantastique. J'ai été très touchée par certaines nouvelles, car elles sont arrivées à me ramener à ma propore histoire.
J'ai aussi trouvé qu'elle utilisait des mots simples (simple : a ne pas prendre dans le sens péjoratif du terme !) mais tellement adaptés dans ses descriptions que l'on s'y croirait. C'est tout simplement ce que j'appelle du talent.

Une simplicité qui touche juste et qui est extrêmement dosée. J'ai littéralement craqué pour toutes ses histoires, mais j'en retiendrais une un particulier qui lors de sa "chute" a réussi à me mettre la chair de poule (Petit Theatre de rame).

Je lirais très certainement d'autres oeuvres de Mélanie Fazi. Un tel talent ne peut laisser indifférent et ce serait sacrilège que de ne pas en profiter.
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Je viens de terminer Serpentine de Mélanie Fazi, et comme bien souvent, quand un livre me plaît, je n'hésite pas à en parler, le conseiller et le prêter. J'ai été étonnée de la réaction de certains : à un intérêt non feint a vite succédé une fin de non-recevoir, dés que je précisais qu'il s'agissait de nouvelles. « Je suis désolé(e), mais je ne lis pas de nouvelles », « Ah ! Ce sont des nouvelles ? Laisse tomber, j'aime pas ! » Et je vous en passe, le but n'étant pas de plomber ma critique. Je sais, c'est mal parti mon histoire, mais quand même ! Je ne pouvais pas laisser sous silence cette étrangeté très française, paraît-il ?! Alors, comme je ne suis pas du genre à lâcher l'affaire facilement, je suis revenue à l'attaque en leur collant sous le nez, enfin dans les oreilles "Nous reprendre à la route". Oui, j'avoue, j'ai une fâcheuse tendance à lire tout haut, tout ce qui me plaît tout bas. (Là, je sens bien que vous réalisez la chance que vous avez de ne pas m'avoir pour amie...) C'est qu'il faut aller au charbon pour les dérider, mes casseurs de pavés et lecteurs de romans fleuves !
Et bien, comment vous dire ? C'est que je l'ai vu naître cette petite étincelle, cette attente fébrile de la chute, dés que nous sommes sortis de la station service pour rejoindre la route... C'était fantastique ! - d'ailleurs, c'est « du fantastique ». ;-) Et je ne vous raconte pas « Matilda » ! Là, j'avoue, j'ai été un peu vache : j'ai lu que les passages du concert, mais je peux vous assurer qu'ils y étaient avec moi dans la fosse, collés à cette masse en transe, mus par la seule voix de Matilda ! S'ils veulent savoir la fin, qu'ils mettent la main sur Serpentine (3ième bibliothèque, deuxième rayonnage en partant du haut, entre  Si on les tuait ?  d'Annie Saumont et Demain je vis, c'est promis de Rémy Brument-Varly).
Je ne leur ai rien lu de « rêves de cendre » (pas « rêve de cendres » : la position du « s » est d'une importance primordiale. Enfin, pour moi), mais je leur en ai touché deux mots, en laissant leurs regards courir sur la trace du feu.

« Il y a des choses trop précieuses pour qu'on les partage, même avec des proches. »

Bon, et puis cela commençait à bien faire de jouer les conteuses si c'est pour plus rien leur laisser à découvrir ! Alors j'ai tu « Petit théâtre de rame » et j'ai tu « Élégie ». Ce sera à eux de m'en parler. Et puisqu'ils sont pour certains branchés « tatoo », j'allais sûrement pas leur gâcher  Serpentine . Moi, j'ai déjà assez d'une trace sur ma peau, alors les picotements, le choix du dessin, l'emplacement où et à qui je..., je ne pouvais pas m'y fondre, enfin, pas autant qu'ils le feront.

Parce que ce n'est pas rien, ce qu'elle nous livre là, Mélanie Fazi ! Et ne vous laissez pas polluer par cette idée saugrenue qu'un auteur de nouvelles, ce serait un apprenti auteur qui nous livrerai les balbutiements de ses romans en devenir, comme un Usain Bolt junior foulerait ses premières pistes. C'est rien de tout cela.
Une nouvelle de Serpentine, c'est un petit bijou précieux que nous offre Mélanie Fazi : rien de trop, ni de trop peu dans ce recueil-là, même si chacune résonne en nous différemment. Tout est épuré et ciselé jusqu'à l'essentiel : un concentré d'émotions pures.

