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4,05

sur 684 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après Zulu et Okavengo, j'ai complété ma lecture de C.Férey par Paz; changement de continent cette fois-ci l'histoire se passe en Colombie.
Comme toujours l'auteur et avec brio, mêle son intrigue à l'histoire du pays (sociale, économique et politique) ce qui en fait un condensé fort intéressant et on a l'impression à la fin de la lecture du livre de connaître ce pays.
Une série de meurtres a lieu à travers le pays , d'une rare violence, rappelant le passé récent de la Colombie. le chef de la police est sur le coup , ancien militaire qui a combattu les Farcs , une journaliste d'investigation enquête de son côté et dès les premières pages nous voici emporté par cette histoire fascinante avec des lourds secrets.
J'ai pris énormément de plaisir
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J'ai aimé. Même si j'ai mis un peu de temps à le lire, j'ai été pris par les personnages complexes et ambigus. L'histoire de la Colombie est aussi complexe et bien abordée. On voyage dans la jungle, on respire l'humidité, la drogue et les animaux sauvages.


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Amateurs de thriller noir et violent ? Ce livre est fait pour vous... Voyez-vous, il y a des livres qui montrent ce que l'homme a de meilleur en lui, ceux dits pleins d'humanité et de sensibilité. Mais pas "Paz", non, lui il n'en fait pas partie, pas du tout. Au contraire, on y voit le pire du pire, et l'auteur ne prend pas de pincettes pour nous le raconter.

Son intrigue se déroule en Colombie, et pour qui connaît déjà un peu l'histoire de ce pays saura qu'il ne sera pas transporté au pays des Bisounours. Les paysages magnifiques et le bleu de l'océan ne font pas le poids face aux guerres civiles, corruptions politiques, cartels de la drogue et assassinats crados. Et c'est dans cette espèce de merdier âprement cruel que Caryl Férey nous jette tête la première. Ses protagonistes principaux, à une ou deux exceptions près, ne sont pas des tendres, juste le reflet de l'environnement brutal qui les a vus naître.

Une série d'assassinats a lieu. Des morceaux de cadavres sont retrouvés un peu partout, jetés sans doute d'un avion, là une jambe, ici un bras ou une tête. D'autres sont retrouvés entiers, mais préalablement découpés à la tronçonneuse et agencés dans des postures qui ne sont pas sans rappeler la Violencia. Ça dégouline rouge de partout, la putréfaction titille les organes olfactifs, le tout nourrissant de bonnes nuits de cauchemars.

Dans cette ambiance qui met en appétit (façon de parler), nous y suivons plusieurs personnages. Lautaro, chef de la police de Bogotá, chargé de cette affaire sanguinolante. Diana, journaliste d'investigation, qui enquête sur le passé trouble de Lautaro. Angel, ancien FARC, à la recherche de sa fille disparue juste après que sa grand-mère ait été assassinée (et dont des morceaux ont été retrouvés parmi tant d'autres). Voilà pour les principaux, mais il y a aussi un patriarche/homme politique et sa femme dépressive, quelques collègues prêts à aider, une femme amoureuse qui ne sait pas dans quoi elle met les pieds, quelques politiques corrompus, trafiquants sanguinaires et flics sans pitié.

Vous voilà parés ! le premier chapitre donne le ton dès le départ. Inutile de vouloir s'attacher aux personnages, on comprend bien assez tôt que, vu l'ambiance, tout le monde ne pourra s'en sortir. Et puis ils sont détestables au plus haut point, pour la plupart du moins. Travaillés ce qu'il faut pourtant mais à la psychologie abjecte, impossible donc de les aimer, même en prenant plaisir à les suivre dans cette intrigue tord-boyau hautement bien ficelée.

Intrigue dans laquelle tout se recoupe, tout est lié, tout se rejoint pour nous offrir un final explosivement sanglant. Intrigue qui ne manque pas d'action, de rebondissements et de révélations. Intrigue grâce à laquelle on visite un pays qu'on ne voudrait pas connaître de trop près.

