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3,93

sur 530 notes
Je suis épuisée après ce nouveau voyage en nouvelle Zélande.
Le goût laissé dans la bouche par ses flots de mots ressemble au goût ressenti les lendemains de fête quand on a trop bu, mangé, fumé et tout et tout....
Ma tête est prête à éclater avec une migraine épouvantable, une gueule de bois phénoménale, j'ai le coeur au bord des lèvres, mes jambes flageolent, que vous dire encore ?
Je n'ai pas profiter des paysages, des atmosphères des différents sites visités (les mêmes que dans HAKA !), j'ai avalé tellement de drogues, j'ai donné et j'ai reçu tellement de coups, je n'ai pas eu le temps ni l'envie de dormir, mon corps est épuisé par tant d'excès, de drogues, de sexes, d'horreurs inimaginables...
Lorsque je ferme les yeux, les flashs me surprennent encore et encore....
Que vous dire de plus, lisez ce livre pour participer à une grande performance d'endurance, digne d'un marathon, tester vos nerfs et votre capacité de résistance à la violence et à l'horreur....
Le seul petit bémol que j'ai ressenti au cours de cette lecture, est le constat de l'existence de pratiques ancestrales de torture, de meurtre pour alimenter la résurgence d'une identité nationale d'une culture décadente ! J'espère qu'il ne faut pas généraliser ces attitudes rétrogrades des populations autochtones, à ce qui nous est montré dans ce livre, j'espère que ce n'est qu'une fiction qui nous entraîne dans le monde trépidant de Caryl Férey.
Lorsque la dernière page a été tournée, j'ai enfin pu reprendre ma respiration, souffler et peut être que l'explosion ressentie dans mon pauvre cerveau, va me permettre enfin de me reposer !
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Une claquasse du même acabit que celle prise avec Haka.
Un antihéros qui éclate toutes les limites dans sa violence sans faire de distinction, pharmacie ambulante, occasionnellement conscient et cohérent, suivant le fil unique maintenant sa vie misérable: une femme trop souvent antagonisée par le manque de compréhension de sa culture.
Utu. Vengeance.
Caryl Férey creuse un peu plus pour nous la culture maorie, et néo-zélandaise par la même occasion, qu'il nous présentait dans Haka.
Fascinant, douloureux et on en redemande.
Et, pompon sur la cerise, Monsieur Férey nous offre ici une fin ouverte. Et que c'est bon!
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D'origine maorie, Jack Fitzgerald s'était engagé dans la police suite aux disparitions inexpliquées de son épouse et de sa fille sur une île de Nouvelle-Zélande.
L'annonce de son suicide, après la mort d'un chaman indigène aux pratiques occultes effroyables, ne convainc pas son ancien bras droit.
Osborne, spécialiste de la question maorie, revient sur les traces de son ami et par la même occasion sur son propre passé.
Hana, celle qu'il appelle " ma femme " et qu'il connaît depuis l'enfance, croise de nouveau sa route. Les disparitions continuent.
Une réalité glaçante se dessine. Au pays du utu, la vengeance comme les gènes, se transmet dans le sang...

Utu a été récompensé en 2005 par le prix Michel Lebrun et par le prix Sang d'Encre avant de recevoir en 2006 le prix polar SNCF dans la catégorie roman français.

À noter que Utu est la suite, ou le prolongement, de Haka, bien que, selon les notes de l'auteur, les deux romans puissent se lire indépendamment

Plutôt pas en bon état Paul Osborne lorsqu'il émerge d'une nuit sans mémoire sur la plage de Bondi Beach, non loin de Sydney. Il rejoint tant bien que mal le meublé qu'il occupe dans un quartier plutôt mal famé pour découvrir que l'attend là une vieille connaissance : Gallaher, arrivé tout droit de Nouvelle-Zélande pour lui annoncer, d'une part, le suicide de son ex-collègue Fitzgerald après l'issue désastreuse d'une traque menée contre un tueur en série du côté d'Auckland et lui proposer, d'autre part, de reprendre du service afin d'éclairer cette affaire restée en suspens.

Osborne a été flic, le bras droit de Fitzgerald, mais voilà dix mois qu'il a remis son insigne et qu'il tente de s'oublier en Australie. Pour autant, il sait bien que son collègue et ami ne se serait jamais suicidé. C'est l'occasion de rentrer au pays...

Ambiance sombre et lourde ; on n'est pas au pays des enfants de choeur avec Caryl Férey.
Il nous présente d'emblée un personnage, Paul Osborne, dur, bourru, muré dans un silence dont on ne connait pas la cause ; un individu prisonnier d'une histoire qu'il traîne au fond de lui en solitaire, s'assommant à coup d'alcool et de drogues diverses et variées.
Un classique me direz vous, mais le propre de l'auteur est de rendre son narrateur, non pas sympathique, mais plutôt attirant. On a très vite envie de savoir ce qui se trame dans cet esprit torturé.

