AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 684 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle histoire ! Quel roman ! Et quel auteur !
Ce n'est pas mon premier Ferey mais là je suis… conquise serait totalement inapproprié au vu du contenu alors on pourrait dire ferrée.
J'avais lu Zulu qui se déroulait en Afrique du Sud. Ici, avec Paz, nous sommes en Colombie. Points communs : la violence et l'immersion totale de l'intrigue dans le pays.
Caryl Ferey est un voyageur qui sait utiliser les lieux / paysages comme un élément essentiel de ses romans.

Paz, c'est un thriller qui s'inscrit dans l'histoire politique de la Colombie abordant violence, corruption, guérilla avec les FARC mais aussi d'autres unités de combat, polices et journalisme.
Les personnages principaux font partie d'une famille complexe et très influente, entre politique, police et activistes. Saul Bagader, Angel et Lautaro ses deux fils, voilà trois héros bien testostéronés. On devine assez vite des rapports familiaux complexes et l'existence de secrets ou de non-dits familiaux.

Diana Duzan, personnage principal aussi, montre une image de la femme très positive : elle n'a pas froid aux yeux, est une journaliste intègre, intelligente et sympathique, apparemment plaisante. Diana va croiser la famille Bagader de plusieurs manières, entre autre à travers une enquête qu'elle mène sur une série de crimes ultra-violents qui ont lieu à travers le pays.

La violence est très présente dans ce livre, je dirais même l'ultra-violence. Mais elle n'est pas gratuite, je veux dire qu'elle s'inscrit tout à fait dans l'intrigue et n'est pas là pour faire du sensationnel. Une ultra-violence tout à fait choquante cependant, c'est pourquoi j'ai été surprise puis consternée de lire en notes en fin d'ouvrage : « J'ai choisi d'atténuer certains aspects particulièrement violents des drames vécus par le peuple colombien. »

Ce roman aborde de nombreux thèmes sociétaux majeurs : la place de la femme dans la société, la corruption, le commerce de la drogue, les problèmes d'environnement avec la crise climatique, le rapport des jeunes femmes à leur corps qui les met à la merci des hommes peu scrupuleux…
L'histoire est riche car elle aborde plusieurs aspects ; dans les six cents pages, aucune ne m'a semblé en trop. le récit est équilibré et clair, même s'il faut un peu de temps au début pour s'habituer aux noms des personnages car nombre d'entre eux ont des surnoms et il y en a beaucoup. L'écriture est agréable et discrète, pas de grands effets. Malgré tout, le suspense est ménagé à travers des procédés classiques d'alternance de points de vue mais sans que la forme ne gâche le fond. On veut savoir la suite, on tourne les pages, peut-être pas de plus en plus vite car on veut profiter jusqu'au bout de la qualité du récit, mais de plus en plus longtemps car on n'arrive plus à lâcher le bouquin, feignant de croire que l'on pourrait se passer de sommeil pour le finir.

Vous l'aurez compris, j'ai trouvé ce livre vraiment bien ; dire que je l'ai beaucoup aimé me paraît un peu indécent au regard de la violence qu'il contient, mais il relève le défi de nous divertir, de nous tenir en haleine, nous faire palpiter et nous instruire aussi de l'histoire d'un pays, d'une société et d'événements qui ont eu lieu.
Caryl Ferey est une voix à part dans le paysage français du roman noir et je compte bien compléter ma bibliothèque de ses ouvrages.
Lien : https://chargedame.wordpress..
Commenter  J’apprécie          150
Après l'Afrique du Sud, le Chili, l'Argentine, nous voilà repartis pour l'Amérique latine et plus particulièrement la Colombie.
En tant que lecteur, nous devons nous accrocher car rien ne nous est épargné : cartels des trafiquants, corruptions des politiques, FARC, meurtres violents.
Caryl Ferry ne nous emmène pas faire du tourisme, même si la paix est signée la violence perdure. Il nous dépeint un tableau noir, mais comme d'habitude très bien documenté.
On a du suspense et des rebondissements, un final......
Bref j'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          140
En librairie le 3 octobre 2019.

