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3,6

sur 444 notes
"Les loups à leur porte" est l'un de ces romans troublants qui ne laisse pas indifférent. Il est difficile de résumer la trame sans en gâcher l'effet de surprise. On est sur un récit de type puzzle qui rassemble des tranches de vie, des histoires toutes plus noires les unes que les autres, pour ne former qu'un seul corps. La construction du roman est très travaillée et maîtrisée. L'écriture est précise et n'est pas sans rappeler le rythme que l'on retrouve ordinairement dans les romans anglo-saxons. L'ambiance rappelle en effet Twin Peaks, et certains passages m'ont fait penser à "La route" ; pas sur la thématique en elle-même, mais plutôt dans le désespoir, la violence constante qui règne dans chacune de ces histoires. On a le sentiment que les personnages sont enfermés dans l'inéluctable. Petit bémol : j'ai trouvé que la noirceur était parfois un peu excessive, mais je suppose que c'est un parti pris. Une lecture addictive, un auteur de talent à découvrir. Âmes sensibles, s'abstenir : la lecture peut s'avérer difficile lors de certains passages.
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Un très bon roman noir, très noir.
Les loups à leur porte est un roman bien écrit.
La forme du roman est très originale.
En effet, c'est sous forme de nouvelles d'une trentaine de pages chacune dans laquelle on suit des personnages différents.
Ces différents personnages sont tous liés.
Un livre qui montre les facettes les plus obscures du genre humain.
Lecture addictive et effrayante à la fois que je recommande.
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La quatrième de couverture du premier roman de Jérémy Fel évoque Twin Peaks, Stephen King et Joyce Carol Oates… Ô, doux rêve caressé d'une lecture s'annonçant dès lors passionnante d'un écrit effectivement fascinant, et dont la confirmation de ces influences prend vie à chaque page tournée. Jérémy Fel, jeune prosateur exalté, affectionne visiblement le manuscrit empoisonné, l'offrande littéraire judicieusement démoniaque qui revisite la figure du mal en se faisant habilement sombre et machiavélique ; Jérémy Fel, nouveau pontife inspiré de la violence et de l'épouvante mêlant ingénieusement un suspense haletant, de subtiles injections de surnaturel et surtout beaucoup, beaucoup d'effroi…
À chaque chapitre l'écrivain français sème un personnage, comme le Petit Poucet sème ses cailloux, pour mieux retrouver le chemin qui mène jusqu'au point culminant de l'horreur. le postulat de départ se fait immédiatement tragique, genèse d'un véritable jeu de massacre programmé : une maison brûle sous l'oeil pervers d'un adolescent déséquilibré, les flammes de la satisfaction et de l'aliénation se réverbérant dans son regard. Puis, chaque nouvelle page nous catapulte dans l'existence d'un-e protagoniste différent-e, comme un puzzle qui se met doucement et inéluctablement en place, comme une ronde macabre où les divers personnages entreraient malgré eux, créant des liens lointains, ténus, sorte d' « effet papillon » embarquant tout ce petit monde dans les affres de la souffrance et de la douleur. Ils sont douze, évoluant dans des pays et milieux différents, douze âmes chargées du poids de la folie et des vicissitudes gravitant fatalement autour de l'orbite du mal. Comme un effet boule de neige les destins de Duane, Louise, Mary Beth et les autres – si au départ ne semblent avoir aucun rapport – finiront par se croiser et s'entremêler de près ou de loin, sous l'influence dévastatrice d'un individu méphistophélique. Les loups à leur porte est un livre à tiroirs que l'on ouvre prudemment mais où l'on plonge rapidement sans retenue, comme poussé-es à l'intérieur d'une boîte de Pandore d'où s'échappent tous les pires maux de l'humanité…
Jérémy Fel présente un texte extrêmement bien construit et calibré, cet ancien libraire et scénariste ayant visiblement largement compris les rouages d'une oeuvre manipulatrice, prenante et difficile à délaisser, marionnettiste littéraire agitant les meilleures ficelles dans l'unique but de rendre le lecteur dépendant et hypnotisé par tant de barbarie finement décrite. Un récit labyrinthique tenant en haleine par la seule force et le talent de son auteur qui, partant de vies antinomiques et lointaines, parvient à tisser une gigantesque et suffocante toile d'araignée. Jérémy Fel aurait pu tomber dans l'excès et la surenchère de violence – l'on évite tout de même de justesse l'overdose – mais parvient à s'arrêter à temps, livrant une fin pertinente, réfléchie et contrairement au reste du livre plutôt positive. Mais attention, le mal guette inéluctablement et si un fugace moment de bonheur ou d'accalmie peut éponger un peu de toute la crasse de ce monde, il n'en reste pas moins que le Diable ne faiblit jamais, rôde bien souvent là où on ne l'attend pas et que les loups à leur porte ne cesseront jamais de hurler…
La locution L'homme est un loup pour l'homme semble parfaitement étudiée et disséquée dans ce livre troublant et violent conduit d'une plume aguerrie, vigoureuse, féroce et emmené par d'intenses moments de frayeurs où les fantômes du passé le disputent aux spectres du présent. L'on se cache sous sa couette, l'on ne parvient plus à dormir, assommé-es par cette fresque dédaléenne et sans concession ceinte d'une angoisse omniprésente et singulière ; un roman hautement cinématographique à l'ambiance pesante et terrifiante que des écrivains ou réalisateurs comme David Lynch, David Cronenberg, R.J Ellory et Stephen King ne renieraient pas.
C'est passionnant, souvent éprouvant mais le résultat est tout simplement digne des plus beaux films d'horreur… Un oeuvre tortueuse et torturée à ne pas mettre entre toutes les mains, les âmes sensibles étant priées de passer leur chemin…