Alors les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit, le présent se mêle au passé et la personnalité de Paul Osborne s'éclaire peu à peu lorsqu'on découvre par bribes, quelques facettes de son histoire personnelle :

Vous êtes mon père, insista Paul. Je voulais juste qu'on...
Te fatigue pas, coupa le maçon. Va bien falloir que tu te mettes ça dans le crane : j'ai pas besoin de fils.
Ses mots étaient des couteaux.
Désolé mon gars...

Mais si Osborne reprend du service, c'est aussi pour mener l'enquête, pas simplement pour se regarder le nombril, et Caryl Férey fait preuve d'une imagination fertile pour construire une intrigue sophistiquée qui, sans jamais faiblir, va nous faire approcher quelques pendants de l'histoire néo-zélandaise, celle des colons anglais comme celle des maoris.
Après les guerres, les spoliations, les tentatives de repentance et de réconciliation nationale, les affaires reprennent leur droit, le cynisme est à l'ordre du jour et la logique néolibérale, comme partout, sans entrave, trace sa voie. Sauf qu'au pays des longs nuages blancs, chez les maoris, peuple de culture guerrière, certains pratiquent encore l'art du utu, la vengeance.

Une galerie de personnages à l'épaisseur consistante entoure le non moins présent Paul Osborne, sorte d'illuminé, d'halluciné, fonctionnant à l'adrénaline tout autant qu'à d'autres substances. La tension est sans cesse palpable dans ce roman et Caryl Férey la maintient à niveau sans coup férir.

Il y a dans son écriture, sèche, comme des lambeaux de poésie sombre qui viennent, tels des éclairs, zébrer son texte, fulgurants.

Biographie de l'auteur
Caryl Férey, né en 1967, s'est imposé avec la publication de Haka et Utu, enquêtes consacrées aux Maoris de Nouvelle-Zélande, comme l'un des espoirs confirmés du thriller français.
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Note :
Pour en savoir un peu plus, voir l'article précédent sur Caryl Férey.
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Egalement :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Caryl_F%C3%A9rey
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http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article2079
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http://www.polarnoir.fr/livre.php?livre=liv377
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Sexe, drogue et rituels maoris, le cocktail est détonnant, trop corsé pour moi. L'auteur possède le rythme dans sa plume, il tient en haleine mais les haut-le-coeur à lire certains passages ternit la bonne impression. Comme d'autres auteurs contemporains de polars, il y a surenchère de glauque et de désespérance. Les paradis artificiels plutôt que l'enfer ici-bas, j'ai donné, merci. Et puis ce flic , Osborne, ultraviolent, revenu de tout, n'allant nulle part, me révulse. Je retiens les éléments de culture indigène, la dénonciation d'un racisme pérenne et je repense à Mapuche que j'avais bien aimé au point de me laisser tenter par ce "trip" au pays des kiwis. Je déboucle ma ceinture, content de redescendre.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Dans la famille « flic torturé, désabusé, écorché, etc » je demande Paul Osborne !

Suite directe et sans temps morts de « Haka », « Utu » confirme le net penchant de Caryl Ferey pour le violent et le sanglant et plonge le lecteur dans les eaux sombres et boueuses d'une Nouvelle-Zélande ivre de vengeance.

Et justement, en langage Maorie, Utu est un principe de vengeance et Caryl Ferey a le talent de créer des personnages drogués à la vendetta, dopés à l'adrénaline et défoncés à la colère. Une colère qui détruit tout sur son passage, même l'amour. L'amour que Paul Osborne cherche avec l'énergie du désespoir, un jusqu'au-boutiste roulant à la passion et flirtant avec la mort.

A l'instar de Fitzgerald dans Haka, Osborne survit plus qu'il ne vit. Semblable dans l'amour perdu et la destruction, se nourrissant de solitude et de paradis artificiels, Paul Osborne court et se drogue, véritable anti-héros à la mode Ferey.

