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sur 530 notes
Utu, vengeance en maori...
Tout commence par un précédent roman de Caryl Férey "Haka", que je n'ai pas encore lu.
A la suite de l'enquête fiasco sur un tueur en série qui a conduit le flic maori Jack Fitzgerald a se suicider, Paul Osborne, son ancien co-équipier, revient à Auckland et tente de comprendre les tenants et aboutissants d'une enquête désastreuse et meurtrière.
Le chef de la police, Jon Timu, d'origine maorie lui aussi, lui fourre une enquête bidon dans les pattes, au prétexte qu'il est spécialiste de la culture maorie : on a dérobé une hache, objet d'art maori, chez un écrivain célèbre et controversé, c'est un nationaliste assumé et raciste, pro-colonialiste de base. Il en est fier.

Sous prétexte d'une enquête, Caryl Férey nous invite ici à visiter la Nouvelle-Zélande, l'autre côté de la carte postale... Là où les descendants des premiers maoris sont gentiment poussés vers la sortie, vers la case indésirables, dans leur propre pays... "la question maorie" ce n'est pas nouveau... Depuis les années 80 ils se battent pour faire reconnaitre leurs droits, toujours bafoués, toujours niés, spoliés de leurs terres au profit du bénéfice foncier. Ils n'arrivent pas à intégrer une société qui ne leur ressemble pas et où ils ne se retrouveront jamais... Comme aux Etats-Unis avec les indiens, l'alcool et la drogue ont fait des ravages, et le niveau de vie ne s'arrange pas depuis les années 80.
Encore une fois, après l'Afrique du Sud avec Zulu, Caryl Férey m'a fait décoller vers un pays que je ne connaissais pas, ou très mal, et m'en a fait voir des vertes et des pas mûres avec son héros aux yeux jaunes, Osborne, un anti-héros comme je les aime, abîmé, fracassé, obsessionnel qui ne lâche pas l'affaire malgré les pires avanies...
Il ne me reste plus qu'à lire "Haka", pour espérer avoir en main tous les éléments sur cette enquête tordue et vengeresse...
Merci à Babelio et aux babeliottes pour m'avoir donner envie de lire Caryl Férey que je ne connaissais pas il y a seulement deux mois et qui s'avère être un auteur indispensable dans le genre polar noir...
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J'ai adoré:: Mapuche, La jambe gauche de Johnny Strummer, Zulu et je me suis dit qu'avec Utu, je voyagerai encore de l'autre coté du globe. Mais ce récit est-il crédible ? On désosse, on étête, on drogue, on baise, on tue, on bat, à toutes les pages. Trop c'est un peu comme pas assez. Ici beaucoup beaucoup de détails sordides. Je salue Caryl Ferey parce qu'avec bonheur il me fait toujours découvrir des univers, des cultures, des pays, des traditions. Mais ici, ouf ! Petite nature, prière de vous abstenir. Utu c'est vengeance chez les Maoris. Et cette vengeance est cruelle, elle vient des tripes et nous laisse sur le cul ! Toutefois, j'aurais aimé en savoir encore plus sur ce peuplé dépouillé, volé. Une effroyable question est soulevée lors d'une lecture de Paul Osborne plus jeune : (Page 146) "Peu de littérature maori dans le lot (peut-être parce que cette culture était avant tout orale), hormis Alan Duff qui à l'époque se démarquait de ses contemporains en pleine repentance, mais ses écrits impitoyables pour la communauté étaient si controversés qu'il ne sut trop qu'en penser: les Maoris de Nouvelle-Zélande devaient-ils s'adapter à l'Occident ou continuer à végéter dans les faubourgs des villes qui finiraient par les engloutir à défaut de les assimiler socialement?"
Et voilà, c'est un terrible sort que celui fait à ce peuple, aux Maoris. Et débarque ce flic, enquêtant sur un vol, flic spécialiste de la question maori, mais flic drogué, écoeuré, suicidaire, déchu, trainant avec lui culpabilité et remords, ce flic qui veut la vérité. La vérité sur la mort de son ami flic, la vérité sur les corruptions, les vices, les tractations, les spoliations, les disparitions.
Terrible récit, sombre récit, noir récit...Laissez-moi un peu de temps pour m'en remettre .
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Paul Osborne est un policier spécialiste de la question maorie, minorité ethinque importante en Nouvelle Zélande et doit enquêter sur la disparition de son ami et collègue après la mort d'un chaman indigène aux pratiques occultes cruelles.
Son ancienne amie Hana, d'origine maorie, va croiser à nouveau sa route.
Les disparitions continuent.
Les liens entre les coupables et les milieux politiques et d'affaires néo zélandais apparaît de plus en plus clairement.
Une livre qui souligne encore le talent de Caryl Ferey, dont j'ai beaucoup apprécié le dernier thriller "Mapuche"; un livre qui nous permet de plonger dans la réalité socio-économique de la Nouvelle Zélande et de mesurer le poids de l'histoire et les discriminations dont sont encore victimes les Maoris.
A recommander pour cet été..
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Paul Osborne qui a démissionné de la police d'Auckland vivote en Autralie sous l'emprise de la drogue et de l'alcool. Alors qu'il vient d'avoir un malaise sur la plage, il trouve en rentrant chez lui un policier envoyé par le nouveau chef de la police qui lui demande de réintégrer ses anciennes fonctions.
De retour à Auckland il doit enquêter, en tant que spécialiste des affaires maories, sur le vol d'une hache rituelle volée chez un riche promoteur. Et en parallèle on lui demande de retrouver un ancien activiste maori impliqué dans l'arrestation d'un tueur en série qui s'est transformé en fiasco pour la police et qui selon le nouveau chef de la police a contraint son ami Fitzgerald à se suicider.
Mais Osborne ne croit pas en cette raison invoquée.