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Un très bon livre qu'on ne lâche pas !
Construit comme un puzzle avec de nombreux personnages (on s'y perd un peu). Des crimes commis, des disparitions, des changements de vie... Tous les personnages vivent des moments horribles et le lecteur essaye de comprendre leur lien au fil du roman.
Certaines scènes sont très difficiles à supporter mais permettent de comprendre l'horreur que certains personnages vivent.
Un bon premier roman, coup de coeur de la rentrée littéraire d'une libraire qui l'a donc bien conseillé.
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Une critique élogieuse de Nous sommes les chasseurs, dernier livre publié de Jérémy Fel, m'a décidé à lire pour commencer Les loups entre eux, qui trainait depuis un certain temps dans ma bibliothèque.
Le livre ne tient évidemment pas les promesses de la quatrième de couverture qui le place sous les parrainages écrasants de Twin Peaks et de Joyce Carol Oates. Ce mauvais procédé commercial permet certes de vendre du papier mais dessert finalement le livre qui en est l'objet, alors qu'on ne peut en tenir l'auteur pour responsable.
Au demeurant, le propos du livre est intéressant.
Dans une trame complexe il mêle différentes histoires à différentes époques et en différents lieux dont les personnages se rencontrent et interagissent. La méta -histoire qu'ils écrivent, faites de leurs destins plus ou moins entremêlés revisite le mythe du croque-mitaine (plutôt que celui du grand méchant loup) dans une perspective assez freudienne, comme métaphore du prédateur sexuel, qu'il s'agisse des terreurs de l'enfance (le monstre du placard ou du dessous de lit, avec en prime une fort jolie scène primitive un peu trop freudienne), mais aussi des risques réels encourue par les enfants et adolescents, avec quelques scénarios types (l'ogre tueur -violeur en série, le parent abusif, "mauvaise mère" qui rejette et maltraite ) et encore des périls encourus par la femme dans le couple (ici c'est plutôt Barbe-Bleue que rencontre la pauvre Marie-Beth, tout en formant un triangle très freudien(encore une fois) avec Walter et Josh. Je fais un sort particulier à cette histoire, qui joue un rôle central dans le livre et cristallise la plupart des thèmes. Hélas, son déroulement manque de crédibilité)
La sexualité joue bien sûr un rôle central avec le schéma récurrent du viol homosexuel d'un enfant ou d'un adolescent par un homme adulte, souvent décrit comme "massif", à la masculinité hypertrophiée.
Avec beaucoup de précautions, on peut se demander si ce schéma n'a pas une importance particulière pour l'auteur.

