Je partage en tout cas les impressions de Bardak : si la construction du roman est habile et les histoires prenantes, j'ai été déçue par ce livre qui évoque plus un Torture Porn mal assumé qu'une film dérangeant et mystérieux à la
David Lynch.
L'écriture est tenue mais très plate. le pire, ce sont ces incursions en italique dans la tête du personnage, qui retranscrivent des pensées toujours fades alors même qu'il est en situation de traque ou de torture (du type "Pris au piège. Seul à jamais." Que ce tic stylistique est agaçant !) ...
La violence devient écoeurante au fur et à mesure que l'on prend conscience qu'elle n'a aucun sens. Elle est seulement le fil thématique du livre qui fait se succéder et se répondre des scénari sadiques et horrifiques pauvrement mis en scène. Pour chaque scène, l'auteur nous décrit rapidement le ciel (souvent orageux bien sûr), indique la chanson qui passe à la radio, précise la couleur d'un t-shirt et ce qu 'il mange ; le pire est qu'il croit par là créer une ambiance...
Certains romans plus populaires et plus modestes (je songe à ceux de
Franck Thilliez) ne sont pas simplement violents : ils portent en eux une réflexion sur la violence et sa représentation. Rien ici : si je creusais, je pourrais à la rigueur voir dans "
Les Loups à leur porte" un pessimisme assez convenu sur la nature humaine (à supposer qu'une telle chose existe...) et une triste et douteuse vision de la sexualité et notamment de l'homosexualité, toujours associée à la frustration, à la violence refoulée et à la perversité... Autant en rester à la surface donc...