Moins lyrique que Haka mais tout aussi sanguinaire, le style Ferey se veut noir, pessimiste et déconseillé aux âmes sensibles et dépressives. Un tableau mortifère de ce que peut enfanter l'âme humaine, sur fond de mythologie ethnique et de tatouages tribaux. Une oeuvre unique et dérangeante, à lire absolument.
Lien : http://lemarquepagedenath.wo..
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Pas grand-chose à ajouter par rapport aux autres critiques, très fouillées, des autres Babéliens. Juste pour dire que cela fait plaisir d'être décoiffé par un polar français. Ferey s'est bien documenté sur le sujet Maori (bon, y a certains passages qui font un peu exposé, mais pas grave, ça reste intéressant), mais ce sont quelques scènes très noires - dans le cimetière par exemple - et une narration mordante qui m'ont charmé. L'intrigue policière ? On finit par s'en foutre un peu, comme dans tout bon polar. le héros n'est pas attachant et puis, il ne veut pas s'attacher. Il est sur le fil du rasoir et il se taillade méchamment la gueule. Il a déjà trop vécu pour ne pas foncer dans le mur et on le suit volontiers.
Je valide, je conseille et je recommande.
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« Utu » fait suite à « Haka », mais ces deux romans peuvent aussi se lire indépendamment. Les personnages n'y sont pas les mêmes, et les intrigues, bien que basées au départ sur des éléments communs, prennent des directions différentes. Dans « Utu », la problématique liée à la condition du peuple maori est au coeur du récit, quand elle n'était qu'une composante parmi d'autres de l'histoire de « Haka ».

En commun, ils ont chacun pour personnage principal un flic aux méthodes plus que douteuses, dépourvu d'idéal, d'ambition et d'amour-propre. Paul Osborne remplace ici Jack Fitzgerald, dont il fut l'un des collaborateurs, avant de quitter brusquement la police et la Nouvelle-Zélande pour l'Australie. C'est d'ailleurs sur une plage de Sidney que nous le rencontrons au début du récit, où, en raison de son allure et de son odeur (après une nuit plus qu'arrosée, il s'est fait dessus), il est pris pour un clochard. Rentré chez lui, il a la surprise d'y trouver un ex-collègue, qui l'informe que la police d'Auckland requiert son aide et ses compétences relatives à « la question maorie » pour faire la lumière sur les zones d'ombre de la dernière enquête de Fitzgerald, qui fut un véritable fiasco.
Drogué, alcoolique, insoumis, c'est avec des procédés parfois très particuliers qu'il va s'occuper de cette affaire.

A l'image de cet antihéros désabusé et autodestructeur, le récit est plombé d'un désespoir sans issue, d'une vision amère et pessimiste de cette société néo-zélandaise, qui, comme toutes les sociétés basées sur la conquête colonisatrice, est mère d'injustice et d'inégalité. Les divers protagonistes que rencontre Osborne au cours de son enquête représentent comme un échantillon de la population, avec ses différences et ses visions antagonistes. A celle du riche colon britannique qui méprise ces autochtones "assistés, alcooliques, voleurs", s'oppose celle des maoris qui reprochent aux occidentaux d'avoir pillé leur art et leurs ressources économiques, d'avoir vidé leur terre de sa substance, de les avoir réduit à l'esclavage. Pour les plus déterminés (ou les plus désespérés), seul le « Utu », la vengeance, pourra les laver de cette avanie. Entre ces deux extrêmes, il y a ceux qui cohabitent tant bien que mal, ceux qui « s'assimilent », ceux qui, loin des considérations sociologiques ou politiques, ne pensent qu'à faire de l'argent, ceux qui en pâtissent… la vie quoi, telle que l'homme l'a rendue, et dans ce qu'elle peut avoir de pire.

« Utu » est un roman très fort, très marquant, que j'ai trouvé libéré de certains défauts remarqués dans « Haka », avec lequel il a en commun une noirceur telle que j'en ai rarement vue.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Pas réussi à entrer dans ce livre, abandon, pourtant la quatrième de couverture était très attirante mais je n'accroche pas avec le style, déception...
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Il faut plutôt lire "Mapuche" ou "Zulu" de Caryl Ferey. Celui-ci on dirait un S.A.S
Osborne=Malko Linge. Beaucoup de violence, quelques scènes de sexe bien hard, des cadavres à n'en plus finir, le personnage central invraisemblable (yeux jaunes, le mec dors jamais, se fait tabasser, avale toutes les drogues possibles et malgré ça d'attaque pour quelques parties fines...etc. Bref un tout petit bouquin
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Utu, c'est l'histoire d'une vengeance dont je ne dévoilerai rien. J'avais lu "Haka" il y a quelque mois et je savais qu'il y avait une suite. Haka, c'est l'histoire de Jack Fitzgerald, un policier en Nouvelle Zélande et Utu celle de Paul Osborne, son co-équipier particulièrement accro à diverses drogues.
Il ne faut pas craindre les romans policiers avec violences, drogues et bas-fonds. Il ne faut pas craindre quelques descriptions plutôt trash et s'attacher à un personnage dont on sait forcément que l'auteur a prévu sa disparition. Cette lecture n'est pas de tout repos car la violence est à chaque chapitre mais l'auteur sait y faire pour maintenir la curiosité du lecteur!
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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