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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un grand merci à Babelio , à l'auteure , Christine Féret- Fleury et aux éditions " la belle étoile " pour l'envoi de ce livre qui, recu dans le cadre d'une masse critique privilégiée ....Bon , stop ! Pas de " bla - bla " ,y'a pas MMA mais .... Débuté dés le passage du courrier , j'avais terminé cette lecture AVANT le passage du courrier du lendemain ..c'est dire . Me débarrasser pour écrire ma critique et passer à autre chose ? Mais ça va pas ? Non . Bien que " plongé " dans une période plutôt moyenne au niveau de la lecture , ce livre a su me séduire au point de ....Ah , ça faisait longtemps .....Ben oui , amies et amis , j'ai aimé. Adoré ? Peut être pas , mais , vraiment , il n'est pas mal ce bouquin . Il y a Acia , une femme qui , obligée de quitter son emploi , trouve un livre de cuisine sur un banc et ...un chat , plus loin .
. Oui , un chat dont on va entendre parler , croyez - moi .Ça, c'est en Italie mais ça aurait pu être ailleurs .... Bon , ensuite , il y a Kamar et sa fille Hanna : Syrie , Bachar , péril , fuite "grâce " à de " généreux " passeurs ( ordures ....mais j'assume , vous aussi bientôt ) vers l'Europe salvatrice .Deux récits parallèles. Pas larmoyants , non , dignes ....Et puis , Nebbe ...Alors là , difficile à définir, hein , Nebbe . Tantôt vachement désagréable, tantôt vachement sympa mais , dans sa cuisine , c'est l'odeur du bonheur qui va s'installer ....Des histoires , des drames, et trois femmes réunies par une passion sous le regard de la petite Hanna , frappée l'aphasie jusqu'à....Compliqué ? Raconté par moi , pas de problème, c'est pas terrible , je reconnais et j'assume ....Mais raconté par Christine Féret-Fleury , c'est beaucoup , beaucoup mieux : touchant , émouvant , sans pathos et la fin , sans vous laisser sur votre faim ( ça fait longtemps que je la cherchais , celle - là ) , laissera travailler votre " moi intérieur " .Beaucoup de femmes dans cette histoire .Trop ? Ben non , voyons . le contexte l'exige . Et puis, l'un des ( rares ) hommes cités disparaît avec....la caisse du magasin . Livre pour " filles " ? ( j'ai du mal à accepter de vieillir ) , non . Une sorte de " beau , très beau conte " qui vous retient dans ses filets , pour moi , une belle découverte, facile à lire , plus profonde qu'elle n'en a l'air.....Je me suis laissé porter et j'ai dérivé vers ....un monde que l'on dit disparu ... Ou en voie de disparition ..
On peut voir ce que l'on veut , ce que l'on regrette , ce que l'on espère. Présent, passé, futur constituent une trame multicolore qui fait ...le sel de la vie.
J'ai beaucoup aimé. Que dire d'autre ? Mon avis ne représente que moi mais je pense que ce livre pourrait " embarquer " nombre de mes amies et amis babeliotes. Quels beaux portraits de ....femmes . " Femmes, je vous aime " chante Julien Clerc .Celles de ce roman , sans aucun doute ,vous allez vous lier à elles , les aimer , elles sont ...sublimes ( pas faciles non plus , hein , faut pas exagérer ) et , forcément on les aime ...pardon ...on les adore , vraiment .
Encore merci à tous pour cette belle découverte et ...ce bon moment de lecture et d'évasion.
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Deux jeunes femmes, l'une syrienne qui fuit la guerre avec sa fille de 9 ans désespérément mutique, l'autre en errance en Italie après avoir perdu son emploi dans une osteria à cause d'un patron indélicat. Un chat obstiné, un livre de recettes écrit par de multiples cuisinier(e)s, une cocotte, une cuillère en bois sculpté, une Fiat hors d'âge qui va nous emmener jusqu'en Ombrie, au pays de Saint François d'Assise, celui qui parlait aux animaux. Voici quelques-uns des ingrédients de ce roman où les saveurs orientales vont croiser les petits artichauts italiens, où les herbes aromatiques méditerranéennes vont emporter nos sens et accompagner les voyages bien différents d'Acia l'italienne et de Kamar la syrienne.

