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4,01

sur 1955 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Noire Afrique

Ali Neuman a connu les pires horreurs durant son enfance. Aujourd'hui premier Zoulou à occuper un poste à responsabilité au sein de la police du Cap, il tente difficilement de se reconstruire.
Une jeune fille blanche est retrouvée sauvagement assassinée dans un jardin botanique, préalablement droguée par une substance inconnue.
A côté de ça, Joséphina, la mère d'Ali, se fait agresser dans la rue par un enfant, que le jeune chef de la police criminelle veut à tout prix retrouver.
Autant dire que le travail ne manque pas pour Neuman, qui va mener ces deux enquêtes de front, avec l'aide de ses collègues, dans les townships et autres coins mal famés de l'Afrique du sud.

Amateurs de polars gentillets, passez votre chemin. Zulu c'est du roman noir comme il est difficile d'en faire de plus sombres.
Ravages du SIDA, pauvreté, drogue, prostitution, règlements de comptes entre gangs rivaux, torture, rancoeurs post apartheid, … Caryl Férey nous dépeint une Afrique du Sud bien loin des clichés de carte postale. La nation « arc-en-ciel » semble sous sa plume bien plus terne qu'on voudrait nous le faire croire.
Du côté des personnages, on reste dans la même ambiance avec Neuman, qui enfant, a vu mourir certains de ses proches dans d'atroces conditions. Quant aux deux collègues, c'est à peine mieux. Epkeen est haï par son fils et la mère de ce dernier tandis que le jeune Fletcher voit sa jolie épouse décrépir à cause d'un cancer.
A cette extrême noirceur avec laquelle les habitués de l'auteur commencent à être familiarisés (Haka, Utu,…) s'ajoute une connaissance impressionnante des sujets évoqués – Caryl Férey a réalisé un travail documentaire titanesque – rendant le tout on ne peut plus vraisemblable.

Si ce polar dérangeant n'est sans doute pas à mettre entre toutes les mains, il n'en demeure pas moins un grand roman noir. Zulu a déjà été largement récompensé, et ce n'est que mérité.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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A sa sortie ce titre a retenu mon attention. Zulu. Moi qui rêvait d'apprendre à parler zoulou. Mais la quatrième de couverture ne dévoilant aucun lien entre l'auteur et l'Afrique du Sud, j'ai passé mon chemin de peur d'être déçue. Puis Babelio et son opération Masse Critique ont débarqué. Ce livre était pour moi. le voyage a été long mais le livre est arrivé jusqu'à moi. En trois jours la dernière page était tournée.

Commençons tout de suite par l'aspect négatif, ainsi je pourrais le noyer sous les louanges. Cette année j'ai étudié l'Afrikaans, enfin j'ai eu une initiation à l'Afrikaans et à l'Afrique du Sud. L'année dernière j'ai étudié l'histoire de l'Afrique du Sud avant l'Apartheid. Je n'ai jamais mis les pieds sur place, mais j'adore et j'en rêve.
Et j'ai eu l'impression en lisant Zulu que l'auteur avec fait la liste de toutes les infos indispensables à mettre sur la pays, son histoire, ses habitants. Un beau et long catalogage comprenant également le tourisme et la politique actuelle. Puis il a écrit son roman en distillant au fur et à mesure toutes ces infos. J'ai appris quelques trucs. Mais ce catalogage est pesant et redondant. J'ai même parfois eu l'impression qu'il entretenait des stéréotypes. L'impression également d'entendre mon prof d'Afrikaans expliquant exactement la même chose.
Du coup j'ai fait rapidement des recherches sur l'auteur et impossible de trouver des infos expliquant son lien avec l'Afrique du Sud. Est-il un simple touriste passionné ? de même pour les violences décrites. Toujours cette impression de listing, comme s'il ne fallait rien oublié des "savoir-faire" criminels sud-africains.

Voilà, ça c'est dit. D'un autre côté, pour finir sur cet aspect, j'ai beaucoup aimé les reprises historisques. Tout le monde ne sait pas ce qu'est un lagger, ni comment les boers sont arrivés là, ni le fait que tout le monde ne parle pas anglais. le tout est amené discrètement, une explication utile sans être professorale.

Mais le point positif de ce roman tient à sa galerie de personnages, à leur passé, à leur complémentarité. Ils représentent l'Afrique du Sud mais aussi les hommes de façon générale. On les suit à tour de rôle, on s'inquiète pour l'un, pour l'autre, pour leur vie, leur femme, leurs enfants. On s'attache à leur passé, à leur vague à l'âme, à leurs espérances.
Et c'est en les suivant que l'auteur crée son suspens. Tandis qu'on abandonne Ali, seul avec une danseuse zoulou, on frémit avec Brian s'introduisant dans tel bâtiment. Et alors qu'il entend un bruit suspect, on se retrouve face à l'ordinateur de la gentille hackeuse. Alors on lit, on lit et on s'interroge. Aucun moyen de savoir ce que nous réserve la suite. On pense avoir compris un élement, enfin, quand brusquement...

Il y a aussi quelque chose dans l'écriture qui m'a séduite. Une certaine nostalgie, une certaine poésie. Une mouette qui surveille la scène, les vagues qui s'abattent, un couple de baleine... Au coeur de toute la violence de cette histoire, c'est comme un instant de calme, de répits, ou tout simplement un battement de coeur avant le prochain coup de feu. Ces passages, souvent isolées et courts, m'ont surpris. Un charme certain, quelque peu désuet et si éloigné du monde du polar. Mais attention, ce livre est violent, terriblement violent.

J'ai l'impression d'avoir encore plus à dire, mais brusquement je sèche. En tout cas je ne regrette pas un instant cette lecture, et je remercie Babelio de m'avoir offert la possibilité de découvrir ce livre.
Lien : http://histoire-de-lectures...
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Voilà un petit moment déjà (un an!) que j'attendais d'être emballée par un polar et c'est enfin chose faite avec Zulu.
L'ambiance Sud-Africaine: un mélange explosif de violence des townships, de cohabitation difficile entre toutes les déclinaisons de couleurs de peau du noir/noir au blanc/blanc, de grands espaces sauvages, de riches cultures ancestrales, de carnage social (sida/pauvreté/injustices/corruption...) ....
Bref le cadre du livre est puissant et selon une amie qui a vécu là-bas très proche de la réalité.

J'ai mis une petite cinquantaine de page à rentrer dans le livre, et puis j'ai dévoré le reste comme une vorace!

L'intrigue est complexe mais pas compliquée. Les personnages hauts en couleurs (haha) portent chacun une marque particulièrement violente du désespoir ce qui les rend vulnérables et donc attachants.

C'est un thriller, un bon, dans un décor visuel, social et humain qui prend au bide d'autant plus quand on découvre que toute la trame de fond du livre, même le pire du pire, (la guerre souterraine et chimique contre les noirs) a réellement existé et que ses auteurs s'en sont sortis les doigts dans le nez.

C'est une dénonciation d'une réalité révoltante sous couvert d'un excellent roman noir dont on lira les 50 dernières pages en apnée.
Bref à conseiller. Sans aucun doute!
Lien : http://vanillabricot.canalbl..
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Quel rythme dans ce thriller qu'on ne peut lâcher! Même les intrigues à prime abord secondaires finissent par rejoindre l'enquête principale et concourent à son aboutissement. Les personnages sont puissants, complexes et l'auteur cerne bien leurs doutes, leurs contradictions. Bref, un excellent roman policier... à ne pas conseiller aux âmes sensibles!
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