L'auteure ne laisse pas au lecteur le temps de s'installer, de se poser entre les lignes ; à peine on commence à se croire chez soi, que les mots de la fin nous cueillent et nous assènent deux belles paires de claques. Ça nous apprendra à nous sentir en terrain conquis, à vouloir être bercé par le rythme des phrases. La vie qui bat là comme un coeur qui pulse, c'est pas du roman. C'est de l'or noir qui coule des pages et gare à nous s'il finit dans nos veines !

« Il n'y a pas plus de violence dans un cri d'hystérie que dans une phrase énoncée d'une voix calme et blanche. Être capable de regarder un adversaire droit dans les yeux et le mettre face à la vérité nue : le vrai pouvoir est là. »

Nota bene : Si avec tout cela, ils sont pas foutus de me l'emprunter, je ne sais plus ce qu'il faut que je fasse !!
Lien : http://page39.eklablog.com/s..
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Je ne me confronte pratiquement jamais avec ce genre de fantastique doux tapi dans les recoins de la civilisation moderne. A priori il ne possède pas les ailes qu'il faut pour m'emporter dans son imaginaire. Mais mettez à la plume une artiste telle que Mélanie Fazi (que je découvre) et ce fantastique trace dans mon esprit un sillon de plaisir qui parle aux deux parties du cerveau (l'émotionnel et le raisonnable).

Dans toutes ses nouvelles (hormis « le faiseur de pluie ») le héros ou l'héroïne vous prend comme confident, s'adresse à vous seul à la première personne, et vous confie ses secrets. Son quotidien pourrait être le vôtre s'il ne présentait pas, cachée dans l'ombre, une petite dimension hors de la normale d'où une force de la Nature ou un spectre agace son existence.
La plupart du temps ces forces laissent les humains vivre leur pathétique et inutile vie. Mais de temps en temps, pour tromper leur ennui, elles viennent les titiller, leur ravir un enfant (« Elégie »), les attirer par le feu (« Rêves de cendre ») ou les guider vers l'au-delà (« Nous reprendre à la route », superbe !). le héros ou l'héroïne vous confie son calvaire, vous avoue souvent qu'il/elle est démuni(e) devant ces forces discrètes et tenaces.

Pas totalement démunie. Son histoire, il/elle la raconte avec énormément de poésie et dans un style délicieux. le malheur est le meilleur moteur de l'art décidément.

J'ai presque honte de ne pas mettre la note maximum, simplement parce que ce genre d'imaginaire n'arrive pas à m'emporter vers les sommets. Comme certains vins, son effet sur moi ne reste pas longtemps en bouche. Mais je pense revenir m'abreuver à cette source un de ces jours.

Un grand merci à Blackwolf qui m'a décidé à me lancer.
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Cela fait un moment déjà que Serpentine figuraient dans mes pense-bêtes repérés grâce aux plusieurs excellentes critiques lus sur celui-ci, mais bon il m'aura fallu le challenge Sfff auteure et l'apat d'un bonus pour finalement me décider à l'ouvrir.

Autant dire que je ne le regrette pas, j'ai déjà pu profiter plusieurs fois du travail de Mélanie Fazi en tant que traductrice et c'est avec plaisir que j'ai découvert ce qu'elle a elle-même écrit, et quelle plume elle a Madame Fazi, cela m'a frappé dès la toute première nouvelle du recueil, le tout est remarquablement bien écrit.

Je ne suis pas un grand féru de nouvelle, j'en lis d'ailleurs très peu seule quelques aventures de Conan de Robert E. Howard et la premier intégrale de la patrouille du temps de Poul Anderson était sortie de ma pal l'année dernière. Mais il me faut bien dire être ravi d'avoir ouvert ce recueil, je ne vais pas donner mon avis sur les 10 nouvelles de ce recueil et vais me contenter de dire que je les aie toutes apprécier bien que j'ai été étonné de lire finalement des nouvelles assez sombres, mes préférés sont Élégie que je trouve vraiment très belle, mémoires des herbes aromatiques et petit théâtre de rame.

Chaque nouvelle est un véritable petit nouveau  voyage dans un lieu somme toute banal jusqu'à ce glissement vers l'étrange, et le surnaturel ou la folie des personnages est vraiment très bien amener. Bien que le fantastique ne soit pas l'un de mes genres préféré je n'aurai pas dis non pour lire ici quelques nouvelles supplémentaires.

Cette première lecture de Mélanie Fazi en tant qu'auteure fut donc est très belle découverte et je me laisserai séduire par d'autre écrits de l'auteure.
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J'ai tant tardé à me lancer dans un des recueils de nouvelles de Mélanie Fazi que je ne savais pas par lequel commencer. Sur les conseils de ma chère et tendre, Serpentine m'a tendu les bras.