C'est avec Kamar que commence la longue route qui va nous mener d'Alep à Izmir, puis en Italie. Une route jalonnée de terreur, terreur sous les bombes qui lui ont pris son mari tant aimé, terreur dans ce frêle canot gonflable censé les amener en Grèce, mais qui n'y parviendra jamais, terreur des garde-côtes, sauveurs ou ennemis ? Puis terreur des camps où il ne faut jamais se déplacer seule, tant de prédateurs y rôdent...
Pendant ce temps, Acia poursuit elle aussi son chemin, elle qui voudrait tant se fixer quelque part et exercer ses talents de cuisinière paisiblement. Mais hélas, la vie n'a pas été tendre avec elle non plus, même si son histoire n'est de loin pas aussi tragique que celle de Kamar. le livre de recettes abandonné sur un banc qu'elle a récupéré a décidé de son itinéraire : elle ira à Palazzo, retrouver le dernier contributeur de ce mystérieux ouvrage. Et le Chat a décidé de l'accompagner, et on ne contredit pas un chat, toute personne partageant sa vie avec un de ces êtres le sait bien.

Je ne vous dévoilerai pas le reste de l'histoire, sachez juste qu'une troisième femme, surnommée Nebbe, et pas franchement amicale de prime abord, va jouer un rôle primordial dans la destinée de nos héroïnes. D'hommes il ne sera pas souvent question, mais l'Italie réserve parfois de belles rencontres !

L'écriture est primordiale dans ce roman, elle fait appel à tous nos sens et nous immerge complètement dans le vécu d'Acia et de Kamar. Je suis très sensible à cette poésie dans les évocations culinaires, certains d'entre vous l'ont peut-être déjà remarqué dans de précédentes critiques. Et ici, c'est bien souvent des souvenirs de recettes concoctées avec amour en famille qui fait "tenir" dans les moments difficiles. Il n'y a qu'à voir ce que chacune de ces femmes va emporter dans son périple : pour Kamar, une cuillère en bois sculptée héritée d'une lointaine ancêtre et donnée par sa tante. Pour Acia la cocotte en fonte de sa grand-mère qui l'a accompagnée dans toutes les épreuves. Hautement symbolique !
Les chapitres sont courts, donnant la parole à Kamar et Acia tour à tour. le rythme est soutenu, pas de temps mort. Pas de larmoiement non plus, même dans les épreuves les plus tragiques, Kamar n'a qu'une idée en tête : sauver sa fille Hana à tout prix, pas le temps de s'apitoyer sur son sort. Acia connaît des moments de découragement, mais elle aussi avance sur la route comme dans sa vie, opiniâtrement.

Je n'ai pas réussi à m'attacher complètement à ces femmes, il m'a manqué un petit zeste de quelque chose, peut-être parce qu'elles sont tellement isolées des autres pendant une bonne partie du récit, sans interaction autre qu'avec Hana pour Kamar, avec le chat pour Acia. Ce qui explique l'étoile manquante, pour ce livre qui aurait pu être plus approfondi, plus marquant, comme par exemple "L'apiculteur d'Alep" l'avait été pour moi.

Une belle découverte cependant, dont je remercie Babelio et La Belle Etoile.
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Les recettes de plusieurs vies

Dans son nouveau roman plein de saveurs, Christine Féret-Fleury imagine la rencontre entre deux femmes qui espèrent conjurer un sort qui leur est défavorable et se construire un avenir plus serein avec l'aide de leur patrimoine culinaire.

Acia erre dans les rues de Naples sans vraiment savoir de quoi sera fait son lendemain. Elle a perdu son emploi dans le restaurant qui l'hébergeait également et ne dispose que d'un petit pécule pour voir venir des jours meilleurs, d'une vieille Fiat et un chat trouvé qui va devenir son compagnon d'infortune. Et si la misère est moins pénible au soleil, elle n'en demeure pas moins un lourd boulet à traîner.
À des milliers de kilomètres de là, Kamar fuit sa Syrie natale. Après avoir perdu Assâad, son mari, tué par la guerre fratricide qui a embrasé le pays, elle s'est résignée à prendre la route avec sa fille Hana, sans toutefois pouvoir préjuger des difficultés rencontrées le long de ce chemin vers l'exil. Après avoir laissé une grande partie de sa fortune aux passeurs et avoir été entassée dans une embarcation de fortune, elle va voir son périple stoppé net par une patrouille qui intercepte les migrants et les mène dans un camp de rétention avant de décider de leur sort.
Pour tenir, elle s'attache à l'espoir d'offrir un avenir à Hana et s'accroche à cette cuillère en bois sculptée par son grand-père, symbole de l'héritage familial également fait de valeurs et de…saveurs qui ont accompagné l'enfance de Kamal et des recettes de cuisine de sa grand-mère qu'elle récite comme une incantation : «Dans un grand bol, tu mélangeras l'oignon, le bourghol et le sel, l'eau et la viande, et tu travailleras le tout jusqu'à ce que tu obtiennes une pâte souple, n'oublie pas de mouiller tes mains, ma fille.»
Un patrimoine culinaire qui va constituer le lien entre Acia et Kamar qui, vous l'aurez compris, vont finir par se retrouver après leur errance respective dans un petit village près d'Assise joliment baptisé Palazzo. C'est là que vit Nebbe, dans une Osteria qui tombe en ruine.
En vous laissant découvrir par quel subtil jeu de piste elle sont atterri dans la campagne de l'Ombrie, j'aimerais souligner combien l'écriture de Christine Féret-Fleury est riche d'odeurs, de couleurs, de saveurs, en communion avec le savoir-faire de ces trois femmes qui n'auraient, à priori, jamais dû se rencontrer. Sensible et sensuelle, cette écriture accompagne trois destins que la vie n'a pas épargnés. Les amateurs de cuisine italienne et orientale y trouveront aussi quelques délicieuses recettes, même si la plus importante d'entre elle est bien la recette pour conduire son existence, comme un doux soleil au bout du tunnel.