Décidément, l'Amérique du Sud est une terre fertile pour la littérature en général, et pour le polar en particulier. C'est en Colombie cette fois que Caryl Férey a creusé son sillon pour nous offrir une remarquable Série Noire, basée sur une lutte fratricide, dure, cruelle, violente, comme peut l'être parfois le continent sud-américain. Il y a mis comme toujours beaucoup d'énergie, beaucoup de passion, et on est emporté dans cette aventure sans aucune envie d'en sortir tant on a envie de comprendre qui ? pourquoi ? comment ? jusqu'à la terrible fin (mais je vous laisse la découvrir, bien sûr).
Enfin, comme souvent avec le style si imagé, si particulier de Caryl Férey, j'ai imaginé tout le long ce que ça pourrait donner en film... et bien, ça serait vachement bien !

#Paz #CarylFerey #SérieNoire #Gallimard #polar #Colombie #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Un vieux requin de la politique.
Un ancien officier des forces spéciales désormais chef de la police de Bogotá.
Un combattant des FARC qui a déposé les armes.
Un père, deux fils, une tragédie familiale sur fond de guérilla colombienne.
Commenter  J’apprécie          140
Fabuleux roman, bien qu'en partie certains éléments soient malheureusement vrais.
La Colombie, ravagée par certains grands malades, sur fond de trafic de drogue, est un personnage en elle-même et les personnages principaux sont eux-mêmes ravagées de l'intérieur. Un peu de tendresse et d'humanité noyées tout de même dans la violence de ces quasi 600 pages font du bien car, oui, c'est très violent.
Roman sombre et bien ficelé, durant lequel on s'attache à certains personnages, presque tous torturés, encore une fois, de l'intérieur. Caryl Férey est bon, pas de doute et c'est un plaisir de constater l'évolution de son écriture.
Il aura été dur de le quitter une fois ouvert, surtout les dernières pages.
Commenter  J’apprécie          110
J'avais déjà découvert l'auteur avec plaisir en lisant Condor.
J'ai retrouvé dans Paz ce qui m'avait marqué précedemment : un souci de réalisme prégnant.
Ici il s'agit d'une immersion dans la smala géopolitique colombienne. Entre politiques véreux, flics utraviolents, FARC et narcotrafiquants, l'ambiance est pire que pesante.
Les nombreuses scènes de violence sont parfois insoutenables et dans une note en fin d'ouvrage, Caryl Férey précise que le réalité dépasse de beaucoup sa fiction. Voilà qui fait froid dans le dos.
Un autre point remarquable, positivement, tient à la façon dont l'auteur dévoile la psychologie des personnages sur le long terme, au fil des pages. En progressant dans l'histoire on gagne aussi en empathie et la charge émotionnelle et narrative gagne en puissance au fil du récit.
Sa bibliographie est importante, je risque donc fort d'y revenir. Mais en passant par d'autres lectures moins choquantes pour mon âme sensible.
Commenter  J’apprécie          113
Les livres de Caryl Ferey ne se décrivent pas, ils se lisent ! On s'en délecte. Je m'en délecte. Jamais déçue, je suis à chaque fois emportée, angoissée, impressionnée… Cette fois-ci encore, j'ai plongé, tête la première, dans ce pays si incroyable, cette tragédie familiale si douloureuse. J'ai souffert avec les colombiens, aimé avec Angel, je me suis perdue avec Lautaro et suis devenue folle aux côtés de Lorena. Mais surtout, je suis restée en apnée de la première à la dernière ligne, pas une seconde de repos, pas un instant de respiration. Ce livre est une bombe !
Commenter  J’apprécie          110
Il y a un peu moins d'un an, je terminais un magnifique recueil de l'auteur consacré au Chili (oui, je sais, c'est mon obsession du moment …) en écrivant ceci :

« Il m'a également rendue impatiente de pouvoir lire le troisième volet qui devrait clore la trilogie commencée avec Mapuche. Mais pour cela il va falloir patienter un peu. Caryl Ferey prend son temps ! »

Inutile de dire que je n'ai pas attendu pour acquérir Paz, dernier volet de la trilogie sud-américaine. Ce que j'aime avant tout chez Cary Ferey, c'est qu'il me fait voyager intelligemment, en explorant la côté sombre d'un pays, et en donnant vie à des personnages attachants même dans leur noirceur.