« Serpentine », qui ouvre et donne son titre au recueil, est d'ores et déjà la plus belle et la plus envoûtante des dix histoires que nous racontera Mélanie Fazi dans cet ouvrage. Je ne vais pas non plus détailler l'histoire de chacune des nouvelles, mais il est évident que toutes ont une identité propre et quelques grands thèmes communs. « Élégie », « Rêves de cendre », « Matilda », « Mémoire des herbes aromatiques », « le faiseur de pluie », « le passeur », « Ghost Town Blues », autant d'idées simples où le fantastique s'immisce comme si de rien n'était dans des lieux au premier abord quotidiens à l'extrême. Bien sûr, certains récits marqueront davantage le lecteur, comme la nouvelle « Nous reprendre à la route » où une jeune fille erre, abandonnée sur une aire d'autoroute, et qui se rend doucement compte qu'elle n'est pas seule sur le bord du chemin. Pour en prendre une moins aisée à part, « Petit théâtre de rame » est, elle, une chronique ordinaire de la vie du métro parisien ; sautant d'un personnage à l'autre par une simple rencontre, le lecteur trouvera dans ces mots une ultime manière de voir du fantastique dans son trajet quotidien.

Serpentine est donc un beau recueil de nouvelles, maîtrisées et qui savent remettre le fantastique là où il est, c'est-à-dire où on ne l'attend pas.

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Citations et extraits (106) Voir plus Ajouter une citation
Sa cousine s’apprêtait à lui rappeler l'interdiction de quitter la chambre (ses parents ne plaisantaient pas avec la discipline) mais Noël avait déjà bondi du lit et enfilé un gilet par-dessus son pyjama usé aux genoux. Par réflexe, Ingrid lui emboîta le pas, prête à saisir par la manche à la première gaffe. C'est que s'ils étaient pris à désobéir ensemble, la gifle serait collective. Et sa mère s'y entendait pour vous donner l'impression d'avoir les joues marquées au fer rouge du sceau de l'infamie. Une vraie tireuse d'élite.

("Le faiseur de pluie")
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"Alors on s'approprie ces endroits qui font maintenant partie de la routine, ceux du trajet quotidien vers la fac ou le lieu de travail, si souvent répété qu'on en oublie de regarder autour de soi. On plonge le nez dans un livre, les pensées dans les souvenirs de la journée de travail, tout ce qui occupe le trajet en effaçant les lieux. Le regard s'endort si facilement quand on ne l'exerce pas."
GALERIE
PETIT THEATRE DE RAME
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Tu n'étais pas tout blanc non plus, Ulysse. Tu as menti à ce type, Homère, quand il est venu te trouver pour écrire tes mémoires. Tu as menti parce que c'est le verbe qui nous façonne. Je suis de la même étoffe que toi, n'oublie pas, l'étoffe dont sont taillés les mythes. Humains, dieux ou titans, nous sommes tous de cette espèce qui n'oublie jamais, ni ne pardonne. C'est notre essence même, puisqu'on nous a créés pour la fureur et la vengeance. J'ose dire que nous y excellons.
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Ton visage se détend lorsque le vin répand dans ton corps une chaleur sublime. Je te vois pincer les lèvres d'un air connaisseur, traquant l'arrière-goût sur ton palais. N'est-ce pas que le raisin et le nectar se marient à la perfection? Comme une dernière touche de miel sur un dessert déjà succulent. Et à travers cette saveur moelleuse et parfumée, tu cherches l'écho d'une autre, peut-être un breuvage dégusté au cours de tes voyages. Et voilà qu'une bulle de souvenir remonte à la surface pour éclater à peine surgie, non sans t'avoir tiré un sourire, spectre d'une joie passée.

("Mémoire des herbes aromatiques")
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Tu comprends maintenant ce qu'ils viennent tous chercher ici ? Le souvenir du temps où le vieux pays nous appartenait, où nous étions le centre de toutes les croyances. Pour Prométhée, la mémoire d'un temps d'avant le vol du feu, d'avant le supplice de l'aigle. Toi, Ulysse, tu entends claquer les voiles gonflées de ton navire. Ta peau retrouve la mémoire délicieuse des embruns. Tu ne t'es jamais remis d'avoir dû toucher terre au bout de ton périple. Avoue que tu n'as pas aimé voir la traversée prendre fin. On s'enivre vite de ne plus connaître d'attache.
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Vidéo de Mélanie Fazi
Extrait du livre audio « Rythme de guerre, vol. 1 - Les Archives de Roshar, T4 » de Brandon Sanderson, traduit par Mélanie Fazi, lu par Lionel Monier et Clémentine Domptail. Parution numérique le 24 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/rythme-de-guerre-vol-1-les-archives-de-roshar-tome-4-9791035412210/
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