Une enquête qui malgré quelques rebondissements se traîne en longueur pour se terminer par un dénouement ne cadrant pas avec un roman policier, mais qui n'étonne pas totalement le lecteur vu les méthodes employées par le policier en permanence sous l'emprise de l'alcool et de drogues.

Un roman du fait de ces remarques qui s'avère moyennement intéressant et qui ne donne pas envie d'aborder d'autres ouvrages de l'auteur.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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Utu est le second tome, après Haka, de la Saga Maorie écrite par Caryl Ferey. Fitzgerald est resté sur le carreau à la fin de Haka, mais pas grave, l'anti-héros prendra les traits d'un de ses collègues, Osborne, qui dépasse son maître en matière de déglinguerie et de noirceur dès les premières pages.

Osborne débarque dans ce roman, puant la pisse, défoncé après une nuit dont il ne garde pas vraiment de souvenirs, pour reprendre l'enquête de Fitzgerald et chasser chaotiquement un chaman fou et ivre de vengeance.

Nous voilà embarqués dans une enquête mêlant fric, corruption, pouvoir, droits des Maoris, mais on est loin du roman de procédure, ou alors la procédure a bien changé : les méthodes d'Osborne (il demande une fois méchamment puis après c'est une balle dans le genou) feraient frémir d'horreur les membres de Human Rights Watch, de jalousie nos policiers et de nostalgie Jean-Marie le Pen.

J'en profite pour vous dire, Jean-Marie, et vous pouvez passer le message à toute la famille, y compris la famille élargie de l'UMP, que je hais ce que vous représentez, les non-dits sur lesquels vous vous appuyez, le double langage que vous utilisez, les sentiments les plus bas que vous sollicitez à chaque élection, votre morale factice, la bêtise humaine qui vous fait prospérer, et je hais aussi fortement l'absence totale de courage et de morale de vos adversaires politiques qui vous donnent tous les jours des raisons d'exister.

Mais je m'égare…

Si la violence est très présente dans ce roman, elle est toujours l'expression, la conséquence d'une violence morale sous-jacente, la corruption, le mensonge, la haine,… Elle est aussi une des manifestations de la noirceur de l'âme d'Osborne, et, pour toutes ces raisons, elle n'est jamais gratuite.

Elle ne doit pas faire oublier les sentiments plus positifs qui animent Osborne, dont on suit le parcours enfant et adolescent, ses rencontres plus (avec les Maoris) ou moins (avec Hannah) ou complètement (avec son père) manquées, et enfin la destruction programmée d'un être sans repères.