Narcotrafiquants, gangs mafieux, pochards, escrocs et psychopathes nous servent de guides touristiques dans ce pays qui morfle au quotidien. Haine fraternelle, assassinats odieux, trafic de drogue et violence de haut niveau rythment nos visites à travers tout le pays. C'est cru, tendu, brutal, sanglant, quelque peu trivial, d'une violence inouie.

Et l'auteur de préciser dans ses notes en fin d'ouvrage qu'il a « choisi d'atténuer certains aspects particulièrement violents des drames vécus par le peuple colombien » parce qu'il estimait « que la coupe était déjà pleine » ... ...

J'ai rarement lu un roman aussi "crade", mais j'ai aimé. Il est foutrement bien écrit déjà, le contexte et l'ambiance carrément bien dépeints, l'intrigue ultra-violente mais prenante, les personnages abjects mais ambigus comme j'aime. C'est noir, cruel, inhumain. Je n'en lirai pas tous les jours des comme ça, mais il est certain que je reviendrai vers cet auteur qui ne fait pas dans la dentelle et fait pleuvoir les morts comme vache qui pisse ("Zulu" m'attend d'ailleurs bien sagement depuis quelques mois).
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Ce que j'aime le plus dans un bon thriller ce sont les recherches realisées par l'auteur afin de nous immerger complètement dans cette fiction aux allures de réalité.
Et quel travail incroyable réalisé par Caryl Férey.
Je me suis retrouvée au coeur de la Colombie post Escobar, en plein conflit territoriale entre différents groupuscules armés. Chacun défendant ses intérêts. le pays toujours aux mains des narcos et des politicards corrompus.
Et cette violence extrême envers ces peuples autochtones qui ne demande qu'à vivre en paix. C'est à gerber.

Concernant la fiction, Caryl Férey a mené d'une main de maître son intrigue, n'épargnant ni ses personnages, ni son lectorat. Et j'ai adoré.
Son écriture est incisive, fluide et rythmée. Il retranscrit les émotions avec justesse et depeint des portraits psychologiques effarants. C'était une excellente lecture.

Ça m'a donnée envie de remettre dans ma pile à lire Extra Pure de Roberto Saviano afin d'approfondir l'histoire Colombienne et ses massacres. Je ne sais pas encore si je vais avoir les tripes assez accrochées pour supporter l'horreur : la réalité.