Le propos de l'auteur était intéressant et ambitieux. Mais il n'est pas tout à fait réussi.
L'auteur a du mal à gérer la trame narrative et ses recoupements. Bien que l'ouvrage soit relativement court et que je l'aie lu en une journée, j'ai eu du mal à garder le contact avec les personnages et ai dû à plusieurs reprises revenir en arrière pour vérifier les antécédents de tel ou tel lors de sa réapparition. Et il n'a pas toujours évité la confusion qui était d'ailleurs un écueil prévisible.
Les personnages ne sont pas vraiment réussis, et gardent un caractère trop schématique. En étant très gentil, on pourrait penser que ce dernier est voulu pour leur conférer un caractère d'archetype, mais je n'irai pas jusque là.
Et les invraisemblances ne manquent pas, notamment dans l'histoire de Mary Beth, comme je l'ai dit, où le hasard fait vraiment trop bien les choses. Toujours en étant très gentil, on pourrait penser que ces invraisemblances sont voulues au nom des règles du conte, mais là encore..
Bref une demi-reussite, après tout honorable pour un premier roman.
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Difficile, voire impossible de vous proposer un pitch quelconque tant la construction du roman est déconcertante. Rassurez j'ai été déconcerté (et occasionnellement surpris) dans le bon sens du terme, le moins que l'on puisse c'est que pour un premier roman Jérémy Fel n'a pas fait le choix de la simplicité en optant pour ce que j'appellerai un roman de nouvelles.

Roman de nouvelles ? Ca y est il a fumé la moquette le gars !!! Et bin non, je suis toujours non fumeur, alcoolémie au niveau zéro et à peu près sain d'esprit (faut le dire vite). En lisant les deux premiers chapitres je me dis que j'ai entre les mains un recueil de nouvelles tant il n'y a aucun lien entre les deux récits. Avec le troisième chapitre un semblant de lien (ténu, vachement ténu même) pointe son museau. Au fil des chapitres, du temps (de la fin des années 70 à nos jours) et de l'espace (des Etats-Unis à la France), on découvre des personnages, des liens et tout se met progressivement en place. Chapeau bas Monsieur Fel, vous avez réussi un coup de maître !

Etrange que les éditions Rivages ait inscrit ce titre dans leur collection littérature générale, il a en effet tous les atouts pour figurer chez Rivages Noir. Peut être une option marketing visant à séduire un public plus large. Globalement l'intrigue distille un sentiment de malaise, certains chapitres sont d'une dureté et d'une noirceur incontestable. Âmes sensibles s'abstenir mais vous passeriez alors à côté d'une perle rare.

Une fois que l'esprit s'est adapté à ce choix narratif hors norme, l'intrigue prend une tout autre dimension, on essaye (vainement) de trouver les liens avant que l'auteur ne nous les dévoile. Un bouquin qui de déconcertant devient rapidement hautement addictif. Cerise sur le gâteau, l'auteur adopte un style qui tend à fluidifier la lecture.