Moins encore doivent être passés sous silence les évocations nombreuses de la politique erratique au fil du temps du pouvoir à l'égard des Maoris, entre tentatives d'assimilation totale et forcée, négation des rapports à la terre et à la nature qu'entretient cette ethnie, vol pur et simple, pour aboutir aujourd'hui, après une période de prise de conscience symbolisée par l'occupation de Bastion Point et la mise en place du Tribunal de Waitangi, à une situation un peu plus apaisée, favorisée par un niveau de vie global très élevé, mais malheureusement mise à mal par le tournant très libéral pris depuis quelques années.

Enfin, si Caryl Ferey a perdu dans ce roman un peu de son lyrisme, il a gagné beaucoup en efficacité et maturité, même si l'ancrage dans la société aurait pu être un peu plus marqué.
Lien : http://occasionlivres.canalb..
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A la question : Fitzgerald - le héros de Haka- peut-il décemment avoir un fils spirituel aussi brutal, aussi toxico, aussi testostéroné – et néanmoins aussi fleur bleue- que lui, Caryl Ferey dans Utu répond : oui, Paul Osborne !

Il est juste un peu moins Maori. Quand même, pas un de ces pakehas, ces pâles petits blancs colonisateurs- un métis, sans père, mais avec des yeux jaunes, des yeux de bête sauvage, ce qui compense largement..

Paul Osborne, donc, prend la relève en terre maorie, après la disparition apocalyptique de Fitzgerald et de quelques dizaines d'autres…

Un flic, lui aussi.

Pas plus clean que son prédécesseur : toujours chargé à tout ce qui se sniffe, s'injecte ou se fume, prêt à en découdre sans se faire prier, n'hésitant pas à tirer une balle dans le genou de son supérieur hiérarchique pour avoir les coudées franches sur une enquête, pas avare de sa personne non plus : Rosemary, la femme de son coéquipier, Ann, une ravissante top-model, Amelia, la toute jeune assistante du coroner, toutes y passent allègrement , même si aucune ne remplace son seul et unique amour de jeunesse, Hana, la belle et sombre Maorie, éternellement poursuivie, et éternellement insaisissable…

Voilà pour les poncifs…mais ce serait manquer aux attentes du lecteur- petit –poucet-amateur- de -polar que de lui refuser ces cailloux pour baliser sa route…surtout en terra incognita !

Tout le reste, en effet, est profondément et vigoureusement original : la Nouvelle-Zélande, le « pays du long nuage blanc » est cette fois nettement plus présente que dans Haka - et toujours plus dépaysante.

Au fil des péripéties, et avec autant de rigueur que de doigté, nous voilà instruits des rites et coutumes maoris, comme les élèves de ces kohangareos, ces écoles maories où s'apprennent les hakas.

Ni les mokos, ces tatouages rituels des guerriers maoris exécutés par le tohunga, chaman et homme-médecine de haut savoir-faire, ni le uhi, ce couteau à inciser les chairs, bistouri du tatoueur expérimenté…taillé dans un fémur humain, ni le culte de Hauhau, institué anciennement pour résister à la colonisation britannique et brutalement ressuscité, ni le mana qui est l'âme et la force d'un Maori , ni son attachement à sa terre- son turangawaewae, littéralement lieu où il peut se tenir droit- ne nous demeurent étrangers..

Et enfin, moko sur le mana (ou cerise sur le gâteau), Tu-Nui-a-Ranga, la hache de guerre, la hache sacrificielle , la hache à décapiter les ennemis - qui devait servir à aiguiller sur une fausse piste notre beau métis aux yeux jaunes, loin des magouilles politicardes et immobilières qui font les beaux jours des nantis et de leurs hommes de main, police comprise… ce qui aura pour effet, évidemment , (avec l'aide de quelques substances psychotropes), de décupler ses facultés neuronales et de le jeter, au contraire, sur les traces encore fraîches du scandale et de l'horreur…

Je vous laisse découvrir ce que sont les mokomakaïs…
Un indice : Utu veut dire vengeance…

Un superbe polar, lyrique, hystérique et fou, dopé à l'humour noir, mais totalement maîtrisé et construit comme une symphonie…le final vaut son pétant de dynamite… Des personnages attachants et bien campés : Paul, Hana, Amelia- et moi, qui ai toujours un faible pour les kupapas (non, je ne traduirai pas…) sans espoir de pardon, j'ajouterais Jon Timu, vieux policier maori doublement condamné et père d'un enfant trisomique, Mark.