Après l'Argentine de Mapuche, le Chili de Condor, nous voilà un peu plus au nord, en Colombie, après les années noires des FARC. Les choses semblent apaisées, la paix négociée…oui, mais…. (Je fais volontairement l'impasse sur la trame de l'histoire pour ne pas ″ divulgâcher″)

Caryl Ferey s'intéresse bien entendu à l'histoire mouvementée de la Colombie, à ses années noires, la mainmise des narcos qui gangrènent profondément la ‶démocratie″, à ses politiques corrompus, cyniques et troubles.

Moins social que ses précédents ouvrages, Caryl Ferey explore les rapports familiaux et ses secrets, les filiations compliquées, le mensonge, la trahison.

Sous les traits de Diane, journaliste bornée, Ferey s'intéresse à la presse d'investigation jusqu'au-boutiste, parfois pour le bon, mais aussi pour le pire.

Comme toujours, avant d'écrire, Ferey s'informe, se documente, va sur le terrain, rencontre des gens, les écoute, les observe.

Il en résulte un livre bien écrit, imagé, mais, contrairement aux précédents, beaucoup plus suggestifs dans l'évocation de l'extrême violence de ce livre. Ne nous trompons pas, si l'ouvrage s'appelle Paz, mais la paix est encore loin !

Caryl Ferey signe ici un roman dense, exigeant, passionnant, moins cash que les précédents, mais à mon sens plus profond et plus abouti. Il aura réussi à inscrire la Colombie dans mon carnet de voyages !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          104
Comme dans tous ses romans, il y a beaucoup, beaucoup d'hémoglobine et de violence. Cela va sans doute arrêter pas mal de lecteurs et c'est dommage car le style de Ferey est toujours aussi percutant, nerveux, précis. Les images sont riches, l'humour cinglant et le reportage social sans complaisance. Ses héros sont des héros de polars, c'est vrai mais pour moi ce n'est vraiment pas grave et le livre me parait quand même être le meilleur de tous ceux que j'ai lus de Ferey, même meilleur que Mapuche ce qui n'est pas rien.
Par contre, si vous aviez déjà acheté votre billet pour Bogota ou Carthagène, cet hiver, attendez le retour pour lire PAZ, autrement, vous passerez votre temps à surveiller vos arrières pendant vos vacances.. C'est sûr que l'office du tourisme colombien ne va pas donner un prix à ce gars-là et qu'après lecture, il n'y aura plus beaucoup d'amateurs pour vouloir se faire bronzer en Colombie. La Colombie c'est toujours l'enfer aujourd'hui, et si j'en crois les notes de l'auteur à la fin, la réalité est bien pire malgré les accords de paix avec les FARC qui n'ont rien résolu, et ont même empiré les choses peut-être.
Mais à ce point, j'en frémis encore.
Commenter  J’apprécie          100
Un roman noir politique particulièrement brillant. La Colombie, terrain d'affrontement entre les FARC, l'armée et les forces paramilitaires, voir une lutte entre un père procureur, un fils chef de la police et un autre fils, ancien combattant des FARC. le roman est long et les scènes de violence sont nombreuses, mais les personnages sont crédibles et le roman bien écrit.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai beaucoup aimé ce livre.
Pour en parler, il me faut une fois de plus séparer le fond de la forme.

Sur le fond, ce livre est comme je les aime : dense, riche, archi-documenté, mêlant informations historiques et séquences fictionnelles. Parfois presqu'à la limite du reportage journalistique.Tout semble sonner vrai ! Tout repose sur un fond solide qui me donne le sentiment, au delà des émotions, de m'enrichir, d'apprendre, de découvrir...

Sur la forme, j'ai rarement lu un style à ce point dynamique, ultra-vitaminé, acide. D'une certaine façon, l'intensité, l'explosivité du style est à la hauteur de la violence qui ronge ce pays. Vous l'avez compris, on ne sort pas indemne de cette lecture, de ce style qui vous remue et vous prend aux tripes.

En définitive, quelle claque ! Je n'ai pas lu ce roman, je l'ai vécu tel un tsunami qui vous embarque brutalement et vous laisse des cicatrices.

Je recommande !
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (1371) Voir plus




{* *}