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Lorsque Kamar, une veuve syrienne qui a fuit le régime de Bachar El Assad avec sa fille Hana, parvient en Italie et pense "Ici, la chaussée est lisse, sans cratères laissées par les bombes", elle croit être sortie de son cauchemar, mais non, l'aspect lisse de la route, l'horizon de ce pays nouveau, ses très longs nuages, provoquent chez elle un déchirement.
"L'horizon. Qui ne l'a pas perdu ne peut savoir ce que renferme ce mot."
Le pays perdu, sa douceur détruite, l'incompréhension de ce qui lui est arrivée résonne et résonnera en elle à jamais, plus que la traversée périlleuse dans des embarcations surchargées, l'appât du gain des passeurs ou l'inhumanité des camps de transit.
Christine Feret Fleury a fait le choix de nous parler de l'émigration subie sans faire référence aux dimensions géostratégiques, politiques ou au marchandage européen autour des quotas de migrants.
Elle souligne l'inhumanité des solutions mises en oeuvre en racontant le parcours individuel de trois femmes dont les histoires finissent par se croiser.
Kamar la Syrienne et sa fille, Acia une italienne paumée qui rêve dans une société où le rêve n'a plus sa place, Nebbe une veille femme survivant dans le village italien de Palazzo.
Pour autant, même si au début de la lecture j'ai pu être sceptique voire désarçonné par l'approche retenue, l'auteure évoque, au détour de l'histoire de Kamar, les agissements mortifères des états prédateurs "Les pierres taillées et assemblées par la main de l'homme, si belles, se sont effondrées elles aussi, alors qu'elles avaient résisté au passage des siècles, aux pillards, aux éléments."
De la même façon, Nebbe évoque le sort réservé aux vieux par le maire du village, il a "(...) fermé la salle où ils se réunissaient. Une question de normes de sécurité - un prétexte (...). Les vieux ne lui rapportent rien. le profit avant tout. Bande de vautours !"
C'est autour de leur amour commun de la cuisine que les trois femmes vont se retrouver échangeant Mutabal shawandar contre Alliciotti coll'indivia.
"Si "guerre" est une arche d'acier, "cuisine" chante comme un oiseau perché sur le rebord d'une fenêtre ouverte."
J'ai hâte de rencontrer l'auteur le 7 septembre pour lui poser toutes ces questions et lui demander si, comme je le pense, le message que délivre son roman est celui d'une révolte contre les clichés des nationalités et la recherche de la dimension universelle de l'humain dans sa relation à l'autre fut-il étranger.
Une belle découverte. Merci Babelio et les éditions Marabout.
Je ne saurai terminer cette chronique sans mentionner la différence entre une ratatouille et une bohémienne, telle que la donne Nebbe à la page 135 :
"Pas une ratatouille, une bohémienne (...) Tu n'as pas mis de poivrons, et tu as tout jeté dans la cocotte en même temps ! Pour la ratatouille, chaque légume doit revenir dans une casserole différente (...)"
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" Nous glissions sans effort entre les collines fauves ponctuées d'arbres semblables à des flammes immobiles. Les nuages, très longs, dérivaient doucement. J'aurais pu croire que je volais. Et, enfin, l'horizon s'ouvrait devant moi"...

le pays aux longs nuages, c'est l'Ombrie, telle que Kamar la découvre. Syrienne désespérée par la mort de son mari, elle a fui avec sa petite Hana. Après la traversée périlleuse , elle préfère quitter le camp de migrants italien. Sur sa route d'exil, elle rencontre la vieille Nebbe, qui tenait une osteria.