Voilà. Je suis mordue de cet auteur et je compte bien découvrir pleinement son oeuvre.
Un roman à me conseiller pour continuer ma découverte ? (hors Zulu)
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Dans le style polar-thriller c'est une bonne lecture. Beaucoup de sang et d'horreurs évidemment, la Colombie n'est pas réputée que pour son café, Shakira et ses cyclistes grimpeurs. Les champs de coca, sa transformation et son exportation ont engendré un trafic particulièrement meurtrier.
L'auteur semble s'être bien documenté pour écrire une histoire qui tient la route. Et la structure du récit donne envie au lecteur d'avancer.
Distrayant mais je ressens maintenant le besoin d'une lecture d'un autre style.
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Dans l'enfer colombien, liaisons dangereuses entre Narcos, politiques, FARC, polices et milices de toutes sortes. Un tableau hyper réaliste dans le plus pur style Ferey...
"Bogota frissonait dans les bras des Andes." ; "(...) la pluie faisait des balles traçantes dans le soleil, à l'unisson." ; "Une tribu de junkies amorphes comatait le long des trottoirs" ; "Un homme (...) les haillons sur les chevilles, occupé à chier contre un poteau où les chiens étaient passés avant lui." ; "Des effluves de rat crevé se répandaient depuis les poubelles ouvertes, que des chiens errants inspectaient en surveillant leurs arrières." ; "Aucune politique publique n'avait permis de mettre un terme aux trafics." ; " (...) l'histoire de son pays, de ses ancêtres : un génocide appelé civilisation."
Le colonel Lautaro Bagader, chef de la police de Bogota, dur au dehors plus sensible en dedans, "Il fallait qu'un homme ait du répondant et ce n'etait pas ses larmes de chien perdu au moment de jouir qui allaient l'émouvoir"
Son père le procureur Saul ami intime du candidat à la présidentielle Oscar de la Pena "souriait dans son costume en lin, un sourire flippant à la Sean Penn (...) comme la fissure d'un lac gelé."
"ça s'est passé comment avec de la Pena ?
- Comme Rita Hayworth avec Orson Welles"
Son neveu Damian dont l'éducation est à l'avenant "Renvoyé trois jours (...) Pour t'appendre à penser avec ta bite, tu t'en tires bien, petit fumier."
Angel son frère gauchiste, attiré par le théâtre, engagé dans les FARC, passé par un camp d'extermination, rescapé miraculaux " (...) avait eu droit à un traitement spécial, un protocole imaginé par un cerveau malade."
Un florilège de phrases assassines, peaufinées comme seul Ferey sait le faire ( le fer)
"Lautaro Bagader (...) avait un groupe efficace (...) Il avait viré les lopettes qui se prenaient pour des aigles, les feignasses, encouragé les filles qui avaient du cran."
"Angel n'avait pu esquiver le coup de crosse (...) Il était tombé inconscient, dans les limbes d'un pandemonium bien réel."
"Filloz, un petit homme de soixante dangereux comme un pistolet à bouchon."
"Une tête d'enfant grisonnant, voilà ce que des gènes mal branlés avaient donné à Francisco Zamora."
Diuque le lieutenant de Lautaro "Coupe à la mode iroquois, machoires et carrure de poids lourd, adepte (...) des techniques de combat et du tir de précision, (...) avait de la jugeotte pour un tueur assermenté"
"Lautaro se sentait comme un lion dans une impasse, traqué par des hyènes dont il ne connaissait m^me pas le putain de nom." "Le soir tombait derrière la vitre de l'appartemlent, son moral aussi."
"Angel avait cessé de se faire des illusions (...) ce n'était plus la gauiche qui était emportée dans les égouts du système néolibéral, mais la démocratie - et son agonie n'était qu'une question de temps..."
"Le temps n'était plus à la guerre, ce ragondin crevé dans le ventre des Colombiens."

Comme pour Zulu, Condor ou Mapuche, la fiction supposée de Ferey n'est jamis loin de la réalité.


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Toujours aussi dur, ce livre est vraiment dérangeant et décrit une Colombie qu'on soupçonnait, sans vraiment la connaître.
Les personnages sont attachants, même si tous soit torturés, soit de vrais méchants.
Caryl Ferey a un don pour écrire des scènes vraiment dures !
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Un roman noir politique particulièrement brillant. La Colombie, terrain d'affrontement entre les FARC, l'armée et les forces paramilitaires, voir une lutte entre un père procureur, un fils chef de la police et un autre fils, ancien combattant des FARC. le roman est long et les scènes de violence sont nombreuses, mais les personnages sont crédibles et le roman bien écrit.
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Caryl Ferey est un grand romancier vraiment..
Style parfaitement maîtrisé, intrigue parfaite...
Je ne connaissais pas grand chose sur Frac, la mafia de la drogue...
J'ai beaucoup appris sur ce pays grâce à ce livre
Et c'est comme dit Caryl Ferey rien à côté de la réalité.
Vraiment excellent
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J'ai lu ce livre il y a quelques années mais j'y ai repensé parce que ma fille voulait lire un thriller qui se passe en Colombie. Je lui ai conseillé ce livre avec beaucoup de suspens qui est aussi très bien documenté (j'ai vérifié auprès de mon cousin colombien) et qui nous plonge dans une réalité assez sordide (drogue, corruption etc) avec aussi de belle relations entre les protagonistes.
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