Je peux aisément concevoir que la sauce ne prenne pas auprès de certains lecteurs ; pour ma part je me suis lancé sans réelle conviction et j'en ressors aux anges. C'est une lecture qui exige un réel investissement personnel, aussi bien en terme de temps (laissez le bouquin 3 mois sur la table de chevet avant de le reprendre et vous serez largué) que de réflexion. Pour un premier roman Jérémy Fel place la barre haute, très haute…
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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À l'écoute de la rentrée littéraire, j'ai lu et entendu de nombreux retours élogieux sur Helena que j'ai très envie de découvrir. Je lis beaucoup (énormément) de littérature nord-américaine et la présence des États-Unis, notamment du Kansas, m'attirait énormément chez cet auteur (je fuis comme la peste les auteurs "nombrilistes").
Or je suis maniaque. Quand il s'agit d'un jeune auteur, j'aime lire ses oeuvres dans leur ordre de parution pour saisir son évolution en tant qu'écrivain, les éventuelles références. J'ai donc commencé par "les loups à leur porte". Quel excellent premier roman ! Je trouve les références à Laura Kasischke et Joyce Carol Oates abusives et écrasantes mais je déteste de toutes façons ce travers marketing consistant à tout comparer et l'auteur n'y peut rien. S'il n'est pas (encore) au niveau de ces grandes dames, Jérémy Fel a en tout cas un univers et un style bien à lui. Il n'écrit pas "à la manière de" et tant mieux pour nous.
Ce roman noir choral est très ambitieux : 12 personnages, 13 chapitres que l'auteur va progressivement rapprocher d'une manière très crédible et vraiment subtile. Pas de coups de théâtre complètement improbables ou de retournements cousus de fil blanc ici. Pas de grosses ficelles comme tant de polars francophones les pratiquent et aucune facilité (quel bonheur !). Je conseille de lire en vacances ou le WE pour ne pas se perdre car les passerelles entre les histoires sont bien présentes mais parfois étroites. Je suis d'ailleurs occasionnellement revenue en arrière pour confirmer un point mais que c'est agréable pour le lecteur de ne pas être pris pour un crétin ! le premier chapitre tisse le mal originel avec un couple pris au piège dans sa maison et les autres chapitres déroulent l'histoire impitoyablement. La noirceur est très présente, ce qui n'empêche pas la réflexion notamment sur la filiation, la transmission...
La lecture est très immersive, très difficile de poser ce livre. Alors certes il ne répond pas à toutes les questions (notamment sur les personnages secondaires) mais franchement c'est ambitieux, rythmé, très serré, vraiment bien écrit... Je me suis laissée dire que certains personnages étaient repris dans Héléna que j'ai hâte de lire (ce n'est pas une suite toutefois même si ce roman se prêterait à une suite).
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Mon avis sur ce roman devrait se situer entre deux et trois étoiles... Tentative d'explication :
Le suspense est tellement bien ficelé, l'écriture est si efficace, la construction en puzzle est si maîtrisée, que je n'ai pas pu lâcher le livre avant la dernière page ce qui laisserait supposer que j'aime bien.
MAIS
L'histoire que racontent les histoires imbriquées, croisées, entremêlées, est horrifique, terrifiante, et certaines scènes m'ont semblé insoutenables, par la précision de la description mais surtout parce que je n'ai pas perçu ce que ce réalisme macabre apportait au contenu. Et cette impression de gratuité fait que je n'aime ce roman qu'un peu.

La Peur et le Mal sont les personnages principaux. le Mal pour le Mal, la jouissance que peuvent donner les souffrances infligées aux autres... je crois qu'en fait je n'ai pas envie de lire cela. L'actualité suffit.
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Un grand coup de coeur pour cette rentrée littéraire. Très bien écrit, passionnant, effrayant, ce roman est un puzzle de variations autour de la violence, mettant en scène des personnages qui la subissent ou la font subir aux autres (quand ils ne se découvrent pas un net penchant pour le mal) On pourrait être écoeuré par tant de scènes horribles mais il y a aussi des très beaux moments qui contrebalancent la noirceur de l'ensemble (coups de foudre ou amours filiaux très touchants) ainsi que des personnages très attachants qui s'opposent aux sordides agissements des loups du titre... Quand à la fin, on peut la prendre pour un happy end ou pas, c'est au lecteur de décider...
A ne pas manquer !
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J'ai d'abord cru lire un recueil de nouvelles.
Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais, alors j'ai jeté un oeil à la 4ème de couv : "(...) Qu'est-ce qui unit tous ces personnages ? (...)" Donc ce n'était pas un recueil de nouvelles et j'ai poursuivi ma lecture très attentive à tous les détails pour trouver le lien.
Certains étaient évidents.
D'autres un peu plus subtils : j'ai du, reparcourir certains chapitres rapidement quand j'ai eu fini la lecture complète.
Et il y en a un que je distingue à peine, je me souviens d'avoir lu un truc dans un autre chapitre, mais lequel ? et quel était ce truc ? c'est très vague.
Et c'est pour cela j'ai beaucoup aimé cette lecture : l'exercice que cela m'a demandé était très intéressant.
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