L'autre personnage central du roman, c'est Acia , une jeune femme également en situation difficile , elle vient de perdre son emploi de serveuse. Elle aussi se retrouvera chez Nebbe. Leur point commun ? L'amour de la cuisine. Un beau projet commun verra le jour...

L'écriture est belle, sensuelle et expressive, notamment pour décrire les plats qui mettent l'eau à la bouche... Kamar et Acia se révèlent très touchantes, chacune porte un lourd fardeau de douleur mais sait trouver la force d'avancer.

J'ai aimé cette histoire, où malgré les destins meurtris, l'espoir affleure. Quelques coïncidences m'ont paru peu vraisemblables, mais c'est un roman émouvant, plein d'humanité. Je garde particulièrement l'image du chat qui apaise et accompagne...

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Trois voix de femmes composent ce roman. Celle de Kamar qui fuit la Syrie avec sa petite fille, celle d'Acia qui se trouve jetée à la rue suite au départ de son patron avec la caisse du restaurant,et celle de Nebbe qui va les accueillir. Bien que d'une nature différente elles ont en commun la souffrance et le chagrin. le hasard ou La belle étoile va les rassembler autour d'une passion commune,l'amour de la cuisine ou même,la cuisine de l'amour !
Avec pudeur et douceur Christine Féret- Fleury dévoile progressivement le coeur et l'histoire de ces femmes, mêlant les saveurs italiennes et syriennes, l'amertume des larmes à la suavité du partage. Car il s'agit peut-être avant tout d'un roman sur la beauté du partage,sur la grâce et le plaisir d'offrir et de recevoir ,sans forcer,sans juger. le festin que ces trois femmes vont confectionner pour les vieilles personnes de Palazzo, va réveiller bien davantage que les papilles gustatives en ouvrant le coeur de chacun au souvenir de la vie,de l'espoir et de la générosité.
Merci aux éditions de la belle étoile et à Babelio pour ce joli voyage dans le pays aux longs nuages.
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Trois vies qui s'entrecroisent dans les pages de ce poétique roman de Christine Féret-Fleury. Trois vies de douleurs et de douceurs. Trois vies en fuite qui, par le fruit du destin, vont converger et renaître. Trois femmes, enfin, qui, après toutes les tragédies de leurs parcours, vont trouver un peu de quiétude.

Le Pays aux longs nuages est d'abord et avant tout un livre de femmes. Comme l'autrice l'a confié lors de la rencontre chez Babelio, elle voulait que ce livre soit une histoire de femmes. Ce livre nous narre comment Acia, Kamar et Nebbe vont se trouver, se lier ensemble et finir par se sauver.

La jeune Acia travaille comme serveuse et subit la hargne et le sexisme de son patron, jusqu'au jour où il s'en va avec la caisse. Alors qu'elle erre un soir, elle trouve un chat satanément caractériel et un carnet de recettes. Sur ce carnet, des recettes, des noms et un lieu : Palazzo. Elle décide de s'y rendre, comme mue par une force plus grande qu'elle (le chat évidemment, on sait tous que les chats dirigent le monde). Là-bas, elle rencontre la vieille Nebbe, tenancière d'une osteria, petite auberge en friche. Là-bas encore, le destin amène la solide Kamar et sa fille Hana, rescapées de la terreur de Bachar al-Assad, rescapées de la traversée de la Méditerranée, rescapées des camps de migrants. Ces trois femmes vont alors revivre ensemble. J'ai aimé la voix de chacune d'entre elles, distinctes par leurs vécus mais si semblables par leurs souffrances.

Ce roman est aussi plein d'amour pour la cuisine et la nourriture. Chacune d'entre elles apportent ses recettes, son art, ses histoires. du mutabel shawandar au carciofi alla giuda, en passant par les sannachidere, ces plats arrivent à adoucir la peine d'Acia, Hebbe et Kamar. Ces plats les réconcilient avec elles-mêmes mais aussi avec les autres. Comme elles, on hume l'odeur des tomates, de la pâte à pain et des betteraves et on se délecte de la préparation de leurs repas. La cuisine est le lieu essentiel de ce livre. On dit souvent que la cuisine permet de libérer l'esprit ; pour elles, la cuisine libère aussi des carcans du passé.

Ce roman est enfin une ode à l'Italie. Toutes ces histoires sont italiennes, les lieux sont italiens, les personnages deviennent italiens et trouvent une rédemption (sans aucune connotation religieuse, soyons d'accord) dans cette Italie profonde, dans ce village perdu de Palazzo. Christine Féret-Fleury souhaitait une couverture pleine de mystère pour incarner cette Ombrie de ses souvenirs, on peut dire qu'à la voir, c'est réussi. On est emplis de ce sentiment de perdition, de calme et d'hébétude.