Mark, un innocent : le seul peut-être de cette sombre course vers l'abîme…

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Polar violent et sanglant, comme souvent avec Férey, très bien documenté sur la culture et les rites maoris. A lire vite, en prenant quand même le temps de s'attacher à quelques personnages très sympas, comme Amalia la légiste, vite, vite car peu survivent, bons ou méchants. Toujours, cette grande plume de Férey qui parvient à entraîner son lecteur vers des cultures lointaines en le tenant en haleine dans une histoire quelquefois confuse mais toujours palpitante.
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La seconde partie de al saga maorie est du niveau du premier chapitre Haka et nous offre un superbe panorama de la culture maorie et un polar sanglant mais tres impregne de cette culture et de ces rite: Utu est d'ailleurs un mot maori dont je vous laisse découvrir la signification en lisant ce thriller superbe par un auteur surdoué qui nous offre un livre incontournable, à découvrir absolument !
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"Utu" est la suite d'"Haka" et même si l'auteur écrit que l'on peut les lire dans les deux sens, je pense qu'il est souhaitable de les lire dans l'ordre sous peine d'ôter beaucoup d'intérêt a la lecture d'Haka.



Osborne est l'ancien bras doit de Fitzgerald, le policier chargé de l'enquête sur une série de meurtre particulièrement sanglant dans le premier tome" Haka". Cette affaire ayant terminé dans un bain de sang et ayant défrayé la chronique en Nouvelle Zélande, Osborne est chargé de reprendre l'affaire pour essayer d'éclairer les zones d'ombres de l'enquête.Même si le coupable a été tué, les disparitions et les meurtres continuent.



Retour en Nouvelle Zélande sur les traces des maoris et de leur culture ancestrale. Caryl Ferey égal a lui même nous plonge dans un polar noir, très noir où se mêlent la mort, la drogue et le sexe et où la rédemption n'existent pas. Pas de complaisance dans cette violence crue dans laquelle Osborne se débat. Un flic pas comme les autres que ce Osborne : camé jusqu'à la moelle, il se débat avec son passé et une hiérarchie qu'il ne supporte pas. C'est avec un style très personnel qu'il essaye de remonter les fils de l'enquête pour essayer de découvrir celui ou ceux qui se cache derrière tout cela. Caryl Férey nous livre un polar a l'intrigue tendue et bien ficelée qui nous plonge dans une Nouvelle Zélande loin des images stéréotypées dans laquelle la violence est quotidienne comme dans toute société moderne. Un polar ancré dans une réalité sociale dans laquelle les maoris ont vu toutes leurs terres spoliées par les colons et dans laquelle ce peuple autochtone est devenu une minorité.

Caryl Ferey l'auteur des minorités nous livre un polar très riche qui nous donne a réfléchir et qui éclaire les zones d'ombre du premier tome et lui donne encore plus d'intérêt. Une très grande réussite pour cet auteur qui nous écrit des polars qui sortent des sentiers battus et dont l'inspiration puisée dans ces voyages semble intarissable , pour notre plus grand plaisir. Ma note 8.5/10 pour ce polar violent et sombre.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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ce roman est vraiment très noir ! on commence à avoir l'habitude avec Ferey, cela dit. le personnage principal est totalement en roue libre. il est alcoolique, dépendant à la cocaine, héroïne, amphétamines. je me demandais comment il pouvait encore tenir debout… surtout qu'il se fait tabasser de très nombreuses fois, et à chaque fois par des personnes voulant clairement sa mort. et toujours sauvé par une présence inattendue.

la fin est complètement délirante et ne mène qu'à la mort.

après j'ai apprécié l'intrigue et le suivi de l'enquête. c'est plutôt bien raconte.
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