Au-delà des twists conséquents, le livre est dur, sinon très dur parfois, dans ce qu'il évoque, mais souvent doux par son ton et la chance qu'il accorde à ses personnages. Sans jamais tomber dans le mièvre ou l'excès de pathétique, il est capable de susciter des sentiments puissants. Certaines pages m'ont arraché des larmes, exemptes de pitié mais pleines de tendresse pour ces femmes à qui le monde a décidé d'offrir un nouveau départ.

Peu de reproche à faire sinon qu'on aura l'impression de passer vite à travers certaines trames narratives et de devoir les laisser vivre par elles-mêmes beaucoup trop tôt. Et pas assez de chat. On aime les chats et on vous en parle.

Merci à Babelio pour la rencontre et à Christine Féret-Fleury pour la grande douceur dont elle a fait preuve, qui surgit à chaque phrase de son texte.
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Deux parcours de vie en écho. Celui d'Acia et celui de Kamar et de sa fille. La première ayant une vie chaotique depuis sa naissance, et l'autre ayant dû fuir son pays, la Syrie.

Leur fil d'Ariane : la cuisine, les odeurs de l'enfance, les papilles qui frémissent dès qu'un plat, un dessert, une odeur, leur viennent en tête.

Ces deux âmes perdues vont parcourir un long chemin. Un chemin de perte, perte de son emploi pour Acia, d'exil pour Hamar et sa fille, de recherche, de reconnaissance, de reconstruction, tout simplement de vie.

Rencontres hasardeuses ou pas, coup de pouce du destin, sursaut d'énergie pour décider en deux temps trois mouvements, un geste irréfléchi qui mènera on ne sait pas où, là encore hasard du destin.

J'ai aimé la façon dont Christine FERET-FLEURY aborde, à travers ces différents portraits, notre monde contemporain.

Les larmes me sont montées aux yeux, à certains moments. Qui suis-je pour me plaindre, alors que je ne manque de rien. « Ah ! comme on s'accoutume au bonheur ; hélas ! on ne le connaît bien que lorsqu'on l'a perdu." Mirabeau

Je remercie les éditions « La belle étoile » et Babelio pour l'envoi de ce livre, reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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Il y a Kamar, jeune veuve syrienne qui fuit son pays et qui, après un long voyage en mer, se retrouve dans un camp avant de s'échapper.
Il y a Acia, jeune femme un peu borderline qui vient de perdre son dernier emploi en restauration et se retrouve sur les routes d'Italie.
Il y a Nebbe, vieille femme en fauteuil roulant qui tient un restaurant en bout de course à Assise.
Ces trois femmes vont se rencontrer et leur destin va se lier.
Trois belles personnes au profil complètement différent.
Leur point commun au départ, l'amour de la cuisine.
Ce sont vraiment trois beaux portraits de femmes.
Toutes blessées, traumatisées mais battantes.
Je me suis littéralement laissée emporter dans leurs histoires.
Il y a de la douleur, du malheur, mais aussi une grande résilience et beaucoup d'espoir..
Des liens forts qui se tissent.
J'ai beaucoup aimé ce roman à la belle et profonde écriture.
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Un roman choral à deux voix, deux femmes blessées par la vie : Kamar qui fuit la Syrie en guerre avec sa petite fille de 9 ans après la mort de son mari, et Acia, à la jeunesse difficile , qui vient de perdre son emploi dans une auberge italienne et se cherche un avenir.
Ajoutez-y un chat , un livre de cuisine abandonné sur un banc , une osteria perdue dans un petit village d'Ombrie à deux pas d'Assise tenue par une dénommée Nebbe au fort caractère mais au grand coeur et vous avez presque toute l'histoire .
Presque, parce qu'il faut ajouter un élément important, capital même : les couleurs, les odeurs et les saveurs de la cuisine italienne mêlées à celles de la cuisine orientale, qui vont jouer un rôle essentiel dans la reconstruction et la renaissance de nos héroïnes et qui donnent l'eau à la bouche !
Des thèmes graves sont abordés comme la terrible épreuve de l'exil et des dangers encourus par Kamar et sa fille, et la perte, le deuil, l'abandon pour Acia, sans toutefois tomber dans le pathos.

Pas forcément très novateur mais l'écriture est fluide et le message porteur d'espoir : un livre qui fait du bien en ces temps difficiles.
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